Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:

_library_data_resources_catalog_149529-299299

.pdf
Скачиваний:
28
Добавлен:
09.06.2015
Размер:
1.38 Mб
Скачать

L’imparfait de l’indicatif

En ancien français c’est une forme verbale peu employée du fait que le passé simple et le passé composé peuvent marquer un état, une action qui dure, qui se répète, une simultanéité par rapport à une autre action. L’imparfait aussi bien que le plus-que-parfait est rare dans les textes avant la fin du XIIe s., son emploi s’étend à partir du XIIe s.

Le subjonctif

Dans les textes de l’ancien français les rapports modaux prédominent, les rapports temporels étant moins fréquents. Par conséquent, le subjonctif s’emploie largement – dans les propositions subordonnées et indépendantes; il exprime le désir, la prière, l’incertitude, la condition, la volonté, etc.

En plus le subjonctif s’emploie dans les propositions hypothétiques où il exprime l’action éventuelle: «se imparfait subjonctif – imparfait subjonctif», mais il y récule progressivement.

La voix

En ancien français cette catégorie grammaticale est exprimée par la conjugaison du verbe à la forme active et passive.

4. L’alternance des radicaux.

Le système verbal de l’ancien français est riche en formes alternées qui se sont formées à la suite de modifications phonétiques.

Par exemple, la diphtongaison spontanée est à l’origine d’une grande multiplicité de radicaux dans les verbes dont le radical forme une syllabe ouverte comportant les voyelles a, o, e. Si l’accent frappe cette voyelle, elle se diphtongue, si l’accent tombe sur la flexion, la voyelle du radical reste intacte et ne change pas.

Présent de l’Indicatif

Amer

Tenir

Deveir

aim

tn

dèi

àim - es

tn - s

dèi(v) - s

àim - e(t)

tn - t

dèi(v) - t

am - òns

ten - òns

dev - òns

am - èz

ten - èz

dev - èz

àim - ent

tn - ent

dèiv - ent

La particularité del’ancien français consiste à ceque l’alternancefrappe non seulement les verbes du 3 e groupe, mais aussi ceux du 1 er groupe.

Ainsi la structure morphologique du verbe perd sa netteté et présente une grande variété de formes parfois vides de sens.

151

N’ayant aucune valeur morphologique l’alternance sera bientôt éliminée dans les verbes du 1 er groupe. Les verbes du 3 e groupe en ont gardé les vestiges jusqu’à nos jours.

VI. L’adverbe.

D’après la formation, les adverbes de l’ancien français se répartissent en trois groupes:

les adverbes en -ment;

les advebres en -s;

les adverbes sans terminaison spéciale.

A. Les adverbes en -ment qui se sont formés en latin populaire sont très nombreux en ancien français.

B. Les adverbes en -s: en ancien français l’s adverbial se joint à quantité d’adverbes en -e qui étymologiquement n’en avaient pas: sans < sine + s, tandis < tamdiu + s, guères < francique *waigaro + s, etc.

C. Les adverbes sans terminaison spéciale sont en majorité d’origine française: amont, desoremais, encor, touzjours, avant, etc.

Les locutions adverbiales du type a chevauchons, a genouillons, a tatons sont très usitées en ancien français.

Les degrés de comparaison des adverbes se forment en ancien français à l’aide des moyens synthétiques – adverbes plus, meins. Rappelons qu’il en était autrement en latin où les adverbes formaient les degrés de comparaison à l’aide des flexions: late – latius – latissime.

Les formes synthétiques sont rares: mielz, mieus; pis.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I. 1. Quelle est la marque du féminin en français moderne? Etaitelle la même en ancien frnaçais?

2.Quel type de déclinaison (celui des masculins ou celui des féminins) oppose le mieux les formes casuelles?

* La flexion -s est-elle déjà devenue une marque du pluriel? Pourquoi?

3.Comment les linguistes expliquent-ils la dégradation du système casuel de l’ancien français?

Pourquoi l’ancien français tout en privilégiant les formes du cas régime a-t-il conservé certaines formes du cas sujet ? Quelles sont ces formes ?

*Dans quel(s) dialectes(s) la déclinaison disparaît-elle en premier lieu? Pourquoi?

