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Chapitre X

Suite du Carnet de Jean Labatut

Récit authentique de l'aventure du Musée Grévin par Jean Labatut Président de l'Association de la Berlurette

Au moment où j'écris ces lignes, tout va bien. Si tout n'allait pas bien, je ne penserais pas à écrire.

Je crois qu'il est de mon devoir de raconter aussi exactement que possible ce qui se passe au Musée Grévin (à Paris) ce jour-là. En ma présence!

Il faut bien l'avouer: cela n'a pas toujours été très agréable. Pourtant, j'ai résisté et j'ai tenu bon.* Comme disent Danton* et Flambuscat : De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la Berlurette est sauvée!

Non, cela n'a pas été agréable. C'est fait exprès sans doute. Dans la pénombre, on crois ces figures de cire vivantes.* Surtout au sous-sol!

Là, au sou-sol, c'est terrible. Des voûtes basses, des lumières vertes ou verdâtres ... Quand il y a des visiteurs, des touristes, passe encore.* On rit, on plaisante, on écoute des conversations ou les réflexions ... on sait très bien qu'on se trouve dans un musée. Mais quand il n'y a personne ou presque personne!

Essayez d'imaginer le silence des couloirs déserts, des niches mystérieuses où semble s'agiter une main, où l'on croit que quelqu'un se penche pour vous guetter ou pour chuchoter on ne sait quoi.

Mais ... Je dois commencer par le commecement, c'est-à dire par la fin de notre visite. Nous avions terminé la visite du musée, et Tricoire qui en avait assez* de Louis XIV et compagnie – comme il disait – parlait d'une boisson fraîche.

Au moment où toute l'équipe se divertissaient devant les glaces déformantes, j'ai aperçu ... (Ici, je dois dire que j'avais déjà eu un soupçon la veille, au Zoo). J'ai aperçu l'homme au complet bleu. Oui, l'homme au complet bleu, celui qui avait bousculé Tricoire en gare de Toulouse, le voleur de la valise de Ferdinand, le mystérieux jeune homme en costume bleu avec des lunettes noires et des moustaches de même couleur, celui qui nous avait poursuivis, celui qui ...

Là, je dois dire que durant une seconde ou une fraction de seconde, j'ai eu une soudaine illumination.* J'ai compris ou presque compris ce que c'est passait autour de nous depuis, sans doute , plusieurs jours.*

* j'ai tenu bon.– я стойко держался

* Danton– Дантон – видный деятель французской буржуазной революции конца XYIII в.

* on crois ces figures de cire vivantes– принимаешь эти восковые лица за живые

* passe encoreразг.еще так сяк

* qui en avait assez – которому надоел

* j'ai eu une soudaine illumination– меня вдруг осенило

* ce que c'est passait autour de nous depuis, sans doute, plusieurs jours– что происходит вокруг нас в течение, должно быть, уже многих дней

L'homme au complet bleu nous épiait. La valise de Ferdinand ne lui suffisait pas. Il voulait encore quelque chose.

Mais je continue.

Donc, j'aperçois l'homme aux lunettes noires. Il surveillait notre groupe. Il s'était caché derrière une large colonne, dans la pénombre, et il me sembla bien qu'il regardait Tricoire et Ferdinand.

Puis, Tricoire comme s'il avait senti qu'on l'observait, Tricoire se retourna et regarda la colonne où le gangster (je crois qu'on peut lui donner ce nom) s'était traitreusement caché.

Il faisait tard et tous mes camarades se dirigèrent vers la sortie.

Le Musée se vidait. L'homme aux lunettes noires se montra alors. Je compris qu'il cherchait l'équipe, mais l'épaisseur de la foule l'empêcher d'avancer. Il passa devant moi. Il hésita un moment, puis lentement il tourna la tete. Il m'avait aperçu! Instant terrible!

Et mainenant, il ne suivait pas les autres, il essayait de se rapprocher de moi. Je reculai, tâchant à mon tour, de me cacher derrière une colonne. Je résolus d'adopter une tactique très simple: attirer le personnage vers l'intérieur* du Musée, puis profitant de ma petite taille, me glisser entre les groupes, lui échapper et prevenir M. Vernéjou. Je passai à toute vitesse devant la Reine d'Angleterre et la Reine de Hollande. (Pardon, Majestés!) je parvins dans le fond de la première salle et je me cachai dans l'ombre, derrière les mains de Victor Hugo. Il y a en effet une petite vitrine où l'on conserve un moulage des mains de Victore Hugo ainsi que sa plume offerte par lui-même au Musée. J'avais admiré précédemment cette émouvante relique de mon illustre confrère.

