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Билеты по лексикологии.doc
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3. L'analyse contrastive lexicologique de l'extrait d'un texte français original et de sa traduction.

1. Les jargonismes et l'argot.

Les jargons sociaux.

Les dialectes sociaux (ou jargons) se distinguent profondément des dialectes locaux.

À rencontre des dialectes locaux qui sont parlés par des représen­tants de couches sociales différentes, les jargons ont une sphère d'appli­cation étroite parmi les membres d'un groupe social déterminé.

Les jargons sociaux sont dépourvus de toute indépendance linguistique, ils ne sont rien autre que des rejetons de la langue nationale du peuple tout entier.

C'est pourquoi les jargons sociaux ne peuvent pas devenir des lan­gues indépendantes, ils ne peuvent servir de base à la création de langues nationales.

Le jargon de l'aristocratie française du XVIIe siècle. Les jargons peuvent être créés par les membres des classes dirigeantes qui se sont détachées du peuple et nourrissent du mépris à son égard. Ces jar­gons de classe se distinguent par un certain nombre de mots et d'expres­sions spécifiques d'un caractère recherché. L'aristocratie mondaine du XVIIe siècle désireuse de s'opposer au « bas » peuple s'est ingéniée à remplacer des mots d'un emploi commun, mais lui paraissant vulgaires, par des pé­riphrases euphémiques inintelligibles et saugrenues, comme : la mesure du temps (« la montre ») ; le témoin des âges (« l'histoire ») ; l'enfant de la nécessité (« un pauvre ») ; la compagne perpétuelle des morts et des vivants (« une chemise ») ; l'ameublement de la bouche (« les dents ») ; l 'amour fini (« le mariage ») , etc. Rien que ces quelques exemples démontrent à quel point les jargons de classe sont stériles et même nuisibles à la communication.

L'argot. À côté des jargons de classe, il faut nommer l'argot des déclassés, appelé aussi «jargon »'. De même que les jargons de clas­se l'argot des déclassés ne forme guère de langue indépendante. Il utilise les systèmes grammatical et phonétique de la langue nationale et n'a en propre qu'une partie du lexique.

L’argot français déclassés est très ancien, il existe depuis le Moyen Age.

L'argot était un langage secret destiné à n'être compris que des mal­faiteurs, c'est pourquoi il devait constamment se modifier. Encore V. Hugo qui a consacré dans « les Misérables » tout un chapitre à l'argot.

Dans son développement accéléré l'argot fait appel aux divers moyens de création et de renouvellement appartenant à la langue commune. Ainsi on y retrouve les mêmes procédés essentiels de formation :

- l'affixation (l'emploi des préfixes et des suffixes courants), par exemple :

dé- : débuter - « dégoûter », < becter - « manger » ; re- : replonger - « être incarcéré de nouveau après récidive » <plonger - « être inculpé ou incarcéré » ; -iste : étalagiste - « voleur à l'étalage » ; -eur, -euse : biberonneur - « alcoolique, ivrogne » ; faucheuse - « mort » ;

- le passage d'une catégorie lexico-grammaticale dans une autre : battant, palpitant - « cœur » cogne - « policier, agent de police »;

- la composition : casse-pattes - « boisson très forte » ;

- le télescopage : malagauche de mala[droit] et gauche - « mala­droit » ;

- l'abréviation : bombe pour « bombance », maquille pour « maquillage » ;

- la formation d'onomatopées : toquante - « montre » < toc-toc, fric-frac - « vol avec effraction » ;

  • la formation de locutions phraséologiques, tas de ferrailles - « vé­hicule en mauvais état», pincer de la harpe, de la guitare - « être en prison », être tondu à zéro -« avoir les cheveux coupés ras », c'est du cinéma ! - « c'est invraisem­blable, ce n'est pas crédible ! »,

c 'estpas de la tarte ! - « cela n'ira pas tout seul, c'est qch de très difficile ! », n 'en avoir rien à cirer - « s'en désintéresser complètement ».

Cependant l'argot possède certains modèles et procédés de forma­tion qui lui appartiennent en propre. Signalons, entre autres, les pseudo­suffixes argotiques -mar(e), -muche, -uche, -oche, -go(t), -os, -anche, -dingue, -aga, par exemple : épicemar - « épicier » ; Ménilmu-che - « Ménilmontant », argomuche - « argot » ; la Bastoche - « la Bastille », cinoche - « cinéma » parigot- « parisien », icigo - « ici », lago - « là » ; chicos - « chic », craignos se dit de qch de laid, douteux, inquiétant : « Cet hôpital ripou (= « pourri ») devient craignos », calmos (du calme !), boutanche - « bouteille », préfectanche - « préfecture », cradingue - « très sale, crasseux », sourdingue - « sourd » ; poulaga -« policier».

Un autre moyen de déformer les mots, et qui n'est rien qu'un code spécial, consiste à remplacer la consonne ou le groupe de consonnes initiales par un 1, à les rejeter à la fin en les faisant suivre d'une finale : -é, -em, -i, etc.

l-ou-cher-b-em de « boucher », l-ar-gon-j-i de « jargon » ; cf. encore : elicierpem pour « épicier », enlerfem pour « enfer ».

Le verlan, autre procédé qui consiste à retourner le mot « à l'envers », syllabe par syllabe : brelica pour « calibre », chicha pour « haschisch », tromé pour « métro »,féca pour « café », ripou pour « pourri »'.