152

*Dans quel(s) dialectes(s) la déclinaison subsiste-t-elle jusqu’à nos jours? Pourquoi?

II.1. Quelle nouvelle catégorie grammaticale et une nouvelle partie du discours s’est formée en ancien français?

Précisez l’origine de l’article défini. Précisez l’origine de l’article indéfini.

L’article en ancien français est-il déclinable?

L’article défini, possède-t-il des formes élidées en ancien français? Sont-elles pareilles aux formes élidées modernes?

L’article défini, possède-t-il des formes contractées en ancien français? Sont-elles pareilles aux formes contractées modernes? Donnez des exemples des vestiges de l’ancienne contraction.

2. Quelles sont les valeurs de l’article défini en ancien français? Quelles sont les valeurs de l’article indéfini en ancien français? Les valeurs de l’article (defini, indéfini) en ancien français sont-

elles les mêmes qu’en français moderne?

*Quelle est la valeur étymologique de l’article défini dans le français d’aujourd’hui? Pourquoi?

III.* Pourquoi les adjectifs du type grant, tendre n’ont qu’une forme pour les deux genres en ancien français?

*Pourquoi dans certains mots composés tels que grand-route, grandmère l’adjectif grand ne s’accorde-t-il pas avec le nom?

Quels sont les types d’adjectifs selon leur origine? Dans quelles formes retrouve-t-on les vestiges de ces anciennes formes invariables au genre?

Comment se forment les degrés de comparaison des adjectifs en ancien français?

IV. De quelle origine sont les pronoms français?

1.Etudiez les tableaux des formes des pronoms et dites quelles formes n’existent plus en français moderne.

Quelles sont les particularités de l’emploi des pronoms en ancien français?

2.Les formes toniques et les formes atones des pronoms possessifs en ancien français sont-elles aussi spécialisées que celles du français moderne?

V. 1. * Quels sont les formes non personnelles du verbe en AF?

* Sont-elles différentes des formes non personnelles modernes? En quoi consiste cette différence? Qu’ont-elles de commun?

153

2. * Quelles formes verbales – synthétiques ou analytiques – sont plus anciennes? Quelles formes sont de formation plus récente? Pourquoi?

Parmi les formes synthétiques laquelle n’est pas étymologique? Etudiez les formes synthétiques du verbe de l’ancien français et di-

tes par quoi elles se distinguent de celles du français moderne. L’ancien français connaît quatre constructions verbales analytiques.

Lesquelles de ces formes subsistent en français moderne?

Quelles sont les constructions verbales analytiques qui n’existent plus en fançais moderne? * La langue anglaise, possède-t-elle des constructions analogiques?

3. Le système des modes de l’ancien français, en quoi diffère-t-elle de celui du français moderne? En nombre de modes? en quantité de formes? en leur fontionnement (emploi)?

Pourquoi en ancien français le passé simple était-t-ie beaucoup plus employé que le passé composé?

Le subjonctif en ancien français, s’employait-il plus largement qu’en français moderne?

La voix de l’ancien français, ressemble-t-elle à celle du français moderne?

4. A quoi est due l’alternance des radicaux en ancien français?

* Les verbes à alternance, continuaient-ils à se former en ancien français? Pourquoi?

Le français moderne, possède-t-il des verbes à alternance?

VI. Quels sont les modèles de formation des adverbes les plus usités en ancien français?

* Comment se forment les nouveaux adverbes en ancien français: par la voie synthétique ou par la voie analytique?

Devoirs

1.Définissez: la déclinaison, la conjugaison, un cas (cas sujet = cas nominatif, cas régime= cas oblique), l’analytisme(formeanalytique), le synthétisme (forme synthétique), l’étymologie(forme étymologique), l’analogie, l’alternance, le radical, la refaite (= le nivellement = la régularisation).

2.Nommez les mutations morphologiques qui sont caractéristiques seulement à l’ancien français et celles qui représentent l’évolution des transformations débutées en latin vulgaire ou en gallo-roman; celles qui se sont achevées en ancien français et celles qui vont encore évoluer.

3.Etudiez l’ancienne déclinaison et dites quelles formes la langue a généralisées – celles du singulier ou celles du pluriel (voir I.4.)