Trop tard!

Une deuxième silhouette surgit de l'ombre et se dirigea vers moi. Je me dis: attention! Ce n'est pas le moment de perdre son sang-froid!

Cette deuxième silhouette, plus petite et corpulente, était celle de l'homme aux moustaches rousses. Ainsi, Jojo et Bébert me suivaient, me poursuivaient! Qui était Jojo, qui était Bébert? Peu importait pour l'instant.* Je devais avant tout tâcher de leur échapper et si possible, de les démasquer. C'étaient les deux personnages dont j'avais entendu le dialogue dans le train.

J'eus une nouvelle idée. Heureusement j'ai toujours beaucoup d'idées.

Je n'étais pas loin d'entrée du sous-sol. Je me cacherai là. Les deux gangsters ne soupçonneront rien. On va fermer le musée. Ils seront obligés de sortir. Je sortirai à mon tour. Ils ne me verront pas.

Et s'il me suivaient dans le sous-sol, je savais bien ce que j'allais faire.

Je descendis à toute vitesse les escaliers de ciment. Je m'arrêtai, écoutant. Rien.

Je descendis encore.

* vers l'intérieurзд.вглубь

* Peu importait pour l'instant.– Сейчас это не имело значения.

Robespierre* me regardait fixement. Au sous-sol se trouvent en effet représentées diverses scènes de l'époque révolutionnaire. On y voit Louis XVI,* Marie-Antoinette,* le tribunal révolutionnaire,* la mort de Marat*...

J'écoutai encore.

J'entendis un chuchotement et des pas derrière. Je ne m'étais pas trompé. Ils me suivaient: l'homme au complet bleu et l'homme au complet beige me suivaient.

Et alors, malgré tous mes efforts pour rester tranquille, je frissonnai. Représentez-vous ces sombres voûtes de ciment grisâtre, les visages de cire éclairés par une lumière blafarde. On se dit:* se sont des mannequins. Ils ne bougent pas, ils sont immobiles, ils ne peuvent lever ni pied, ni patte ... Et cependant on a l'impression que ces figures du passé vous regardent du coin de l'oeil.

Les pas se rapprochaient. Qui marchaient derrière moi? Jojo et Bébert, j'en étais sûr, non pas des figures de cire inoffensives, mais deux chenapans en chair et en os.* Il fallait agire au plus vite.

J'avais heureusement mon idée.

Je parvins jusqu'à La Mort de Marat.*

La Mort de Marat, c'est une scène représantant l'assassinat du célèbre révolutionnaire par la jeune royaliste Charlotte Corday. C'est un épisode bien connu. Marat était dans son bain lorsque la jeune femme réussit à pénétrer jusqu'à lui pour le frapper d'un coup de poignard.

Le malheureux Marat git dans baignoire qui a la forme d'un sabot.* On va arrêter la criminelle. Diverses personnes pénètrent dans la chambre de Marat. Telle était la scène dans laquelle j'avais résolu de jouer un rôle.

***

- Où est-il donc passé? répéta Tricoire.

Le brave homme visiblement inquiet au sujet de Jean Labatut* en avait oublié sa soif.

* Robespierre– Робеспьер – выдающийся деятель французской буржуазной революции конца XVIII в.

* Louis XVI– Людовик XVI – король Франции. Был казнен во время французской буржуазной революции в 1793 г.

* Marie-Antoinette – Мария-Антуанетта – французская королева, жена Людовик XVI , казнена в 1793 г.

* le tribunal révolutionnaire– революционный трибунал во Франции в период буржуазной революции конца 18 в. - судебный орган для борьбы с контрреволюцией.

* la mort de Marat –смерть Марата – панорама, изображающая убийство Марата, одного из вождей французской буржуазной революции, Шарлоттой Кордэ.

* On se dit – говоришь себе

* deux chenapans en chair et en os– два негодяя из плоти и крови

* Je parvins jusqu'à La Mort de Marat –Я добежал до панорамы "Смерть Марата"

*Marat git dans baignoire qui a la forme d'un sabot.- марат лежит в своей ванне, имеющей форму башмака.

