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- •La culture populaire[modifier | modifier le code]
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- •Xvie siècle : facétie ou hérésie ?[modifier | modifier le code]
- •Xviie et xviiie siècles : la mise à l'écart de la « canaille exquise » (La Bruyère)[modifier | modifier le code]
À la croisée des époques[modifier | modifier le code] Permanence du Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Homme de la Renaissance, Rabelais apparaît à première vue comme un contempteur des temps médiévaux qui « avoient mis à destruction toute bonne litterature »77. Son œuvre reste néanmoins imprégnée de cet héritage. La critique de la scolastique médiévale telle qu'elle se présente dans Gargantua existe déjà au xiie siècle et démontre que l'écrivain en maîtrise les codes et techniques de discours. Des théories médiévales s'accordent avec les conceptions pédagogiques, politiques ou religieuses qui se dégagent de ce roman. Gilles de Rome, encore connu au xvie siècle, recommande déjà au jeune prince le sens de la justice et la nécessité d'entretenir aussi bien le corps que l'esprit78. De la même façon, Guillaume d'Ockham déclare l'origine humaine de l'autorité, ce qui implique l'indépendance du pouvoir civil vis-à-vis de l'Église79. De manière plus probante, la parodie des romans de chevalerie, genre encore souvent lu par les lettrés de l'époque, reprend un héritage en le détournant.
La culture populaire[modifier | modifier le code]
Les banquets rabelaisiens concilient légèreté de bon vivant et références humanistes
L'un des caractères les plus singuliers de l'œuvre rabelaisienne consiste dans l'entrelacement de thèmes folkloriques et lettrés.
Ce syncrétisme se vérifie notamment dans les sources du comique. Mikhaïl Bakhtine met ainsi l'accent sur la portée subversive, carnavalesque et populaire du rire rabelaisien, caractéristiques se révélant par le recours au vocabulaire de la place publique, aux références au bas corporel, à la thématique de la fête, du boire et du manger ainsi que par le « réalisme grotesque » des images. Le critique russe pense que le texte traduit une vision du monde joyeuse, héritant des farcesmédiévales, dont les railleries ambivalentes ne détruisent jamais totalement leurs cibles80. Dans une perspective opposée, Michael Screech insiste sur les ressorts savants d'une verve humaniste, en particulier influencée par Lucien. Les éléments vulgaires ne traduisent pas une inspiration d'une culture roturière en raison de l'homogénéité sociale de l'époque. Il n'était guère surprenant qu'une dame de la cour chante une chanson villageoise. En revanche, Rabelais sollicite des connaissances uniquement accessibles à une minorité cultivée : ainsi en est-il des étymologies fallacieuses ou des plaisanteries bibliques47.
Il reste que l'écrivain tourangeau ne s'interdit pas de puiser des images et des thèmes plus largement partagés que les humanités classiques. Outre des allusions isolées à plusieurs personnages de la tradition celtique (Gauvain, Morgane, le roi Arthur...) la matière de Bretagne nourrit, essentiellement dans Pantagruel, plusieurs épisodes jouant sur l'énormité des géants81.
L'exemple du gigantisme[modifier | modifier le code]
Au berceau, Pantagruel boit le lait de 4600 vaches.
Les géants illustrent particulièrement bien l'intrication de la culture des clercs et des légendes populaires dans la trame romanesque, puisqu'ils font aussi bien l'objet de légendes que de spéculations. À la fin du Moyen Âge, ils sont considérés comme des êtres maléfiques, des brutes sauvages et impies, tant selon l'opinion commune que pour les théologiens82.
Des historiens essaient alors de retourner ce symbolisme dans une perspective idéologique. Annius de Viterbe va jusqu'à faire de Noé et de sa familleN 11 des géants avant d'établir une généalogie descendant jusqu'à Alexandre VI83. À partir des ratiocinations d'Annius, Jean Lemaire de Belges trace un lien de parenté direct entre Charlemagne et ce même patriarche, inspirant de nombreux chroniqueurs tels Symphorien Champier ou Jean Bouchet84. Les géants rabelaisiens s'inspirent de ces deux traditions antagonistes sans les prendre au sérieux, comme en témoignent les filiations des deux premiers romans. Gargamelle et Grandgousier, Pantagruel et Gargantua héritent donc en partie de cette revalorisation du géant, tandis que Bringuenarilles, l'avaleur de moulins à vent, ou Quaresmeprenant tiennent de l'imagerie traditionnelle. Néanmoins, même les bons géants conservent une part de leur nature débridée, surtout dans leur enfance exubérante, qu'ils jugulent par l'éducation princière85.