Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
stylistique.doc
Скачиваний:
95
Добавлен:
23.11.2018
Размер:
975.36 Кб
Скачать

Norme de la langue

C'est une notion très large qui englobe tous les modes d'expression de la langue au niveau de son système. Cette norme est conditionnée par l'aspect historique des phénomènes linguistiques. Elle dépend de l'état du système de la langue à telle période de son développement. Par rapport à l'état contemporain de la langue française un élément linguistique ou un mode d'expression doivent être considérés comme normatifs s'ils sont aujourd'hui fonctionnellement pertinents.

La norme de la langue évolue. L'aspect historique de la norme de la langue se manifeste non seulement dans l’archaïsation des faits d'expression, mais aussi dans la consécration sociale des néologismes individuels qui les rend normatifs. Un emploi unique, original n’obéit pas à la norme de la langue. Mais cet emploi peut être consacré par l'usage et entrer dans la norme.

Par exemple, le verbe partir, au sens propre, est enregistré par les lexicographes du XIX siècle uniquement avec la préposition pour. Le dictionnaire Littré cite les syntagmes partir pour la campagne, partir pour l'Italie et met en garde contre les emplois abusifs partir à la campagne, partir en Italie. Cette mise en garde suffit pour affirmer que des emplois pareils existaient à cette époque ( les années 50).

La définition de Littré montre que partir à (en) ne correspondait pas à la norme grammaticale de la langue. De nos jours les constructions partir pour, partir à et partir en coexistent dans la pratique langagière et appartiennent à la norme de la langue. Il est vrai que «Le Petit Robert » remarque à propos de partir à : « critiqué par quelques puristes », mais n'impose là-dessus aucune restriction formelle. Les exemples cités dans l'article : partir pour la chasse, partir au front, ne sont plus munis d'aucune marque stylistique et sont donc présentés comme fonctionnellement équivalents.

Quant au « Lexis », il ne donne aucun commentaire à ce sujet et cite ses exemples également sans marques stylistiques : Je pars à la caserne, Je pars pour l'Amérique. Il en résulte que la norme du français contemporain n'impose aucune restriction syntaxique spéciale à l'emploi du verbe partir : l'usager choisit la préposition d'après le sens, c'est-à-dire parmi celles qui désignent la direction du déplacement.

En dehors de la norme de la langue se trouvent des unités linguistiques sorties d'usage, des néologismes individuels n'étant pas consacrés par l'usage et toutes sortes de «langages secrets », de « codes fermés » inaccessibles aux usagers, tel l'argot des malfaiteurs etc. Tous les styles langagiers du français contemporain, y compris le style familier, le style populaire et argotique sont normatifs de ce point de vue, à condition d'être fonctionnellement pertinents pour les usagers de la langue. L'aspect subjectif et culturel de la norme se manifeste ici avec moins d'évidence, sauf dans des jugements du type : « ça ne se dit plus », « on ne dit pas comme ça ».

On trouve de curieux exemples de l'évolution de cette norme dans l'ouvrage de Le Gai « Le parler vivant au XX siècle » ( Danoël, 1961 ), dont le but, selon l'auteur, est de montrer dans quels cas la règle et l'usage actuels concordent ou diffèrent ; dans quelle mesure leurs divergences se justifient ou non ( Le Gai, 1961, p. 7). La règle est représentée, selon Le Gai, par le « Dictionnaire de l'Académie française » (8e éd., P., 1932 -1935 ). Par l'usage il entend le bon usage consacré par les bons auteurs (Ibid., p. 7).

Néanmoins, les lexicographes contemporains incluent dans leurs dictionnaires certains échantillons du langage populaire et de l’argot, quelques mots grossiers et vulgaires. Par conséquent, les mots tels que salaud, salope, dégueulasse, foutre, etc. peuvent être considérés comme normatifs de ce point de vue puisqu'ils sont largement répandus en communication.

Соседние файлы в предмете [НЕСОРТИРОВАННОЕ]