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peinture, pour en arriver à l’art des formes constuctives et absolues. Le constuctivisme dans le domaine architectural fut diffusé en Allemagne, par El Lissitzky, un artiste aux multiples talents qui lui apporta une contribution de premier ordre. Il fut en 1922 parmi les organisateurs de la première exposition d’art russe à Berlin et contribua notamment à ce que la constructivisme influença De Stijl et le Bauhaus. Appliqués à l’architecture, les principes constuctivistes signifaient l’élévation droite ou oblique dans l’espace littéralement fendu par une rythmique dynamique de croissance, des articulations posées sans transition les unes sur les autres ou juxtaposées, une réorganisation spatiale réduite à la langage formel minimum et aux couleurs primaires, dérobée au matériau et le dévoilant, l’exhibant par de grandes surfaces vitrées. Les projets les plus célèbres furent le monument de Tatlin en 1919 pour la IIIe Internationale, une sculpture architecturale mobile qui devait servir à l’organisation mondiale communiste d’immeubles de bureaux et de palais des congrès ; la tribune d’orateur conçue par El Lissitzky en 1920-1924 pour Lénine, un support à la colombages d’acier s’élevant en oblique au-dessus des masses à convaincre ; et ses gratte-ciel « Wolkenbügel » esquissés autour de 1925. Avec ses dessins de nouveaux univers d’objets, dits les « Proun », des combinaisons libres et amusantes de corps géométriques et les surfaces de différentes structures et couleurs, El Lissitzky donna de nouvelles impulsions à l’architecture moderne. Parmi les quelques rares édifices réalisés, se trouvent le bureau moscovite de la Leningradskaïa Pravda à Moscou (projet des frères Vesnine, 1923) et le mausolée de Lénine, dont le projet date de 1924 mais réalisé seulement en 1930 sur la Place Rouge à Moscou. (A. Schussew). Que les utopistes avec leur esthétique et leur plastique radicale se soient sentis fortement attirés par les idéologies politiques radicales se conçoit aisément. Les répercussions furent beaucoup plus néfastes pour les constuctivistes aux tendances communistes que pour les futuristes italiens liés au fascisme de leur pays. Adhérant aux premiers dogmes des Bolchevistes nouvellement au pouvoir, ils se virent très vite exposés aux attaques permanentes, puis complètement bannis, à la montée de Staline au milieu des années 1920, qui avait déjà amené un radissement de la situation politique. Les idées du constructivisme laissèrent tout le même leur empreinte : le club des ouvriers municipaux de Golosov (Moscou, 1927-1929), avec son alternance de maçonnerie et de verre, de formes rondes et de formes rectangulaires d’une extrême clarté pourrait avoir été construit dans les années 1990.

2. Proposez le résumé du texte de 10 phrases environ.

Texte 8

1. Lisez et traduisez le texte. Trouvez dans le texte les adjectifs qui caracterisent le déconstructivisme

Le déconstructivisme

Une nouvelle modernité? Vers 1990, le postmodernisme fut supplanté par le déconstructivisme, courant que Philip Johnson intitula ainsi à la suite d’une

