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10.Prouvez avec des exemples que le gallo-roman est une étape transitoire entre le synthétisme latin et l’analytisme français.

11.Donnez les exemples des mutations (phonétiques, grammaticales, lexicales) qui confirme le caractère oral du gallo-roman.

12.Quelles sont les mutations grammaticales qui se sont produites dans ces mots: monofagia > monofagium, aper > aprus, botruus > butro, lanius > laneo.

13.La tendance analytique comment se manifeste-t-elle dans la classe de noms, d’adjectifs, de pronoms, de verbes?

Travaux dirigés

Le gallo-roman: Le vocabulaire

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités du vocabulaire du gallo-roman

L’apprenantdoit savoirdonnerla définitiondes termes suivants: une couchelexicale, lefonds lexical= levocabulaire, un vocable, unmot, la dérivation propre(la suffixation, la préfixation, la composition), la dérivation impropre (= conversion: la substantivation, l’adjectivation), l’emprunt, le superstrat

L’apprenant doit savoir

Les particularités du vocabulaire du gallo-roman Les grandes lignes de son évolution

Les procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux Les éléments du superstrat germanique dans le vocabulaire du gallo-roman

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les particularités du vocabulaire du gallo-roman Trouver les procédés les plus productifs deformation des mots nouveaux Mettre en relation les faits externes (d’ordre social, politique, éco-

nomique, culturel etc.) et les faits internes (linguistiques)

Déterminer les origines (celtiques, germaniques) des mutations lexicales Expliquer les causes des transformations survenues en gallo-roman

Plan

I. Les traits particuliers du vocabulaire du gallo-roman. II. La formation des mots nouveaux.

III. Les éléments du superstrat germanique dans le vocabulaire du gallo-roman.

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I. Les traits particuliers du vocabulaire du gallo-roman.

Le fonds lexical du gallo-roman se compose de trois couches:

la couche latine;

la couche celtique appelée substrat;

la couche germanique appelée superstrat.

Le vocabulaire est la partie la plus mobile de la langue. Le lexique du gallo-roman reflète les péripéties de la langue en Gaule romanisée et puis germanisée ce qui met en évidence le caractère social de la langue.

Les particularités du vocabulaire gallo-roman sont les suivantes:

A. Le gallo-roman reste pauvre en mots au sens abstrait. L’inventaire de vocables du gallo-roman est limité parce que la lan-

gue de tous les jours parlée souvent par des gens très peu ou mal instruits – petits fonctionnaires, marchands, soldats – a besoin d’un nombre restreint de mots. C’est ainsi qu’en gallo-roman on n’emploie plus les mots tels que eloquentia, disciplina, concordia, etc.

B. Le gallo-roman reste pauvre en synonymes. Le latin classique était très riche en synonymes qui formaient de longues séries synonymiques. Le gallo-roman en a éliminé beaucoup ayant laissé les plus simples et réguliers du point de vue de leur morphologie, tels sont, par ex., les verbes concrets à conjuguaison régulière portare, plorare, etc. qui évincent les verbes irréguliers ferre, flere.

II. La formation des mots nouveaux.

Le vocabulaire peut s’enrichir par:

la dérivation propre et impropre;

l’évolution du sens des vocables;

l’emprunt aux langues étrangères.

La dérivation

La dérivation propre

Dans la formation des mots nouveaux par dérivation propre le gal- lo-roman a privilégié deux voies:

l’emploi plus fréquent de certains suffixes et préfixes;

l’emprunt des éléments formatifs.

A. L’emploi plus fréquent de certains suffixes et préfixes. Les suffixes diminutifs reçoivent une grande extension:

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-ula: casa + ula = casula (une petite maisonnette); -iculus : apis + icula = apicula > abeille

Très souvent ces suffixes perdent leur valeur diminutive et le mot dérivé évince le vocable originel sans garder son sens diminutif originel: genu (genou) + uculum = genuculum > genou.

L’emploi très largedes termes affectifs paraissant plus imagés aux sujets parlants est propre de tout temps au langage populaire qu’est le gallo-roman.

Les suffixes du nom les plus productifs sont: -arius : argentarius > argentier;

-aticum : viaticum > voyage; -antia : apparentia > apparence.

