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Le pantalon

Le baron de Beaupré ne manquait pas d’argent. Il possédait à la campagne une très belle propriété avec un château où il habitait avec ses deux filles, Catherine et Bérénice, et son fils Jacquot.

La famille faisait partie de la noblesse qui était alors la classe la plus favorisée du pays. Les propriétaires du château n’avaient pas besoin de travailler pour vivre, et ils passaient leur temps comme ils le voulaient. Le baron s’occupait surtout de pêche. Catherine et Bérénice tricotaient toute la journée pour remplir les heures vides de leur vie de jeunes filles à marier. (A cette époque-là, c’étaient les parents qui décidaient du mariage de leurs enfants). Quant à Jacquot, il ne faisait rien et passait son temps à flâner dans les champs. C’était un enfant paresseux qui travaillait mal à l’école et donnait beaucoup de soucis à ses professeurs. C’est pour cette raison que le baron décida d’inviter au château un répétiteur qui pourrait donner des leçons à son fils pendant les vacances d’été. L’arrivée de ce «professeur» fut un véritable événement dans la vie calme des habitants de ce château. Tout le monde en parlait, même les domestiques, car il leur importait de savoir comment était l’homme qui allait vivre sous leur toit de juin jusqu’à septembre.

Enfin le «professeur» arriva. On apprit la nouvelle par la cuisinière qui avait entendu monsieur le baron donner l’ordre d’envoyer la charrette anglaise à la gare. Chacun attendait avec la plus vive impatience l’arrivée du «professeur». C’était un jeune étudiant qui devait être très pauvre, car il n’avait même pas de valise, mais une boîte où se trouvait tout son bien. Cependant il semblait si gentil avec ses yeux bleus, ses cheveux blonds et ses joues roses de jeune fille qu’il plut tout de suite à tout le monde.

Chacun, touché par sa jeunesse, cherchait à lui faire plaisir. La cuisinière gardait pour lui les meilleurs plats. La bonne lui lavait et lui repassait sa chemise tous les jours, pour qu’il la trouve bien propre près de son lit à son réveil. Même Jacquot, malgré sa paresse, devenait plus attentif aux leçons, et le baron, ravi des progrès de son fils, se montrait plein d’amitié pour le jeune «professeur». Quant aux deux soeurs, elles n’avaient pas le courage de lui parler, mais elles rougissaient de plaisir chaque fois qu’il les regardait.

Les leçons avaient lieu le matin dans l’endroit le plus frais du grand parc de château. Catherine et Bérénice étaient presque toujours là. Elles s’installaient tout près avec leurs corbeilles à ouvrage pour le seul plaisir d’entendre parler le «professeur» de leur frère. Elles écoutaient en silence ce jeune homme qu’elles commençaient à aimer d’un amour de plus en plus fort. Lui aussi était amoureux; cependant il ne put jamais faire son choix, car il aimait de tout son coeur les deux jeunes filles à la fois. Un jour, c’est Catherine qui lui semblait la plus belle, mais le lendemain, il lui préférait Bérénice. D’ailleurs, il était trop prudent pour avoir le courage de leur parler d’amour, sachant que le baron ne consentirait jamais au mariage de l’une de ses filles avec un garçon qui n’avait pas un sou. Il ne pouvait donc qu’admirer de très loin les deux objets de son grand amour.

Un matin, à l’heure du déjeuner, le baron dit:

  • Quelle chaleur! N’avez-vous pas trop chaud dans votre costume noir, jeune homme? Montez donc dans ma chambre. Je vous donnerai un pantalon claire.

Et en effet, il lui fit cadeau d’un pantalon blanc que l’étudiant accepta avec joie. Mais lorsqu’il voulut le mettre, il s’aperçut qu’il était beaucoup trop long pour lui. Il fallait couper une bonne dizaine de centimètres. Ce n’était vraiment pas possible de se présenter ainsi habillé devant les jeunes filles, surtout pour un jeune homme qui tenait à leur plaire.

L’étudiant prit le pantalon, et alla voir la cuisinière. Il la trouva dans sa cuisine, occupée à faire la vaisselle.

  • Monsieur le baron vient de me donner un pantalon; mais il est trop long pour moi. Pourriez-vous, ma bonne Madame Suzanne, le raccourcir de 10 centimètres?

  • Faites-voir, Monsieur, répondit-elle.