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exposition («Deconstructivist Architecture») organisée en 1988 à New York, qui tenta de l’affirmer. Les médias avaient le regard rivé sur le nouveau style. Il est fondé sur un langage formel élitaire ayant sa source spirituelle dans la philosophie de Jacques Derrida. Opérant avec le degré d’abstraction déjà contenu dans le Mouvement moderne, et des motifs connus situés par ses interprètes dans le climat intellectuel et le contexte historique du Mouvement moderne, il s’intitula, logiquement, Nouveau Mouvement moderne. Comme les interprètes du postmodernisme, les déconstructivistes recherchent un langage spéctaculaire sans égards pour les exigences fonctionelles, s’y opposant même par un refus des normes constructives et ornementales. La devise « form follow fantasy » ( la forme naït dans l’imagination) inventée par Bernard Tschumi pour qualifier le déconstructivisme et dérivée de « form follows function », fut peut-être bien la déclaration de guerre au postmodernisme. Les déconstructivistes, comme les constructivistes et les suprématistes, s’inspirent de l’avant-garde russe du début de XXe siècle. La conception de la « perfection dérangée » qui en découle, est comparable à un jeu de cubes minutieusement élaboré que l’on aurait fait s’écrouler ou à un jeu de mikado que l’on aurait fait bouger, donnant naissance à des éléments d’une grande finesse en côtoyant d’autres surdimensionnés et monstrueux dans une construction qui suggère, au bout du compte, la fragilité. Le déconstructivisme met en œuvre tous les moyens pour déranger toute autre perception du quotidien que sa remise en question, et faire revivre à travers la distanciation obtenue, l’art de l’architecture, plus immédiatement, cette fois en tant qu’art. L’architecture britannique Zaha Hadid, née en Irak, créa pour la firme Vitra à Weil-sur-le-Rhin, une caserne de pompiers paraissant affaissée dans un sol. Un auvent sans fonction précise mais très expressif renoue avec l’ambition démesurée d’accéder au ciel. Celui du centre, oblique, paraît tombé à la renverse. Ces motifs déconstructifs sont très appréciés. Dans l’institut Hysolar d’énergie solaire à Stuttgart, un projet de Günter Behnisch (1987), les pièces semblent superposées en désordre, entassées n’importe comment. La surface du premier étage, en porte-à- feux par rapport au rez-de-chaussée, transparaît à l’extérieur. Un tube rouge criard, ne servant à rien, transperce le bâtiment du haut de son toit de verre jusqu’au sol. La nouvelle toiture du cabinet d’avocat maître Schuppich à Vienne, couvrant une maison de style ancien, procède du même jeu de construction. C’est une œuvre de Wolf Prix et d’Helmut Swiczinsky, intitulée COOP Himmelblau. Une arête de la toiture, dépassant dans le vide, semble foudroyer la vielle façade et la déchirer sans raison apparente, provenant même d’un chaos indescriptible. Les architectes ont voulu suggérer l’idée d’éclair renversé ou l’arc tendu. C’est réussi.

C’est une architecture qui aime éveiller l’imperession de provisoire et de bricolage et use des matériaux convenant aux intentions recherchées. L’architecte américain Frank O. Gehry utilisa pour la transformation de sa maison de Santa Monica (1978) des matériaux bon marché, planches de bois, tôle ondulée et fil de fer. La construction suggère une baraque où se bousculent quantité de souvenirs, bien qu’ils proviennent d’un tout autre contexte d’aménagement. Comme Gehry et Hadid, Bernard Tschumi fait partie d’une équipe d’architectes qui firent connaissance dans les années 1970 lors de l’Architectural Assocaiations de

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Londres. Ses Folies du Parc de la Villette, des pavillons recouvrant tout le parc d’une trame austère, paraissent inachevées ou déformées et les constructions d’acier ont l’aspect d’un chantier de ruines. L’envie de détruite, par saturation et dégoût, est présent, ici aussi. Chose pareille aurait été inconcevable après la guerre où le dégoût pour la ruine n’avait nullement besoin d’être ravivé par les architectes. Cette manière de voiler les structures et de presser les fonctions dans des moules n’a rien en commun avec la rigueur et la clarté du Mouvement moderne classique. Ce sont des ouvrages spéctaculaires déterminant individuellement le paysage architectural, sans s’inscrire dans une conception d’ensemble. On peut être impatient de voir l’utilisation faite d’un projet de Daniel Libeskind (1989), comme hall d’expositions du Musée juif de Berlin, avec son espace anguleux et ses murs obliques. Mais l’objectif fonctionnel n’est pas la préoccupation première de cette nouvelle architecture. Elle se veut autonome, sans contrainte fonctionnelles sans égard pour usage des objet, l’urbanisme ou l’environnement naturel. Pour son projet de club, « The Peak », primé lors d’un concours, mais non réalisé, Zaha Hadid voulait faire aplantir un sommet de montagne. Est-il étonnant que le Musée de Libeskind ait, en sous-sol, des salles cohérentes et conventionnelles ?

