
dossier dassistanat ranimation - ansthsie
.pdfChapitre 90
Traumatisme de membre
Sous réserve PEC rigoureuse, T isolé membre = exceptionnellement mortel. Enjeux :
–Préserver devenir fonctionnel
–Prévenir complications graves
–Assurer confort blessé
PEC détresses vitales = prioritaire
90.1 P.E.C. SUR LE TERRAIN
Diagnostic
1.Évaluation initiale
–Fracture (ouverte / fermée)
–Délabrement parties molles / criblage
–Lésions vasculaires
–Lésions nerveuses
Associations lésionnelles : fracas, pied de mine
2.Gravité : choc hémorragique ? Risque hémorragie non compressible ? Syndrome de loges ?
Conditionnement
1.Alerter
2.PEC détresse
–Stopper hémorragie : compression, garrot d'attente
–RV
3.Analgésie
–Morphine titrée
–Bloc crural / bloc ilio-fascial « 3 en 1 » : lidocaïne 20 mL, 5 mL à la fois, en recherchant signes toxiques (tachycardie, paresthésies péribuccales)
4.Emballer, immobiliser
5.ATBprophylaxie si plaie
6.FMA : U1 si plaie vasculaire ou grand délabrement, U2 sinon
Transport médicalisé
260
90.2. P.E.C. HOSPITALIÈRE |
CHAPITRE 90. TRAUMATISME DE MEMBRE |
90.2 P.E.C. HOSPITALIÈRE
1.Réévaluer, compléter MEC (VAT SAT si plaie). Syndrome de loges ?
2.Bilan lésionnel : Rx simples, TDM, Doppler vasculaire
3.Chirurgie
–FESSA fracture ouverte (ou autre xation si fermée)
–Aponévrotomie < 6h si syndrome de loges
–Exploration, parage, réparation vasculaire < 6h
–Non fermeture précoce (mais couverture réparations vasculaires)
–Amputation si membre perdu / réimplantation rarement
Évolution
1.Complications
–Ischémie aval
–MTE (prévention : contention, CPI, HBPM)
–Embolie graisseuse (prévention : immobilisation & xation précoces)
–Gangrène gazeuse (prévention : ATB, exploration / parage, non fermeture)
2.Réédapatation fonctionnelle
CONCLUSION
Pour T membres du blessé de guerre, hors af ux massif, lésions vasculaires complexes ou section, médicalisation-chirurgicalisation avant permet traitement proche du temps paix
RÉFÉRENCES : [76]
261
Chapitre 91
Polytraumatisme
AVP, plaies de guerres complexes (ex : sniping )thoraco-abdomino-pelvifessière)
Hiérarchiser priorités traitement
Oubli initial = règle : réévaluations successives
1.ÉVALUATION INITIALE : détresses
–Respiratoire : LVAS + O2, exsuf er PNO compressif
–Circulatoire : stopper hémorragies extériorisées, RV
–Neurologique : IOT + VA si GCS < 8
2.DIAGNOSTIC LÉSIONNEL INITIAL : nécessairement incomplet
–Hémorragies internes graves ? Abdomen pelvis hémothorax
) Hémostase urgente
–TC ? Détecter urgence neurochirurgicale, prévenir ACSOS
–Autres ? Immobilisation (RACHIS systématiquement suspect)
Effets ampli cation, occultation, addition
3.MEC : saigne, s'étouffe, souffre, a froid, va s'infecter
4.TRANSPORT vers centre spécialisé traumatologie
–Contact précoce
–Préparation & réanimation en route
5.ARRIVÉE
–Équipe multidisciplinaire complète, matériel prêt
–BO d'emblée si choc réfractaire : laparotomie < thoracotomie hors points d'appel
–Réévaluer, PEC détresses (dont réanimation choc hémorragique)
–Bilan minimal : RxT + bassin, écho abdomino-pleuro-péricardique
) mesures immédiates, hémostase chirurgicale si instable
–Si stable (ou après stabilisation) : TDM corps entier
6.PLANIFIER TRAITEMENT selon hiérarchie priorités
Polytraumatisé = course contre montre & PEC multidisciplinaire ) nombreux acteurs.
