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Les souliers vernis

André avait grande envie d’aller danser. On l’avait justement invité à une soirée dansante où il comptait s’amuser parfaitement. Il avait déjà préparé tout ce qu’il fallait mettre pour une telle occasion: un costume neuf, gris clair, une chemise blanche, une cravate rouge et des chaussettes noires. Cependant le jeune homme n’était pas content. Pour être vraiment élégant, il lui fallait encore des souliers vernis. Il en cherchait depuis longtemps dans tous les grands magasins de sa ville, mais sans résultat. A Paris, cette année-là les souliers vernis étaient très à la mode, et c’est pourquoi André rêvait d’en avoir. «Si j’allais jeter un coup d’oeil dans une de ces boutiques où l’on vend des marchandises d’occasion? Le choix y est si grand. J’aurai peut-être plus de chance.»

Et il voilà parti faire des courses.

  • Qu’est-ce que c’est, Monsieur? lui demanda la vendeuse.

  • Je voudrais acheter des souliers vernis. En avez-vous?

  • Quelle est votre pointure?

  • Du 42.

Elle lui montra une paire de souliers vernis d’un noir brillant. Il les essaya et constata avec plaisir qu’ils lui allaient comme un gant.

  • Je vous fais un paquet? demanda la vendeuse.

  • Dites-moi d’abord leur prix.

  • 900 zlotys.

  • 900 zlotys, s’inquiéta André. C’est un peu cher.

  • Ce n’est pas trop cher pour des chaussures de cette qualité. Nous venons de les recevoir de Paris.

Il les trouvait si belles qu’il les acheta. Rentré chez lui, il les mit avec son costume neuf, puis se regarda dans la glace. Le noir brillant des souliers vernis allait très bien avec le gris clair de son costume. André attendait impatiemment la fin de la journée. Il était pressé de sortir, car il ne voulait pas être en retard à la soirée. Et en effet, lorsqu’il y arriva, on préparait les disques et la salle était déjà pleine de monde. Le jeune homme regarda autour de lui et eut le plaisir de voir qu’il était le seul à avoir des souliers vernis. Il lui semblait que tout le monde les admirait. Bientôt on se mit à danser, et André lui aussi, invita une jeune fille. Elle était si gentille avec ses yeux bleus et ses cheveux d’un blond doré qu’il ne la quitta plus. Ils passèrent la soirée ensemble. Quand, vers minuit, elle exprima le désir de partir, André demanda:

  • Puis-je vous raccompagner, Mademoiselle?

  • Bien sûr, Monsieur. Nous ferons le chemin ensemble, ce sera plus gai.

A la sortie, elle jeta un coup d’oeil dehors et dit:

- Tiens, il pleut. Mais ça ne fait rien. J’ai pris mon parapluie. Nous ne serons pas mouillés.

André regarda la chaussée où pas une voiture ne passait.

- Vous habitez loin?

  • Dans un autre quartier. Mais ce n’est pas très loin d’ici. Un quart d’heure de marche, peut-être. Nous pouvons y aller à pied, si vous n’avez pas peur de la pluie.

Elle avait remplacé ses souliers élégants par de grosses bottes qui lui montaient jusqu’aux genoux c’est pourquoi elle pouvait se moquer de la pluie. André, lui, n’avait pas du tout envie de se promener dans les rues pas le mauvais temps.

Après avoir fait quelques pas, il s’arrêta.

  • Vous êtes déjà fatigué? s’inquiéta la jeune fille.

André ne trouva pas le courage de lui donner des explications. C’était une catastrophe. En quelques minutes, la pluie avait transformé ses belles chaussures neuves en quelque chose de collant qui l’empêchait de marcher. Que faire? Que dire à la jeune fille qui peut-être se moquerait de lui? André était en train de se poser ces questions, lorsqu’un taxi s’arrêta à quelques pas de lui. Il y courut le plus rapidement possible et monta, oublia sur le trottoir la jeune fille qui le suivait des yeux sans comprendre.

Rentré chez lui, André quitta ses souliers. Il n’en restait presque rien. Ce qu’il tenait à la main n’était tout simplement que du papier. Il n’en croyait pas ses yeux. Les souliers vernis qu’il avait payés si cher étaient en papier. Comment ne s'était-il pas aperçu au moment de l’achat? C’était vraiment trop bête. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à essayer de réclamer son argent. Le lendemain matin, il courut à la boutique.