2. Composez le plan du texte, en indiquant les indices que vous avez utilisés, puis faites le contenu du texte.

Texte 9

1. Parcourez le texte des yeux et dites de quelles tendances s’agit-il ? Tendances

Apprendre de ses erreurs ? Tandis que postmodernisme et constructivisme font la une des médias, des courants rationalistes dans l’esprit du Mouvement moderne classique continuent de persévérer, essayant d’éliminer les abus et de renouer avec les débuts glorieux des années vingt : pureté des couleurs, des volumes et des matériaux. Une construction comme celle de Tadao Ando « Eglise au bord de l’eau » à Tomamu au Japon (1985-88) est le plus bel exemple de l’esthétique recherchée. Il utilise le béton brut de décoffrage, comme pour sa chapelle sur la montagne Rokko à Kobe (1985-86). L’eglise, d’une grande simplicité, à une façade entièrement vitrée et le regard, au lieu de tomber sur un autel, s’accroche à une croix dans l’eau. La rigueur formelle et l’austérité des volumes ne se trouvent toutefois pas seulement dans ses édifices religieux. Ando cherche à exhorter à l’ascèse dans le quotidien, isole ses édifices contre le bruit de la ville en les enveloppant dans les murs de béton pleins, et construit des maisons sans isolation thermique et sans chauffage. Une fuite anti-moderne devant la réalité se greffe sur l’esthétisme du Mouvement moderne classique et ses exigences pédagogiques. On se saurait mieux caractériser l’ambivalence et le manque des contours de l’architecture depuis la fin des années 80. Les temps modernes ont-ils expiré au moment où l’on commença à ne plus avoir la foi dans le progrès, au moment où l’industrie « traditionnelle » fut en perte de vitesse ? Le modernisme prit-il une autre voie à l’avènement de l’informatique, de la communication et des prestations de service ? Mies van der Rohe peut-il être moderne sans être

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fonctionnel ? Ou est-ce que ses bâtiments sont précisément modernes parce qu’ils offrent de multiples usages ? Un atout certes considérable à une époque où la fonction d’un bâtiment est amenée à changer plus vite que n’usent ses matériaux. Le désir de renouer avec le Mouvement moderne classique est-il rétro ? Le déconstructivisme marque-t-il le vrai commencement de la construction moderne, comme l’affirma Zaha Hadid ? Ou bien engendre-t-il, à l’image de l’architecture postmoderne, sous une forme modifiée, la vanité des objets et de l’ornementation, et du même coup, celle de ses constructeurs ? La grande variété de styles est d’autant plus troublante que certains architectes n’ont de cesse de changer de principe directeur et de structure. Philip Johnson et Oswald Mathias Ungers passèrent du modernisme strict au postmodernisme, puis retournèrent au rationalisme. Certains critiques désignent l’évolution actuelle de « pluralisme moderne », terme indiquant que la construction a rejoint la musique populaire ou les styles de coiffures modernes et se manifeste dans quelques tendences qu’il est impossible d’ignorer mais qu’on ne suit pas ou peu. Chacun fait, en fin de compte, ce qu’il veut. Le postmodernisme a au moins légué une sensibilisation pour l’environnement et l’architecture passée, l’estime de la ville traditionnelle, et l’utilisation de matériaux ou de formes qui, en fait, au premier abord, ne se marient pas. La technologie est mise au service d’une construction en accord avec l’environnement, l’isolation thermique ou les capteurs solaires. Bien que le déconstructivisme ne semble pas s’affirmer, certains de ses éléments formels sont repris ça et là. L’architecture tend actuellement à un retour au rationalisme, mais en incorpore parfois quelques-uns. Une forme revue et corrigée au Mouvement moderne. Les multiples tâches que doit assumer l’architecture, ces dernières années, non seulement tolèrent ce pluralisme de styles, mais encore le réclament à proprement parler, étant donné la croissance effrénée de la population et de ses exigences. Il faut construire vite et rationnellement. Or, on ne peut pas inventer chaque semaine un nouveau style. En outre, les propriétaires exigent l’exclusivité. L’exclusivité pour tous n’est-elle pas une contradiction en soi ? L’essentiel est que les constructions correspondent à ce qui est exigé d’elles. Elles se ressembleront de toute façon, que l’on abuse d’ornements baroques ou que l’on soit partisan de la nudité. On a parfois l’impression qu’un principe directeur manque à cette diversité, ou éclectisme, à ces innovations aussi. Mais telle est notre époque, l’architecture n’est plus depuis longtemps soumise à l’appréciation de quelques architectes ou planificateurs. Même la dissociation des fonctions dans les villes exigée par la charte d’Athènes et pratiquée à grands frais en de nombreux endroits après la guerre, n’a plus besoin entre-temps d’inventions étatiques. Elle s’accomplit d’ellemême, mue par des mécanismes de marché, elle est entre les mains de quelques investisseurs ou de groupes de pression pour qui il est devenu impossible d’intégrer l’urbanisme dans leus plans. A Berlin, la guerre, puis la division de la ville et les plans de reconstruction de deux systèmes politiques et de deux idéologies urbanistiques n’ont pas seulement laissé d’immenses friches en plein centre-ville, mais ont conduit au dépeuplement de quartiers qui étaient autrefois d’une animation intense. On essaye à présent, coûte que coûte, depuis le chute du mur, de reconstruire la ville réunifiée telle qu’on l’a connue jusqu’en 1945.

