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en français, langue analytique par excellence. La grammaire historique est divisée en deux parties – la morphologie et la syntaxe historiques. Chacune de ces parties a son propre objet d’étude.

La morphologie historique, par l’analyse du développement des catégories grammaticales, explique la déchéance des cas du nom; l’origine et l’évolution de l’article; l’existence de deux types de démonstratifs et de possessifs en français moderne; la formation et la développement des formes analytiques du verbe, etc. L’étude de la syntaxe historique montre la genèse de la structure des propositions et permet d’expliquer la valeur grammaticale de l’ordre des mots en français.

La lexicologie historique s’occupe de la vie des mots, étudie les causes et les sources de l’apparition ou de la disparition des mots, l’évolution du sens des unités lexicales, les sources d’enrichissement ou les raisons d’appauvrissement du vocabulaire; explique la formation des doublets étymologiques: droit - direct, chose – cause; l’épanouissement des dialectes en ancien français et leur rôle dans la formation de la langue nationale.

La typologie dont l’objet d’étude est le type de la langue peut s’enrichir de données linguistiques historiques pour expliquer la structure typologique du français moderne et sa place parmi les autres langues romanes.

La dialectologie fournit des données précieuses à l’histoire du français. Cette science s’occupe d’une enquête linguistique sur le terrain, de l’étude du parler d’un village, d’une région, d’une province historique. Les phénomènes linguistiques attestés par les dialectologues représentent les empreintes (les traces) des états linguistiques précédents qui ont survecu dans les dialectes mais qui ont été effacées du français national.

3. Les dictionnaires historiques et étymologiques.

Les données historiques recueillies par les linguistes sont accumulées dans les dictionnaires étymologiques et les dictionnaires historiques. Les dictionnaires étymologiques étudient surtout la période de la naissance du mot (mais aussi son développement ultérieur), tandis que les dictionnaires historiques ont pour but d’analyser le développement du sens du mot.

La langue française est riche en dictionnaires historiques et étymologiques dont les plus connus sont ceux d’A. Dauzat, deA.-J. Greimas et de O. Bloch et W. von Wartburg.

II.Les généralités linguistiques.

1.La langue est un système de signes linguistiques.

La langue se présente comme un système «où les éléments s’organisent selon leur position et selon leurs oppositions avec d’autres éléments» (L. M. Skrélina. Histoire du français. – Ì., 1972. – P. 14). Toutes les

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composantes du système se trouvent dans les relations d’interdépendence, c’est-à-dire, si un élément change cela se répercute nécessairement sur tous les autres éléments et sur le système tout entier, et vice-versa, étant donné que dans la langue «tout se tient» (A. Meillet. Introduction à l’étude comparative des langues indoeuropéennes. – P., 1915. – P. 463.). Par exemple, la réduction des voyelles et des consonnes finales (éléments phonétiques) rend indistincte la prononciation de la fin du mot. En même temps la fin du mot peut être envisagée comme une flexion (élément grammatical) et si elle se prononce indistinctement, il devient impossible de distinguer une flexion d’une autre. Ainsi disparaissent les différences flexionnelles = casuelles (transformation d’ordre phonétique), mais ce processus a pour origine une mutation phonétique.

En tant que système la langue est une unité relativement stable, à la différence de la parole, qui, se réalisant dans des conditions communicatives concrètes et toujours variables, peut se modifier plus facilement, étant plus susceptible aux déviations de la norme.

Les changements qui surviennent dans la parole accusent au début tantôt un caractère provisoire (parfois transitoire), tantôt un caractère stylistique – dans le domaine du lexique; parfois ils se présentent comme des fautes ou des incorrections grammaticales.

Dans une étude diachronique, la distinction entre la langue et la parole aide à comprendre et à expliquer le mécanisme des changements linguistiques.

Toutefois cette même distinction (entre la langue et la parole) pose de gros problèmes aux linguistes puisqu’ils ne disposent pas des enregistrements de la parole des époques éloignées. Or, les savants n’ont accès qu’aux textes, aux manuscrits qui peuvent être considérés – avec certaines restrictions – des spécimens de la parole des temps reculés.

