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B. Le nombre de colons, de fonctionnaires, d’anciens légionnaires qui obtiennent les terres en Gaule est assez important en comparaison avec les autres territoires colonisés.

C. Les idiomes parlés en Gaule – le celtique et le latin, sont apparentés et tous les deux font partie de la famille des langues indo-européennes.

D. Les Romains fondent un nombre important d’écoles en Gaule, où les enfants celtiques apprennent la langue latine.

E. La Gaule assimile le latin plutôt sous sa forme usuelle parlée.

F. Le caractère de la romanisation de la Gaule est irrégulier et asyncronique.

Depuis déjà l’époque de la romanisation la Gaule est divisée linguistiquement en deux parties étant donné que les conditions historiques et l’époque de l’intégration du Sud et du Nord de la Gaule dans l’Empire ont été différentes.

Les Gaulois du Nord ont assimilé le latin parlé (ou vulgaire).

Le Sud de la Gaule, ayant adopté le latin par la voie d’enseignement et sous sa forme plus officielle, parle un latin plus correct, plus soigné, plus «classique».

Le Sud de la Gaule qui a connu une romanisation de longue date sera plus résistant à l’influence germanique. C’est pourquoi le provençal, né sur les territoires de l’ancienne Province Narbonnaise accuse un caractère plutôt classique. Les contrées romanisées beaucoup plus tard et, de ce fait, n’ayant subi longtemps l’influence de la métropole, sont plus mobiles et évoluent plus rapidement, tel le français, né au Nord de la Gaule.

La Gauleest l’unedes provinces romaines où la romanisation a ététotale.

III. La crise de l’Empire romain (IIe –Ve ss. de n. ère).

A partir du IIIe s. de n. ère Rome vit une crise permanente.

La vie économique se ralentit. Le travail forcé des esclaves est remplacé progressivement par le travail libre des paysans. L’inégalité sociale et économique provoque constamment les révoltes des esclaves, des colons et des paysans. ARome la noblesse, les classes dirigeantes se disputent et se partagent sans cesse le pouvoir négligeant la gestion du pays. Les routes reliant les provinces romaines sont mal entretenues, le réseau routier se dégrade, ce qui empêche les relations entre les provinces et la métropole. Le niveau de vie à Rome même est en baisse.

Les Romains d’origine s’étant désintéressés de la guerre, les empereurs romains accueillent de plus en plus de mercenaires germaniques

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comme soldats: on enrôle des Francs, des Goths, des Saxons, des Alamans, etc., pour grossir l’armée. Ces soldats germaniques offrent une faible barrière de protection contre les incursions des autres tribus germaniques, qui pénètrent de plus en plus dans l’Empire.

En plus, Rome est gouverné par les empereurs issus des provinces romaines. C’est dire que les empereurs ressortissant des provinces s’attachent moins aux intérêts de l’Etat romain que s’ils étaient originaires de Rome.

Apartir du IIIe s. de n. ère jusqu’au Ve s. de n. ère la crise s’aggrave. La langue latine populaire parlée dans les différentes provinces de Rome se morcelle peu à peu suivant les conditions politiques, sociales et

géographiques de chaque région.

IV. Les sources de nos connaissances sur latin vulagire.

La forme essentiellement orale du latin vulgaire explique le fait qu’il n’existe aucun document qui soit rédigé en latin parlé. Comment les linguistes ont-ils réussi à reconstruire les formes latines qui avaient servi de base aux formes romanes? Ils ont dépouillé, d’une part, des vestiges épigraphiques, et, d’autre part, des textes littéraires latins afin d’y trouver des mutations grammaticales, phonétiques ou lexicales. Rédigés par des gens souvent peu lettrés, les textes fourmillent de «fautes» qui reflètent les modifications survenues dans l’usage du latin.

A. Les vestiges épigraphiques.

A la fin du XIXe s., l’historien allemand Th. Mommsen (1867 – 1903) a rassemblé dans le Corpus inscriptionum latinarum en 16 volumes des inscriptions trouvées sur différents territoires de l’ancienne Romania embrassant la période de huit siècles (du IIIe s. av. n. ère au IVe s.).

