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nom pour désigner la 3-ème personne du singulier; ce démonstratif marque en latin vulgairela troisièmepersonnedu singulier: ille … inquit «он сказал».

E. L’emploi des pronoms personnels auprès des formes verbales devient plus fréquent, bien que les formes verbales possèdent encore des flexions ce qui est suffisant pour exprimer et marquer les catégories grammaticales du verbe (personne, nombre, temps, mode): sequimur nos

«мы следуем»; ego stupeo «я цепенею».

4. Le verbe.

En ce concerne les changements paradigmatiques ils se manifestent par:

la réduction des formes verbales non personnelles;

la réduction des formes verbales personnelles; Cette dernière revêt deux formes:

la réduction des formes verbales temporelles;

la refaiteet la réduction des formes verbales dela catégoriedela voix;

la refaite du système de conjugaison.

La réduction des formes verbales non personnelles

Plusieurs formes verbales non personnelles du latin classique ne sont plus employées en latin vulgaire.

Formes non

Latin classique

Latin vulgaire

personnelles

 

 

Infinitivus

Infinitivus praesentis activi/passivi

Infinitif présent

 

Inf. perfecti passivi

 

 

Inf. futuri activi / passivi

 

Participium

Participium praesentis activi

Participe présent

 

Participium praesentis passivi

 

 

Participium futuri activi

Participe passé

 

Participium perfecti passivi

 

Gerundium

Gerundium

Gérondif, Abl.

Supinum

Supinum I, II

Ainsi de 12 formes classiques en latin vulgaire il n’y a que quatre. Les sphères d’emploi de certaines formes deviennent plus restrein-

tes (par ex. celle de participium praesentis ou de gerundium).

La réduction des formes verbales personnelles

La réduction des formes verbales temporelles

Dans l’expression de la catégorie du temps on observe la réduction des formes temporelles: de 10 formes latines il n’en reste que cinq en latin vulgaire qui sont considérées comme synthétiques = étymologiques: le

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présent, l’imparfait et le parfait (passé simple) de l’indicatif et le présent et l’imparfait du subjonctif. On observe donc une importante réduction de formes synthétiques.

La disparition de formes verbales est due à la coïncidence phonétique de ces formes. Ainsi, les changements d’ordre phonétique (l’usure phonétique) entraînent-ils des modifications d’ordre morphologique:

Formes verbales

Latin classique

 

Latin vulgaire

Plusquamperfectum ind. Act.

cantaveram

>

cantare

Futurum II ind. Act.

cantavero

>

cantare

Imperfectum conj. Act.

cantarem

>

cantare

Perfectum conj. Act.

cantaverim

>

cantare

La refaite et la réduction des formes verbales de la catégorie de la voix

La tendance à l’analytisme se manifeste avant tout dans la formation de la voix passive.

En latin classique la catégorie de la voix passive pouvait être exprimée par deux types de formes – synthétiques et analytiques. Le latin vulgaire tend à refaire ce système et le rendre plus simple, homogène, unifié. A cette fin il privilégie comme modèle à suivre le type analytique de formation de la voix passive:

Temps

Latin classique

Latin vulgaire

3 pers. sing.

3 pers. sing.

 

Present

ornatur

> ornatus est

Imperf.

ornabatur

> ornatus erat

Futurum

ornabitur

> ornatus erit

Perfectum

ornatus est

> ornatus fuit

Plusquam.

ornatus erat

> ornatus fuerat

Fut. II

ornatus erit

> ornatus fuerit

La formation de la voix passive est devenue plus régulière, plus homogène, plus simple.

Cette tendance paradigmatique à l’analytisme va de pair avec les mutaions d’ordre syntagmatique.

La refaite du système de conjugaison

A. En latin vulgaire les verbes changent souvent de conjugaison par analogie des formes. Seuls les infinitifs en -are et -ire sont plus ou moins stables.

B. Les formes les plus répandues et les plus régulières étant celles de la 1ière conjugaison en -are les nouveaux verbes se forment sur le modèle de celle-ci: mandic-are. Bien plus, les verbes existant déjà dans

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la langue se refont sur ce modèle régulier: canere > cantare, saltare > salire. Les verbes esse, velle, posse reçoivent aussi la flexion -re : èssere, volère, potère (ayant pris le radical vol et pot par analogie avec les formes de parfait volui, potui).