Coordination indispensable : protocoles rigoureux & expérience régulière RÉFÉRENCES : [73, 171]
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Chapitre 92
Blast
Lésions ( onde de choc / explosion
Souvent associé à autres lésions. Tue par lésions pulmonaires ou digestives graves Pathologie de guerre typique, existe aussi en pratique civile : accidents industriels
ou domestiques, terrorisme
92.1 PHYSIOPATHOLOGIE
Mécanismes lésionnels () BBB = Blessé, Blasté, Brûlé)
–Onde de choc sonique (P « statique ») ) blast proprement dit (lésions I)
–Vent ) projectiles (lésions II), projection sujet (lésions III)
–Chaleur ) brûlures directes ou / incendie (lésions IV)
In uence du milieu de propagation
–Aérien : E / d13 ) lésions graves rares si survie, sauf milieu clos (ré exion)
–Liquidien : blast pur (parties immergées, appareil digestif ), grande distance
–Solidien : claque de pont, mine (parties en contact : MI)
Effets de l'onde de choc
–Compression / décompression volumes gazeux enclos ) lésions pariétales (tympans, alvéoles pulmonaires, parois viscères creux)
–Cisaillement aux interfaces )lésions organes pleins
92.2 DIAGNOSTIC
Diagnostic d'orientation
1.SUSPISCION systématique surtout si explosion en milieu clos / con né
2.SIGNES D'ALERTE
–Lésions tympaniques (hémotympan ! rupture) : faibles P
–Pétéchies laryngées à laryngoscopie pour IOT (théorique)
3.BLAST SYMPTOMATIQUE rare ( différé, ou lésions associées au 1er plan)
–Pulmonaire (explosion aérienne) : dyspnée, toux ; PNO, emphysème S/C
–Digestif (explosion sous-marine) : douleur abdominale, irritation péritonéale
–Organes pleins (yeux, encéphale, organes pleins thoraco-abdominaux) : contusions, part blast peu évidente en règle
–Atteinte SNC : directe (contusion cérébrale), indirecte (embolie gazeuse)
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92.3. PRISE EN CHARGE |
CHAPITRE 92. BLAST |
4. LÉSIONS ASSOCIÉES
En pratique, 2 tableaux :
–Blessé peu grave : surveiller, réévaluer régulièrement (aggravation II)
–Polytraumatisé : PEC 6=ou peu modi ée si blast (= seulement 1 élément)
Diagnostic de certitude (à l'hôpital)
–TDM thoracique : contusion pulmonaire sans spéci cité
–Laparotomie si blast abdominal grave
–Examen ORL
92.3 PRISE EN CHARGE
–PEC habituelle traumatisé grave prime
–Attention atteintes pulmonaires & digestives potentiellement mortelles
Traumatismes associés
–Recherche & PEC détresses vitales
–Bilan lésionnel sommaire
–MEC & évacuation
–Bilan lésionnel détaillé & traitement adapté en hiérarchisant priorités
Blast pulmonaire
1.PNO : exsuf ation aiguille 2me EIC antérieur si compressif, drainage
2.CONTUSION PULMONAIRE : risque évolution vers SDRA
–Théorie : VPPC = CI (risque brèches alvéolo-capillaires & embolie gazeuse)
–Pratique : VS PEP possible, VVPC souvent nécessaire avec PEP, sous surveillance neurologique, myocardique (ECG, enzymes) & ventilatoire (RxT, auscultation) étroite. JVHF possible
–Évolution favorable en quelques semaines sauf surinfection
–RV : surveiller tolérance (aggravation OAP) ; HEA non délétères
–AG : complications ventilatoires ; ventilateur réanimation haute performance
3.EMBOLIE GAZEUSE : ETO ; indication OHB, possible selon état blessé
Blast digestif
1.SURVEILLANCE prolongée : perforation différée (7j) possible
2.DIAGNOSTIC LÉSIONNEL : TDM peut aider
3.ABDOMEN AIGU : laparotomie, traitement le + conservateur possible
–Résection si lésions mésentère
–Lésions colo-rectales : stomies de protection, rétablissement continuité II
Autres localisations
–Blast auriculaire : ORL ; corticoïdes si état compatible, vasodilatateurs sans ef cacité prouvée ; chirurgie II si nécessaire
–Autres atteintes : criblages, plaies contuses. . . sans spéci cité
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92.3. PRISE EN CHARGE |
CHAPITRE 92. BLAST |
CONCLUSION
Blast isolé = rare. Y penser si explosion (surtout milieu clos), ne pas méconnaître atteintes pulmonaires ou digestives potentiellement mortelles
RÉFÉRENCES : [36, 129, 140]
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Chapitre 93
Crush syndrome
Syndrome des ensevelis = rhabdomyolyse ischémique ( compression prolongée
Risque majeur = ACR par hyperkaliémie brutale au dégagement Complications habituelles = choc & IRA
Enjeu PEC = prévenir ces événements & être prêt à les traiter
93.1 PHYSIOPATHOLOGIE
1.Pendant écrasement : nécrose ischémique (
–Compression directe myocytes
–Compression vasculo-nerveuse
2.Après levée d'obstacle : rétablissement brutal vascularisation )
–Mise en circulation immédiate K+, myoglobine & acide lactique
–%% rapide oedème musculaire ) hypovolémie & syndrome de loges
–Lésions de reperfusion (RLO)
3.Conséquences sur pronostic fonctionnel (membre) mais surtout vital :
–TDR graves par hyperkaliémie brutale
