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§3.1.1.2.3. Lexique

On peut noter l’emploi du verbe simple visiteravec un complément humain(visiter quelqu’un)alors que nous ne l’employons plus qu’avec des lieux(visiter Rome, visiter une maison); le français moderne utilise dans cet emploi la forme composéerendre visite.Mais, à l’inverse, il y a ailleurs une prédilection pour les formes composées (sans article) commefaire demande plutôt quedemander,donnerordre plutôt qu’ordonner.

À la limite du lexique et de la syntaxe, on peut noter l’emploi comme préposition de sus,qui était plutôt adverb du Moyen Âge; l’adjectif ordinalquinte que nous avons remplacé parcinquièmeetun siencomme simple équivalent du possessifson (sans idée d’extraction: il n’est pas nécessaire qu’il y ait plusiers enfants pour direun sien filz).

§3.1.2. Pantagruel §3.1.2.1. Texte

(Comment Gargantua feut institué par Ponocrates en telle discipline qu'il ne perdoit heure du jour.)

Quand Ponocrates congneut la vitieuse maniere de vivre de Gargantua, delibera aultrement le instituer en lettres, mais pour les premiers jours le tolera, considerant que Nature ne endure mutations soubdaines sans grande violence.

Pour doncques mieulx son oeuvre commencer, supplia un sçavant medicin de celluy temps, nommé Maistre Theodore, à ce qu'il considerast si possible estoit remettre Gargantua en meilleure voye, lequel le purgea canonicquement avec elebore de Anticyre et par ce medicament luy nettoya toute l'alteration et perverse habitude du cerveau. Par ce moyen aussi Ponocrates luy feist oublier tout ce qu'il avoit apris soubz ses antiques precepteurs, comme faisoit Timothe à ses disciples qui avoient été instruictz soubz aultres musiciens.

§3.1.2.2. Analyse du texte Prononciation et orthographe

1. L’ancienne diphtongue [oi] est [wɛ] ou [e], maintenant orthographiéai ;

2. een fin de mot se fait encore sentir après une consonne et s’amuït après une autre voyelle accentuée ;

3. les consonnes finales sont prononcées dans un mot isolé, devant la pause (devant une ponctuation) et dans les liaisons ;

4. la liaison est régulière ;

5. les voyelles nasales ne sont pas dénasalisées devant une consonne nasale prononcée ;

6. il y a l’hésitation dans la prononciation de l’ancienne diphtongue [au], les uns la considèrent comme s’étant réduite à [o] , d’autres, dont Meigret, fixent la prononciation [ao] ;

7. l mouimmé est encore un son spécial et dans l’orthographe on le représente parill, il;

8. e devant un mot commençant par une voyelle n’est pas prononcé bien qu’écrit : l(e) instituer ; n(e) endure ;

9. la voyelle inaccentuée dans les hiatus ne se prononce plus: f(e)ist ;

10. sous prétexte étymologique des lettres inutiles sont introduites sans tenir compte de l’évolution antérieure des sons : ainsi ldansaultrement ;cdansdoncques instruictz ; bdans : soubz ;

11. il y a des lettres superfétatoires sans justification étymologique : sçavan ;

12. la graphie abonde en lettres ornémentales dont ypourietzpours:luy ;soubz

Chapitre 4. Français classique ( XVII siècle) :

§4.1. Madame de la Fayette, La Princesse de Clèves §4.1.1. Texte

La Princesse de Clèves paraît en 1679. En voici un extrait, dans l’édition de A. Adam. Le roman françait au XVII siècle pour Pléïade (1200 – 1201). Au moment où est publié le roman de Mme de La Fayette, la plupart des textes normatifs du XVII siécle ont déjà été publiés, mais la première édition du dictionnaire de l’Académie (1694) n’est pas encore sortie.

«M. De Clèves ne se tromroit pas : La confiance qu’il tesmoignoit à sa femme la fortifioit davantage contre M. de Nemours et luy faisoit prendre des résolutions plus austères qu’aucune contraincte n’auroit pu faire. Elle alla donc au Louvre et chez la Reine Daupnine à son ordinaire; mais elle évitoit la présence et ses yeux de M. de Nemours avec tant de soin qu’elle luy osta quasi toute la joye qu’il avoit de se croire aimé d’elle. Il ne voyoit rien dans ses actions qui ne luy persuadast le contraire. Il ne sçavoit quasi si ce qu’il avoit entendu n’estoit point un songe, tant il y trouvoit peu de vraysemblance. La seule chose qui l’asseuroit qu’il n’estoit pas trompé estoit l’extrême tristesse de Mme de Clèves, quelque effort qu’elle fist pour la cacher : peut- estre que des regards et des paroles obligeantes n’eussent pas tant augmenté l’amour de Nemours que faisoit cette conduitte austère.»

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