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§4.1.2. Analyse du texte §4.1.2.1. Orthographe

L’ortographe est encore proche de celle du XVI siècle :

  • - maintien du s non prononcé devant consonne (osta et imparfait du subjonctif persuadast) qui marque en particulier le [e] long : tesmoignoit, estre;

  • - ortographe traditionnelle pour les imparfaits;

  • maintien des consonnes non prononcées : contrainctes, et de graphies pseudo-étymologiques : sçavoit (rapproché de scire alors qu’il vient de sapere); consonnes doubles :conduitte;

  • - utilisation du y à la finale et après voyelle dans luy, joye, vraysemblance; dans d’autres cas, y note la semi-consonne [j] : voyoit;

  • - maintien du e en hiatus, tombé depuis longtemps dans la prononciation : asseuroit.

§4.1.2.2. Lexique

Il faut noter l’extrême pauvreté du lexique et son caractère abstrait et allusif : fortifier, prendre des résolution, contrainte, action, conduitte, chose, joye, tristesse. Trois adjectifs seulement, extrême et austère, répété deux fois. Le verbe tromper est lui aussi répété deux fois.Quasi a le sens de ‘presque’ et à son ordinaire signifie ‘à son habitude’.

§4.2. Diderot, Le neveu de Rameau (XVIII siècle) §4.2.1. Texte

«LUI – Et que, puisque je puis faire mon bonher par des vices qui me sont natureis, que j’ai acquis sant travail, je concerve sans effort, qui cadrent avec les moeurs de ma nation, qui sont du goût de ceux qui me protègent, et plus analogues à leurs petits besoins particuliers, que des vertus qui les gêneraient en les accusant depuis le matin jusqu’au soir, il serait bien singulier que j’allasse me tourmonter comme une âme damnée pour me bistourner et me faire autre que je ne suis [...]».

§4.2.2. Analyse du texte

À partir du XVII siècle, il est de tradition de moderniser l’ortographe et en particulier d’adopter l’ortographe dite «Voltaire» pour les imparfaits, modernisés en ait sans tenir compte de la pratique de l’édition origrnale. Le texte choisi est un dialogue entre lui et moi. On est donc en présence d’un écrit qui prétend reproduire la syntaxe orale, comme le montre le début d’énoncé en Et, enchaînant sur un discours antérieur. Quelle qu’ait peut être la syntaxe orale du XVIII siècle, on peut être sûr que le discours ne la reproduit pas : la phrase est construite comme une période latine, deux subordonnées en puisque coordonnées, la seconde commandant elle-même quatre relatifs dont une double (qui sont du goût [...] et [qui sont] plus analogues), laquelle commande à son tour une comparative. Il est évident que l’expression orale familière interdirait la production d’un tel énoncé et sa compréhension par l’interlocuteur, même en tenant compte du fait que le publique cultivé (masculin du moins) a été formé dans les collègues par un enseignement de l’expression en latin. On voit cependant une volonté de créer un effet de conversation familière par l’emploi de bistourner, viex mot du Moyen Âge (bistourner, bestourner) passé du srns de ‘estopier’ , mais aussi ‘devenir idiot, ahuri’ à celui de ‘se contorsionner’ . Un tel mot aurait été proscrit au XVII siècle. Il est donc intéressant de noter que, aux yeux de Diderot, ni la forme je puis ni l’imparfait du subjonctif j’allasse n’apparaissent comme n’appartenant pas à la langue familière.

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