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Problématique de la traduction économique et fi...doc
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09.09.2019
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Traduire les adjectifs par des substantifs

L'une des techniques les plus employées par les traducteurs de textes économiques et financiers consiste à traduire les adjectifs présents dans le texte-source par des substantifs. Cette technique, largement employée dans l'ensemble des domaines de traduction, s'avère en effet très souvent indispensable pour rendre le texte traduit plus équilibré et plus naturel.

Prenons à titre d'exemple la phrase suivante : « The European Central Bank tightened its monetary policy in response to strong global growth », et sa traduction : « La Banque centrale européenne a durci sa politique monétaire afin de contenir la vigueur de la croissance mondiale ». On constate que, dans la traduction, « strong » est devenu « vigueur », autrement dit qu'un adjectif a été rendu par un substantif, ce qui rend le texte français plus lisible et plus naturel. Dans « Buoyant consumer confidence and improving employment prospects suggest that robust economic growth will continue throughout Europe », il est évident que les termes « improving » et « robust » appellent autre chose que leur simple équivalent français. Seule une traduction substantivée et relativement étoffée (ex. : « La grande confiance affichée par les consommateurs et l'amélioration des perspectives en matière d'emploi donnent à penser que la croissance économique va se poursuivre avec la même vigueur dans toute l'Europe ») peut permettre de rendre le message original de manière fidèle et relativement fluide.

Cette technique de traduction présente de multiples avantages non seulement quand le texte source comporte une succession d'adjectifs (comme c'est le cas ci-dessus), mais également lorsque l'on est en présence d'une forme comparative ; « higher interest rates » peut ainsi être rendu par « (la, une) hausse des taux d'intérêt ». De la même manière, il serait difficile d'imaginer que la phrase « A stronger German economy should support the Euro » puisse être traduite autrement que par « L'euro devrait bénéficier du rétablissement de l'économie allemande » ou « Le rétablissement de l'économie allemande devrait profiter à l'euro ».

Il est à signaler que la technique de la substantivation est largement illustrée dans le « Glossaire économique et financier » [10] de Marcel Wieser, qui en fournit de nombreux exemples : « buoyant equity markets » y est par exemple rendu par « dynamisme des marchés boursiers », « slack demand » par « marasme de la demande », « sluggish investment activity " par « stagnation de l'activité d'investissement », etc.

Problèmes liés à la polysémie de certains termes

Le traducteur économique et financier, tout comme ses collègues évoluant dans d'autres domaines, est souvent confronté à des problèmes de polysémie. Parmi les cas de polysémie les plus connus en traduction économique, citons :

  • « Stock » : outre ses acceptions courantes (stock, marchandises, provisions), ce terme a très souvent, en anglais économique, le sens d'« action(s) » (ainsi, « stock market » correspond à « marché d'actions »).

  • « Equity » : si ce terme correspond le plus souvent à « actions », « titres » ou « valeurs », il n'en va pas toujours ainsi ; dans la phrase suivante, par exemple : « Foreign investors' equity inflows have moderated », le terme est à prendre dans le sens de « capital », et non d'« actions ».

  • « To discount » : outre les sens techniques qu'il peut prendre (« accorder une remise sur », « escompter »), ce terme peut aussi signifier « ne pas tenir compte de », ou, au contraire, « anticiper », comme dans l'exemple qui suit : « Since few economies have shown signs of a slowdown, markets began to discount a tighter monetary policy everywhere except Japan « : « Au vu de la situation de la plupart des économies, qui ne montrent guère de signes de ralentissement, les marchés ont déjà commencé, partout dans le monde, à anticiper un durcissement des politiques monétaires, sauf au Japon ».

  • « Inventory » : ce terme, s'il appelle souvent « inventaire », peut aussi avoir le sens de « stock(s) « ; dans « API data brought very bullish news on Tuesday, reflecting a sharp drop in crude inventories », par exemple, phrase tiré d'un texte sur les marchés pétroliers, le groupe nominal qui termine la phrase correspond à « une forte baisse des stocks de brut ».

  • « To bottom out », autre verbe à manipuler avec précaution, présente deux acceptions sensiblement différentes : il peut en effet signifier tour à tour « atteindre le creux de la vague/son niveau le plus bas », ou « se mettre à remonter ».

 

Références :

[1] Salim Jamal, Mécanisme de la terminologie économique et politique, Traduire N°172, 2/97, p. 33.

[2] Gérard Ilg, Le traducteur de langue française à la tâche, Parallèles N°16, 1994, p 79.

[3] La Tribune Placements, 24 mars 2000.

[4] Dictionnaire Harrap's de la finance, 2000, p. 57.

[5] Isabelle Perrin, L'anglais : comment traduire ?, Hachette, 1996, p. 78.

[6] Marianne Lederer, La traduction aujourd'hui, Hachette, 1994, p. 39.

[7] Salim Jamal, op. cit., p. 34.

[8] Gérard Ilg, op. cit., p. 80.

[9] écrire pour être compris, brochure du Ministère de l'économie et des Finances, 3édition, 1995, p.10.

[10] Marcel Wieser, Glossaire économique et financier, 1993.

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