C. Dans la 4 ième conjugaison latine en -ire il apparaît à l’indicatif présent un nouveau suffixe -sc- par analogie avec les verbes incohatifs de cette même conjugaison: finio > finisco. La nouvelle forme a perdu la valeur incohative.

Le système verbal du latin vulgaire a perdu beaucoup de formes synthétiques (les changements d’ordre paradigmatique). Pour ce qui est des acquisitions, elles sont toutes analytiques d’origine romane (changements d’ordre syntagmatique).

Les changements d’ordre syntagmatique se présentent comme des formations analytiques d’origine romane. Les plus importantes sont:

une nouvelle forme du futur;

une nouvelle forme pour exprimer l’achèvement de l’action.

Une nouvelle forme du futur

Les nouvelles formes du futur – constructions analytiques «infinitif + habeo» apparaissent: daras < dare + habes. La construction avec le verbe habeo devient très usitées; mais ses composantes se placent encore librement dans la proposition.

Une nouvelle forme pour exprimer l’achèvement de l’action

En latin vulgaire il se répand une périphrase exprimant le résultat de l’action habeo + participium perfecti passivi: habeo epistulam scriptam. Les composantes de cette périphrase se placent encore librement dans la proposition. C’est le début de la formation des formes verbales analytiques en français. Peu à peu sur ce modèle se formeront le plus-que-parfait, l’infinitif et le participe passés composés. Plus tard ce tour deviendra une unité morphologiquedont les éléments perdront toute indépendancegrammaticale.

II. Les particularités de la syntaxe du latin vulgaire.

Des changements importants sont observés à tous les niveaux de la syntaxe:

groupes de mots;

proposition simple (indépendante);

phrase (propositions juxtaposées, coordonnées, subordonnées). En latin classique l’ordre des mots est libre. La fonction syntaxique

du mot dans la proposition est marquée par des flexions. En latin vulgai-

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re l’ordre des mots est aussi libre, la langue disposant encore des flexions pour marquer les fonctions syntaxiques du mot.

Le système de conjonctions s’est réduit considérablement.

Le groupe de mots

En latin classique le déterminant précède le déterminé: fratris liber. Ces particularités diffèrent le latin classique du français où l’ordre des mots est inverse: le déterminé précède le déterminant: le livre du frère. Les début de cette inversion sont attestés en latin vulgaire: fratris liber

LCl > liber fratris LV > liber de fratre AF > le livre du frère FM. Dans le groupe de mots aussi bien que dans la proposition simple

les rapports syntaxiques s’expriment de plus en plus souvent à l’aide des moyens analytiques, c.-à-d., à l’aide des prépositions, par ex., tempulum marmoreum > tempulum de marmore.

La proposition simple (indépendante)

La construction de la proposition devient simplifiée, son volume diminue.

Dans la proposition interrogative les particules spéciales ne, num ou nonne ne s’emploient pas régulièrement; très souvent la question est posée à l’aide de l’inversion ou de l’intonation: venit ne amicus ? LCl > venit amicus ? LV. Le nombre de tours et de mots interrogatifs diminue.

Les tours syntaxiques «Accusativus cum infinitivo» et «Nominativus cum infinitivo» sont remplacés par les propositions subordonnées avec les conjonctions quod, quia: scis enim quod dedi epulum «знаешь,

что я устроил пир».

La langue privilégie la proposition simple et y recourt largement au détriment de la proposition complexe (phrase).

La phrase (propositions juxtaposées, coordonnées, subordonnées)

La phrase (proposition complexe) subit une simplification considérable. La coordination se développe au détriment de la subordination, les propositions juxtaposées ne sont pas rares.

La réduction du système de conjonctions

Plusieurs conjonctions de coordination latines disparaissent (ac, atque, que, sive, vel, seu, etc.). Il n’en reste que et > et fr.; nec > ne, ni fr.; aut > ou fr., magis > mais fr.

Beaucoup de conjonctions de subordination latines étant tombées en désuétude, la quantité de conjonctions est donc restreinte en latin vulgaire: quando, quomodo, quare, quod, quia. Les conjonctions deviennent polyvalentes, par ex.: quod assume les fonctions des anciennes conjonctions ut, cum, quam.