Elle chercha ses lunettes, prit des ciseaux, plaça à côté d’elle sa corbeille à ouvrage et se mit à l’oeuvre. Après une heure de travail le pantalon était prêt. Alors elle le lava et descendit dans le jardin pour le mettre sur une corde.

La nuit vint, et tout le monde alla se coucher. Vers minuit quelqu’un entra dans le jardin. C’était Bérénice avec une bougie à la main. Elle avait pensé tout de suite que le pantalon de son père serait trop long pour l’étudiant qui était petit, et voulait faire une surprise à celui qu’elle aimait. Elle s’approcha de la corde, prit le pantalon, en coupa 10 centimètres, et le remit à sa place.

Quelque temps après, ce fut Catherine qui, à son tour, descendit dans le jardin. Elle avait eu la même idée que sa soeur. Une bougie à la main, elle s’approcha de la corde, prit le pantalon, en coupa dix centimètres et le remit à sa place.

Le lendemain matin, un domestique apporta le pantalon au «professeur». Vous pouvez vous imaginer sa surprise quand il voulut le mettre. Le pantalon transformé maintenant en culotte courte, ne lui couvrait même pas les genoux. «Qui donc a eu l’idée extraordinaire de le raccourcir davantage! Et que dirai-je à monsieur le baron, s’il me pose des questions».

Et en effet, au petit déjeuner, le baron jeta un coup d’oeil sur les jambes de l’étudiant et demanda:

  • Eh bien, jeune homme, pourquoi n’avez-vous pas mis le pantalon que je vous ai donné? Il ne vous plaît pas, peut-être?

  • Mais si, Monsieur le baron, il m’a beaucoup plu, répondit l’étudiant. C’était même un pantalon magnifique. Seulement il fallait le raccourcir de 10 centimètres, car vous êtes beaucoup plus grand que moi. Je me suis donc adressé à la cuisinière qui a fait comme je lui ai dit. Mais alors, la nuit ou le matin, je ne sais pas au juste, quelqu’un m’a fait une mauvaise farce en coupant davantage. Maintenant je ne peux plus le porter.

Seul Jacquot éclata de rire, les autres se taisaient. Le baron cherchait dans sa mémoire un autre vêtement qu’il pourrait offrir au jeune homme pour remplacer le pantalon perdu. Quant aux deux soeurs, elles n’avaient pas le courage de dire la vérité. Rouges de honte, elles préféraient garder leur secret dans leur coeur, en se demandant pourquoi l’amour même le plus pur rend parfois la vie si compliquée.

Mots et expressions à retenir:

propriété (f) – поместье, имение, усадьба

noblesse (f) – дворянство, знать

classe (f) favorisée – привилегированный класс

flâner – бродить, слоняться

donner des soucis à qn – доставлять хлопоты кому-л.

charrette (f) anglaise – двуколка (двухколесный экипаж)

bien (m) – добро, пожитки

ravi – восхищенный

faire son choix – сделать выбор

aimer de tout son coeur – любить всей душой (всем сердцем)

prudent – осторожный

cuisinière (f) – кухарка

faire la vaisselle – мытьпосуду

raccourcir qch de – укоротить что-то на …

ciseaux (m,pl) – ножницы

corde (f) –веревка

bougie (f) – свеча

culotte (f) courte –

genoux (m,pl) – колени

pur – чистый

compliqué – сложный

Test de compréhension №1

1 Le baron n'avait pas beaucoup d'argent

- Vrai -Faux

2 Les filles du bai"on étaient mariées mais leurs maris allaient souvent à la pèche

- Vrai . -Faux

3. L'action du récit se passe pendant les vacances d'été

- Vrai -Faux

4. Le répétiteur n'avait pas beaucoup de bagage mais il a plu aux habitants du château

-Vrai -Faux

5. Les deux sœurs n'assistaient pas aux leçons du répétiteur mais elles sont tombées amoureuses de lui

- Vrai -Faux

6. Le professeur a donné son cœur à l'une des deux leunes filles

-Vrai -Faux

7 L'étudiant a parle de son amour au baron mais celui-ci n'a pas consenti au mariage de sa fille avec un garçon qui n'avait pas un sou.

- Vrai - Faux

8 La cuisinière, occupée a fane la vaisselle, n'a pas pu raccourcir le pantalon mais elle l'a lavé

- Vrai - Faux

9. Les filles du baron ont propose de raccourcir le pantalon du professeur.

- Vrai - Faux

10 Le lendemain matin le pantalon couvrait a peine les genoux du professeur

-Vrai -Faux

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