Les inscriptions sont très appréciées par les savants car elles représentent des textes authentiques qui n’ont pas subi de transformations au cours des siècles sous les plumes de plusieurs copistes, permettant de liredans l’original les documents écrits de l’époque. En plus, la chronologie de ces documents peut être établie avec beaucoup de précision, ce qui permet de rapporter les mutations observées à uneépoquebiendéterminée. S’y joignent d’autres avantages des inscriptions: leur contenu reste presque toujours invariable, exempt decolorations locales; l’ensembledemoyens linguistiques utilisés dans les épitaphes et les tablettes portant des formules magiques est très restreint, leur structure et composition ne changent presque pas avec le temps.

B. Les témoins littéraires.

Les belles lettres. Les comédies de T.-M. Plaute, le roman Satiricon de C. P. A. Pétrone et d’autres oeuvres abondent en mots familiers des esclaves et des affranchis reflétant les particularités du latin parlé.

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La littérature spécialisée. Le dépouillement de nombreux traités sur la médecine, l’architecture, l’agriculture, l’art culinaire fournit de précieuses données concernant les modifications phonétiques, grammaticales et lexicales du latin populaire.

Les textes religieux. Nombreux sont les écrits théologiques et historiques dont l’analyse minutieuse révèle les voies du développement de la langue. Les plus importants textes de l’époque sont les versions latines de la Bible dénommées Itala et Vulgata.

C. Les grammaires du haut Moyen Age.

Parmi les écrits grammaticaux, le texte dénommé Appendix Probi présente le plus grand intérêt pour la reconstitution du latin vulgaire. Ce texte qui date du IIIe s. ou du début du IVe s. de n. ère n’est que l’appendice à la grammaire deA. D. Donat, publié par l’éditeur Prob. C’est une espèce de commentaire de texte fait sur les marges d’un manuscrit: l’auteur explique des mots obscurs au fur et à mesure qu’il en trouve dans le texte.

D. La comparaison (confrontation) des langues romanes.

Les sources du latin vulgaire étant insuffisantes, il existe évidemment des lacunes, des cases vides quant à sa grammaire, son phonétisme et son vocabulaire.

Toutes les données sur les langues romanes modernes ayant été minutieusement recueillies à partir du XIXe s., les linguistes procèdent à les confronter entre eux et aux éléments correspondants du latin classique. Une telle approche permet de reconstruire le système du latin vulgaire. Appliquant la méthode comparative, les linguistes rapprochent les formes et les mots corrélatifs des langues romanes pour restituer la forme respective du latin vulgaire. Cette forme dont l’existence n’est attestée dans aucun texte est marquée d’un astérisque (*) dans les dictionnaires étymologiques. Par ex., oie < *auca: ayant confronté auca prov., oca it., esp., oie fr., les savants ont reconstitué la forme du latin vulgaire *auca (< avica, diminutif de avis). Or, tout récemment, elle a été retrouvée dans les gloses.

Questions ( * – questions demandant des réflexions)

I. En combien de périodes l’évolution de la langue latine est-elle divisée?

* Pourquoi la langue latine emprunte-t-elle beaucoup à la langue grecque entre le IIIe et le IIe ss. av. n. ère?

Qui créait les normes du latin classique et veillait à ce qu’elles soient respectées?

Que désigne le terme «latin vulgaire»? A-t-il des synonymes? Quelles sont les limites temporelles du latin vulgaire?

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II. 1. Par quelles étapes a passé la romanisation de la Gaule?

*Est-ce que la romanisation a été toujours et partout la même?

*Quels sont les facteurs qui prédéterminaient la durée et le degré de la romanisation?

2. Quelles sont les méthodes que les Romains utilisaient pour implanter leur langue aux peuples conquis?

*Laquelle est la plus efficace? Rangez les méthodes selon le degré d’efficacité.

3. Quelles sont les particularités de la romanisation de la Gaule? Pourquoi les Gaulois ont-ils abandonné leurs langues maternelles

au profit du latin?

Quand les Gaulois ont-ils abandonné leurs langues maternelles?

*Pourquoi la langue celtique (gauloise) s’éteignait-elle moins vite dans les régions montagneuses et rurales?

*Y a-t-il actuellement en France des régions où l’on parle une langue celtique?

*Par quoi s’expliquent les différences de la romanisation du Sud et du Nord de la Gaule?

*Quelles en sont les conséquences linguistiques? Se ressententelles de nos jours?

III. Quelles sont les causes internes de la dégradation de l’Etat romain?

* Comment l’affaiblissement de l’Empire romain se répercute-t-il sur l’existence et le fonctionnement du latin?