2. La langue et la parole.

La langue est un ensemble de signes linguistiques. La parole est la réalisation (l’utilisation par un individu) concrète d’une partie de ces signes dans des conditions commuticatives toujours bien précises et avec des buts toujours bien déterminés. La langue est un système de signes, une abstraction, un code; la parole est le fonctionnement concret de ce système de signes. La parole est toujours audible (discours) ou visible (texte), la langue n’existant que dans la pensée des êtres humains.

La langue est une unité relativement stable. C’est dans la parole que s’accumulent les changements qui, peu après, peuvent se figer en tant que règles, c’est-à-dire, devenir faits de la langue.

Dans l’étude des faits linguistiques les savants distinguent deux types de changements tenant compte de leur nature. Ainsi on distingue des changements paradigmatiques et des changements syntagmatiques. Les

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changements paradigmatiques concernent le niveau de la langue (le code linguistique), les changements syntagmatiques se produisent dans la parole (la langue en fonctionnement).

Pour ce qui est de la phonétique, par le terme «changement paradigmatique» (=qualitatifs) on désigne une mutation qui touche soit la qualité du son, soit sa base d’articulation, par ex., dans la phonétique c’est la transformation des voyelles «classiques» longues / brèves en voyelles «vulgaires» fermées / ouvertes.

Par le terme «changement syntagmatique» on désigne la quantité du son dans la chaîne parlée, par ex., réductoin, voire la disparition des sons dans la chaîne parlée ou, au contraire, l’apparition des sons accessoires=d’appui (prothétiques et épenthétiques).

L’évolution commence dans la parole, c.-à-d. que ce sont les changements syntagmatiques qui se produisent d’abord. Ils s’accumulent et certains se fixent ensuite dans la langue, devenus ainsi des changements paradigmatiques. La limite entre les deux types de changements ne serait que conventionnelle et relative.

3. Le caractère social de la langue.

La langue est parlée par les êtres humains, elle est produite par l’homme. Donc, la langue est un fait humain. En mêmetemps la seuleraison de son existence est d’assurer la communication entre les membres de la communauté humaine. Cela permet de considérer la langueen tant qu’un fait social.

L’évolution d’une langue est étroitement liée à l’histoire du peuple qui la parle. La langue se développe dans la societé humaine et avec la société qu’elle dessert. Le caractère social de la langue met en évidence les rapports qui existent entre la vie d’un peuple et sa langue. La langue vit dans une société, tout en reflétant fidèlement la destinée du peuple, par ex., les dialectes picard, normand, lorrain et d’autres tombent en rang des patois, parce que les états où ils étaient parlés sont devenus des provinces tandis que le francien devient langue littéraire.

La langue sert d’outil de communication dans la sociéte humaine. Et c'est notamment son caractère social qui exclut toute possibilité d’un changement brusque brisant la compréhension mutuelle. Ainsi d’une part, la langue nous apparaît comme un phénomène stable et immuable, ce qui permet aux générations qui se succèdent de se comprendre; d’autre part, la comparaison de la langue à une époque donnée avec la même langue d’une autre époque met en évidence son caractère changeant et mobile. Mais les changements qui se produisent dans la langue sont si lents, presque imperceptibles qu’il se succède plusieurs générations avant qu’on en prenneconscience, car les habitudes langagières sont lentes à se modifier. Les changements restent presque imperceptibles aux sujets parlants, qui ont l’impression de parler toujours la même langue. Il est à noter que l’accumulation

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des changements dans la langue se fait très lentement et dure plusieurs siècles. Par exemple, dans le cas du latin se transformant en ancien français il s’agit de cinq-six siècles. Certains traits apparaissent déjà dans le latin classique, mais ils sont supprimés par l’influence de la norme. Leur développement s’accélère seulement à l’époque de la dislocation de l’Empire romain car l’influence du latin littéraire s’affaiblit considérablement.

