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II. Ancien français

SÉMINAIRE 3.

Sujets à étudier:

1. France aux IXe – XIIIe ss. Aperçu historique et histoire externe du français.

2. Dialectes de l'ancien français. Scripta. Théories de la formation du français

littéraire.

3. Premiers monuments de l'ancien français.

4. Tendances essentielles de l'évolution des voyelles et des consonnes.

5. Lecture du texte "Serments de Strasbourg". Analyse phonétique et grammaticale.

Ouvrages à consulter:

1. Skrélina L. M. Histoire de la langue française. M., 1972, p. 29-34; 36-47.

2. Скрелина Л. М., Становая Л. А. История французского языка. Москва,

“Высшая школа”, 2001, с. 58-74.

3. Зубова Т. Е. История французского языка. Минск, Вышэйшая школа, 1987.

4. Кистанова Л. Ф. Истоки французского языка и его эволюция. Мн., 1992,

c. 23-28.

5. Скрелина Л. М. Хрестоматия по истории французского языка. М.,

1981, с. 13.

6. Вадюшина Д. С. Матько И. Д. История французского языка. Предыстория. Старофранцузский язык. Гродно, 2004.

7. Вадюшина Д. С. История французского языка. Мн., 1990, Ч.II, с. 4-7.

7. Кистанова Л. Ф. Теоретический курс французского языка как второго инстранного. Мн., 2004.

Notice historique

A la mort de Charlemagne l’Empire est partagé, selon la coutume franque, entre les fils de Louis (le seul survivant des fils de Charlemagne). C’est là la cause d’une autre guerre. Deux des fils: Charles le Chauve et Louis le Germanique s’allient pour combattre leur frère Lothaire. En 842, quand Louis le Germanique et Charles le Chauve se réunissent à Strasbourg et devant leurs armées ils prononcent leur Serment de fidélité à l’alliance scellée, ils emploient deux idiomes le «roman» et le «tudesque». Le texte de ce serment conservé est le premier monument de la langue française et de la langue allemande.

Ce texte est rédigé par l’historien (le scribe) Nithard en latin avec les paroles prononcées par Louis le Germanique, en roman (Lodhuvicus romana) et par Charles le Chauve, en germanique (Karolus vero theudesca lingua juraverunt). C’est le premier texte officiel en français qui témioigne du fait que l’idiome parlé en Gaule romanisée et puis francisée n’est plus ni latin, ni germanique, mais une nouvelle langue qui demande à être traduite en latin et en germanique.

Par le «Traité de Verdun» (843) l’empire de Charlemagne a été coupé en trois zones: la France orientale ou germaine à l’est (la future Allemagne), la France occidentale à l’ouest (la future France) et un long corridor entre elles, la Lotharingie (du nom de Lothaire, le frère ennemi). Ce document note la naissance de la nationalité française. Et c’est la fin de la dynastie des Carolingiens (751 – 987). Avec le traité de Verdun, la France prend le visage qui lui est propre: elle est Francia occidentalis et son nom même marque son achèvement.

LECTURE ET ANALYSE DU TEXTE

SERMENTS DE STRASBOURG

Pro deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, d’ist di en avant, in quant deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo et in ajudha et in cadhuna cosa, si cum om per dreit son fradra salvar dift, in o quid il mi altresi fazet, et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai, qui, meon vol, cist meon fradre Karle in damno sit.

Si Lodhuuigs sagrament, que son fradre Karlo jurat, conservat et Karlus meos sendra de suo part lo fraint, si io returnar non l’int pois, ne io ne neüls, cui eo returnar int pois, in nulla ajudha contra Lodhuwig nun li iu er.

EXPLICATIONS

L’archaïsme du texte étudié se manifeste dans:

1. l’absence de la palation de [k]dans la position devant a dans les mots Karlo, csdhuna, cosa;

2. l’absence des diphtongues ei, ou, qui se sont développées des voyelles e, o (e > ei, о > ou) au XIII s.: sapěre > savir, potēre > podir, dēbet > dift, amorem > amur, donat > dunat;

3. la conservation de á dans la syllable ouverte: frater > fradre, salvare > salvar, retornare > returnar

4. la présence des latinismes:

pro – devant; pour; en qualité de

ist < iste – celui

di < dies – le jour

deus – dieu

in avant – dans l’avenir

nunqua < nunquam – jamais

in damno sit – au détriment

er < еrо futurum I du verbe esse

Les traits romans du texte

1. La réduction complète des voyelles dans la position finale: аmоrе > amur, christianu > christian, commune > commun, оmo > оm, salvare > salvar, parte > part, retornare > returnar.