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Habiter, consommer, se récréer, travailler dans ses bureaux, cohabiter en parfaite harmonie avec une industrie propre, non bruyante, sans gaz d’échappement. Cela semble toutefois impossible. L’ancienne urbanité, avec sa vivacité, ne saurait être reconstruite. Là où elle existe encore, elle est en voie de disparition, comme partout. Ce que les pionniers de l’architecture moderne réclamaient avec enthousiasme est réalisé depuis longtemps, sans qu’il soit besoin d’un programme ou d’une intention politique. L’architecture et l’urbanisme modernes, ont engendré un espace déstructuré, colonisé, en accord avec notre vie moderne.

2. Partagez le texte en 3 parties. Proposez un titre à chaque partie.

Texte 10

1. Lisez le texte et posez des questions d’après le texte. Travaillez en paires.

Pierre Cardin à Moscou

Le couturier français Pierre Cardin, qui travaille étroitement avec la Russie depuis l’époque de l’URSS, est devenu membre d’honneur de l’Académie des Beaux-Arts russe. Premier couturier à avoir été élu à l’Académie des Beaux-Arts française, il s’est vu remettre une tunique et un couvre-chef d’académicien par le présient de l’Académie russe Zourab Tsereteli.

« Mon métier représente aussi une œuvre d’art », a déclaré M.Cardin, 86 ans qui a confié être « un grand ami de la Russie » où il se rend régulièrement depuis 40 ans. « J’espère continuer à élargir les relations culturelles entre les deux pays » a-t-il ajouté.

Cardin voue une sincère sympathie pour notre pays. La première production des prêts-à-porter masculins est liée à son nom. Ses modèles exclusifs ont été présentés sur la Place Rouge. Plusieurs dizaines d’usines travaillent pour sa marque, à l’époque de l’URSS. Pierre Cardin a également aidé Slava Zaïtsev, le premier couturier russe, à démarrer.

L’une des muses du couturier est la grande danseuse russe Maïa Plissetskaïa, 83 ans, pour laquelle il avait créé plusieurs costumes scéniques et qu’il habille dans la vie.

A la fin des années 1980, grâce à Pierre Cardin, Junon et Avos, spectacle phare du théâtre moscovite Lenkom, a été présenté sur la scène du Théâtre Espace à Paris. Aujourd’hui le compositeur russe Alexandre Rybnikov et Pierre Cardin ont l’intention de réaliser un nouveau projet-spectacle. Voici ce qu’en dit Alekseï Rybnikov : « Il est prématuré pour le moment de parler de ce nouveau projet. Sans doute, sera-t-il, Junon et Avos, mais dans une version nouvelle. Ou peut-être un spectacle tout nouveau. Les spectateurs verront cette fois-ci le spectacle L’étoile et la vie de Joachin Murietta. Il y aura seulement 4 représentations. Les tournées en Europe et en Amérique suivront aussi. J’espère que Pierre Cardin assistera à la première.»