IV. D’où les linguistes puisent-ils des données sur les transformations survenues en latin vulgaire?

* Laquelle de ces sources est la plus sûre et pourquoi?

Quels sont les textes les plus connus qui fournissent des données sur les mutations survenues en latin vulgaire? Sont-ils rédigés en latin vulgaire?

* Que marque un astérisque devant un mot?

Devoirs

1.Définissez: le latin classique, le latin vulgaire, le bas latin, la romanisation, le bilinguisme, l’unilinguisme, une inscription épigraphique.

2.Expliquez pourquoi le latin officiel était appelé sermo eruditus, perpolitus, urbanus; un autre latin était appelé sermo cotidianus, usualis, plebeius, vulgaris, proletarius, rusticus, militaris. (voir I)

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3.Trouvez sur la carte la Gaule Cisapline, la Gaule Transalpine. Quels pays s’étendent sur ces territoires à l’heure actuelle?

4.Trouvez sur la carte les anciens centres de la culture romaine: Lyon, Toulouse, Arles, Bordeaux, Narbonne.

Cours théorique 2

Le latin vulgaire: Les changements phonétiques

L’objectif d’étude

Apprendre les particularités phonétiques du latin vulgaire

L’apprenant doit savoir donner la définition des termes suivants: un changement paradigmatique / syntagmatique, une position forte / une position faible, l’accent mélodique, l’accent dynamique, une voyelle brève / une voyelle longue, une voyelle ouverte / une voyelle fermée, une syllabe ouverte / une syllabe fermée, une voyelle accentuée / une voyelle non accentuée, la réduction partielle / la réduction complète, une diphtongue, la diphtongaison spontanée, la nasalisation, la mouillure, la palatalisation, l’hiatus, un son accessoire (d’appui), la prothèse (prothétique), l’aphérèse, la métathèse, l’assimilation / la dissimilation

L’apprenant doit savoir

Les positions fortes / faibles des voyelles et des consonnes

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des voyelles

Les principaux changements paradigmatiques et syntagmatiques des consonnes

L’apprenant doit savoir faire

Analyser les mutations phonétiques survenues en latin vulgaire Expliquer les causes des transformations phonétiques survenues en

latin vulgaire

Analyser les aboutissements morphologiques des changements phonétiques

Etablir les relations structurales entre les changements linguistiques tenant compte que la langue est un système

Déterminer les origines (celtiques, germaniques) des transformations phonétiques

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Le plan

I. Le changement du type de l’accentuation.

II. Les positions fortes et faibles des sons.

III. Les changements vocaliques.

1.Les changements paradigmatiques des voyelles.

2.Les changements syntagmatiques des voyelles. IV. Les changements consonantiques.

1.Les changements paradigmatiques des consonnes.

2.Les changements syntagmatique des consonnes.

Les changements phonétiques les plus actifs se sont produits dans le latin vulgaire avant la germanisation (le Ve s.).

L’évolution des sons dépend de trois facteurs qui sont:

l’accentuation;

le type de syllabe (ouverte / fermée);

la position (forte / faible).

I. Le changement du type de l’accentuation.

La transformation du caractère de l’accent se rapporte au changement d’ordre paradigmatique.

Dans l’étude de l’accentuation il faut tenir compte du caractère de l’accent et de sa place dans le mot.

En latin classique l’accent était déterminé par la hauteur du ton, il était mélodique, musical. Dans le mot frappé par l’accent mélodique toutes les syllabes se prononçaient distinctement, c’est-à-dire sans réduction: àr-bo-rem [àrborem]. En plus, chaque mot du latin classique portait un accent indépendant.

En latin vulgaire l’accent mélodique du latin classique est remplacé peu à peu par l’accent dynamique (= tonique, = de force, = d’intensité). L’accent dynamique met en valeur la syllabe accentuée au détriment des autres syllabes ce qui provoque la réduction des voyelles et des consonnes dans les positions faibles (inaccentuées): àr-bo-rem [àrb r( )m].

On explique la transformation de l’accent mélodique du latin classique en accent tonique du latin vulgaire par les particularités articulatoires des Gaulois (substrat celtique). Ce changement s’est achevée vers le IIIe s. de notre ère.

Quant à la place de l’accent, dans la plupart des mots elle n’a pas changé, excepté quelques cas particuliers, par ex.: cáthedra > catédra

(chaire), sápere > savére.

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II. Les positions fortes et faibles des sons.