2. La réduction complète des voyelles (excepté а) dans la syllabe prétonique et posttonique: débet > dift, diréctu > dreit, plácitu > plaid, populu > poblo.

3. La réduction partielle des voyelles dans la position finale а, о > е (les lettres а,о, е montrent les déviations dans l’orthographe du nouveau son [ə]: poblo, nostro, fradra, fradre, Karlo, Karle, ajudha, cadhuna, sendra, nulla, contra.

4. La sonorisation (la spirantisation) des consonnes intervocaliques explosives: sapēre > savir, dēbet > dift, potēre > podir, frater > fradra, adjuta > ajudha.

5. L’orthographe ne reflète pas la réduction partielle ā accentuée > e: salvárai, frádre, salvár, returnár.

6. La fermeture des voyelles о > u, e > i : amur, cum, returnar, savir, podir, quid, mi, int, prindrai.

7. La monophtongaison de la diphtongue latine au > o: causa > cosa.

8. La diphtongaison de a dans la position devant une consonne nasale (VIII s.): frangere > fraint, placitu > plaid.

9. La palatalisation de [k] devant une voyelle: directu > dreit.

10. cr > gr : sacramentum > sagrament > serment.

11. Lodhuuigs, Lodhuwig (les forms germaniques) > Louis.

12. o < hoc – le pronom démonstratif neutre celui.

13. altresi < alterum + sic – aussi

14. fazet < faciat, prés du subj.

15. conservat – prés de l'ind.

16. jurat – passé simple

17. int < inde (en) – d’ici, de là

18. nul, neül < nūllum – aucun, quelqu’un; personne

19. vol < voleir – желание

20. fraint – 3 л.ед.ч. prés. de l'ind. < frangera – ломать, разбивать

21. cui – дат. падеж мест. вопр. и отн. – кто, который, тот кто

22. ui < ibi – (у) наречие – там, здесь, при этом, в этом (il у а)

23. ajudha < adjuta (aide) – помощь

24. cadhuna < quisque + una и kata + una (chacune) контаминация или взаимодействие языковых единиц, приводящее к семантическому или формальному изменению или образованию новой (третьей) языковой единицы.

Devoirs

1. Trouvez les mots oxytons et paroxytons. Lesquels sont en ma­jorité? Pourquoi?

2. Trouvez les mots qui donnent l'exemple de réduction des voyelles. Dans quelle position une voyelle se réduit-elle?

3. Dans les mots sendra (< senior) et fraindre (< frangère) vous constaterez l'apparition d'une consonne qui manque dans les mots latins correspondants. Par suite de quel procédé pho­nétique apparaît-elle?

4. Trouvez dans le texte les formes du pronom personnel de la I-re personne du singulier. Expliquez l'évolution phonétique de cette forme.

5. Nommez les changements phonétiques dans les mots frater > fradra > frère, causa > chose, populi > poblo > peuple.

6. Expliquez l’origine du pronom démonstratif cist et d’autres formes des pronoms démonstratifs. Donnez leurs variantes en français contemporain.

7. Dites le cas du pronom me dans in quant deus savir et podir me dunat". Nommez les formes toniques et atones des pronoms possessifs masculins en AF.

8. Trouvez dans le texte les formes du futur. Expliquez la formation de la forme synthétique romane du futur.

9. Déterminez le cas et le type de déclinaison des substantifs deus – deo, Karlus – Karlo, cosa, sendra (seignor), part, Lodhuuigs.

10. Dites à quel partied u discourse appartiennet les mots savir, podir. Comment s’appelle ce moyen de formation de mots? Donnez des exemples du français contemporain.

11. les noms chose et cause remontent au mot latin causa. Comment appelle-t-on les noms de ce type d’après leur formation? Lequel de ces noms est de formation plus ancienne? plus récente?

12. Nommes les constructions du français contemporain équvalentes à pro deo amor, pro christian poble, deus savir et podir me dunat. Qu’est-ce qui les diffère? 

Les premiers monuments de la langue française (cours 3)

Les premiers monuments de la langue française, peu nombreux, présentent la langue commune; ces œuvres reflètent l’état de morcellement politique, géografique et linguistique qui caractérise l’époque de l’ancien français.

La Cantilène de Sainte Eulalie (Xe s.) marque l’apparition du français écrit poétique; La Chanson de Roland (XIIe s.), le poème épique présente le genre de la chanson de geste où le français est déjà une langue élaborée et choisie.

D’autres textes de cette époque: La Passion du Christ, La Vie de Saint Léger, La Vie de Saint Alexis, Les Lois de Guillaume le Conquérant, Le Pèlerinage de Charlemagne présentent le français en usage comme langue littéraire sous ses formes variées. Provenant de diverses régions du pays ces textes sont témoins de la différenciation linguistique due au régime féodal. Le morcellement féodal correspond bien au morcellement linguistique.