Les nouveaux adjectifs se forment le plus souvent à l’aide des suffixes suivants:

-bilis : culpa + bilis = culpabilis > coupable;

-alis : vita + alis = vitalis, mort + alis = mortalem > mortel.

Dans la classe de verbes les suffixes les plus productifs sont -are et -iare, -icare. A l’aide de ces suffixes il se créé le modèle de la I ière conjuguaison régulière en gallo-roman.

Les préfixes les plus productifs de l’époque sont ad-, dis-, ex-, in-, re-, per-: adbattere > abattre; disvertire > vêtir; rewarder > regarder, etc.

La formation des mots nouveaux à l’aide de suffixes et de préfixes – la formation parasynthétique – est aussi fréquente en gallo-roman: ad- rive-are, ad-ration-are, etc.

La composition en tant que moyen de formation des mots nouveaux est rare en gallo-roman, excepté les noms des jours de la semaine, ainsi que les adverbes et les prépositions: Lundi < Lunae + die(m), Mardi <

Marti(s) + die(m), etc.; clara + mente = clairement, ab + ante = avant, de + mane = demain; de + intus = dans.

B. L’emprunt des éléments formatifs.

Ce qui est nouveau par rapport au latin vulgaire, c’est que le galloroman utilise des suffixes et des préfixes qui ne sont pas d’origine latine. A côté des éléments formatifs latins le gallo-roman emploie ceux d’origine celtique et germanique.

Les suffixes d’origine celtique: ialo > -euil, -eil; acos > -ay, -as, - at, -a, -acq, -é, -y.

Les suffixes d’origine germanique:

-hard > -ard : vieillard;

-wald > -aud : ribalt (бродяга).

Les préfixes germaniques for- et miss- au sens négatif: forfaire.

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La dérivation impropre

1. La substantivation.

Les participes passés passent à la classe de noms: pertita ( < perdere) – la perte.

Les participes présents passent à la classe de noms: credens (< credo) – la croyance.

Les gérondifs passent à la classe de noms: viande < ( vivenda) – la nourriture.

2. L’adjectivation.

Les participes présents deviennent des adjectifs:

potens (< potere) – puissant; credens (< credo) – croyant.

L’évolution du sens des vocables

Le changement du sens des mots peut s’opérer par les voies suivantes:

le changement absolu du sens du mot;

l’élargissement du sens;

la restriction du sens.

A. Le changement absolu du sens du mot. Le mot change son sens primitif:

focus (le feu) – supplante ignis «le foyer»; causa (la cause) – évince res; serum (l’heure avancée) prend place de vesper «le soir».

B. L’élargissement du sens.

Au début le mot panarium = pane + arium a un sens très restreint parce qu’il désigne une seule espèce de corbeille – celle qui est destinée pour le pain. Plus tard ce vocable élargit son sens et s’emploie pour nommer toute corbeille. De même le verbe arrivare = ad + riva «s’approcher de la rive» dans la langue parlée signifie «arriver» tout simplement.

C. La restriction (rétrécissement) du sens.

Le mot latin tabula (toute planche polie) s’emploie dans le sens d’une seule espèce de plache polie – celle qui sert de table.

L’emprunt

Les emprunts à l’époque du gallo-roman ne sont pas nombreux. Ce sont quelques mots d’origine grecque qui ont trait à la réligion:

propheta, lampada, baptidiare, christianus, monachus, etc.

En revanche le gallo-roman puise beaucoup à la langue des envahisseurs germaniques, notammant au francique, langue des Francs. Cet emprunt porte le nom de superstrat. Il est par ailleurs significatif de constater que le nom même de la langue française est un nom germanique,

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tout comme le nom de la France, pays des Francs qui veut dire «le pays des gens libres, ouverts, sincères».

III. Les éléments du superstrat germanique dans le vocabulaire du gallo-roman.

Les langues germaniques ont déposé dans la langue française environ 1 000 vocables, parmi lesquels on compte plus de 400 mots d’origine francique, notamment dans le vocabulaire de la guerre, des institutions, de l’ornementation, des sentiments, de la nourriture, sans oublier les adjectifs de couleurs et de quantité. Une partie du lexique d’origine franque concerne la vie rurale, car les Francs étaient davantage agriculteurs et chasseurs que citadins.

