dossier dassistanat ranimation - ansthsie
.pdfCHAPITRE 63. INTOXICATION ÉTHYLIQUE AIGUË
– Complications (PNP, hypothermie, rhabdomyolyse) Surveillance
Conclusion EtOH = PIÈGE ! Inhalation, TC = causes courantes de comas EtOH ) morts indues
RÉFÉRENCES : [177]
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Chapitre 64
Intoxication au CO
1re cause décès / intoxication en France : fréquente, trop souvent méconnue (; spéci cité clinique), caractère collectif possible
Gravité immédiate = CV, pronostic = neurologique. 3 Enjeux :
–Y penser systématiquement pour administrer au plus tôt antidote : O2
–Trier victimes pour poser indications OHB
–En amont, prévenir
64.1 PHYSIOPATHOLOGIE
–CO ( combustion incomplète CxHy
–Incolore, inodore, non irritant ) passe inaperçu
Toxicodynamie : inhibition compétitive xation O2 / hémoprotéines ( af nité O2 (250 pour Hb) ) hypoxie tissulaire
1.HbCO )& T aO2 : hypoxie hypoxémique diffuse
–Absorption IR ~ HbO2 ) SpO2 inutilisable
–Af nité Hb foetus > Hb mère ) gravité 8 intoxication mère
2.MbCO )% hypoxie myocytes ) dysfonction myocardique
3.Chaîne resp. mitochondriale (Cy-a3) ) cytotoxicité directe ; peroxydation lipidique (( RLO) à réoxygénation
Toxicocinétique
–Absorption respiratoire exclusive
–Extrêmement diffusible
–Fixation CO selon LAM réversible conformément LAM) O2 = antidote
T1=2(HbCO) = 5h air ambiant ; en FiO2=1 : 1h 30 normobarie / 20 min à 3 ATA
64.2 DIAGNOSTIC
64.2.1 Reconnaître l'intoxication au CO
Circonstances favorisantes fondamentales pour diagnostic
–Appareil chauffage défectueux, pièces insuf samment ventilées. Contexte épidémique (début hiver), intoxications collectives : familles, chambrées (militaires)
–TS gaz échappemement
–Intoxication fumées = agression complexe, CO = seulement 1 des facteurs
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64.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 64. INTOXICATION AU CO |
Clinique totalement aspéci que, variable selon exposition
1.FORMES SIMPLES : céphalées, vertiges, asthénie, nausée ; PC brève
2.FORMES COMATEUSES : coma durable avec hypertonie, ROT vifs, RCP en extension,
agitation voire convulsions. ; signes focaux (chercher autre cause)
3. MORT APPARENTE par ACR d'emblée, rarement récupérable & pronostic sombre
Con rmation sans retarder O2
–Dosage atmosphérique CO (pompiers)
–Mesure CO expiré (appoint utile pour triage)
–Dosage HbCO (hôpital) : con rmation, = gravité. Seuil 5% (10% chez fumeur)
64.2.2 Évaluer la gravité : clinique ) triage
Indications formelles OHB précoce :
–CV : ICardiaque aiguë (favorisée par cardiopathie préexistante ; CN), douleur angineuse / IDM (cf ECG), ACR
–Neuro : PC même brève, coma, signes neurologiques objectifs
–Terrain : femme enceinte 8 clinique
Indication discutée chez enfant & coronarien sans gravité
64.2.3 Éliminer un diagnostic différentiel
Coma vasculaire, traumatique (surtout si signes focaux) ; toxique (co-intoxications) En pratique, enjeu = plutôt penser au CO quand autre diagnostic évoqué
64.2.4 Évolution
Selon précocité diagnostic & traitement + gravité
1.FAVORABLE en 24h : formes mineures
2.COMPLICATIONS PRÉCOCES (formes graves)
–Rhabdomyolyse (CPK, MbU ), lésions cutanées ( compression + hypoxie
–Pneumopathie d'inhalation (RxT
–Ischémie myocardique (enzymes, ECG répétés) surtout si terrain coronarien
–Souffrance foetale, voire mort foetale (avis obstétricien)
3.COMPLICATIONS TARDIVES neurologiques
– Syndrome post-intervallaire : troubles moteurs & neuro à distance (1 à 6 semaines) par démyélinisation réversible. Revoir patient IRM
–Séquelles neurologiques : irritabilité, troubles de mémoire! encéphalopathie post-anoxique (si coma prolongé)
64.3 TRAITEMENT
Traitement spéci que = O2 (ONB systématique, suivie d'OHB selon cas)
Traitement symptomatique associé sans particularité
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64.3. TRAITEMENT |
