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дом.чтение rencontre.doc
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14.Mettez les phrases ci-dessous au discours indirect :

1. « Vous me faites honte », a dit Betty. 2. « Alors, vous êtes parente de Jacques Rivière ? » a-t-elle demandé. 3.Anna a protesté : « C’est mal de marchander ! » 4. « Maman m’a baeucoup aiméé, mais elle ne m’aime plus, depuis au’elle attend un bébé », a avoué Fanou. 5.Fanou a répliqué : « Non, je ne me trompe pas, je sais bien de quoi je parle ». 6. « Surtout,ne dis rien, ne me touche pas. Tu ne peux pas comprendre », a-t-elle dit. 7. « Vous n’avez rien trouvé de plus exaltant ? » a demandé oncle Henri.

15.Enrichissez vos connaissances : Commentez les noms propres : Alain-Fournier, Arsène Lupin. Où se trouve la Closerie de Lilas ?

IV

1.Avant de lire le texte, imaginez-vous que vos parents apprennent vos mauvais résultats à la fin du trimestre. Comment réagissent-ils ? Que dites-vous pour vous justifier ? De quels aspects de la vie scolaire parle-t-on ?

Le père d’Anna, depuis de longues minutes, se taisait. Il était enfoncé dans son fauteuil, en chemise, la cravate dénouée. Sur son bureau, une lourde lampe chinoise l’éclairait de face et Anna, assise de l’autre côté de la table ; pouvait suivre chacune de ses expressions. Il lui sembla qu’il avait maigri et que son sourire, quand il souriait, était empreint de tristesse37. Devant lui, le bulletin scolaire était ouvert à la page des commentaires de fin de trimestre. Il les avait lus distraitement, comme si, à l’avance, il en connaissait le contenu. Anna sursauta. Son père, maintenant, croisait et décroisait les jambes tandis qu’une de ses mains s’ouvrait et se refermait sur le bras du fauteuil38. Elle espéra qu’enfin il allait prononcer quelques mots – non pas des mots d’encouragement ou de consolation, ses mauvaises notes ne le justifiaient pas – mais des mots qui sauraient briser cette insupportable attente. Curieusement, elle n’avait pas peur, et si elle frisonnait, c’était de froid. Car malgré le radiateur allumé et les bûches qui brûlaient dans la cheminée, elle ne parvenait pas à se réchauffer. Cela durait depuis l’après-midi, depuis l’heure qu’elle avait passée debout dans la cour de récréation, punie pour avoir écrit, lors du cours d’instruction religieuse, un mot à l’intention de Fanou39. -Tu m’assures que Mère Marie-Ange t’a mise au piquet, cet après-midi, en plein mois de décembre ? dit soudain son père. Anna acquieça et, à regret, précisa : -J’étais en manteau. Elle l’entendit marmonner et crut comprendre : « C’est inadmissible. » Mais comme, de nouveau, il ne disait rien, elle n’osa pas le faire répéter. Pourtant elle aurait bien aimé savoir si c’étaient ses résultats scolaires qui étaient inadmissibles ou si c’était la punition que lui avait infligée Mère Marie-Ange. Des paroles de Fanou lui revinrent en mémoire. « Mère Marie-Ange te déteste », lui avait-elle affirmé à plusieurs reprises. -Mère Marie-Ange me déteste, dit Anna. -Je le pense aussi. Cette réponse déconcerta Anna. Son père avait parlé tranquillement, avec juste une pointe d’agassement40. Elle essaya de croiser son regard mais il était occupé à rallumer sa pipe. Alors elle fixa, pour se distraire, une photo de général de Gaulle, dans un cadre de cuir noir. Quelque chose d’illisible était écrit au bas de la photo, quelque chose dont elle se désintéressa. -Mère Marie-Ange déteste le Général, voilà l’explication, dit son père en tirant, satisfait, quelques bouffées. L’odeur du tabac envahit la pièce. Anna sourit, presque rassurée. Apparemment son père ne lui tenait pas rigueur de ses mauvaises notes et des nombreuses heures passées en retenue41, le jeudi après-midi. Elle avait craint, un instant, qu’il ne veuille la punir et que cette punition concerne Fanou. Car Fanou – c’était presque admis – devait l’accompagner quelques jours à la campagne. Les vacances de Noël approchaient et cela seul