La position du phonème dans le mot joue aussi un grand rôle dans l’évolution des sons.

Dans les positions fortes les sons se maintiennent presque toujours intacts, dans les positions faibles les sons se dégradent (se réduisent, s’effacent).

 

Voyelles

Positions fortes

 

Positions faibles

a. syllabes accentuées

 

a. syllabes non accentuées

b. syllabes initiales

 

b. syllabes finales

 

Consonnes

Positions fortes

 

Positions faibles

a. au début de la syllabe accentuée

 

a. dans les positions finales

b. au début de la syllabe initiale

 

b. dans les positions intervocaliques

 

 

c. dans le groupe de consonnes

III. Les changements vocaliques.

Le développement des voyelles dépend de leur accentuation, du type de syllabe dans laquelle elles se trouvent, et de leur place dans le mot. Les voyelles toniques (accentuées) subsistent toujours ou se modifient, mais ne disparaissent jamais. Les voyelles atones (non accentuées) ont la tendance à s’affaiblir et même à disparaître dans certaines positions, indépendamment du type de syllabe.

1. Les changements paradigmatiques des voyelles.

Les principaux processus paradigmatiques qui se déroulent dans le vocalisme du latin vulgaire sont les suivants:

– l’affaiblissement de l’opposition du latin classique «voyelles longues / voyelles brèves», supplantée graduellement en latin vulgaire par l’opposition «voyelles fermées / voyelles ouvertes»;

la disparition des anciennes diphtongues du latin classique;

la formation des nouvelles diphtongues spontanées (romanes): la «première» diphtongaison;

les débuts de la mouillure u > ü;

les débuts de la nasalisation.

L’affaiblissement de l’opposition du latin classique «voyelles longues /voyelles brèves»

En latin classique les voyelles étaient longues ou brèves; c’est une différenciation quantitative.

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Latin classique: ã ā ě ē ì ī ô ō й ū ae oe au

Mais déjà en latin classique les voyelles longues étaient prononcées d’une façon plus fermée que les voyelles brèves dont la prononciation était plus ouverte. Peu à peu la différence quantitative des voyelles de latin classique s’éfface.

Ainsi, en latin vulgaire dans le système vocalique l’opposition quantitative «voyelle longue / voyelle brève» est-elle remplacée peu à peu par l’opposition qualitative «voyelle fermée / voyelle ouverte»: pědem > pęde: flōrem > flore, etc. Plus tard, en gallo-roman et en ancien français les voyelles longues dans leur ensemble deviendront fermées, les voyelles brèves deviendront ouvertes.

Mais avant que cette mutation «voyelle longue voyelle fermée» et «voyelle brève voyelle ouverte» ne s’achève il existe une longue période où les voyelles se confondent. La confusion est due à une prononciation bien relâchée et négligée des usagers du latin vulgaire. Les confusions de la prononciation se reflètent dans l’orthographe, par ex.: o long est transcrit par u: ponere LCl / puniri LV.

La disparition des anciennes diphtongues du latin classique

Le latin vulgaire ne connaît plus de diphtongues qui étaient au nombre de trois en latin classique: oe > e: poena LCl > pena LV; au > o: auris non oricla (App.Pr.).

La formation des nouvelles diphtongues spontanées (romanes): la «première» diphtongaison

Dans le système de voyelles se forment les nouvelles diphtongues dites romanes.

La transformation d’une voyelle simple en une voyelle double (une diphtongue) résulte de l’affaiblissement de la tension musculaire qui allonge les voyelles. L’allongement des voyelles est suivi d’un dédoublement, puis d’une dissimilation, par ex.: ě > ę ę > eę > ie.

Les diphtongues spontanées (ou indépendantes) proviennent des modifications d’ordre physiologique ou même anatomique survenant dans les organes phonateurs. La diphtongaison spontanée n’a transformé que les voyelles accentuées libres ( = se trouvant dans une syllabe ouverte).

La diphtongaison spontanée a passé par deux étapes:

1.IIIe – IVe ss. (latin vulgaire). Elle a transformé les voyelles ouvertes

ęet libres accentuées, qui ont passé respectivement aux diphtongues et ( > ): ęę

ę [ > ęę > eê > ié : pédem > piét > pied

[ > o¸o¸> oo¸ > uó > ué : bóve > buóf > buef > boeuf

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2. VIe – VIIIe ss. (gallo-roman). La deuxième diphtongaison spontanée a touché les voyelles fermées e et o qui ont passé respectivement aux diphtongues éi ( >oi ) et óu ( > eu):

e [ > ee > ei > éi : habére > avéir > avoir o [ > oo > ou > óu : (h)óra > óure > heure

Les débuts de la mouillure ū > ü

La mouillure du ū latin témoigne du déplacement de l’articulation en avant.