CHAPITRE 64. INTOXICATION AU CO |
64.3.1 Sur le terrain
1.SOUSTRAIRE à l'ambiance toxique, en évitant intoxcation sauveteur : aérer pièce ; si protection nécessaire, ARI (CO 6= xé / cartouches ltrantes ; & F iO2)
2.OXYGÉNOTHÉRAPIE immédiate
–MHC 10 L/min (qsp réservoir gon é) si conscient
–IOT + VM en FiO2= 1 si coma
–Prélèvement précoce pour dosage ultérieur HbCO (mais ; retard)
–; interruption même si % neurologique rapide (élimination lente CO)
Surveillance clinique, ECS + PNI (oxymétrie faussement rassurante)
3.MESURES SYMPTOMATIQUES : correction CCV, traitement OAP
4.ÉVACUATION avec poursuite O2 & autres mesures
–Médicalisée si comateux intubé, SP sinon
–Régulation : caisson HB au + vite si grave (hélicoptère possible, vol basse altitude pour éviter hypoxie hypobare surajoutée ; prévoir assez d'O2). SAU proche sinon
64.3.2 À l'hôpital
Réévaluation clinique (retentissement, complications) + con rmation (dosage HbCO)
ONB poursuivie pour tous 6h, MHC (FiO2 ~ 60%)
OHB dans les indications déjà décrites, controversée dans autres cas (risques béné-
ce)
Ne se substitue pas à ONB sur terrain, mais la complète !
1.INTÉRÊT : % O2 plasmatique dissous )
–% dissociation CO en déplaçant HbCO + O2 HbO2 + CO vers D (& de même pour autres hémoprotéines)
–% TaO2 (altéré par faible transport Hb)
–& lésions réoxygénation (dissociation précoce COCy-a3 ?)
2.MODALITÉS : 90 MIN À 2,5 ATA
–CI : bronchospasme serré, épilepsie non stabilisée
–Précautions : drainage préalable PNO ; ; corps gras ni matériaux in ammables, poches à perfusion souples ou prise d'air « d'altitude » ; BZD pour prévenir convulsions (effet Paul Bert)
CONCLUSION
Intoxication CO tue encore plusieurs centaines pers./an en France. Amélioration :
–Évocation systématique du diagnostic : on n'y pense jamais assez !
–Prévention : entretien appareils chauffage, éducation du public
Intoxication collective (vraisemblable en contexte militaire) : dé logistique (O2) & de triage
RÉFÉRENCES : [132]
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Chapitre 65
Intoxication au paracétamol
Antalgique extrêmement courant, en vente libre, conditionnement 8g
Toxicité hépatique différée, prévenue par N-acétylcystéine (NAC) précoce
65.1 PHYSIOPATHOLOGIE
65.1.1 Toxicocinétique
–Absorption digestive rapide
–Pic plasmatique 1 à 4 h
–Métabolisme hépatique, accessoirement rénal
65.1.2 Toxicodynamie
– Doses thérapeutiques : glycuroou sulfoconjugaison hépatique (saturables)
– Surdosages : CYP450 ) métabolite hautement réactif (NABQI) détoxiqué par GSH
– Épuisement réserves hépatocytaires GSH ) accumulation NABQI
– NAC = précusrseur de GSH + détoxication directe (fonction -SH)
65.1.3 Conséquences pratiques
–Induction CYP (alcool, BZD), déplétion GSH (hépatopathie) )% toxicité
–Toxicité à seuil (5 à 7,5g chez adulte) puis dose-dépendante
–Paracétamolémie entre H4, i.e. après pic plasmatique, et H15 (nomogramme de Prescott) évalue gravité (risque IHF)
65.2 DIAGNOSTIC
Circonstances
–Surdosage accidentel
–Intoxication volontaire : enquête, déterminer DSI, chercher co-intoxication. En pratique, toujours penser au paracétamol si intoxication volontaire
Symptomatologie retardée ) n'aide pas au diagnostic
–Phase muette ~ 24h
–J1 à J2 : nausées et vomissements inconstants (même à doses élevées)
–J3 à J4 : pic de cytolyse, ictère, insuf sance hépatocellulaire
–J5 : encéphalopathie hépatique
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65.3. PRISE EN CHARGE |
CHAPITRE 65. INTOXICATION AU PARACÉTAMOL |
Insuf sance rénale rare. Pancréatite, péricardite, troubles du rythme ou de conduction par myocardite exceptionnels
Gravité
–Co-intoxication faisant méconnaître paracétamol
–DSI + horaire ; paracétamolémie ininterprétable avant H4
–Dénutrition, alcoolisme, traitement inducteur CYP (barbituriques, BZD, macrolides. . .), autre hépatopathie
65.3 PRISE EN CHARGE