III. Les méthodes utilisées dans les études linguistiques historiques.

1. L’histoire interne et l’histoire externe.

Les origines des mutations qui se déroulent dans une langue peuvent être dues à deux causes principales: internes et externes. Cela permet aux certains linguistes dedistinguer l’histoireexternedu français dont l’objectif est d’établir les faits extralinguistiques de son développement (quels peuples, à la suite de quelles circonstances, sur quels territoires, ont parlé ou parlent français? et quel français?) et son histoire interne qui étudie des phénomènes proprement linguistiques (transformations phonétiques, morphologiques, syntaxiques et lexicales) parce que l’évolution d’une langue et de ses éléments s’effectue suivant ses propres lois déterminées par le système même de la langue.

Ainsi, pour composer l’histoire d’une langue s’agit-il de tenir compte, d’une part, de circontances économiques, sociales, politiques et intellectuelles qui varient au cours des siècles (les causes extralinguistiques, l’histoire externe), d’autre part, il faut avoir en vue des faits proprement linguistiques (les causes interlinguistiques, l’histoire interne).

2. La synchronie et la diachronie.

La stabilité et l’évolution, l’immobilité et le mouvement caractérisent une langue à tout moment de son existence.

Tout systèmepeut êtreanalysésous deux aspects: statiqueet dynamique. Une telle approche appliquée à l’histoire du français permet d’analyser la langue sous son aspect synchronique (statique) ou diachronique (dynamique).

La langue peut être examinée à une époque donnée dans son état statique; c’est une étude synchronique. Mais elle peut être étudiée tout au long d’une période avec les mutations qui surviennent dans la langue et la transforme peu à peu; c’est une étude diachronique qui porte sur l’évolution que la langue subit.

3. Les méthodes de l’histoire de la langue française.

L’étude synchronique d’une langue se propose de montrer les lois du fonctionnement de la langue à une époque donnée (cf.: le français moderne que l’on apprend à l’école – ce n’est que l’étude synchronique de l’état

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actuel de la langue française; l’étude de l’ancien, du moyen français et du français classique se fait aussi dans l’aspect synchronique). Dans le cas de l’étude synchronique le linguiste ne cherche pas à comparer les formes existant à des époques différentes, il ne se pose pas la question «pourquoi», mais se contente d’attester les faits linguistiques tels qu’ils sont sans expliquer leurs particularités et leurs raisons d’être dans la langue. La synchronie étudie un état de la langue sans relater son état précédent.

A la différence de la méthode synchronique, l’étude diachronique d’une langue, tout en comparant les étapes successives de son évolution, se propose de tirer au clair les causes des changements. La confrontation ainsi faite permet de découvrir les lois qui régissent l’évolution et répondre aux questions: pourquoi une telle mutation a eu lieu et comment elle s’est produite, c’est-à-dire mettre en évidence les causes de ces changements. Il existe deux approches pour effectuer l’analyse diachronique:

A. La confrontation (comparaison) de deux ou de plusieurs coupes synchroniques. Suivant cetteméthodeles linguistes étudient toutes les parties dela langue(phonétique, grammaire, lexique) à une époque donnée(appelée coupe synchronique): le latin vulgaire, l’ancien français, le moyen français, le français classique.Après avoir étudié chaque coupe successive les savants procèdent à les comparer pour établir les voies du développement de la langue.

B. La description de tous les changements survenus dans une partie de la langue à travers les siècles, par ex., dans le phonétisme (description purement diachronique). Ayant réuni les données obtenues on peut se faire l’idée de grandes lignes de l’évolution de chaque partie de la langue et créer une phonétique historique, une grammaire historique, etc.

Les savants russes sont les adeptes de la première approche, les romanistes français préfèrent appliquer la deuxième méthode. Les deux formes d’études diachroniques ne sont pas sans défauts, mais la dernière est plus contestable (contreverse) car elle ne prend pas en considération l’influence des faits sociaux sur l’évolution de la langue niant ainsi son caractère social.