* visiblement inquiet au sujet de Jean Labatut – явно взволнованный по поводу (отсутствия) Жана Лабатю

    • Il n'est tout de même pas resté dans le Musée! s'exclama Blanche, avec cependant un ton d'inquiétude dans la voix.

    • S'il est resté dans le Musée, ce n'est pas très grave, dit M. Vernéjou.

    • Comment ça! s'écria Tricoire. Le pauvre enfant! Seul avec ces mannequins! Malheur! Si cela m'arrivait, j'en aurais des cauchemars pendant des mois! Je verrais Louis XI en train de ricaner devant mon armoire à glace!*

    • Voyons, Tricoire, reprit le maître d'école, il pouvait ne pas rester seul dans le Musée. On ne ferme pas les portes brusquement sur un Musée vide. Il reste les gardiens, la caissière, les serveurs du bar ... Il y a donc beaucoup d'employés et ils ne quittent leur travail que lorsque tout le public est sorti. Et j'imagine qu'il y a un consierge quelque part. Non s'il est resté dans le Musée, ce n'est pas dangereux.

M.Vernéjou regardait les passants. Une vague crainte pourtant, se marqait sur son visage.*

    • A quoi penses-tu? lui demanda sa femme à la dérobée.*

    • Je ne sais pas, répondit le maître sur le même ton. Quelque chose me paraît suspect dans tout cela ...

    • Dans tout cela?

    • Eh bien, oui. Ces personnages bizzarres que Jean avait vus dans le train, le vol de la valise ... Et Jean qui disparaît maintenant! Qu'est-ce que tout cela signifie?

Henriette s'approcha.

    • Il a peut-être rencontré quelqu'un qu'il connaît. Quequ'un de Villeneuve. Il est en train de bavarder.*

    • Mais non, dit Delpech. Il nous aurait avertis.* Si c'est quelqu'un de Villeneuve, nous le connaissons aussi.

    • Alors, il s'est peut-être évanoui, intervint Flambuscat. Il faisait très chaud. On l'a sans doute transporté dans une pharmacie pour lui faire boire un petit remontant.* Je lui trouvais mauvaise mine ces jours-ci. Il ne mangeait pas beaucoup. Il semblait préoccupé ...

    • Revenons au Musée, décide M. Vernéjou.

* Je verrais Louis XI en train de ricaner devant mon armoire à glace! – Мне бы показалось, что я вижу Людовика XI, ухмыляющегося перед зеркалом в моем шкафу!

* Une vague crainte pourtant, se marqait sur son visage. – Все же на его лице отразилось легкое беспокойство.

* à la dérobée– потихоньку

* Il est en train de bavarder. – Он болтает.

* Il nous aurait avertis. – Он бы нас предупредил.

* pour lui faire boire un petit remontant – чтобы дать ему выпить что-нибудь укрепляющее

Nouvelle suite du carnet de Jean Labatut

Les pas venaient vers moi dans le couloir ténébreux.

Plus de temps à perdre.*

J'enjambai la cordelière qui sépare La Mort de Marat du publique. Je frôlai avec l'émotion qu'on devine la baignoire de Marat. Je frôlai avec horreur la jupe de Charlotte Corday puis je me glissai derrière le groupe des autres figures de cire, un homme, une femme, un enfant. Justemment un enfant coiffé d'un bonnet à cocarde tricolore.*

Je pris le bonnet et le plaçai sur ma tête après avoir ébouriffé mes cheveux.* Puis je me mis à poser parmi le groupe. J'était devenu, moi aussi, une figure immobile dans le tableau de La Mort de Marat. Je retins mon souffle. Mon visage se trouvait dans la pénombre. Je m'efforçai de ne pas voir autre chose que le malheureux Marat blessé à mort.

Juste à cet instant, les bandits apparurent. Je les reconnus sans peine. C'étaient ces deux dont j'avais surpris un dialogue dans le train. Le grand bleu et le gros beige. Tous deux avaient des feutres rabattus sur les yeux.*

Et voici ce que j'entendis:

- Tu crois?

    • Il m'a bien semblé.

    • Mais non. Il aurait peur de descendre ici.

    • Tu as raison. Moi, je te dirai que ces figures de cire ne me plaisent pas.

