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§1.2. Nation et sa langue. Stasbourg, naissance d’une communauté linguistique

Le premier texte connu entièrement écrit en proto-français est la partie française des Serments de Strasbourg(842), et ce premier document a une double importance car ces serments sont aussi fondateurs de la nation française.

Le territoire de la France actuelle n’avait en effet jamais eu jusque-là de réelle unité nationale, soit qu’il fût morcelé en une série de petits royaumes gaulois, soit qu’il fît partie d’un empire romain, franc ou germanique. Il y eut bien, dans la seconde moitié du III-e siècle, une tentative d’Empire Gaulois pour résister aux invasions germaniques, mais cet Empire fut de courte durée. Du temps de Charlemagne, le territoire de la France n’avait été qu’une partie de son empire germanique et il en alla de même du vivant de son fils, Louis le Pieux. Mais lors de la succession de Louis le Pieux, une guerre est survenue entre ses trois fils, Lothaire, Louis et Charles, qui exigeaient chacun un royaume d’égale richesse. Pour mettre fin à leurs querelles, les négociateurs ont eu l’idée de découper l’Empire en trois bandes parallèles: à l’ouest, la future Francea été attribuée àCharles le Chauve,à l’est, Louis(dit plus tard le Germanique) a eu ce qui deviendra un jour l’Allemagne,la région centrale, attribuée àLothaire, a reçu un nom de Lotharingie, et cette partition de l’Empire fut ratifiée parle traité de Verdun, en 843.L’année précédente, après bien des renversements d'alliance, Louis et Charles s’étaient unis contre Lothaire bien décidés à lui faire accepter le partage, et ils s’étaient promis sonellement assistance, chacun dans la langue de l’autre, c’est-à-dire, Louis en “roman”, et Charles en “tudesque”. Puis, leurs armées avaient elles aussi prêté serments, chacune dans sa langue.

Chapitre 2. Ancien franҫais §2.1.Conditions historiques du fonctionnement des dialectes. Les débuts du français

Le régime féodal est en plein essor aux IX — XIII ss. A la période gallo-romane et en haut Moyen Age (IX — X ss.), le morcellement territorial est tel que chaque feudataire vit sur ses terres presque totalement isolé des autres propriétaires fonciers. Chaque fief se suffisent économiquement à lui-même, les communications entre les contrées du pays se font de plus en plus rares, ce qui accentue la différentiation du gallo-roman.

Il se forme quantité de dialectes qui se distinguent par divers écarts du gallo-roman commun. Ce sont les particularités phonétiques, en premier lieu, qui opposent les dialectes et les groupes de dialectes. Quant à la dissemblance de l’ordre morphologique, elle est surtout déterminée par les différentes voies du développement phonétique de chacun de dialectes. Entre les provinces il y a toujours des zones intermédiairesprésentant les traits communs aux dialectes avoisinants,des zones de passage imperceptible d’un parler à un autre.

Les divers dialectes de la France s’ordonnent en deux groupes distincts: l’un parlé au nord portant le nom de la langue d'oïl suivant la forme de la particule affirmative (oïl > oui), l’autre — dans le Midi, dénommélangue d’oc (le limousin, l’auvergnat, le gascon, le béarnais, le languedocien, le provençal). Il existe cependant un groupe intermédiaire de dialectes franco-provençaux englobantle franc-comtois, le romand et le savoyardet se rattachant au français, tandis que les parlers du Midi forment une langue romane à part —le provençal, qui est la première langue littéraire en Europe.

La langue d’ocest désignée de deux noms —le provençal, vu le rôle important de la Provence, etl’occitan; ce dernier pour éviter la confusion avec la deuxième signification du terme «provençal» employé par rapport aux parlers de Provence.

Les plus importants groupes de dialectes de la langue d’oїlsont, d’une part, ceux de l’ouest et du centre (le normand, les dialectes de nord-ouest dans l’Anjou, le Meung, la Touraine,ceux de sud-ouest dans l’Angoumois, l’Aunis, le Saintonge, le Poitou et le francien) et, d’autre part, les dialectes du nord- (le bourguignon, le lorrain, le wallon).Le picardetle champenois,qui offrent plusieurs traits communs à la fois à deux groupes opposés mentionnés ci-dessus occupent une place intermédiaire. Notons quele poitevinetle saintongeoisse rapprochent beaucoupau provençal. En général, l’interaction des dialectes voisins est importante, vu non seulement leur proximité et l’absence des frontières infranchissables, mais surtout l’origine commune.

Il existe plusieurs hypothèses sur le dialecte qui a servi de base au français naissant. Certains prétendent qu’au cours de temps le rôle prépondérant revient tantôt à l’un, tantôt à l’autre des dialectes, au début c’est le normand, plus tardle francien(d’après H. Suchier). D’autres estiment que plusieurs dialectes sont à la fois la base du français (d’après K. Vossier).

La théorie adoptée par la plus grande partie des linguistes désigne le francien, comme la base du français.

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