154

Ancien

Sing.

conseil

seuil

bal

français

Plur.

conseus

seus

baus

Français

Sing.

conseil

seuil

bal

moderne

Plur.

conseils

seuils

bals

 

 

 

 

 

Ancien

Sing.

chevel

drapel

sol

français

Plur.

cheveus

drapeaus

sous

Français

Sing.

cheveu

drapeau

sou

moderne

Plur.

cheveux

drapeaux

sous

4. Etudiez (voir I.4.) et expliquez pourquoi en français moderne les mots boeuf et oeuf (uef AF < ovu (lat.) ont une double prononciation?

 

Singulier

Pluriel

Cas sujet

 

uef > [oef]

Cas régime

uef > [oef]

ue(f?)s = ues > [ø]

5. Pourquoi les noms propres Gilles, Jacques, Jules, Yves, Louis s’écrivent-ils avec un -s à la fin (voir III.)?

6. Prouvez qu’en ancien français dans l’expression des catégories du genre, du nombre, du cas ce sont les formes flectives (synthétiques) qui prédominent.

7. Comparez les emplois de l’article défini en ancien français et ceux du français moderne.

L’article défini

 

Emploi

AF

FM

1.

Devant les noms abstraits

-

+

2.

Devant les noms des pays

 

 

3.

Devant les noms des habitants des pays

 

 

4.

Devants les noms déterminés par le contexte

 

 

5.

Devant les noms propres de personne

 

 

6.

Devant les noms d’abjets uniques

 

 

7.

Devant les noms d’un usage fréquent

 

 

8. Expliquez les processus phonétiques qui ont donné lieu aux alternances suivantes:

Masculin

Féminin

blancu > blanc

blanca > blanche

longu > long > lonc

longa > longe

vivu > vif

viva > vive

155

9. Trouvez les traits archaïques dans la classe des pronoms (voir IV). 10. Remplissez le schéma ci-dessous par les formes modernes et expliquez quelles formes anciennes ont disparu et pourquoi (voir IV. 3).

 

 

Masculin

Féminin

Masculin

Féminin

 

 

Formes anciennes

Formes modernes

Formes anciennes

Formes modernes

Formes anciennes

Formes modernes

Formes anciennes

Formes modernes

Sing.

Cas sujet

cil

 

cele

 

cist

 

ceste

 

 

Cas datif

celui

 

celi

 

cestui

 

cesti

 

 

Cas oblique

cel

 

cele

 

cest

 

ceste

 

Plur.

Cas sujet

cil

 

celes

 

cist

 

cestes

 

 

Cas datif

---

 

---

 

---

 

---

 

 

Cas oblique

ceus

 

celes

 

cez

 

cez

 

11. Prouvez que dans l’expression du degré d’éloignement les pronoms démonstratifs abandonnent le synthétisme et choisissent la voie analytique.

12. Trouvez des différences dans l’emploi des temps anciens et modernes (voir V. 3.).

Trouvez des différences dans l’emploi des modes anciens et modernes (voir V. 3.).

13. Les verbes à alternance se sont formés en gallo-roman et ils étaient très nombreux en ancien français. Continuent-ils à se former en ancien français? Pourquoi? (voir V. 4.).

14. Les formes de l’imparfait, du futur simple et du conditionnel présent ne sont pas atteintes de l’alternance. Pourquoi? (voir V. 4.).

15. Nommez les processus phonétiques grâce auxquels les radicaux alternent:

Présent de l’Indicatif

Amer

Tenir

Deveir

aim

tn

dèi

àim - es

tn - s

dèi(v) - s

àim - e(t)

tn - t

dèi(v) - t

am - òns

ten - òns

dev - òns

am - èz

ten - èz

dev - èz

àim - ent

tn - ent

dèiv - ent

16. La langue tend toujours à éliminer les formes irrégulières, notamment les verbes à alternance des radicaux, et les remplacer par des formes régulières. Pourquoi la langue n’a-t-elle tout de même pas régularisé toutes les formes verbales qui demeurent surtout nombreuses dans le 3 groupe?

156

17. Prouvez avec des exemples que le verbe conserve mieux que le nom son caractère synthétique.

18. Faites voir avec des exemples le caractère systématique des changements linguistiquesce qui est traduit par l’interaction de la phonétique, de la grammaire, de la syntaxe.