    • Le mieux est de remonter et de retrouver le groupe ... C'est un peu fort!* Depuis qu'ils sont à Paris, nous ne pouvons pas les saisir.

    • Chut!

    • Quoi?

    • Il y a encore les gardiens là-haut.

    • Il y en a peut-être ici.

    • Il faut remonter. On a sonné pour la sortie. Je n'aimerais pas être enfermé avec ces messieurs-dames.* Oh! dis donc, qui est-ce celui-là?

    • Un nommé Marat.

    • Il date de quand?*

    • Je ne sais pas. De Louis XIII. Et regarde ce gendarme à côté.

    • Je n'aime pas ça.

* Plus de temps à perdre. – Нельзя терять времени!

* Justemment un enfant coiffé d'un bonnet à cocarde tricolore. – Именно ребенок в шапочке с трехцветной (трех цветов французского флага) кокардой.

* après avoir ébouriffé mes cheveux. – всклокочив предварительно волосы

* Tous deux avaient des feutres rabattus sur les yeux. –У обоих шляпы были надвинуты на глаза.

* C'est un peu fort!– Это уж слишком!

* avec ces messieurs-dames – с этими господами

* Il date de quand?– Он относится к какой эпохе?

    • J'aurais bien voulu le saisir, ce gosse!

    • Moi aussi.

    • Je lui aurais posé quelques questions.

    • Je me demande ce qu'ils ont fait de notre ...

    • De notre argent? Pourvu qu'ils ne l'aient pas porté aux objets trouvés.*

    • Sûrement pas. C'est le gros rouge, celui qu'ils appellent Tricoire. C'est un malin, celui-là. Je suis certain qu'il a gardé l'argent. Je voudrais bien visiter sa chambre.

    • Justement. Il faudrait savoir où elle se trouve, sa chambre. A chaque fois, ils nous filent entre les doigts.* C'est le premier soir qu'il fallait les suivre.

    • Allons-y! Dépêchons-nous. Tu sais qu'on a rendez-vous avec le Barbu, ce soir?

    • Où ça?

    • A Pigalle,* chez Tatave.

    • Bon. Attends. Allons jusqu'au boutcette galerie pour voir si le gosse ne c'est pas caché par là ...

Jojo et Bébert s'éloignèrent et disparurent au détour de la galerie. Cela me suffisait. D'un bond, je sautai hors de ma scène historique et à grandes enjambées, je me dirigeai vers l'escalier. Mon coeur battait à toute vitesse. Je me rassurai en entendant là-haut dans la grande salle les voix des gardiens et des employés. On n'avait peut-être pas encore fermé la porte.

    • Allons, bambin, me cria un gardien. Tu veux passer la nuit ici? Dépêche-toi.

Sans repondre, je courus vers la sortie.

Jojo et Bébert pouvaient se montrer à tout moment.

Un instant, j'eus la pensée d'alerter les employés et de faire arrêter les deux voleurs. Mais quoi? Etais-je sûr qu'ils étaient des voleurs? Je n'avais aucune preuve. Rien que des soupçons, rien qu'une conversation entendue. Beaucoup de mystère planait encore sur cette affaire.

Si je disais à l'un des gardiens: arrêtez ces deux hommes, on risquait de me rire au nez.* Les deux étaient peut-être armés. Ils protesteraient, ils se défenderaient et, au bout du compte, ils nous échapperaient. Mieux valait exploiter ce que je venais d'apprendre.*

* Pourvu qu'ils ne l'aient pas porté aux objets trouvés.– Только бы они не отнесли их в бюро находок.

* ils nous filent entre les doigts– они проскальзывают у нас сквозь пальцы

* Pigalle – один из районов Парижа

* on risquait de me rire au nez – мне могли рассмеяться в лицо

* Mieux valait exploiter ce que je venais d'apprendre. – Лучше было воспользоваться тем, что я узнал.

***

Sur le seuil du musée, je rencontrai M. Vernéjou et toute l'équipe fort inquiets à mon sujet.*

    • Tu t'étais donc laissé enfermer? me demanda mon maître.

    • Presque! lui répondis-je dans un souffle.*

    • Suivez-moi vite, c'est très important.

Je courus sur le boulevard et pénétrai dans le premier couloir venu.

Tout le monde galoppa derrière moi.

- Vite! Vite! répétai-je.