- C’est vous qui m’avez vendu ça! cria-t-il à la vendeuse. C’est de la mauvaise marchandise! Voyez vous-même ce que la pluie en a fait.

- Que voulez-vous, Monsieur? répondit la vendeuse. Les marchandises que nous recevons sont de différente qualité. Les clients ont la liberté du choix.

- Et mon argent? Rendez-moi mon argent, les 900 zlotys que je vous ai payés.

- Ce n’est pas notre affaire. Ces chaussures ont été faites en France. C’est la production étrangère. Nous ne pouvons pas vous rendre votre argent.

- Eh bien, je vais parler à votre chef.

Celui-ci, qui avait tout entendu, s’approcha.

- Mademoiselle a raison, dit-il. Ce n’est pas notre affaire. Nous ne pouvons pas vous rembourser.

André passa toute la journée à regretter son argent perdu. Le soir il reçut la visite d’un ami.

- Qu’est-ce que tu as, André? s’exclama-t-il en entrant. N’es-tu pas malade? Tu as très mauvaise mine.

André lui raconta son histoire.

- Je voudrais voir ces fameux souliers, dit l’ami.

Il y jeta un coup d’oeil et s’écria.

- Tout n’est pas perdu! Il y a encore de l’espoir. Et il lui montra à l’intérieur le nom et l’adresse de l’usine française écrits en grosses lettres d’or que la pluie n’avait pas effacées. Puis il expliqua son idée:

- C’est là que tu dois réclamer ton argent. On m’a dit que les firmes étrangères remboursent toujours les clients qui réclament leur argent.

Toutefois André restait pensif. Faire une réclamation en français lui semblait trop difficile. Il ne savait même pas comment commencer la lettre.

- Ecoute, continua l’ami, j’ai un copain qui pourra certainement t’aider, si tu as des difficultés. Il a fait ses études en France. A mon avis, tu devrais aller le voir. Je lui parlerai de toi, si tu veux.

André remercia son ami et se rendit à l’adresse indiquée. Il y trouva un jeune homme qui, en effet, connaissait assez bien le français. On se mit tout de suite à l’ouvrage. Au bout d’une heure de travail laborieux, la lettre était enfin écrite. La voici:

Messieurs,

Je viens de payer 900 zlotys une paire de souliers vernis de votre production. Je ne savais pas en les achetant qu’ils étaient en papier et qu’il n’en resterait rien après la première pluie. Je vous prie donc de bien vouloir me rembourser ou de m’envoyer une autre paire de meilleure qualité.

Veuillez recevoir, Messieurs, l’expression de mes sentiments distingués.

La lettre partit par avion, et tous les jours, à l’heure du courrier, André attendait l’arrivée du facteur avec la plus vive impatience. Enfin la réponse si atendue arriva. André ouvrit l’enveloppe et lut:

Monsieur,

Nous avons reçu votre lettre du 10 octobre, et nous regrettons de devoir vous répondre que nous ne pouvons pas vous rembourser. D’ailleurs, en lisant votre lettre nous avons tout de suite pensé à un malentendu, puisque depuis de longues années, notre maison ne produit que des chaussures pour les morts.

Toutefois, nous croyons utile de souligner que nous sommes connus dans le monde entier par la parfaite qualité de nos produits et n’avons encore jamais eu de réclamations.

Mots et expressions à retenir:

verni – лаковый, лакированный

chaussette (f) – носок

marchandise (f) d’occasion – подержанный товар

faire des courses – делать покупки

aller avec qch – подходить к чему-л., идти

mouillé – вымокший, промокший

botte (f) – сапог

collant – клейкий

être en train de f. qch – бытьзанятымчем-л.(в данный момент)

effacer – вытирать, стирать

réclamer son argent – требовать свои деньги

rembourser qn – возвращать долг, возмещать издержки

pensif, -ve – задумчивый

travail (m) laborieux – упорный труд

facteur (m) – почтальон

melentendu (m) – недоразумение

réclamation (f) - жалоба, претензия, рекламация

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