SÉMINAIRE 4.

 Sujets à étudier:

1. Forme flective du nom en ancien français.

2. Forme analytique du nom comme fait de la parole.

Origine de l'article défini et indéfini. Formes et ses valeurs.

3. Adjectif en ancien français, types de déclinaison, degrès de comparaison.

4. Noms de nombre.

5. Lecture du texte "Cantilène de Sainte Eulalie". Analyse phonétique et grammaticale.

Ouvrages à consulter:

1. Skrélina L. M. Histoire de la langue française. M., 1972, p. 63-71; 74-76;. 97-101.

2. Chigarevskaïa N. A. Précis d'histoire de la langue française. Léningrad, 1974, p. 81-90.

3. Скрелина Л. М., Становая Л. А. История французского языка. Москва,

“Высшая школа”, 2001, с. 119-171.

4. Кистанова Л. Ф. Истоки французского языка и его эволюция. Мн., 1992,

c. 28-33.

5. Скрелина Л. М. Хрестоматия по истории французского языка. М., 1981,

с. 13-14.

6. Вадзюшына Д. С., Садоўская Н. М. Назоўнiк i яго катэгорыi ў гiсторыi французскай мовы. Мiнск., 1993.

7. Вадюшина Д. С. Матько И. Д. История французского языка. Предыстория. Старофранцузский язык. Гродно, 2004.

6. Lecture du texte "Séquence de Sainte Eulalie". Analyse phonétique et grammaticale,

Notice historique

La «Cantilène» est le plus vieux texte poétique écrit en français. Il remonte au Xe s., c'est à dire moins d'un siècle après la constitution d'une langue séparée du bas-latin mérovingien parlé jusqu'alors en France (langue d'oïl au nord de la Loire, langue d'oc au sud). Cette «Cantilne»  est un hymne construite sur les assonances 1). Ce texte fut rédigé dans les années 80 du IXe s. dans l’abbaye Elnon. On atteste dans le poème des traits dialectaux du picard et du wallon, du lorrain et du champenois qui forment une «scripta». La «Cantilène» raconte la vie d’une jeune fille espagnole, Sainte Eulalie, qui fut torturée au IVe s. par «li deo inimi» qui voulaient «la faire diaule servir». Mais elle resta fidèle à Dieu.  

1. L’assonance est la répétition d’une voyelle ou d’une diphtongue accentuées sans tenir compte des consonnes: Eulalia / anima.

LECTURE ET ANALYSE DU TEXTE

CANTILÈNE DE SAINTE EULALIE

Buona pulcella fut Eulalia,

bel auret corps, bellezour anima.

Voldrent la veintre li Deo inimi,

voldrent la faire diaule servir.

Elle non eskoltet les mals conselliers,

qu'elle Deo raneiet, chi maent sus en ciel.

Ne por or ned argent ne paramenz,

por manatce regiel ne preiement.

Niule cose hon la pouret omque pleier

la polle sempre non amast lo Deo menestier.

E por o fut presentede Maximiien,

chi rex eret a cels dis soure pagiens.

Il li enortet, dont lei nonque chielt,

qued elle fuiet lo nom chrristiien.

Ell'ent adunet lo suon element;

melz sostendreiet les empedementz

qu'elle perdesse sa virginitét.

Por os furet morte a grand honestét:

enz enl fou lo getterent com arde tost.

Elle colpes non auret, por o nos coist.

A czo nos voldret concreidre li rex pagiens.

ad une spede li roveret tolir lo chieef.

La domnizelle celle kose non contredist;

volt lo seule lazsier, si ruovet Krist.

In figure de colomb volat a ciel.

Tuit oram que por nos degnet preier

qued auuisset de nos Christus mercit

Post la mort et a lui nos laist venir

par souue clementia.

EXPLICATIONS

Les traits archaïques du texte.

1. La conservation dans l'orthographe du a final: buona, pulcella, Eulalia, anima; i: inimi.

2. La sauvegarde de i dans la syllabe posttonique: ánima.

3. bellezour < bellatiore − la forme du comparatif synthétique;

4. auret < habuerat, pouret < potuerat, voldet < voluerat, furet < fuerat, roveret < ragsverat − les formes synthétiques du plusquamperfectum latin;

5. li deo inimi − la construction avec le déterminatif préposé au nom;

6. la présence des latinismes:

anima − l'âme, la vie

inimi − l'ennemi; le diable

rex − le roi

dis < dies (lunae die > lundi, Martis die > mardi) − le jour

in − dans, à l'intérieur

oram < oramus − l'impératif, 1-re pers. du pl.