M. et Mme Vernéjou, Tricoire, les garçons et les filles s'entassèrent donc dans ce vistibule heureusement assez large qui s'ouvrait non loin du Musée, entre un café et une patisserie.

    • Enfin! Vas-tu m'expliquer! S'exclama M. Vernéjou.

    • Oui, M. Vernéjou, je vais vous excliquer. Je vous supplie de me faire confiance.* Reculez! Ne vous montrez pas!

Avec d'infinies précautions, je glissai un oeil au dehors. Derrière les fusains en pots du petit café, j'apercevais l'entrée du musée.

Jojo et Bébert se montrèrent enfin. Comme je l'avais prévu, ils jetèrent des regards à droite et à gauche. Je compris qu'ils nous cherchaient. Puis, l'homme aux lunettes noires et aux sombres moustaches haussa les épaules. Il se pencha vers son compagnon. Il devait lui murmurer quelque chose comme:* " Encore ratés!* Inutile de les chercher dans cette foule!"

L'homme en complet beige repondit.

L'homme en complet bleu se gratta le menton.

Ils hesitèrent un moment, puis ils se séparèrent. L'un se dirigea vers l'Opéra, l'autre vers la Porte ST-Martin. Sans doute, pensaient-ils que nous allions nous promener sur les boulevards et qu'ils pourraient ainsi, l'un ou l'autre nous retrouver.

Je refermai lentement la porte du couloir où nous étions cachés. L'homme en complet bleu passa devant nous sans soupçonner notre présence.

    • Enfin, enfin! m'excliqueras-tu toutes ces simagrées! grognait M. Vernéjou dans mon dos.

    • Encore un peu de patience, par pitié!*

J'attends encore un peu. Les deux hommes n'étaient plus que des points lointains dans la foule.

    • Maintenant, dis-je, je vais vous excpliquer, M. Vernéjou. Nous pouvons sortir.

* fort inquiets à mon sujet – сильно обеспокоенного на мой счет (из-за меня)

* dans un souffle– одним духом

* Je vous supplie de me faire confiance. – Я вас умоляю довериться мне.

* Il devait lui murmurer quelque chose comme– он, должно быть, прошептал нечто вроде

* Encore ratés!– Снова упустил!

* par pitié! – ради бога!

Quelques instants plus tard, nous étions attablés dans l'arrière-salle discrète d'un café des environs. Tricoire avait commandé force Vittel-cassis et force glaçon.* Je commençai:

    • J'ai retrouvé l'homme en complet bleu et l'homme en complet beige. Ils nous cherchent depuis plusieurs jours. Je suis persuadé qu'ils ne savent pas où nous habitons. Ils en veulent à Tricoire.*

    • A moi! s'étrangla l'aubergiste qui faillit reverser son verre.*

    • Oui, à vous, M. Tricoire. Ils croient que vous leur avez pris de l'argent ...

    • Moi ... Je ... Quoi? Tu es fou! Tu es complètement fou!

    • Je ne suis pas fou, répondis-je avec une grande douceur. Je crois même qu j'ai compris.

    • Moi aussi, dit M. Vernéjou.

    • Eh bien! Moi, je ne comprends rien à tous ces mystères. C'est comme si tu me parlais danois!

    • C'est clair pourtant, dit Delpech. Ce sont des coquins. Ils vous prennent pour un riche étranger, M. Tricoire, et ils veulent vous dévaliser.

    • Dévaliser, dévaliser, murmura M. Vernéjou avec un sourire. Dans dévaliser il y a valise ...

    • Nous pouvons les surprendre, repris-je. Ils ont rendez-vous ce soir. J'ai entendu leur conversation. Ils doivent se rencontrer avec le Barbu, à Pigalle, chez Tatave ...

    • A pigalle. chez Tatave? Le Barbu? balbutia Tricoire. Tu dois avoir un peu de fièvre,* mon petit Jean ...

Pauvre Tricoire! Il ne comprenait pas. Il ne savais pas que je venais de remporter une première victoire sur l'homme en complet bleu et ses compagnons.

* force Vittel-cassis et force glaçon. – уйму Виттель-касси (безалкогольный напиток) и льда

* Ils en veulent à Tricoire.– Они имеют что-то против Трикуара.

* faillit reverser son verre – чуть не опрокинул свой стакан

* Tu dois avoir un peu de fièvre– ты, должно быть, болен (у тебя жар)

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