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Texte 11

1. Quelle est ľidée essentielle de chacun des paragraphes de ce texte ?

Chanel, Armani et Lacroix au plus près de leurs codes

Trois monstres sacrés de la haute couture se sont succédé à Paris pour le printemps-été 2008. Trois visions singuliers.

« Vous savez, vette veste e tweed, celle que tout le monde veut toujours voir, avec son volume boîte, inretpellait Karl Lagerfeld, lundi soir, dans son studio de la rue Cambon, Gabrielle Chanel l’a lancée dans les années 1950 ; moi, je m’amuse à en reviser les proportions. » Sur le podium Chanel, le lendemain, « the » veste trône, monumentale, sous la verrière du Grand Palais, haute d’une quinzaine de mètres. Pierre angulaire de la logique maison, la veste Chanel est incontournable (écrasante ?), le message est clair. Comment renouveler sa formule lors des collections prêt-à-porter, haute couture, croisière et du défilé des métiers d’art ? Pas simple. Pour cette haute couture printemps-été 2008, elle sort taillée en X, à basque diabolo. Sa version en paillettees noires sur chemise blanche est explicite, la coupe gagne en netteté, mais l’épaule reste ronde. Dessous, une jupe récurrente : courte, drapée et croisée tulipe, une bonne façon de rafraîchir le propos. Les mannequins, eux, ne passent qu’en bellerines, hyperjuvéniles, flattés par les tweeds nacrés, aux teintes porcelaine, beige, rosé, gris brume. « Le coquillage, ses formes et ses couleurs font partie de l’inspiration », avaiet grissé le maître, le veille. Résultat : des drapés tourbillonnant comme une conque, des épaulettes coquilles matelassées sur une veste noire, des poches coquillages (hum !) sur une robe longue. Le soir, la palette demeure délicate et nuancée, mais les effeuillages de chiffon de mousseline, les ruches frisottés, les feuilletés d’organdi en font parfois trop. Au final, Karl Lagerfeld sort pêcher les bravos que les fans continuent de lui adresser. Encore et toujours.

Chez Christian Lacroix, point de veste totem monumentale mais la tuyauterie peinte du plafond du centre Geirges Pompidou en guise de décor. Et cela sied parfaitement à cette haute couture et ses soies peintes, qui confirme ici son incroyable modernité. Point de podium, les mannequins passent tout près, à hauteur d’homme. Cette proximité rend émouvant et quasi miraculeux ce travail éblouissant des ateliers Lacroix. L’Arlésien semble avoir assouvi à travers son exposition « Histoires de mode » au Musée des Arts déco sa manie des collages et des patchworks. Ici, avec une évidence sidérante, les modèles sont rincés de leur surcharge, même si le couturier procède toujours par ajouts successifs. Soie gouachée de grands lavis colorés, manches en organza meringué, suplis de dentelle, chantilly enluminée d’or, robes « pigments » à l’intensité frémissante, fausses mariées immaculées, robe « fleur » froufroutante, volumes hyperboliques ou fragilité mouelleuse des mousselines... Les mots ne suffisenet pas. Si ce n’est pour affirmer que le couturier livre ici une de ses meilleures sollections. Celle d’un homme à la main sûre et au cœur heureux.

Giorgio a mis en scène un défilé... Armanissime pour Armani Privé. C’est- à-dire que l’on retrouve la silhouette chère au créateur milanais : petite veste ajustée, jupe droite moulée à la louche quand elle n’est pas « lampion cratère »

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telle que la définit Armani himself. Un leitmotif qui présente l’avantage d’une cohérence implacable. L’inconvenient ? La répétition. Mais les clientes fans ne s’en lassent pas, qui continuaient de parler chiffon lors du dîner, donné ensuite pour elles par le maestro, au restaurant La Maison Blanche.