Voici quelques mots issus des langues germaniques qui se sont implantés dans la langue française et qui concernent:

-l’agriculture: gerbe, blé, jardin, haie, etc.;

-la guerre: effrayer, éperon, galoper, garder, guerre, guetter, heaume,

etc.;

-les institutions et fêtes: baron, danser, fief, gage, rang, etc.;

-les sentiments: émoi, épanouir, honte, orgueil, regretter, etc.;

-les vêtements: broder, écharpe, étoffe, gant, haillon, poche, etc.;

-la nourriture: cruche, gâteau, groseille, souper, etc.;

-le corps: crampe, guérir, hanche, saisir, tomber, etc.;

-les animaux: chouette, esturgeon, mulot, etc.;

-les constructions: halle, loge, salle, etc.;

-les couleurs: blafard, blanc, bleu, brun, gris, etc.;

-les adverbes: trop, guere.

Dans le lexique français d’origine germanique la masse du vocabualire est relatif à la forêt en général, et en particulier aux arbres et aux productions qui en dérivent (car les Francs appartenaient aux peuples germaniques appelés «Germains des bois»): le gui, l’osier, le roseau; le hêtre, le saule, etc. Les innombrables produits dérivés de la forêt: le bois, la bille, la bûche, le mât, le scion – sont aussi d’origine germanique. Le bois servait aussi à fabriquer des sièges – des bancs et des fauteuils, etc.

Les noms des plats d’origine germanique: hareng saurs, escalopes aux morilles, gibier mijoté, gigot rôti, gâteau aux framboises, etc.

Les Germains avaient surtout à coeur de marquer leur territoire, comme on peut le constater par l’abondance du vocabulaire désignant des limites: la haie, marche, etc. Le mot jardin vient d’une forme germanique, que l’on retrouve dans l’allemand Garten et l’anglais garden, et

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qui désignait à l’origine un enclos. La même racine indo-européenne a abouti au mot slave gorod, avec le sens «ville» qui apparaît dans plusieurs villes telles Novgorod, Grodno.

La coexistence de deux aristocraties, gallo-romaine et franque, explique le caractère bilingue de la terminologie guerrière et administrative: alors que roi, duc et comte viennent du latin, la plupart des autres titres de la noblesse sont d’origine germanique (francique): marquis, baron, sénéchal, maréchal, etc.

On trouve bon nombre de noms germaniques anciens dans les prénoms actuels: Armand < Hariman, Charles < Karl, Henri < Haimrik, Louis < Hlodvig, Rolland < Hropland, France < Francia et anciens: Hluparbig > Cloëvis.

Soulignons que l’influence germanique s’exerça sur les noms de lieux (Criquebeuf, Elbeuf, Caudebec, Honfleur, Trouville, etc.).

Les suffuxes dans certains noms propres sont aussi d’origine germanique:

-bert «brillant»: Robert, etc. -baud «audacieux»: Thibaud, etc.

-ard «fort, puissant»: Bernard < Berinhard «ours»+ «puissant»,

Renart < Reginhard.

L’adjectif germanique signifiant «puissant, dur» (cf. ang. hard) a donné naissance au suffixe français très productif -ard: chauffard, fêtard, gueulard, traînard, etc. Les suffixes -aud < -ald < -wald: ribalt; -eng < ing: tisserenc, païsenc sont d’origine germanique, ainsi que le préfixe for- : fortaire, forjugier, forconter.

Toutes ces données illustrent que la germanisation de la «langue romane rustique» a été très considérable au point où les langues d’oïl (future langue française) prendront des aspects très différents des autres langues issues du latin, notamment au sud de la France où les langues d’oc (future langue provençale) sont restées plus proches du latin.

Questions ( * - questions demandant des réflexions)

I. De combien de couches le fonds lexical du gallo-roman se com- pose-t-il?

Quelles est la nouvelle couche lexicale qui s’est jointe aux deux couches déjà présentes en latin vulgaire?

Quels sont les groupes de mots que le gallo-roman a hérité du latin classique?