19. Présentez les principales tendances morphologiques se développant en ancien français.

Les travaux dirigés

L’ANCIEN FRANÇAIS: LA SYNTAXE.

LE VOCABULAIRE.

L’objectif d’étude

Etudier les particularités syntaxiques de l’ancien français Etudier les caractéristiques du vocabulaire de l’ancien français

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants: un groupe de mots, un déterminant, un déterminé, une phrase ( = une proposition complexe), uneproposition juxtaposée, coordonnée, subordonnée; une couche lexicale, le fonds lexical = le vocabulaire, un vocable, la dérivation (propre, impropre), un suffixe, un préfixe, un affixe, la suffixation, la préfixation, la conversion, la substantivation, la dérivation régressive, l’emprunt, le substrat (celtique), le superstrat (germanique), un doublet étumologique

L’apprenant doit savoir

Les traits particuliers et les principales tendances de la syntaxe de l’ancien français

Les grandes lignes de l’évolution du vocabulaire de l’ancien français Les procédés de formation des mots nouveaux les plus productifs

en ancien français

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les particularités syntaxiques de l’ancien français Déterminer et analyser les voies d’enrichissement du vocabulaire Trouver les origines des procédés de formation des mots nouveaux Etablir les origines (latines, celtiques, germaniques, etc.) des chan-

gements survenus ou se déroulant à cette époque

Expliquer les causes des transformations se produisant dans la syntaxe et le vocabulaire de l’ancien français

157

Plan.

I. Les traits particuliers de la syntaxe de l’ancien français. II. Le vocabulaire de l’ancien français.

1.Les particularités du vocabulaire de l’ancien français.

2.La formation de mots nouveaux.

I. Les traits particuliers de la syntaxe de l’ancien français.

Le groupe de mots

Un groupe de mots est composé d’un terme déterminé (Dé), d’un déterminant (Dt) et, parfois, d’un terme de relation, préposition (prép.). Le Dé joue le rôle de noeud et dirige son Dt.

Les rapports qui existent entre les termes d’un groupe de mots en ancien français sont les mêmes qu’en français moderne, c’est-à-dire les rapports d’appartenance, de possession, de provenance, d’origine, d’agent, d’instrument, etc.

Ala différence des époques précédentes (le latin vulgaire et le galloroman) ce qui change en ancien français c’est l’ordre des mots et le moyen de lier les termes du groupe de mots.

A. Dans le groupe de mots il se stabilise l’ordre des mots «français»: le déterminé – le déterminant, à la différence du latin où le déterminant précédait le plus souvent le déterminé, par ex. Deo amorem / l’amour de Dieu.

B. Les (deux) éléments du groupe de mots sont liés le plus souvent par une préposition (procédé analytique), à la différence du latin où les rapports synthaxiques étaient exprimés par des formes casuelles (flexions des noms = procédé synthétique), par ex.: Deo amorem / l’amour de Dieu.

La proposition

La plus importante caractéristique syntaxique de l’ancien français est l’absence de l’ordre des mots fixe. La déclinaison, initialement à six cas en latin, est passée à deux (sujet et complément). Donc, quoique fort réduit, le système casuel existe encore en ancien français. Ceci permet de disposer les mots dans un ordre plus libre qu’en français moderne, le sujet peut se situer après le verbe, puisqu’on le reconnaît à sa terminaison casuelle.

La structure de la proposition simple peut être présentée, d’après ses termes composants, comme constituée d’un sujet, d’un verbe (prédicat) et d’un complément (complément d’objet direct, indirect ou circonstantiel). Chez L.Foulet, nous trouvons des combinaisons possibles de cette structure relevées dans les anciens textes:

158

Les variétés de la disposition des termes principaux dans la proposition simple.

1) sujet – verbe – complément

4)

verbe – sujet – complément

2) sujet – complément – verbe

5)

verbe – complément – sujet

3) complément – sujet – verbe

6)

complément – verbe – sujet

Quelles que soient ces variétés, en ancien français on atteste une forte tendance à fixer l’ordre des mots direct (progressif).