Les manuels d’histoire de la langue française reflètent ces deux approches d’études diachroniques parce qu’ils sont rédigés tantôt selon la première, tantôt selon la deuxième.

4. L’aperçu de la littérature didactique.

Dans le premier type de manuels toute l’histoire du français est répartie en périodes qui correspondent aux étapes historiques passées par l’Etat français, chaque période présentant l’évolution du système linguistique dans l’ensemble de ses trois aspects (phonétique, grammaire, lexique). Tels sont les manuels de L. M. Skrélina et de L. A. Stanovaïa, de N. A. Katagochtchina, M. S. Gourytschéva, K. A. Allendorf, de N. A. Chigarévskaïa, etc. (voir la bibliographie).

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Les auteurs du deuxième type de manuels exposent l’histoire du français divisée en deux parties dont la première décrit les conditions historiques, politiques, culturelles de l’évolution de la langue («linguistique externe» selon la terminologie de F. de Saussure); la deuxième présente l’analyse des changements du système linguistique («linguistique interne») réparti par aspects: phonétique, grammaire, vocabulaire, etc. Tels sont les manuels de A. Darmesteter «Cours de grammaire historique de la langue française», de K. Nyrop «Grammaire historique de la langue française», de A. Dauzat «Histoire de la langue française» (voir la bibliographie).

Ces deux façons d’exposer le matériel sont loin d’être parfaites. La première approche permet d’examiner les changements linguis-

tiques dans les conditions historiques bien déterminées et d’étudier l’influence de ces dernières sur le développement de la langue. Ainsi la langue se présente-t-elle en tant qu’unité structurale dont chaque élément dépend des autres à toute étape de son évolution. Toutefois le développement des éléments du système linguistique ne correspond pas forcément aux périodes historiques, car il existe des modifications syntagmatiques (faits de la parole) qui durent plusieurs siècles avant de passer au rang d’un changement paradigmatique (faits de la langue).

Dans le cadre de la deuxième approche l’évolution linguistique s’avère séparée des conditions historiques dans lesquelles elle se produit. Bien plus, la langue se présente morcelée en diverses parties indépendantes: elle n’est plus une unité structurale, un système. En revanche, grâce à une étude approfondie les linguistes peuvent se faire des idées plus précises de l’évolution de chaque partie de la langue.

IV. La périodisation et la chronologie de l’histoire de la langue française.

Il est impossible d’étudier l’évolution du français qui a duré plus de mille ans sans la diviser en parties. Cette répartition en coupes synchroniques permet d’entreprendre une analyse plus détaillée des changements de la langue à chaque époque donnée.

Dans l’histoire de la langue française les linguistes dégagent les périodes de l’ancien français (AF), du moyen français (MF) et du français moderne (FM). Mais quant à la chronologie de ces périodes les savants n’y sont pas unanimes.

Pour M.V. Serguievski l’ancien français s’étend entre le IXeet le XVIe ss., tandis que N.A. Katagochtchina, M.S. Gourytschéva, K.A. Allendorf estiment qu’il va du IXe et s’achève au XIIIe s.; par le moyen français on désigne la période entre le XIVe et le XVe ss. (F. Brunot, N.A. Katagochtchina, M.S. Gourytschéva, K.A.Allendorf) ou la périodeentre leXIVeet le XVIe ss. (A. Dauzat, P. Guiraud, M. Cohen); le français moderne comprend le fran-

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çais classique(les XVII e– XVIII e ss.), le français contemporain: les XIXe – XXe ss. L.M. Skrelina est d’avis, que l’ancien français dure du IXe au XIIIe ss., le MF – du XIVe au XVIess.; selon elle le français moderne et contemporain du XIXe et du XXe ss. font l’objet des cours théoriques de la langue moderne (grammaire et phonétiquethéoriques, léxicologie et stylistique).

Certains linguistes (P.Guiraud, entre autres) traitent le XVIe s. comme un siècle de transition; par rapport à la période du moyen français il marque l’achèvement de plusieurs transformations linguistiques ayant eu lieu dans le courant des XIVe , XVe et XVIe ss.