La transformation du ū latin en ü (mouillé) serait imputable à l’influence du gaulois, mais cette attribution est contestée par certains savants.

Les débuts de la nasalisation

Les voyelles qui précèdent m,n se prononcent avec une légère nasalisation; elles sont nasalisées, mais ne deviendront pleinement nasales que beaucoup plus tard (vers le XVIe s.).

2. Les changements syntagmatiques des voyelles.

Les principaux processus syntagmatiques qui se déroulent dans le vocalisme du latin vulgaire sont les suivants:

la réduction des voyelles dans les positions faibles (non accentuées, finales);

l’apparition des voyelles accessoires (dites d’appui).

La réduction des voyelles dans les positions faibles (non accentuées, finales)

Dans les positions faibles les voyelles subissent une réduction. Elle peut être partielle (transformation d’une voyelle à une autre: terra > terre, cantat > cantet) et complète (disparition, chute d’une voyelle: tàbula > table, muru > mur ). Avec la disparition d’une voyelle le mot perd une syllabe et devient plus court.

Les voyelles identiques en hiatus disparaissent: suum > sum, cohortem > coorte(m) > corte.

Quand elles ne sont pas identiques, la première voyelle passe en une

semi-voyelle («yod»):

: carea > caria>carje;

i > j

u > w ( > v)

: racua > raqua, januarius > janvier.

L’apparition des voyelles accessoires (dites d’appui)

Leplus souvent elles sont prothétiques ( = apparaissent audébut du mot). La voyelle prothétique e se développe devant un groupe initial latin par ex.: scribere LCl > escrire LV ( > écrire), scola LCl > escola LV >

école fr.

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L’apparition de cette voyelle dite d’appui serait expliquée par la difficulté de prononcer les groupes sp, st, sk. La voyelle prothétique apparaît dans les inscriptions latines à partir du IIe s. de notre ère.

Parfois on observe le phénomène inverse à la prothèse et propre surtout au langage parlé – la chute des voyelles i et e à l'initial du mot: illac > là, illu (illa, illi, illos) > lo (la, li, les). Il s’agit de l’aphérèse.

IV. Les changements consonantiques.

Les changements des consonnes dépendent de la position de la consonne dans le mots et des sons voisins.

1. Les changements paradigmatiques des consonnes.

Les principaux processus paradigmatiques qui se déroulent à l’époque dans le consonantisme du latin vulgaire sont les suivants:

la mouillure (la palatalisation);

la disparition du «h» latin.

La mouillure (la palatalisation)

La palatalisation a touché les consonnes [k], [g], [d], [l], [n] devant [e], [i].

c + e, i > [k’] > [ts]: caelu [kelu] LCl > ciel [tsiel] LV;

c + a > [k’] > []: causa [kausa] LCl > chose [tƒoze] LV;

g + e, i > [d’] > [dz, dj]: gente [jente] LCl > gente [djent ] LV; d + e, i > [d’] > [dz, dj]: diurnem [diurnem] LCl > jornu [djorny]

LV;

l + e, i > [l’]: filius [filius] LCl > [filjus] > [fil’us] LV; n + e, i > [n’]: vinea [vinea] LCl > [vinje]> [vin’] LV.

Parfois la palatalisation est attestée par l’écriture: la transformation de [t] en affriquées [ts], [tch] se voit dans la confusion de ti et ci: definitiones > definiciones, etc.

La disparition du «h» latin

Le h latin s’amuït et s’efface: homo LCl > omo LV, habere LCl > abere LV (avoir fr.). Plus tard, au moyen français (XIVe – XVe ss.) cette consonne latine est réintroduite dans l’écriture mais non pas dans la prononciation: homo LCl > omo LV > omo AF > homme [om] MF.

2. Les changements syntagmatique des consonnes.

Les principaux processus syntagmatiques qui se déroulent dans le consonantisme du latin vulgaire sont les suivants:

– la réduction des consonnes dans les positions faibles: intervocaliques, devant une autre consonne (groupe consonantique), finales;

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