NAC = antidote remarquablement ef cace & B tolérée ) indications larges
65.3.1 Traitement toxicocinétique
1. ÉVACUATEUR discutable
– Lavage gastrique : peut-être avant H4, si ; trouble conscience
– Charbon activé : possible avant H4, 50g 1 seule fois (; cycle entéro-hépatique), mais empêche NAC per os ) à éviter sauf co-intoxication
2. ÉPURATEUR (EER, diurèse forcée) sans intérêt
65.3.2 Traitement toxicodynamique : NAC
Le plus tôt possible, idéalement avant H8, mais utile au-delà
1.PER OS : 140 mg/kg puis 70 mg/kg/4h pendant 72h (soit 17 doses), dans boisson sucrée (odeur nauséabonde)
Indications larges : DSI > 150 mg/kg, voire toute intoxication volontaire au paracétamol sans critère de traitement IV
2.IV : 300 mg/kg réparties en
–150 mg/kg dans 250 mL G5% en 1h
–Puis 50 mg/kg dans 500 mL G5% en 4h
–Puis 100 mg/kg dans 500 mL G5% en 16h
Indications : vomissements, troubles de conscience, répulsion / NAC per os ; intoxications graves prouvées par paracétamolémie
Effets secondaires : érythème, urticaire, bronchospasme voire choc anaphylactoïde
65.4 ÉVOLUTION
–Surveillance clinique & biologie hépatique 72h
–Si antidote à temps : guérison sans séquelle
–Si intoxication grave (selon Prescott) non diagnostiquée ou vue trop tard, IHF 60% dont 1/2 létale ; transplantation = ultime chance
CONCLUSION
Paracétamol = spécialité très répandue. Intoxications aussi graves que faussement rassurantes cliniquement ) indications larges NAC
RÉFÉRENCES : [20]
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Chapitre 66
Intoxication digitalique
Tue par cardiotoxicité (15~20% hors antidote) Pronostic transformé par immunothérapie spéci que
Volontaire < < surdosage accidentel (patient âgé) = grave (coeur pathologique)
66.1 DIAGNOSTIC
66.1.1 Positif
Contexte favorisant : insuf sant cardiaque âgé traité IRén
Clinique : triple syndrome
1.Digestif
–Vomissements précoces, fréquents (action centrale)
–Douleurs abdominales, diarrhées
–Infarctus mésentérique rare
2.Neurosensoriel
–Céphalées, myalgies, asthénie, obnubilation (ou agitation)
–Etat psychotique aigu
–Troubles visuels ( ou, scotomes scintillants, dyschromatopsie) : surdosage
3.Cardiovasculaire
Digitaliques = chronotropes & dromotropes , bathmotropes & inotropes
Clinique : tachyou bradycardie, arythmies ; choc cardiogénique ECG (impératif) :
–Bradycardie sinusale, bloc sino-atrial, pauses sinusales, BAV tout degré
–Arythmies : foyers ectopiques, réentrée
Cupule = simple imprégnation, non pathologique
Con rmation biologique : digoxinémie / digitoxinémie
Mal corrélée à gravité/pronostic
–Nature & voie élimination (digoxine : rénale rapide, digitoxine : hépatique lente) Digoxine > > digitoxine
–Calcul posologie si indication d'antidote
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66.2. PRISE EN CHARGE |
CHAPITRE 66. INTOXICATION DIGITALIQUE |
66.1.2 Etiologique
–Insuf sant cardiaque âgé traité : surdosage (IRén)
–TS (coeur sain, personnel soignant)
–Rare : enfant, plantes (digitale, muguet)
66.1.3 Gravité
– Troubles du rythme ventriculaires ou mal tolérés (dyspnée, collapsus voire choc)
– Troubles de conscience
– Oligo-anurie ( IRén fonctionnelle (choc et/ou déshydratation par vomissements)
– K+ > 5,5 mM (blocage Na-K-ATPase membranaire)
ATTENTION si diurétiques, dyskaliémie préexistante, acidose ou IRén
– Elimination perturbée (IRén pour digoxine, IHépatique pour digitoxine)
66.1.4 Différentiel
– Surtout autres intoxications (attention aux co-intoxications)
66.2 PRISE EN CHARGE
66.2.1 Mise en sécurité rapide
Si signes de gravité :
–O2, scope ; atropine, dé brillateur et EES prêts
–USI, commander antidote
–Selon situation : RV macromolécules (collapsus), IOT + VA (coma) Sinon :
–Cardiologie : ECG RAS, clinique RAS, digoxinémie proche taux thérapeutiques
–USI : tous autres cas (alors O2, VVP, scope)
Répéter ECG dans tous cas
66.2.2 DIGIDOT (Fab anti-digitaliques)
Pour qui (hors gravité immédiate) ?