La phrase

L’ancien français tend à développer la subordination, à la différence du gallo-romanqui manifestait uneprédilection à unepropositionsimple ou phrasedecoordination. Ledéveloppement des relations desubordinationfavorise, à son tour la formation d’un riche système de conjonctions de subordination.

Les relations entre les propositions composant une phrase de subordination s’expriment en ancien français à l’aide des conjonctions de subordination qui traduisent les valeurs de lieu, de cause, de temps, etc. (subordonnées circonstancielles) et à l’aide de pronoms relatifs (subordonnées relatives ou interrogatives).

Il y a des conjonctions de subordination simple: quant (quand), come (comme), que, si et composées avec que ou come: por que, por ce que, tant que, si que, puis que, jusque, ainz que, com que, etc. Le premier élément de la conjonction composée est une préposition ou un adverbe; la préposition sejoint ordinairement à l’aide du démonstratif ce (por ce que, etc.), l’adverbe se joint directement (ainz que). Les relatifs employés en ancien français comme copulatifs des subordonnées sont: qui, quel, li quel, etc.

II.Le vocabulaire de l’ancien français.

1.Les particularités du vocabulaire de l’ancien français.

Le latin vulgaire et son successeur – le gallo-roman ont connu un certain appauvrissement du lexique par rapport au latin classique. L’ancien français par contre s’enrichit progressivement.

Le fonds lexical de l’ancien français est constitué de trois couches essentielles:

le fonds latin (fonds lexical primitif);

le substrat celtique;

le superstrat germanique.

Il est tout à fait évident que la couche latine représente l’essentiel du vocabulaire de l’ancien français, les mots d’origine latine désignant les objets, les actes et les notions indispensables à la vie quotidienne: femme, ome, pere, mere, citet, mansion, soleil, vent, fier, bel, etc.

159

Les vocables celtiques et germaniques sont de beaucoup moins nombreux, se rapportant à des domaines restreints et spécialisés. Les mots d’origine celtique s’attachent à l’activité des paysans, à la campagne: charrue, soc, etc. Les Francs, peuple à l’esprit guerrier, ont fourni surtout le lexique militaire (guarder, hache, fleche, orgoil, honte, hardi, etc.).

Les particularités du vocabulaire de l’ancien français:

A. Ala différence du latin populaire et du gallo-roman qui ont éliminé la plus grande partie du vocabulaire abstrait, le développement de la scolastique et surtout l’épanouissement de la littérature courtoise en ancien français appellent la création d’un nouveau vocabulaire abstrait.

B. Le vocabulaire de l’ancien français se caractérise par une synonymie exceptionnelle.

2. La formation de (des) l’mots nouveaux.

Le vocabulaitre de l’époque s’enrichit par:

la dérivation propre (surtout à partir du XIIe s.) et impropre;

l’évolution du sens des vocables;

l’emprunt.

A part les procédés synthétiques de la formation des mots nouveaux L. M. Skrélina distingue les mots formés à la base des constructions analytiques. Ce sont en premier lieu les adverbes nés d’une conjonction et d’un nom: a + menteresse «menteuse» > a menteresse «faussement», a + cop coup > a cop «tout de suite». Dans la classe des verbes il existe un nombre assez important de verbes analytiques qui se forment à l’époque: avoir coer, avoir paour, faire esfors, prendre fin, etc.

La dérivation

La dérivation propre

Cette voie d’enrichissement est la plus féconde en ancien français, surtout la suffixation.

Les principaux suffixes pour former les substantifs sont les suivants: - age, -aison, -ance, -ement, -eüre, -aille, -erie, -ise, -or, -our, -ier. Pour former leféminindes noms la languerecourt aux suffixes -esse, -issa, -eresse: duchesse, grassesse, demanderesse, etc. Les suffixes -eis, -ois ajoutés au nomdu pays ou de la ville forment les noms de leurs habitants: franceis, sarraguceis, etc.

Il existe plusieurs suffixes synonymiques qui s’ajoutent presque indifféremment à un mêmeradical: parlance, parlement, parlerie, parleuse, etc. Le lecteur contemporain n’arrive pas à saisir toutes les nuances de sens de ces synonymes, quisont incontestablement évidentes pour leFrançais del’époque.

160