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la_france_en_mouvement.doc
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I. Questions et repérages

1. Comment devient-on chômeur?

2. Pourquoi dit-on qu’en refusant un emploi à un individu on touche à sa dignité personnelle autant qu’à son pouvoir d’achat?

3. La perte d’emploi est souvent ressentie de façon dramatique. A quelles difficultés fait face un chômeur? Quel rapport voyez-vous entre le chômage et la séparation d’un couple?

4. En quoi peut-on dire que la pauvreté en France n’est pas un vain mot?

5. Qu’est-ce qui est à l’origine du phénomène de la “nouvelle pauvreté”?

II. Exercice de vocabulaire

Remarquez l’usage de construire les mots à l’aide de “sans” — “un sans-abri”. Expliquez ce que c’est qu’un “sans-emploi”, un “sans-le-sou”, un “sans-parti”.

III. Choc culturel

Le problème de l’emploi (à l’échelle du pays, d’une région) existe-t-il chez vous? Si oui, quelles en sont les conséquences sociales, psycho­logiques?

Document 1

L’indemnisation du chômage

Depuis la Convention de 1984 trois allocations sont servies par le régime d’assurance chômage. Ces trois allocations ne peuvent кtre perçues que par des personnes ayant déjà exercé durant au moins trois mois un travail salarié dans un établissement affilié à l’UNEDIC1.

L’allocation de base est la principale allocation du régime d’assurance. Elle regroupe environ 70% de ses allocataires. Toute personne ayant travaillé au moins six mois dans les douze derniers mois y a droit. Les durées dans cette allocation varient entre huit mois pour une personne de moins de 50 ans et 27 mois pour un chômeur de plus de 55 ans ayant travaillé au moins deux ans avant son inscription à l’ANPE2.

Le montant de la somme versée est de 40% du salaire de référence plus 43,87 F par jour. Toutefois il est institué une minimale à 105,5 F. L’allocation de base exceptionnelle s’adresse aux salariés ayant travaillé au moins trois mois dans les douze derniers mois. L’indemnité leur est versée pendant une durée maximum de trois mois. Son montant est de 30% du salaire de référence auquel s’ajoute une partie fixe de 32,90 F par jour au premier juillet 1986.

L’allocation de fin de droit est servie automatiquement à tous les allocataires qui ont épuisé leurs droits en allocation de base soit à la suite d’un refus de prolongation, soit à la fin de celle-ci. La durée d’indemnisation varie en fonction des mкmes critères que ceux de l’allocation de base. Le montant était de 64,00 F par jour au 1er juillet 1986 pour les moins de 55 ans et de 89,00 F pour les plus âgés.

D’après Données sociales 1987, INSEE.

1 UNEDIC: Union Nationale pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce

2 ANPE: Agence nationale pour l’emploi

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Questions et repérages

1. Enumérez les trois allocations essentielles versées aux chômeurs.

2. A quelles catégories des sans-emploi sont-elles accordées?

3. Quel est le montant des sommes perçues, la durée des allocations?

4. Les sommes versées, comment varient-elles en fonction de l’âge des allocataires?

Document 2

Le RMI (revenu minimum d’insertion)

Voté par le Parlement fin 1989 afin qu’un moyen de vivre, ou plutôt de survivre, soit garanti à ceux qui n’ont rien, le RMI est destiné à des hommes et des femmes disposant de ressourses inférieures à 2000 francs mensuels.

Pour pouvoir bénéficier du RMI, ils doivent résider en France, кtre âgés de plus de 25 ans ou avoir un ou plusieurs enfants à charge. Ils doivent s’engager à participer aux actions ou activités nécessaires à leur insertion sociale et professionnelle.

Le montant du RMI est actuellement fixé à 2110 F pour une personne seule ou un peu plus de 3000 F pour un couple. Les versements mensuels sont effectués par les caisses d’allocations familiales qui vérifient les déclarations des bénéficiaires.

D’après Le Monde, 11 septembre 1990.

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Questions et repérages

1. Quel est l’objectif du RMI? Quelle catégorie de la population vise-t-il?

2. Parlez des conditions qu’il faut réunir pour bénéficier du RMI.

3. Comment sont effectués les versements de cette allocation? Quel est son montant?

Document 3

Est-ce ainsi que les hommes vivent?

Combien sont-ils? Dans les quatre mille, comme on le dit à la mairie de Paris? Plutôt vingt mille, comme on l’affirme à Médecins du monde? Les “nouveaux pauvres”, les “fins de droit”, les “sans domicile fixe” à Paris n’ont pas droit aux statistiques précises. On sait qu’il y en a de plus en plus: on a pris l’habitude de les voir, visages fatigués, visages d’échec, dans la rue, le métro, un peu partout. Ils ne ressemblent pas aux clochards, ils sont parfois mкme bien habillés et l’on est étonné de les voir mendier1. Certains, silencieux, avec un simple écriteau: “Sans travail”. D’autres vous haranguent sur un trajet de métro: “Messieurs, mesdames, je ne veux pas voler, je ne veux pas boire, alors si vous voulez bien...” Ni clochard ni indigent. Pas encore.

Estelle, par exemple, dix-neuf ans. Cherche depuis trois ans du travail et n’en trouve pas. Pas de feuille de salaire, pas de logement. Et pas de logement, pas de travail (on se méfie), sinon des petits boulots2 au noir. Distribuer des prospectus dans les boîtes aux lettres, par exemple. 150 F pour une journée. La difficulté pour Estelle, ce n’est pas tant de manger — il y a des associations, on ne meurt pas de faim à Paris — , la difficulté, c’est... la nuit. Estelle, qui n’est ni une clocharde ni une délinquante3, dort dans les sous-sols de la gare du Nord, rejoint parfois les vrais indigents à l’Armée du Salut4. Elle ne veut pas craquer5, ça lui arrive quand elle ne supporte tout simplement plus. Elle veut tenir, continuer d’espérer.

Roger, lui, a quarante-cinq ans. Il était garçon de café avant de perdre son travail. Il n’a plus pu payer son loyer. Il est célibataire. Avec sa veste en tweed, son écharpe jaune, on pourrait le prendre pour un jeune cadre. Il ne veut pas mendier, pour lui c’est une question de dignité. Il paye ses repas (3 F, 5 F) à l’Armée du Salut. Mais chaque nuit à la mкme heure, il fait le mкme trajet. Roger, pour qui le plus dur est, au-delà de tout, de rester propre, a repéré un immeuble bourgeois dans le XVIe arrondissement. C’est là qu’il dort depuis plusieurs mois. Il arrive très tard, après que tout le monde est rentré. Il repart très tôt, avant que quiconque ne soit éveillé. A peine quatre heures de sommeil, avec la crainte — cette crainte! — d’кtre un jour découvert.

Quelques-uns se débrouillent. On sent pour d’autres la grande menace de la fatigue, de l’épuisement physique ou moral. Ne pas tomber malade (les hôpitaux ne vous soignent pas), ne pas кtre pris par la police, est-ce une vie, est-ce ainsi que les gens vivent en plein Paris?

D’après Le Monde, 3 avril 1988.

1 mendier: demander la charité

2 le boulot (fam.): travail

3 lé délinquant: celui qui a commis un délit, un crime

4 l’Armée du Salut (tradition anglaise): association protestante destinée à la propagande religieuse et au secours des pauvres

5 craquer (fam.): s’effondrer nerveusement

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