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Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I.Quelles sont les principales tendances morphologiques qui caractérisent le latin vulgaire?

1. * Le nom en latin vulgaire possède-t-il les mêmes catégories grammaticales que le nom en français moderne?

Pourquoi cas neutre n’a-t-il pas survécu en latin vulgaire?

*Comment se sont répartis les anciens neutres? Combien de cas le système de déclinaison a-t-il perdus?

Pourquoi le système casuel s’est-il réduit? Quelles en sont les causes?

*Par quel moyen analytique la langue a-t-elle recompensé la diminution et la perte des formes flectives ?

2. Quels sont deux groupes d’adjectifs en latin vulgaire?

*Les adjectifs fort, grand sont-ils variables en genre en français moderne? L’étaient-ils en latin vulgaire? Pourquoi?

*Y a-t-il des adjectifs invariables en français moderne? Sont-ils les mêmes qu’en latin vulgaire?

Comment se forment les degrés de comparaison des adjectifs en latin vulgaire?

3. Combien de formes casuelles les pronoms ont-ils gardées ?

*Pourquoi au moyen âge l’idiome parlé au Sud de la France était-il appelé «langue d’oc»?

En quelles parties du discours le démonstratif ille, illa se transfor- mera-t-il?

Pourquoi en français moderne la première valeur de l’article défini est-elle démonstrative?

4. Quels sont les changements paradigmatiques qui se sont produits dans le système verbal du latin vulgaire? Quelles en sont les causes?

Quels sont les changements syntagmatiques qui se sont produits dans le système verbal du latin vulgaire?

*Quelles sont les formes – synthétiques ou analytiques – que le verbe a perdu en plus grand nombre?

*Y a-t-il des formes verbales synthétiques en français moderne? Pourquoi sont-elles appelées «étymologiques»?

Comment ont débuté le futur simple et le passé composé?

II.Est-ce que les changements ont touché tous les niveaux de la

syntaxe?

Qu’est-ce qui diffère le groupe de mots en latin classique de celui du latin vulgaire?

Par quoi sont remplacés les anciens tours latins «Accusativus cum infinitivo» et «Nominativus cum infinitivo»? * Pourquoi?

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Quel type de phrase le latin vulgaire privilégie-t-il? * Pourquoi? Pourquoi et comment le système de conjonctions a-t-il diminié?

Devoirs

1. Définissez: un changement paradigmatique / synthagmatique, une flexion, un cas, une forme casuelle ( = flective), parisyllabique / imparisyllabique, l’analytisme (forme analytique), le synthétisme (forme synthétique), une déclinaison, une conjugaison, l’étymologie (étymologique), une forme verbale personnelle / non personnelle, un groupe de mots, une proposition simple, une proposition complexe (= une phrase), une proposition juxaposée, coordonnée, subordonnée.

2. Analysez le schéma présentant les terminaisons des noms en latin classique et dites pourquoi il n’y avait pas de corrélation entre la catégorie du genre et les formes de son expression (voir I. 1.):

Masculin

Féminin

Neutre

lupus

fraxinus

 

canis

apis

 

frater

mater

 

athleta

tabula

labra (pl.)

3. Trouvez dans la déclinaison les formes casuelles où la confusion serait due à la réduction des consonnes finales; à la disparition de l’opposition phonologique «voyelle longue / voyelle brève» (voir I. 1.).

 

L e

p r e m i e r

type de déclinaison

 

 

Singulier

 

 

 

Pluriel

 

Cas

Latin

 

Latin

Cas

Latin

Latin

classique

 

vulgaire

classique

vulgaire

 

 

 

Nom., Voc.

rosă

 

rosa

Nom., Voc.

rosae

rosae (-as)

Gén.

rosae

 

-------

Gén.

rosārum

-------

Dat.

rosae

 

-------

Dat.

rosīs

-------

Acc.

rosam

 

rosa(m)

Acc.

rosās

rosas

Abl.

rosā

 

-------

Abl.

rosīs

-------

4.Les tendances analytiques restent très fortes même dans le français d’aujourd’hui, par ex., le français contemporain (surtout le français parlé) tâched’éliminer les formes synthétiques, qui semaintiennent dans le français écrit soutenues par la tradition grammaticale, et les remplacer par des formes analytiques. Donnez des exemples qui confirmeraient cette tendance.