Quelle que soit une chronologie elle est toujours conventionnelle car: 1) les événements de l’histoire exterieure ne coïncident pas forcément avec les transformations linguistiques; 2) différentes couches (parties) de la langue évoluent avec une vitesse différente, le lexique étant le plus sensible et donc mobile, la grammaire au contraire étant la plus stable.

La périodisation la plus largement admises est la suivante:

A.L’ancien français qui dure du IXe au XIIIe s.; on comprend sous ce terme l’état dialectal, quand la France n’est qu’une seigneurie parmi plusieurs autres et quand l’idiome parlé dans le royaume de France, le francien, n’est qu’un dialecte parmi plusieurs autres;

B.Le moyen français qui va du XIVe au XVIe s.; par ce terme on désigne la période, où la consolidation sociale, politique et économique de la France met fin à la féodalité, et où le dialecte de l’Ile-de-France devient langue de la nation française;

C.Le français moderne qui va du XVIIe s. et qui dure encore; on subdivise cettepériode en deux: lefrançais classique (du XVIIeau XVIIIe s.) et le français moderne ou contemporain (du XIXe au XXe ss.). La période des XVIIe – XVIIIe ss. est celle où s’achève la formation de l’Etat national français et s’établissent les normes de la langue française en tant que langue littéraire et écrite.

Questions ( * – questions demandant des réflexions)

I. 1. Quel est l’objet d’étude de l’histoire de la langue française? Quels buts prévoit-on d’atteindre en étudiant l’histoire de la langue

française?

*Comment le temps (l’époque), l’espace (la distance) et la société (l’organisation sociale, politique, économique, la culture) influencent-ils l’évolution de la langue? Donnez des exemples.

2. En combien de parties est divisée la langue?

* Cette division, ne serait-elle pas conventionnelle? Pourqoi? Quelles sciences linguistiques historiques connaissez-vous?

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Qu’étudie chacune des sciences linguistiques historiques?

*Peut-on étudier la phonétique historique et la grammaire historique «au vif»?

*Quelles est la science linguistique qui fournit des données «vivantes» à l’histoire de la langue française?

*Pourquoi faut-il étudier l’histoire de la langue française?

3. Quels dictionnaires historiques et étymologiques connaissez-vous? A quoi sont-ils destinés?

II. 1. Qu’est-ce qu’un système?

* La langue est-ce un système? Prouvez-le.

2. Quelle est la différence entre la langue et la parole?

Où les changements surviennent-ils d’abord – dans la langue ou dans la parole?

Qu’est-ce qui est plus stable – la langue ou la parole? Pourquoi? Quel nom portent les changements qui se produisent dans la langue? Quel nom portent les changements qui se produisent dans la parole? 3. Comment peut-on expliquer le caractère social de la langue?

* Quelle partie de la langue (phonétique, grammaire, vocabulaire) est la plus sensible aux changements? Pourquoi?

III. 1. Qu’étudie l’histoire externe? Qu’étudie l’histoire interne? *Peut-on se limiter à étudier les changements linguistiques sans prendre

en considération les conditions historiques dans lesquelles ils se déroulent?

2.*Donnez les équivalents linguistiques des notions générales «statique» et «dynamique».

3.Analysez les avantages et les inconvénients de la méthode synchronique et de la méthode diachronique.

IV. En combien de périodes toute l’évolution du français est-elle divisée? Les tranches de périodes sont-elles incontestables?

*Prouvez que cette périodisation est conventionnelle, même contesteé par des linguistes.

Pourquoi certains linguistes estiment-ils que le XVIe s. constitue une étape particulière dans l’évolution du français?

*Pourquoi l’étude linguistique historique s’arrête-t-elle au XVIIIe s.?

Devoirs

1. Definissez: une méthode, une approche, un système, la langue, la parole, les changements paradigmatiques / syntagmatiques, la synchro-

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nie, la diachronie, une coupe synchronique, la phonétique, la grammaire, le lexique, la lexicologie, la typologie, la dialectologie.

