#10. La Francophonie.

Le mot «francophonie» a été employé pour la première fois en 1880 par le géographe français Onésime Reclus. Il étudiait la France et l’Afrique du Nord et a eu l’idée de classer les habitants en fonction de la langue qu’ils parlaient. En 1968 le mot «francophonie» entre dans le dictionnaire, recevant deux acceptions principales:

-le fait de parler français;

-l’ensemble des pays où on parle français.

Aujourd’hui la francophonie regroupe 56 pays. La langue française y remplit des fonctions différentes. En France (les DOM, TOM y compris) le français est la langue nationale et officielle. Dans certains pays, il est employé en tant que langue officielle (la Côte-d’Ivoire, la république Centrafricaine, le Mali, le Niger, le sénégal, le congo, le Zaïre, le Tchad, la Mauritanie et d’autres). Dans d’autres pays le français coexiste avec une ou quelques langues officielles. Tel est son rôle en Belgique (le flamand et l’allemand), au Luxembourg (l’allemand), au Canada: le Québec la Louisiane (l’anglais), en Suisse (l’allemand et l’italien). Quelques républiques africaines, anciennes colonies de la France continuent à employer le français dans quelques sphères de leur vie (l’Algérie, le Maroc, la Tunisie). Le français est aussi la langue d’enseignement privilégié dans les pays de l’Afrique noire, de l’Asie (le Laos, le Viêt-Nam, le Liban, le Cambodge). On trouve des francophones en Afrique, en Amérique, en Asie, en Europe, en Océanie. Tous les pays sont fiers de leur individualité. Ce qui les unit, c’est la langue française.

Ainsi, 200 millions de personnes environ parlent le français dans le monde. La francophonie ne représente pas simplement une communauté linguistique, mais elle est aussi un enjeu politique: elle est un moyen culturel de lutter contre l’influence anglo-saxonne et notamment américaine. Lancée par les Chefs d’Etat des pays africains: le président sénégalais Léopold Sédar Senghor, Habib Bourgiba de Tunisie, Hamani Diori du Niger et le prince Norodom Sihanouk du Cambodge et encouragé par le général de Gaulle qui souhaitait renforcer les liens de la France avec ses anciennes colonies et créer ainsi une zone d’influence, la francophonie est née officiellement le 20 mars 1970 à la conférence de Niamey, capitale du Niger. Afin de porter haut les couleurs de la francophonie, de nombreuses institutions ont été créées comme l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT, 1966) et l’Alliance française (1983) qui initie à la langue et à la culture française des milliers d’étrangers. En 1997, l’ACCT a devenu l’Agence intergouvernementale de la francophonie, puis, en 1998, l’Organisation internationale de la francophonie. Dans les années 1980, la francophonie a pris, sur l’initiative de François Mitterrand, une nouvelle ampleur avec la création du Haut Conseil de la francophonie en 1984 et avec le premier sommet de la francophonie à Versailles en 1986. Enfin, la francophonie a été confortée par le lancement de la chaîne TV5 confinancée par la France, la belgique, la Suisse et le Canada.

En se basant sur les valeurs de fraternité, de tolérance et d’universalité, la francophonie réunit les pays très divers par leur histoire, leur culture et leur niveau de développement, mais qui veulent tous affirmer leur identité dans le mouvement de mondialisation actuel. Les objectifs politiques de la francophonie sont l’approfondissement de la démocratie de l’Etat au sein de l’espace francophone et la promotion de la diversité linguistique et culturelle.

Le «chef» de la francophonie est le Secrétaire général de la francophonie qui est élu par les présidents des pays-membres pour un mandat de 4 ans (actuellement c’est Abdou Diouf, ancien président sénégalais). Les sommets de la francophonie se tiennent tous les 2 ans dans un pays différent et fixent les grandes orientations du mouvement pour les deux années à venir.

Malgré la concurrence victorieuse de l’anglais, la langue française n’a rien perdu de sa position sur l’arène internationale. Le français est une langue de communication internationale. C’est une des langues officielles de l’ONU et de certaines organisations spécialisées de l’ONU (UNESCO, la Cour internationale de justice et d’autres). Le français est la langue de travail de plusieurs organisations internationales, telles que le Comlité international Olympique et d’autres.

Le français se situe actuellement au deuxième rang (derrière l’anglais, mais devant l’allemand et l’espagnol) dans le classement des principales langues internationales. Pourtant, dans le monde aujourd’hui il y a environ 181 mln de francophones, en comparaison de 510 mln d’anglophones, 417 mln d’hispanophones et 250 mln d’arabophones.