François mauriac. Sa vie, son œuvre

François Mauriac est né le 11 octobre 1885, à Bordeaux. Il fréquenta une école libre dirigée par les marianistes à Caudéran jusqu’à son baccalauréat. Puis il étudia les lettres à Bordeaux et à Paris.

En 1909 il publia sa première œuvre, un recueil lyrique : Les mains jointes. Suivrent les récits biographiques : Commencement d’une vie et l’Adieu à l’adolescence, puis son premier roman, l’Enfant chargé de chaînes (1912). Il remporta son premier grand succès en 1922 avec Le Baiser au lépreux. Parurent ensuite dans l’ordre : Le fleuve de feu (1922), Génitrix (1924), Le désert de l’amour (1925) (Grand prix du roman de l’Académie française), Thérèse Desqueyroux (1927), Destins (1927), La vie de racine (1930), Ce qui était perdu (1930), Le Nœud de vipères (1932), Le mystère Frontenac (1933), les Chemins de la mer (1939).

François Mauriac ne se tourna vers les œuvres dramatiques que sur le tard avec Asmodée (1938), Les Mal-Aimés (1945), La Pharisienne (1941), Sainte-Marguerite de Costone, Le Cahier noir (1943), un réquisitoire contre l’occupation allemande, Le ballon dénoué et Passage du Malin (1947).

Il écrit une série d’études psychologiques et critiques, nottamment sur Proust, sur Racine et sur Pascal.

En 1961, ses Blocnotes parus dans l’Express puis Le Figaro littéraire, parurent en volume. En 1958 fut encore publié Le fils de l’homme, en 1959 un essai, Mémoires intérieures, en 1961 Le drôle, et en 1962 sa confession de foi, Ce que je crois. Son livre De Gaulle (1964), « écrit à genoux », est une pure apologie. Son derneir roman, paru en 1933 est Adolescent d’autrefois,

François Mauriac devient en 1933 membre de l’Académie française. En 1952, il obtient le prix Nobel de littérature. Il était Grand-Croix d’honneur, docteur Honoris causa de l’Université d’Oxford et membre de nombreux aréopages littéraires aux U.S.A.

Il est décédé dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1970, à son domicile parisien.

Les personnages de mauriac

Mauriac ne demeure pas en dehors de la subjectivité de ses personnages, en se contentant, par exemple, de décrire leurs gestes et de rapporter leurs paroles. Au contraire, il fait sienne la vision même de ses personnages et c’est le plus souvent à travers l’un d’eux qu’il nous fait appréhender tout le reste; le récit s’organise alors en fonction de la connaissance que peut en avoir un personnage priviligié. Procédé utilisé notamment dans les expositions et dans les «flashback» ou retour en arrière, lorsqu’un personnage se remémore un fragment de son passé; dans le train qui la ramène à Argelouse, Thérèse Desqueyroux, préparant la confession qu’elle croit devoir faire à son mari, revit l’histoire de l’empoisennement telle que cette histoire lui apparaît à elle. Cette technique, généralise qujourd’hui, n’était pas courante il y a vingt ans.

Il arrive, selon les nécessités internes du récit, que Mauriac se détache d’un personnage, je veux dire, cesse d’adopter son point de vue, pour se porter à l’observatiore du narrateur omniscient, qui connaît le fond des choses, sonde les cœurs de ses héros et prononce sur eux des jugements certains. C’est là un mode traditionnel de narration.

De ce bref aperçu il ressort que Mauriac est toujours présent dans ses fictions. Il est … le Narrateur, justement, selui qui juge en même temps qu’il montre, qui prévoit tout en gardant l’apparence de se guider. Il ne s’inquiète pas de se dissimuler dans la coulisse, avec l’espoir de persuader le lecteur que les personnages parlent tous seuls sur la scène.

La présence de Mauriac informe tous ses livres. Elle constitue leur mérite profond.