Quelles sont les particularités du vocabulaire du gallo-roman? Par quoi s’expliquent les traits spécifiques du gallo-roman?

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II. Quels sont les procédés de formations des mots nouveaux que le gallo-roman utilise afin d’enrichir son vocabulaire?

Pourquoi ce sont les suffixes péjoratifs et diminutifs que le galloroman privilégie?

III. Le gallo-roman, emprunte-t-il beaucoup? Pourquoi? Pourquoi le gallo-roman puise-t-il essentiellement au germanique? A quels domaines les mots germaniques ont-ils trait? Pourquoi?

* Les parlers germaniques ont-ils profondément influencé le galloroman? Pourquoi?

La germanisation a-t-elle accentué l’opposition linguistique du Sud et du Nord de la Gaule?

Devoirs

1. Définissez: une couche lexicale, le fonds lexical = le vocabulaire, un vocable, un mot, la dérivation propre (la suffixation, la préfixation, la composition), la dérivation impropre (= conversion: la substantivation, l’adjectivation), l’emprunt, le superstrat.

2.Précisez pourquoi dans la série synonymique pulcher, formosus, bellus le gallo-roman choisit le dernier?

3.Comment se sont formés ces mots: iuvencus > iuvenclus, neptis

>nepticla?

4.De quelle origine sont les mots suivants: Bernard, Gérard, Hubert, Albert; vantard, veinard, maquisard, montagnard ? Quel élément aide à déterminer l’origine des ces mots ?

5.De quel mouvement de sens s’agit-il dans les exemples suivants: collocare (placer) > coucher, fortuna (bonne ou mauvaise fortune) > bonne fortune, pomum (fruit) > une espèce de fruit, tempestas (n’importe quel temps, bon et mauvais) > mauvais temps.

6.Expliquez les mutations phonétiques que les noms germaniques ont subies pour devenir des noms français: Karl > Charles, Haimrik > Henri, Hlodvig > Louis, Hropland > Rolland, Francia > France.

7.Le vocabulaire est la partie la plus mobile de la langue reflétant les événements historiques. Quels sont les événements historiques qui ont laissé leurs traces dans le vocabulaire du gallo-roman?

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Module IV. L’ANCIEN FRANÇAIS (IXe – XIIIe ss.)

Les objectifs d’étude

Etudier l’histoire externe de l’évolution de l’ancien français Apprendre les caractéristiques linguistiques de l’ancien français

L’apprenant doit savoir

Les limites temporelles de l’époque étudiée

Les termes lingistiques employés dans le Module

Les conditions historiques dans lesquelles évoluait la langue française (l’histoire externe)

Les principaux genres et oeuvres littéraires des IXe – XIIIe ss. Les principaux dialectes de langue d’oïl, leurs caractéristiques pho-

nétiques et grammaticales (l’histoire interne)

Les principales mutations phonétiques, grammaticales et lexicales de l’ancien français (l’histoire interne)

L’évolution du vocabulaire de l’ancien français (l’histoire interne)

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les principales tendances phonétiques, morphologiques, syntaxiques, lexicales de l’époque

Etablir les relations structurales entre les changements linguistiques tenant compte que la langue est un système

Etablir les origines (latines, celtiques, germaniques) des changements survenus ou se déroulant à cette époque

Déterminer les causes des processus phonétiques, morphologiques, synthaxiques et lexicales de la période étudiée

Mettre en rapport les faits historiques (externes) et les faits linguistiques (internes)

Les travaux dirigés

L’ancien français: L’histoire externe (IXe – XIIIe ss.)

