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Galina_Sidorova_MOYa_KURSOVAYa_eta_33_33_33.doc
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1.5. L’état linguistique du moyen français

Ce qui caractérise le moyen français c’est la tendance à réduire par voie analogique les irrégularités de la langue, c.-a.-d. à éliminer les oppositions vides de sens et préciser et délimiter les fonctions des formes grammaticales. Ces changements constituent un procès durable, et le moyen français connaît la coexistence des formes et emplois anciens et modernes [4, p.42].

Ȃ cause de longue période d'instabilité politique, sociale et économique a favorisé un mouvement de « relâchement linguistique ». Cela siginifie que les grammairiens ont fait les premières tentatives de refuser l’ortographe phonétique qui n’était pas efficace et de stabiliser la syntaxe, en faisant l’ordre des mots plus au moins stable.

La notation elle-même ne reste pas toujours intacte. Les scribes, les grammariens veulent rapprocher la graphie du français de la graphie latine, l’orthographe devient étymologique: p.ex. cors s’écrit corps, tens s’écrit temps, set s’écrit sept.

1.5.1. Simplification de la langue

Tout le système de l’ancien français s’est simplifié. Les nombreuses diphtongues et triphtongues ont disparu, se réduisant à des voyelles simples dans la langue parlée. Les « lettrés » de l’époque ont réagi en exigeant de conserver des graphies qui ne correspondaient plus à la langue orale; seule la langue écrite a conservé les traces de la prononciation de l’époque précédente dans des mots comme oiseau, peau, fou, fleur, coeur et saoul. On a eu aussi tendance à restituer des consonnes doubles disparues en ancien français (p. ex., belle pour bele d’après le latin bella, flamme pour flame d’après flamma, etc.).

L’introduction des lettres étymologiques a accentué les divergences entre la prononciation et la graphie. À l’époque l’orthographe française n’est pas encore constituée, la graphie est compliquée et souvent arbitraire.

Pour lutter contre les confusions dues, à l’initiale des mots, à l’alternance entre la lettre [u] et [v] dans la graphie, on a ajouté un [h] initial, ce qui a permis de distinguer des mots tels que huis de vis, huître de vitre, etc. Plus tard, au XVIe siècle, on introduisit la cédille pour distinguer la lettre [c] prononcée [k] de celle [c] prononcée [s], ainsi que les accents tels que à, â, ê, ô.

On introduit des notations erronées: p.ex. je sçay (je sais) est refait sur le verbe latin ‘scire’ — c’est la fausse étymologie. Pendant le Moyen Ȃge on introduit [y] à la place de [i], surtout à la finale et à l’initiale des mots: p.ex. mercy, roy, ay, ydoles.

L’orthographe s’est compliquée, malgré les efforts de certains pour la rationaliser. On observe aussi l’effritement des consonnes finales (par exemple grand prononcé antérieurement gran-ntt devint gran) et la contraction des mots (serment pour serement). Il n’en demeure pas moins que l’orthographe a commencé à se fixer, comparativement à l’ancien français, tout en se compliquant en même temps, et ce, malgré les efforts de certains pour la rationaliser [16, p.345].

La déclinaison issue du latin et réduite à deux cas en ancien français est tombée également, favorisant ainsi une stabilisation de l’ordre des mots dans la phrase (sujet + verbe + complément); les prépositions et les conjonctions se sont développées beaucoup, ce qui a rendu la phrase plus complexe. Les conjugaisons verbales se sont régularisées et se sont simplifiées. Par rapport à l’ancien français, de nombreux mots ont disparu, notamment les termes locaux.

Afin de se faire une idée des différences entre l’ancien français et le moyen français, on peut comparer ces transcriptions des Serments de Strasbourg, l’un étant une graphie du XIe siècle (ancien français), l’autre, celle du XVe siècle (moyen français):

Ancien francais (XIe siècle)

Por dieu amor et por del crestiien poeple

et nostre comun salvement,

de cest jorn en avant, quan que

Dieus saveir

et podeir me donct,

si salverai jo cest mien fredre Charlon,

et en aiude, et en chascune chose,

si come on par dreit son fredre salver deit,

en ço que il me altresi façet,

et a Londher nul plait onques ne prendrai,

qui mien vueil cest mien fredre Charlon

en dam seit.

Moyen français (XVe siècle)

Pour l’amour Dieu et pour le sauvement

du chrestien peuple et le nostre commun,

de cest jour en avant, quan que Dieu savoir et pouvoir me done,

si sauverai je cest mien frere Charle,

et par mon aide et en chascune chose,

si comme on doit par droit son frere sauver,

en ce qu’il me face autresi,

et avec Lothaire nul plaid onques ne prendrai,

qui, au mien veuil, à ce mien frere Charles

soit à dan. [20]

La chose qui saute aux yeux la première c’est l’ordre des mots. On voie qu’il est stable généralement en comparaison avec la variante de l’ancien français. Les double consonnes sont présentes aussi (come et comme). La diphtongue [al] a été remplacé par [au] à la période du moyen français. La concervation du [s] à la fin des substantifs (Charles) à cause de sa provenance du cas sujet. On a supprimé les accents (ço, façet à afr et ce, face au mfr). Presque les mȇmes changements peuvent ȇtre trouvés dans les poésies de F. Villon (voir annexe B).

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