comptait. La porte s’ouvrit, sa mère entra, suivie de Betty. Elles avaient toutes les deux des mines si graves qu’Anna pensa ausitôt qu’un attentat meurtrier avait eu lieu. Elle savait, pour avoir écouté les conversations de ses parents, qu’il y en avait beaucoup, actuellement, à Paris. -Un putsch ? dit-elle à tout hasard. Les deux femmes esquissèrent un sourire, son père lui lança un coup d’oeil irrité, le premier depuis qu’elle se trouvait avec lui dans la pièce. -Ce n’est pas le moment de plaisanter, dit-il. -Ne sois pas dur avec cette enfant... Sa mère se pencha sur elle et l’embrassa sur le front. -Tu aurais dû me raconter... Si je m’étais doutée42... murmura-t-elle. Anna se laissa faire, un peu surprise. Elle ne comprenait pas à quoi on faisait allusion, mais elle était confiante : d’ici peu l’explication lui serait donnée, il lui suffisait de patienter. Betty s’était servi un verre de whisky et portait un toast : -A la santé de ces vieilles biques ! Qu’elles crèvent toutes ! -Betty ! protesta la mère d’Anna. -Oui, Betty, répéta son père, modère tes propos, tout de même ! Betty avala une gorgée de whisky et vint s’installer sur la petite balancelle recouverte de velours bleu, près de la cheminée. Elle désigna les flammes à Anna et lui dit, sur le ton de la confidence : -Elles rôtiront toutes en enfer43... -Qui ça ? demanda Anna sur le même ton. Betty mit un doigt sur sa bouche et lui désigna son père qui s’était levé et qui se versait, à son tour, un verre de whisky. -Anna, tu n’iras plus au Couvent, dit-il. -Ma petite fille est contente ? ajouta sa mère. Anna se répéta mentalement les mots qu’elle venait d’entendre, persuadée qu’ils avaient un sens autre que leur sens habituel. Ella avait mal à la tête, mal à la gorge, et pensait qu’elle « couvait quelque chose »44, comme n’aurait pas manqué de le diagnostiquer Mamie. Cela expliquerait son incapacité à s’intéresser au récit que Betty, maintenant, faisait à ses parents. -Je vous ai déjà raconté... J’ai surpris, l’autre jour, à la sortie du Couvent, Mère Marie-Ange qui faisait une scène à Anna... devant tout le monde... pour une histoire de manteau boutonné de travers... Or c’était de tout autre chose qu’il était question. Elle lui reprochait d’être ta fille, Serge... Anna avait l’impression de rêver. Chaque phrase lui arrivait séparée de son contexte, déformée. Il lui semblait que Betty parlait trop fort et trop rapidement. -Je voudrais... commença Anna. Personne ne faisait attention à elle, elle se tut, découragée. Elle regarda alors Betty qui gesticulait sur sa balancelle, puis son père qui marchait de long en large dans le bureau. Sa mère ne bougeait pas mais jouait avec ses bagues qui brillaient d’une étrange façon. Anna les trouvait tous les trois si agités qu’elle en avait le tournis. L’envie lui vint de regagner au plus vite son lit et le silence de sa chambre. Elle toussa pour leur rappeler sa présence. -Je ne me sens pas bien, dit-elle. -On le serait à moins. Passer trois mois dans le repaire de ... -Chut ! Deux mains se posèrent sur ses épaules. Son père se tenait devant elle et la fixait sans sourire. -La France est plus que jamais divisée... commença-t-il d’une voix sèche. « Encore de la politique », pensa Anna résignée. Quelques mots qu’elle avait l’habitude d’entendre résonnèrent à ses oreilles : extrême droite45, général de Gaulle, guerre d’Algérie. C’était si ennuyeux qu’elle sentait ses yeux se fermer. -Tu m’écoutes ? dit son père. Je suis en train de t’expliquer que nous avons commis une erreur en te mettant au Couvent et que tu n’y retourneras plus. En janvier, après les vacances de Noël, nous t’inscrirons dans une autre école et tout ira très bien. Les mots retrouvaient tout leur sens et Anna, enfin, comprenait. Elle entrevit un monde horrible, un monde d’où Fanou, pour toujours, serait exclue. Elle poussa un cri et tenta de s’accrocher aux jambes de son père. -Fanou... dit-elle, avant de glisser, doucement, sur le tapis.