5.Prouvez que la langue est un système, c’est-à-dire, le changement d’un élément phonétique provoque le changement d’un élément morpho-

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logique. Pour trouver la réponse analysez les transformations phonétiques survenues dans les formes verbales et expliquez comment elles ont favorisé la coïncidance (donc, disparition) des formes verbales.

Formes verbales

Latin classique

 

Latin populaire

Plusquamperfectum ind. Act.

cantaveram

>

cantare

Futurum II ind. Act.

cantavero

>

cantare

Imperfectum conj. Act.

cantarem

>

cantare

Perfectum conj. Act.

cantaverim

>

cantare

6. Relevez deux tendances essentielles qui se développent dans le système grammatical du latin vulgaire. La tendance analytique comment se manifeste-t-elle dans la classe de noms, d’adjectifs, de pronoms, de verbes?

Travaux dirigés

Le vocabulaire du latin vulgaire

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités du vocabulaire du latin vulgaire

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants: une couche lexicale, le fonds lexical = le vocabulaire, un synonyme, une série synonymique, un vocable = un mot, un suffixe diminutif, un suffixe péjoratif, la dérivation propre (la suffixation, la préfixation, la composition), la dérivation impropre (= la conversion), l’emprunt, le substrat

L’apprenant doit savoir

Les particularités du vocabulaire du latin vulgaire Les grandes lignes de son évolution à l’époque étudiée

Les procédés de formations des mots nouveaux en latin vulgaire Les éléments du substrat celtique dans le vocabulaire du latin vulgaire

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les particularités du vocabulaire du latin vulgaire Dégager les procédés les plus usités de formation des mots nouveaux Mettre en rapport les faits externes (d’ordre social, économique,

politique, culturel, etc.) et les faits internes (linguistiques) Relever les pertes dans le vocabulaire du latin classique

Déterminer les origines des changements lexicaux de l’époque étudiée Expliquer les causes de ces changements

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Plan

I. Les traits particuliers du vocabulaire du latin vulgaire. II. La formation des mots nouveaux.

III. Les éléments du substrat celtique dans le vocabulaire du latin vulgaire.

I. Les traits particuliers du vocabulaire du latin vulgaire.

En étudiant le vocabulaire (changements lexicaux) il faut tenir compte du caractère oral du latin vulgaire: c’est une langue non littéraire, outil de communication d’un grand nombre de gens, très simplifié et très familier, avec des formes expressives, voire argotiques.

En gros le fonds lexical du latin vulgaire se compose de deux couches:

la couche latine;

la couche celtique appelée le substrat.

Le lexique du latin populaire diffère donc de celui du latin classique bien que le fonds essentiel soit le même avec:

les noms désignant la parenté: pater, mater, frater, seror, etc;

les noms désignant les phénomènes de la nature: caelum, tampestas, etc.;

les noms désignant les animaux: vacca, caballum, capra, canis, etc.;

les notions abstraites: ajudha, etc.

Les particularités du vocabulaire du latin vulgaire sont les suivantes:

A. La perte de beaucoup de mots au sens abstrait: les usagers du latin vulgairen’en avaient pas besoin vu ledéclin des arts et des sciences à l’époque.

B. La diminution de la richesse synonymique. En latin classique il s’est créé de longues séries de synonymes, par ex., pulcher, formosus, bellus. Le latin vulgaire rétrécit ces séries, la plupart des synonymes étant tombés en désuétude.

Dans les séries synonymiques le latin vulgaire choisit le plus souvent le mot du style parlé, par ex., dans la série ignoscere / perdonare le premier synonyme qui appartient au style littéraire est remplacé par perdonare qui est du style parlé. Très souvent le synonyme littéraire est oublié, par ex., equus a disparu évincé par caballus > cheval fr.

C. S’il s’agit de la formation des mots nouveaux dans l’opposition «modèle régulier / modèle irrégulier» le latin privilégie le premier.

D. Les nouveaux Romains emploient volontiers les mots avec des suffixes péjoratifs et diminutifs afin de rendre leur langage plus imagé.

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II. La formation des mots nouveaux.

Quant à la formation des mots nouveaux, elle se fait par:

la dérivation propre et impropre;

l’évolution du sens des vocables (les mots latins peuvent changer leur sens);

l’emprunt.