Passage de teintes sable et de délicats imprimés pastel abstraits, de grands sequins demi-lune brodés, très Sonia Delaunay. La comédienne américaine Hilary Swank sort son téléphone portable et prend une photo. Passe une veste ajustée sur jupe cratère, Hilary ressort son portable et reprend une photo. Le scénario se répète jusqu’au final de la robe en organza de couleur. Bref, Hilary a adoré. Claudia Cardinale ondule sur son siège au rythme de la mussique. Sophia Loren suit le tempo du bout de pied, ambert Wilson a l’air de chercher quelque chose à se mettre, Dita von Teese est plus chignonnée que jamais, et Ellen Pompeo, de la série Grey’s Anatomy, a l’air d’une petite chose sans sa blouse de chirurgien. On est bien chez Armani, « le » rendez-vous du glam.

Virginie Mouzat

Avalon Vega. Samuel François, du magazine Numéro, et son comparse Daniel Fumaz présentent la deuxième saison couture d’Avalon Vega. Allusion aux déesses nubiennes, aux plissés Fortuny, aux tuniques de la Grèce Antique, aux neveloppements non chalantes façon sari ou, plus couvrants, des Touaregs... On plonge dans un ailleurs où un gilet crétois laisse la poitrine nue sous un capuchon drapé de gaz indienne, un univers que n’aurait pas renié le peintre Lawrence AlmaTadema. La microtunique en voile mauritanien tie and dye au drapé asymétrique ou la jupe sarde en voile encre et tournesol distillent aussi un charme certain.

Boudicca. Zowie Broach et Brian Kirby délivrent eux aussi leur deuxième saison de couture parisienne. C’est bref mais formidablement exécuté, particulièrement la technique tailleur. Veste en satin blanc à dos noir et épaules pagode sur pantalon droit ou trench noir à col montant sont impeccables. Les accumulatuions de plissés soleil en lamé argent à l’épaule d’un justaucorps intégral blanc ou le tablier froncé en soie rouge accroché à la taille sont, eux, moins évidents. Mais le couple britanniques a le mérite d’injecter un peu d’exentricité british au sein de la couture parisienne.

Cathy Pill. Cathy Pill est officiellement au calendrier. Haute couture ? Prêt- à-porter ? Printemps-été ? Automne-hiver ? On n’y comprend plus rien. Pour le reste, on n’attendait plus, même si l’exercice ne manque pas de grâce.malgré tout, les finitions, les tombes, la fluidité, les coulissés omniprésents sur toutes les pièces semblent un peu maigres. Avec le manteau en mérinos ivoire à l’épaule froncée apparaît enfin un peu de volume, d’opulence. L’idée d’une jupe sac coulissée à la taille est assez poétique mais le rendu l’est moins. On aime quand même les deux robes longues monacales en maille scintillante du final.

2. Pour chaque personnalité, répondez aux questions suivantes.

1)Quelle est sa nationalité ?

2)Quand elle est née ?

3)A quel age a-t-il commencé sa carrière professionnelle?

4)A quelle date est-il devenu célèbre?

5)Comment est-il devenu célèbre ?

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3. Proposez un résumé de 10 phrases environs

Texte 12

1. Lisez et traduisez le texte.

Chefs-d’œuvre de la collection du Musée national Picasso

Installé dans un de ces hôtels particuliers dans le Marais, le Musée Picasso constitue le principal centre d’études sur la vie et l’œuvre de Pablo Picasso. Il regroupe des œuvres diverses, de la peinture à la céramique en passant par les statues monumentales. Le musée a été ouvert au public en 1985. En 25 ans, ce musée a acquis une rénommée internationale et accueilli plus de 10 millions de visiteurs, soit en moyenne plus de 500 000 par an !

Ainsi, le musée de Paris est, après celui de Barcelone, le plus important musée Picasso au monde. On ne fera pas ici le catalogue de tout ce qui est présenté dans ses salles : portraits, costumes de théâtre, paysages, animaux, fleurs, formes pures, autant dire le catalogue du monde entier, mais on pourra certainement feuilleter celui de l’exposition, qui est très attendue en Russie en 2010.

On pourra y admirer de ses propres yeux plusieurs chefs-d’œuvre. Il s’agit souvent des œuvres inédites, comme les statues monumentales installés dans le jardin attenant au musée, mais aussi des œuvres provenant de la collection personnelle de Picasso. Ainsi donc, aux côtés de ses œuvres se trouvent des ouvrages des maîtres qu’il admirait : Ingres, Degas, Cézanne, Matisse, Braque, et des œuvres primitives dont on sait l’influence essentielle sur l’artiste.