Christus − Christ

post − derrière, après

clementia − la tolérence.

7. l'orthographe traditionnelle latine: Chrisus, chi, chieef, chielt (ch traduit le son [k] devant e,i)

Les particularités dialectales du texte:

1. l'absence de la palatalisation de k devant a : cose, chi, chieef, chielt;

2. la vocalisation de l dans le groupe bl: diabolu > diaule;

3. l'absence de diphtongaison de o, e devant les palatales: raneiet < reneget, lei < illei, coist < cŏxit.

D'autres particularités du texte:

1. la diphtongaison de e, o dans toutes les positions : bellatiore > bellezour, sǔpra > sour, sǔa > souue, vĭncere > veintre, bona > buona, rover > ruove ;

2. le a final représente le son [ə] : anima, buona, polla;

3. l'orthographe étymologique de g ne reflète pas le développement du palatal [g] > [j] dans la position intervocalique: regiel < regale [re'jel], pagiens < paganus; à côté de cela on rencontre: preiement < precamentu, pleier < plicare, preier < precari [k] > [j];

4. l'orthographe phonétique: manatce < minacia, czo < ecce hoc ("ts", "cz" reflètent lea affriqués ts, tš);

5. maent < maindre < manēre − se trouver;

6. ned − la construction formée par analogie avec et (ed, ad devant les voyelles);

7. presentede < presentata − le participe passé; t > d dans la position intervocalique. Plus tard d > dh ↓ . Comparez: vita > vida > vidha > vie;

8. raneiet < reneget − imp du subj. (renier);

9. amast < amavisset − imp. du subj.;

10. eret < erat − imp. de l'ind. (esse);

11. sostendreiet − fut. dans le passé (condit.) (soutenir);

12. perdesse < per (de) desse − imp. du subj.; plus tard remplacé par perdist

13. chielt − prés de l'ind. (chaleir);

14. auisset < habuisset − imp. du subj. (oïr);

15. coist < coxit − parfait (passé simple) (coquere > cuire);

16. furet morte − plus-que-parfait.

Devoirs

1. Traduisez le texte. Quelle est son idée?

2. Nommez les mots avec les consonnes palatales. Dites dans quelle positions la palatalisation se fait-elle? Quels sons nouveaux ont apparu en AF en résultat de ce phénomène?

3. Qu'est-ce que la diphtongaison? Nommez les mots avec les diphtongues formées en AF.

4. Observez l'évolution phonétique dans les mots caelum > ciel, argentum > argent, auscultare > écouter.

5. Nommez le doublet étymologique du verbe écouter en français contemporain (terme de médecine).

6. Homo (Nom.), hominem (Acc.) ont donné en français contemporain les mots se rapportant aux différentes parties de discours. Nommez-les.

7. Déterminez les principes d'orthographe du texte.

8. enl − la forme contractée de l'aricle défini avec la préposition en. Nommez d'autres formes de l'article contracté en AF.

9. Explicez les czs de l'emploi de l'article. Quelles définitions lui sont propres en AF?

10. Déterminez l'ordre des mots dans les propositions suivantes: Buona pulcella fut Eulalia, bel auret corps, bellezour anima. Quel signification a le passé simple "fut"?

11. En quoi consiste la différence dans la construction de la phrase la polle sempre non amast lo deo menestier de celle en français contemporain?

SÉMINAIRE 5.

Sujets à étudier:

1. Orthographe de l’ancien français.

1. Formes personnelles du verbe. Types de conjugaison. Alternances dans le radical verbal.

2. Forme analytique du verbe: constructions analytiques, leur grammaticalisation..

3. Modes et temps. L’ordre des mots.

4. Syntaxe du groupe nominal et du groupe verbal. Syntaxe de la phrase.

5. Lecture de la «Chanson de Roland». Analyse phonétique et grammaticale.

Ouvrages à consulter:

1. Skrélina L. M. Histoire de la langue française. M., 1972, p. 63-71; 74-76;. 97-101.

2. Chigarevskaïa N. A. Précis d'histoire de la langue française. Léningrad, 1974, p. 81-90.

3. Скрелина Л. М., Становая Л. А. История французского языка. Москва,

“Высшая школа”, 2001, с. 119-171.

4. Кистанова Л. Ф. Истоки французского языка и его эволюция. Мн., 1992,

c. 28-33.

5. Скрелина Л. М. Хрестоматия по истории французского языка. М., 1981,

с. 13-14.

6. Вадюшина Д. С. Матько И. Д. История французского языка. Предыстория. Старофранцузский язык. Гродно, 2004.

7. Вадзюшына Д. С., Садоўская Н. М. Назоўнiк i яго катэгорыi ў гiсторыi французскай мовы. Мiнск., 1993.

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