Mais parmi ces procédés la première place revient aux changements métaphoriques : « ... la métaphore..., remarque entre autres linguistes, A. Dauzat, c'est une des principales forces créatrices des langages argotiques comme de tous les parlers populaires, essentielle­ment émotifs. » À titre d'exemples nommons piano - « les dents », souris - « fille, femme » (plutôt jeune et bien faite), corbeau - « curé en soutane », aquarium - « bureau vitré ». fuseaux - « jambes » (plutôt maigres), rat - « avare ». éponge - « ivrogne », agrafer, accro­cher - « appréhender, arrêter ».

On y trouve plus rarement des métonymies : pèlerine - « policier », calibre - « revolver ». la calotte - « le clergé, les curés ». foire - « fête, goguette ».

Les euphémismes y sont fort nombreux : effacer, envoyer, descen­dre, régler son compte pour « abattre, tuer ». soulager, détourner, tra­vailler pour « voler ».

L'argot se distingue par la multiplicité de ses synonymes. C'est ainsi que pour « père » l'argot dit le dabe ou le daron qui sont de simples équivalents : il en est de même pour « main » -pince, patte, cuiller, etc. ; les équivalents argotiques de « tête » sont encore plus nombreux : bille, bobine, bouchon, boule, caillou, cafetière, citrouille, chou, pêche, cense, cassis, pomme .

Les jargons ou argots professionnels. Les argots professionnels sont des langages spéciaux servant des groupes d'indivi­dus pratiquant quelque métier ou profession. Les argots professionnels comprennent des mots et des expressions destinés généralement à suppléer les mots de la langue commune usités par les représentants de professions et de métiers diffé­rents. Ces mots et expressions sont souvent caractérisés par une nuance émotionnelle, affective.

Les argots des écoles : boîte - « école », boîte à bachot, bahut - « lycée » ; piocher, chiader, potasser - « travailler avec assiduité » ; diff- « difficile » ; prof - « professeur » ; math élém - « mathématiques élémentaires » ; colle -« exercice d'interrogation préparatoire aux examens » et « question diffi­cile »,pion - « répétiteur », archicube - « ancien élève de l'École nor­male supérieure » ; sorbonnard - « étudiant en Sorbonne.

Dans l'armée, qui a son argot très étendu, ont pris naissance : bar­da- « équipement complet du soldat » ; rab(iot) - « ration en supplé­ment » ; perm(e) - « congé accordé à un militaire, permission » ; colon -« colonel », capiston - « capitaine » ; juteux - « adjudant » flingot -« fusil » ; marmite - « obus » ; marmitage - « bombardement » ; taule - « prison militai­re » et beaucoup d'autres.

Il ne faut pas confondre avec les jargons et les argots les diverses terminologies et les différents vocabulaires professionnels qui enrichis­sent la langue nationale de termes spéciaux exprimant des concepts nou­veaux.

- Tels sont les termes de médecine : pasteurisation, auscultation, vaccination, insufflation, capillarité, thérapie, diphtérie, albinisme, rhu­matisme, rhinologue, sphygmomanomètre, scannographie. etc. :

- les termes de physique : volt, ampère, irisation, polarisation ;

- les termes de chimie : néon, brome, iode, condenser, carbone ;

les termes techniques : électriflcation, aciération, canalisation,. etc., et une multitude d'autres termes.

2. Les dictionnaires bilingues,

L'étude des dictionnaires, ou la lexicographie, s'élève, à l'époque actuelle, à la hauteur d'une science.

Tout d'abord on distingue les dictionnaires unilingues, bilingues et multilingues.

Les dictionnaires bilingues: ce sont les dictionnaires des dialectes et patois, les dictionnaires de l'argot, etc.les dictionnaires français-russe et russe-français.

Les dictionnaires d'argot. La création d'un dictionnaire de l'argot est une tâche particulièrement difficile. L'argot est, d'une part, un langage qui se veut ésotérique: sa raison d'être consiste en ce qu'il soit difficilement compris par ceux qui n'appartiennent pas au «milieu» ; c'est pourquoi il doit changer constamment. D'autre part, c'est la manière de s'exprimer de «l'homme de la rue» des grandes villes, qui cherche à donner de la couleur, de l'imprévu, de la rapidité à sa parole, de lui conférer une certaine désinvolture propre à celui qui n'a point à se gêner devant ses pareils. De là la grande inconstance des argots, leur évolution rapide. («Dictionnaire argot-français» de Delesalle, «Dictionnaire de l'ar­got » L.-P. Colin).

Les dictionnaires des dialectes est les dictionnaires qui donnent les équivalents de la langue du dialecte sur la langue nationale. («Dictionnaire français-breton» d’Henri du Rusquec)

Les dictionnaires français-russe et russe-français. Un dictionnaire bilingue part du principe que les mots d'une langue ont des mots équivalents dans une autre langue. Or, il est bien connu que les mots de deux langues différentes, ayant même des valeurs sémanti-ques semblables, ne coïncident que partiellement. (Гак и прочие)

Экзаменационный билет №16

Section française, III-ème année (pour les traducteurs)

Examen de lexicologie

1. La métaphore.

2. La différenciation territoriale et sociale du lexique de langue française.