Sont aussi retracées les phases successives de création de Picasso, des œuvres de jeunesse, encore marquées par un certain académisme, et les débuts du cubisme.

L’exposition livre ainsi les différents engouements de l’artiste, son bref engagement aux côtés du surréalisme, ses liens avec le communisme, son amour de la corrida et surtout des femmes, dont le tourbillon jalonnera l’œuvre.

Pablo Picasso est né en 1881 à Malaga en Andalousie. Il avait commencé à dessiner dès son plus jeune âge, puis entamé ses études artistiques d’une manière classiquement académique. Mais très vite, son père qu’il adorait, le peintre José Ruiz-Blasco, stupéfait du génie de son fils, l’emmène au Prado à Madrid où il découvre les toiles des maîtres de l’école espagnole : Goya, Vélasquez, Zurbaran, qui ne le quitteront plus. De même que El Greco avec lequel il entame en 1899 un dialogue qui se poursuivra toute sa vie. D’où cette autre palette de Picasso, celle de l’âme ou de l’esprit, comme on voudra, où se mêlent la joie, l’ivresse, la mort ou l’exaltation surhumaine. Quel enchanteur que cet artiste et quelles illustrations de l’une de ses phrases célèbres : «A douze ans je savais dessiner comme Raphaël, mais j’ai eu besoin de toute une vie pour apprendre à peindre comme un enfant. »

2.Posez des questions aux mots soulignés à votre voisin(e) ou à votre groupe.

3.Rendez le contenu du texte.

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Texte 13

1. Observez le document ci-dessous et composez le plan du texte.

La Ruche et les Russes

« La Ruche, cette grande fourmilière russe du passage Dantzig. » Pinchus Krémègne

La Ruche fut la première « cité d’artistes » de France, cité destinée aux peintres et sculpteurs désargentés.

C’est en 1902, qu’Alfred Boucher, un sculpteur d’origine modeste, qui en eut l’idée. Il récupéra, à sa fermeture, pour une bouchée de pain, des éléments de l’Exposition Universelle de 1900, et, notamment, le Pavillon des vins de Bordeaux construit par Gustave Eiffel. Sa forme est celle d’une ruche qui donnera son nom au phalanstère, et les habitants en seront les « abeilles ».

La Ruche devient le rendez-vous de peintres et de sculpteurs avant-gardistes, dont, peu à peu, la renommée sera mondiale. Arrivées des pays de l’Est, Chagall, Zadkine, Soutine, Krémègne, Kikoïne ou Archipenko sont les plus célèbres.

Le premier locataire russe de la Ruche est Alexandre Archipenko arrivé de Moscou en 1908 après avoir suivi les cours des Beaux-Arts de Kiev. Il se lie d’amitié avec Fernand Léger. Sa famille lui ayant coupé les vivres, quand il ne peint pas, Léger bricole pour survivre : il travaille chez un architecte ou fait de la retouche chez un photographe. Les jours de disette, pour gagner quelques sous, les deux camarades de misère arpentent Paris avec une harpe et s’exhibent dans les rues et les cours de Paris. Léger joue, tandis que Archipenko, de sa chaude voix de baryton, chante des chansons russes et ukrainiennes.

En 1909, le Lituanien Jacques Lipchitz vient à Paris, en 1911 il devient locataire de la Ruche. Puis Ossip Zadkine, à qui son père a offert un billet de chemin de fer dans un mauvais train pour quitter Smolensk, vient découvrir la capitale française. Il ne parle que russe et anglais, il ne connaît personne, hormis le jeune peintre Victor Mekler, déjà là depuis une année. Avec une lettre de recommandation de comte Davidoff, Zadkine est admis à suivre les cours de l’atelier Enjalbert à l’Ecole des Beaux-Arts. Il s’en lasse très vite, préférant la fréquentation de l’Ecole Sainte-Geneviève où il tente de déchiffrer l’œuvre de Balzac avec un dictionnaire. Voilà comment il décrit sa première nuit à la Ruche : « Couché sur mon modeste grabat pour passer ma première nuit à la Ruche, je me sentis assez heureux malgré tout. Heureux d’avoir coupé la pauvre ficelle ombilicale qui me reliait encore à une institution. Je me sentais nu et nul encore mais prêt à commencer une nouvelle vie. Oui, je m’endormais heureux. » Zadkine ne reste que deux ans dans cet atelier, avant de déménager dans un premier studio 114, rue de Vaugirard.