La dérivation propre et impropre

Pour former les mots nouveaux le latin vulgaire tend à éviter les modèles irréguliers et rares, il privilégie les modèles réguliers: iubere cède place à commandare, ferre à portare.

Certains suffixes des substantifs sont devenus plus usités en latin vulgaire et s’emploient au détriment des autres suffixes:

-arius: marinarius; -arium: granarium;

-antia, -entia: *credentia, *sperantia; -mentum: *gubernamentum, regimentum; -or: sapor, dulcor, dolor, pavor, valor, etc.

Dans la formation des verbes les suffixes les plus utilisés sont -are (-iare), -icare, -itare: mensurare, etc. Les verbes irréguliers sont refaits d’après les modèles réguliers, le plus souvent avec le suffixe -are: canere (cano, cecini) > cantare, etc.

Les formes verbales parasynthétiques ne sont rares: accelerare, prolongare,*cominitiare (commencer fr.).

Pour former les adjectifs on a recours aux suffixes suivants: -anus: medianus;

-arius: focarius; -bilis: capabilis; -alis: pastoralis, etc.

Il a apparu un nouveau suffixe -iscus.

Les anciens suffixes des adverbes -e, -ter ne sont plus employés (sauf bene, male, longe). Les nouveaux adverbes se forment:

à l’aide des prépositions: de retro, ab ante, etc.;

par composition: adjectif + mente ( < mentis): bona mente. Ce modèle est devenu très fréquent dans la langue française.

Les préfixes les plus productifs pour former les mots nouveaux sont les suivants: ad-, con-, de-, dis-, ex-, in-, re- etc.

Les nuances diminutives, péjoratives des anciens vocables s’étant effacées (trait du langage parlé, cf. дева / девица и т.д.), la formation des mots nouveaux se fait essentiellement à l’aide des suffixes au sens diminitif

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ou péjoratif. Cela permet d’étoffer les mots en généralisant les diminutifs: sol « cолнце» > *soliculus «солнышко» > soleil fr. Le plus souvent nuances diminutives sont rendues par les suffixes suivants:

-ellus (-cellus): avicellus > oisel anc.fr.; -ulus : genuculum > genoil anc.fr.

La conversion (= dérivation impropre) du participe passé au substantif n’est pas rare en latin vulgaire: debita «долг»,*veduta «зрение», etc.

L’évolution du sens des vocables

Les mots latins changent leur sens:

grâce à l’emploi métaphorique du mot: teste lat. горшок > tête fr.;

le mot élargit son sens (infans «младенец» > enfant fr.) ou rétrécit son sens (necare «tuer» LCl > noyer fr.);

les expressions figées se racourcissent, ce qui est propre à la langue parlée: tempus hibernum «зимнее время» lat. > hiver fr., etc.

L’emprunt

La propagation du christianismea favoriséla pénétration des mots grecs ayant trait à la religion et au culte: agonizare «lutter», parabolare «parler», sabanum «toile», hebdomada «semaine», episcopus, basilica, etc.

Mais c’est surtout au celtique que le latin vulgaire en Gaule puise de nouveaux vocables.

III. Les éléments du substrat celtique dans le vocabulaire du latin vulgaire.

A l’époque du latin vulgaire les emprunts celtiques sont les plus nombreux; les emprunts aux langues germaniques sont moins nombreux à cette époque. Pour le français les vestiges du celtique sont considérés comme éléments de substrat.

Il faut préciser que certains linguistes estiment que les parlers celtiques ont participé à la genèse même de la langue française, c’est pourquoi ils ne considèrent pas ces mots celtiques comme des emprunts, mais comme des mots héréditaires.

C’est surtout dans le domaine de la vie rurale et des produits artisanaux que l’on trouve des mots d’origine celtique (= gauloise): cervoise, crème, tonneau, ruche, etc.

Le gaulois a laissé dans le lexique français beaucoup de termes ruraux se référant aux travaux des champs: sillon, glaner, soc, charrue, etc.; ou à la configuration du terrain: caillou, grève, etc.; des noms d’animaux et de plantes: alouette, mouton, bièvre «castor», blaireau, etc., et quelques noms de mesures anciennes: arpent, boisseau, lieue, etc.

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