L’objectif d’étude

Etuduier les conditions historiques dans lesquelles évoluait l’ancien français

Donnez la définition des termes suivants: un clerc, un dialecte, la langue d’oïl, la langue d’oc, la scripta; les genres littéraires: une chanson

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de geste, un jeu, un miracle, un mistère, un lai, un roman courtois, un roman breton, les chroniques, une fable, un fabliau, un dit satirique, une farce, une sottie, un drame, une comédie

L’apprenant doit savoir

Les limites temporelles de l’époque étudiée La définition des termes du cours

Les principaux événements historiques de l’époque étudiée (l’histoire externe)

Les principaux genres et oeuvres littéraires des IXe – XIIIe ss. Les principaux dialectes de langue d’oïl, leurs caractéristiques pho-

nétiques et grammaticales

L’apprenant doit savoir faire

Analyser l’influence des faits d’ordre social, politique, économique sur l’évolution de la langue

Expliquer le déclin des anciens genres littéraires (telle chanson de geste) et l’essor de nouveaux genres littéraires (tels fabliau, roman, etc.) tenant compte de l’évolution de la société médiévale (le déclin de la chevalerie / l’avènement de la bourgeoisie; le château moyenâgeux / la ville libre), etc.

Comparer les caractéristiques de différents dialectes de la langue d’oïl Présenter les théories de la formation du français littéraire

Le plan

I. Le féodalisme: les conditions économiques, politiques et les rapports sociaux en France aux IXe – XIIIe ss.

1.L’émiettement économique, politique et linguistique de la France aux IXe – XIIe ss.

2.Les invasions des Normands et leurs conséquences linguisques.

3.Les Croisades.

4.L’essor des villes et de la bourgeoisie aux XII – XIIIe ss.

II. Le contexte culturel.

1.Les sciences et les arts.

2.La littérature aux IXe – XIIIe ss. III. La situation linguistique.

1.Le morcellement dialectal.

2.Le problème de la base dialectale de la formation du français littéraire.

3.Le français et le latin: l’expansion du français.

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I. Le féodalisme: les conditions économiques, politiques et les rapports sociaux en France aux IXe –XIIIe ss.

1. L’émiettement économique, politique et linguistique de la France aux IXe – XIIIe ss.

A la mort de Charlemagne son Empire est partagé entre ses petitsfils. C’est là la cause d’une guerre. Deux des petits-fils, Charles le Chauve et Louis le Germanique s’allient pour combattre leur frère Lothaire. En 842 ils se réunissent à Strasbourg et prononcent devant leurs armées le Serment de fidélité à l’alliance scellée. Ce texte nommé Serments de Strasbourg rédigé par le scribe Nithard en latin avec les paroles prononcées par Louis le Germanique en roman et par Charles le Chauve, en germanique (le tudesque), est le premier texte officiel en français. Ce document a une double importance, car ces Serments témoignent de la naissance d’une communauté linguistique française parce que tous les documents écrits antérieurement étaient rédigés en latin. Les Serments sont aussi fondateurs de la nation française, car jusqu’alors le territoire de la future France ne présentait aucune unité nationale, soit qu’il soit morcelé en petits royaumes gaulois, soit qu’il fasse partie d’un empire, romain, franc ou germanique.

Un autre document qui date de 843, Traité de Verdun, confirme la naissance de la nation française. D’après ce Traité l’Empire de Charlemagne est divisé en trois parties: la France orientale ou germaine à l’est (la futur Allemagne), la France occidentale à l’ouest (la future France) et un long corridor entre elles, la Lotharingie (du nom de Lothaire). Dès le début du Xe s. le nom ancien la Gaule est remplacé par le nom la France de l’ouest (Francia occidentalis). Elle commence à exister comme Etat indépendant.

C’est la fin de la dynastie des Carolingiens (751 – 987). En 987 un des comptes de Paris – Hugues Capet devient le fondateur d’une nouvelle dynastie, celle des Capétiens (987 – 1328). Avec l’arrivée au pouvoir des Capétiens commence l’oeuvre de construction du pays. Sous cette dynastie vers le XIVe s. la France deviendra l’un des plus puissants états de l’Europe.

Mais au IXe s. après la mort de Charlemagne, la «Renaissance carolingienne» est suivie de la désagrégation des pouvoirs et des territoires, et la monarchie fait place à l’anarchie féodale. Au cours du Xe s., le territoire franc est déchiré par les luttes qui opposent les féodaux. Le pays se fractionne en seigneuries, et chaque seigneur cherche à vivre dans l’indépendance. De grandes principautés se forment, celle de Flandre, Normandie, Anjou, Aquitaine, Bretagne. Le morcellement territorial favorise la formation de nombreux dialectes. Cette période de guerres sauvages, de pillages

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