En 1910, Marc Chagall vient à Paris. Grâce à Léon Bakst qui l’encourage à approfondir ses talents de peintre, et à la bourse lui offerte par Maxim Winaver,

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député de la Douma, Chagall quitte la Russie. Il s’installe à la Ruche, mais il ne se lie guère avec ses voisins, il reste secret, peint la nuit, et comme Soutine, jette par la fenêtre ses toiles qu’il juge ratées. Il préfère la compagnie d’intellectuels comme Guillaume Apollinaire ou Blaise Cendrars, qui, parlant le russe, trouvent pour lui les titres de ses tableaux et les traduisent en français. « C’est entre ces quatre murs que je suis devenu peintre », dira-t-il plus tard. En 1911-1912, Chagall peint un Hommage à Apollinaire, en octobre 1913, Cendrars lui dédie son poème Portrait :

Il dort

Il est éveillé

Tout à coup il peint Il prend une église

et peint une église Il prend une vache

et peint avec une vache Avec une sardine

Avec des têtes, des mains, des couteaux...

Pour échapper à cinq années de service militaire, Léon Indenbaum quitte la Russie en 1911, après avoir fait des études aux Beaux-Arts d’Odessa et apprit l’ébénisterie et la mécanique. De 1911 à 1920, il travaille chez Bourdelle et sculpte ses figures personnelle dans la pierre, le bronze, la terre cuite ou le plâtre dans son atelier de la Ruche. Chez lui, c’est une varie volière, car il a la manie de nourrir de boulettes de pain les pigeons du jardin qui viennent se poser sur les sculpteurs.

Une deuxième vague d’artistes étrangers apparaît bientôt, avec trois amis ordinaires de Biélorussie qui se retrouvent bientôt à la Ruche : Michel Kikoïne, Pinchus Krémègne et Chaïm Soutine. Pour survivre, Krémègne travaille la nuit aux abattoirs de Vaugirard. Kikoïne vit une année chez son cousin Joseph avant de s’installer à la Ruche et d’épouser Rosa Bunimovitz, sa camarade bien aimée du lycée de Minsk. En 1913 Soutine vient s’installer à la Ruche. Les années à la Ruche sont importantes pour l’œuvre de Soutine, car c’est là qu’il peint notamment ses premiers Coq, Poulet et Bœuf écorché, dont le modèle en chair et en os transporté dans son atelier à dos d’homme est un cadeau d’un des tueurs des abattoirs de Vaugirard. Krémègne se souvient des années passées à la Ruche : « A cette époque, à la Ruche, il y avait beaucoup de peintrs russes et, entre nous, il y avait une vraie fraternité. En ce temps-là, nous marchions beaucoup à pied de la Ruche, de la Porte de Versailles jusqu’au boulevard Saint-Michel pour trouver un camarade et le taper d’un franc, de 50 centimes... Quand nous avions de l’argent, rarement, nous avons partagé en communauté. Nous mangions des petits pains blancs en buvant du thé comme les Russes ont l’habitude de le faire. »

Depuis cent ans, la Ruche est toujours à la même place. On peut encore visiter l’endroit aujourd’hui, joliment restauré à la fin des années 60. L’ensemble est toujours une cité d’artistes, gérée par la fondation la Ruche Seydoux. Tous les ateliers sont occupés. Avec un peu de chance, on peut tomber sur un artiste qui vous ouvrira son atelier.

La Ruche, lieu de rencontre d’artistes venus de tous les pays du monde, les accueille toujours et leur ouvre « un débouché vers la réussite et la gloire ».

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