2.* Sans avoir encore appris l’histoire de la langue française, sa- vez-vous répondre aux questions que les sciences linguistiques historiques se posent ? Savez-vous expliquer pourquoi la prononciation du singulier du mot boeuf se distingue de son pluriel boeufs (de même que journal – journaux)? Pourquoi les mots de la même famille école - scolaire, fête – festival s’écrivent-ils différemment? (voir I. 2)

3.Y a-t-il des dictionnaires historiques et étymologiques dans votre université ? Présentez l’un de ces dictionnaires: auteur(s), édition, lieu d’édition, date d’apparition, quantité de volume(s), de pages, informations fournies par le(s) dictionnaire(s): ancienne prononciation, citations, appendice phonologique ou grammatical, etc. (voir I. 3)

4.* Dans lequel de deux exemples s’agit-il du fait de la langue: «je ne sais pas» / «[che pa]»? (voir II. 2)

5.Donnez des exemples de l’influence des événements extérieurs sur les mutations linguistiques. (voir II. 3)

6.Etudiez les tables des matières des manuels d’histoire de la langue française dont vous disposez et dites selon quelle approche d’études diachroniques (Aou B) ils sont rédigés. Analysez leurs avantages et leurs inconvénients. (voir III. 3, 4)

Les travaux dirigés

Le français dans le domaine roman

L’objectif d’étude

Etudier les caractéristiques du français dans le domaine roman

Donnez la définition des termes suivants: le synthétisme, l’analytisme, une langue synthétique / une langue analytique, l’accent mélodique, l’accent dynamique, l’accent oxyton, l’ordre direct des mots, le latin populaire (vulgaire), la couche celtique (le substrat), la couche germanique (le superstrat), un doublet étymologique

L’apprenant doit savoir

La définition des termes du cours

La différence entre une langue synthétique / une langue analytique Les particularités phonétiques de la langue française

Les particularités morphologique de la langue française

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Les particularités syntaxiques de la langue française

Les particularités du vocabulaire français

L’apprenant doit savoir faire

Exposer les caractéristiques phonétiques du français moderne en opposition aux autres langues romanes

Mettreen rapport les particularités linguistiques du français contemporain et les circonstances de l’histoire externe dans lesquelles il s’est formé

Analyser les traits analytiques et les traits synthétiques d’une langue Trouver les éléments analytiques et synhétiques dans toutes les par-

ties du discours du français contemporain

Dégager les caractéristiques syntaxiques du français moderne que l’on ne trouve pas dans les autres langues romanes

Analyser les traits particuliers du vocabulaire du français contemporain et expliquer les raisons de leur formation

Le plan

I. Les particularités phonétiques de la langue française.

II. Les particularités morphologiques de la langue française. III. Les particularités syntaxiques de la langue française. IV. Les particularités du vocabulaire français.

Les langues romanes constituent un groupe plus ou moins homogène étant donné leur parenté génétique et structurale. Mais dans ce groupe le français occupe une place à part vu ses particularités phonétiques, grammaticales et lexicales.

En effet, le français est une langue romane qui s’est éloignée le plus de son origine – le latin.

I. Les particularités phonétiques de la langue française.

La langue française a connu une évolution phonétique très intense qui fait la spécificité du français par rapport aux autres langues romanes:

une réduction importante du mot: grâce au caractère dynamique de l’accent le mot latin a perdu ses syllabes préet posttoniques: gubernàculum > gouvernàil;

l’évolution des voyelles avec la formation de nombreuses diphotongues (Ve – IXe ss.) qui se sont effacées aux XIIe – XIVe ss.; nous retrouvons leurs traces dans l’orthographe française;

la disparition des consonnes intervocaliques: le mot latin sudare devient suer en français, mais reste sudar en espagnol.

Le système phonétique français qui est le plus riche de tous les autres systèmes phonétiques romans comporte 15 voyelles par rapport aux 5

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