–Choc hypovolémique
–IRA multifactorielle (hypovolémie, néphropathie (# tubulaire Mb)
93.2 DIAGNOSTIC
93.2.1 Circonstances
Toujours écrasement prolongé d'1 ou plusieurs membre(s)
–Guerre : 1re description Bywaters (bombardements Londres 1941)
–Séismes, catastrophes technologiques, AVP, accidents ferroviaires (incarcération) Piège : membre écrasé par poids corps (patient inconscient ( autre cause)
93.2.2 Tableau clinique
1.Signes locaux
–Membre dur, oedématié, dououreux
–Peau froide, livide, voire marbrée ; au pire, phlyctènes nécrotiques
–Syndrome de loges : myalgies, impotence fonctionnelle, hypoesthésie douloureuse, troubles circulatoires (% temps recoloration puis l périphériques)
2.Signes généraux (= gravité) si compression longue, surtout après dégagement :
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93.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 93. CRUSH SYNDROME |
–ACR par hyperkaliémie brutale
–Choc : rapide, lant ; hypoTA, & PAdiff ; cyanose, oligurie, troubles conscience
–Dyspnée d'acidose : polypnée, rarement Küssmaul vraie
–Myoglobinurie (urines foncées) puis IRA (oligo-anurie)
Formes cliniques selon durée & étendue écrasement
93.2.3 Paraclinique (a posteriori)
Biologie : con rmation a posteriori ; aide diagnostic formes bâtardes
–Rhabdomyolyse : CPK%(> 5 N), myoglobinémie & myoglobinurie
–Hyperkaliémie
–Acidose métabolique : GDSA
–Insuf sance rénale : % créatinine (origine ) > urée
Imagerie : recherche lésions associées
93.2.4 Diagnostic différentiel
–Compression thoracique : asphyxie
–Compression pelvi-abdominale : choc au dégagement si hémorragie interne
93.3 TRAITEMENT
Étiologique = lever de compression, indispensable mais à haut risque ) PEC symptomatique dès avant dégagement, avec 2 priorités : lutter contre hyperK et IRA
93.3.1 Avant & pendant dégagement
Accéder au blessé ( complexe). Dès que possible :
–O2 MHC adapté à SpO2
–Scope ! recherche hyperK : onde T ample pointue symétrique, % PR (peu visible), disparition P, % QRS (!TV, FV)
–VVP territoire cave non comprimé, en pratique site accessible
Remplir avec objectif = hyperdiurèse
–Macromolécules (HEA) si choc avant dégagement
–Cristalloïdes type SSI (RL théoriquement CI car contient K) 1,5 L/h
Préparer moyens de traiter ACR et hyperK menaçante
–Dé brillateur, adrénaline 1 mg/mL
–Gluconate Ca 10%, PSE insuline 30 UI + G30% 500 mL
Alcaliniser juste avant dégagement (&/ou si hyperK menaçante)
–NaHCO3 8,4% dose ~1 mmol/kg (50 mL)
–Intérêt : évite # Mb intratubulaire ; limite hyperK par transfert intracellulaire
Analgésier par morphine titrée (5 mg puis 1 mg / 2 min)
–BZD (sédation anxiolyse). Attention à dépression respiratoire
–; IOT + VA en général, sauf lésion associée
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93.4. ÉVOLUTION |
CHAPITRE 93. CRUSH SYNDROME |
Garrot ? Seulement si compression > 8h, choc persistant malgré remplissage, abord vasc. impossible ou amputation dégagement
Dégager sous surveillance médicale continue
Pour PEC immédiate hyperK menaçante voire ACR
Amputation de dégagement ?
–Seulement si dégagement impossible ou urgentissime (risque évoolutif)
–Equipe spécialisée
–AG paragents non hyperK, non dépresseurs respiratoires & CV :
-OH ; kétamine 8 mg/kg (possible IM)
93.3.2 Après dégagement
Mise en condition complétée
–SAD pour adapter RV & alcalinisation : objectifs diurèse ~ 2 mL/kg/h, pHu> 6,5
–Si choc persistant, IOT + VA pour O2 & protection VAS. Succinylcholine CI (hyperK)
–Prévention GG : amoxicilline + acide clavulanique
–Conditionnement transport (emballage, coquille, couverture isotherme, . . .)
–EVASAN (vers hôpital avec EER) : poursuite mêmes mesures
Al'hôpital
1.Véri er MEC, réévaluer gravité (biologie + ABO, Rh, RAI). Bilan lésionnel (imagerie)
2.Réanimation : centrée sur IRA. Problème = disponibilité EER : idéalement dialyse conventionnelle (hyperK, acidose). Hémo ltration , dialyse péritonéale inef cace
3.Chirurgie hors lésions associées :
–Aponévrotomies si syndrome de loges sévère (risque infectieux)
–Amputation sauvetage si choc incontrôlable, vitalité membre compromise
93.4 ÉVOLUTION
favorable selon durée & étendue compression, précocité médicalisation, lésions associées, terrain
CONCLUSION
Si crush = toujours mortel pour Bywaters, médicalisation précoce a transformé pronostic en devançant complications
Dans grandes catastrophes (séismes), PEC 6= optimale ( problèmes logistiques :
équipes médicales rares, pénurie de solutés de remplissage, infrastructure de transport
&d'hospitalisation détruite RÉFÉRENCES : [3, 98, 120]
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Chapitre 94
Solutés de remplissage vasculaire
Avantages, inconvénients, indications : cf 8.3.1 p 30
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