Age > 60 ans, sexe M (surmortalité), K+ > 5 mM ou restant élevée, BAV (même I)
Comment ? Commande PCH (rare, cher ~1000 euros)
–80 mg (1 amp) par mg digoxine absorbée, soit 4 à 6 amp. en moyenne
–Perf 15 à 30 min dans 250 à 500 mL SG5%
–Dose calculable sur DSI ou sur dosage sanguin, selon digoxine/digitoxine
–ÉVOLUTION favorable 30~60 min, spectaculaire surtout si coeur antérieurement sain
66.2.3 Traitement symptomatique
Traitement toxicocinétique
–Evacuation (lavage, charbon) : peut-être 1ère h, ATTENTION réaction vagale
–Epuration (EER) : aucun intérêt ( xation tissulaire)
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66.2. PRISE EN CHARGE |
CHAPITRE 66. INTOXICATION DIGITALIQUE |
Rétablissement de l'équilibre hydroélectrolytique
–Traiter hyperK menaçante (cf 56)
1.Transfert intracellulaire
–Insuline + glucose 1 UI pour 5g, soit 500mL G30% +30 UI insuline en 1h
–Lutte contre acidose : NaHCO3, hyperventilation
2.Kaliurèse : furosémide
3.Captation digestive : Kayexalate 1 à 4 doses de 15 g
4.EER si inef cace
ATTENTION, pas de Ca (risque FV)
– Compenser déshydratation, corriger hypoMg
Correction des troubles du rythme
–EES surtout si BAV (et Fab inaccessibles)
–Atropine si bradycardie sinusale, bloc SA
–Possibles : lidocaïne ou phénytoïne si ESV
CONCLUSION
Ttt antidotique a transformé devenir patients
Coût, disponibilité limitée : peser indications, ne pas oublier ttt non spéci que RÉFÉRENCES : [50]
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Chapitre 67
Intoxication par chloroquine
Malgré résistances, chloroquine (CQ) = antipaludéen le + répandu au monde Intoxications (volontaires surtout) = fréquentes (CQ = 1re cause en Afrique)
Gravité CV : risque ACR par trouble du rythme à tout instant, même si état peu inquiétant
Militaires : OPEX (pression ) + chimioprophylaxie CQ = spécialement à risque
67.1 PHYSIOPATHOLOGIE
Amino-4 quinoléine de synthèse, structuralement proche quinidine
Toxicocinétique
–Absorption rapide grêle proximal ; adsorbable sur C activé ) lavage gastrique & charbon utiles dans 1res h (béné ce discuté)
–1/2-vie plasmatique variable, longue (~ 24h)
–Fixation protéique importante : épuration (EER, diurèse forcée) sans intérêt
–Index thérapeutique étroit (thérapeutique 10 mg/kg, toxique 20 mg/kg)
Toxycodynamie : effat stabilisant de membrane
Interaction $ lipoprotéines membranaires ) propriétés électrophysiologiques cellules excitables (inhibition canaux Na ! ux entrant rapide début potentiel d'action)
Conséquences sur toutes cellules excitables :
–% seuils d'excitabilité
–& capacités conduction & automatisme
Cibles principales = cellules myocardiques, cellules musculaires lisses Principaux effets résultants :
–Chronotrope, bathmotrope & dromotrope : troubles rythme & conduction
–Inotrope , vasodilatateur artériel : détresse hémodynamique
–Hypokaliémiant par transfert intracellulaire
67.2 DIAGNOSTIC
67.2.1 Af rmer intoxication
Circonstances de découvertes
–Facile : intoxication avouée, témoins ; tableau évocateur + chimioprophylaxie CQ
–Délicat : tableau bâtard, informations parcellaires
Informations clés (interrogatoire témoins, secours) :
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