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§3.2. Nature des changements phonétiques

§3.2.1 Changements phonologiques

On appelle changements phonologiques des changements qui affectent un phonème (son pertinent de la langue) quelle que soit sa position dans la chaîne parlée.

La disparition de l’opposition [ẽ][ỡẽ](brin/brun) et la tendence à la disparition de l’opposition voyelle ouverte / voyelle fermée (lait /) constatées en français moderne sont les changements phonologiques. Les principaux changements d’ordre phonologique intervenus au cours de l’histoire de la langue française sont :

1) dès le latin vulgaire, le passage d’une opposition entre les voyelles longues et les voyelles brèves à une opposition de timbre, ouvert ou fermé. Le phonème persiste, mais sa nature change : le latin distingue pōpulus, avec un o long (qui a donné peuplier) ; de pŏpulus avec un o bref (provient peuple) ;

2) du IV au VII ss., en Gaule seulement, le phonéme [u] change de timbre et devient [y] ([murum]→[ myr]) ;

3) vers la fin du XVII s., la cour, qui fixe la norme, adopte la prononciation [R] pour [r], jusque-là roulé.

§3.2.2. Changements phonétiques

Les changements phonétiques affectent un phonème dans une certaine position dans la chaîne parlée : soit, par ex. un mot latin amandulaqui comporte à la fois trois phonèmesa.Ce mot est devenu en françaisamande; le premiera, l’initiale, n’a pas subi de changement ; le second, dans la voyelle accentuée et en contact avec une consonne nasale, est devenu[ã], le troisièmea à la finale d’un mot, position faible, s’est affaibli en[ә]. Les assimilations que nous avons décrites sont des changements phonétiques.

§3.2.3. Changements phonétiques et accidents phonétiques

Alors que les changements phonétiques peuvent toucher tous les phonèmes dans une certaine position (les [t]intervocaliques ou les[a]devant une consonne nasale), ceux que nous allons évoquer maintenant sont des « accidents » phonétiques qui ne touchent que certains mots. Citons :

  • la métathèse : intervention de deux phonèmes, comme en français moderne : aréoport, infractus. Historiquement, on peut donner un exemple de breuvage pour bevrage (< biberaticum) ;

  • la dissimilation : différenciation de deux élements idéntiques, comme parfois aujourd’hui sercher pour chercher, collidor pour corridor, sirurgien pour chirurgien. Historiquement, on peut mentionner rossignol pour lossignol, pèlerin pour pererin (du lat. peregrinum), flairer (du lat. fragare), frileux (du lat. frigorosum).

  • l’écrassement : disparition d’un phonème non accentué : m’sieur, m’dame, t’t à l’heure, à l’origine de nos enclises du pour de le, au(x) pour à le(s).

  • l’hypercorrection : attitude qui consiste à corriger une forme supposée incorrecte. Dans un idiolecte qui ouvre naturellement tous les o en syllabe fermée, la prononciation [pol] comme [paule] (pour Paul) et [sol] comme [saule] (pour sole) est un phénomène de l’hypercorrection. Historiquement, on peut citer serpe, asperge : Paris prononçait [piarre] pour Pierre, [maubart] pour Maubert, en corrigeant ses prononciations, on a aussi corrigé asparge < aspargus et sarpe < sarpa.

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