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Evolution des mentalités et comportements

La mobilité, la perméabilité sociale existent en France, les classes sociales her­métiques et antagonistes sont du domaine du passé. On peut appréhender ces mu­tations par l'examen de la position sociale des personnes par rapport à leur origine sociale. Le tiers seulement des cadres supérieurs et des professions libérales, le sixième des patrons de l'industrie et du commerce actuel provient d'une famille de position sociale analogue. Certes, il y a 6 ouvriers sur 10 dont le père était aussi ouvrier, mais les progrès sont continus. Les moyens d'échapper aux conditions de départ existent, l'instruction en est le principal, grâce à la démocratisation de l'en­seignement. Dans l'enseignement supérieur, si le tiers des étudiants est issu des . 10% de familles que l'on peut considérer comme privilégiées (cadres supérieurs, professions libérales, gros commerçants et industriels) il reste encore deux tiers. On peut déplorer qu'il n'y ait que 15% de fils d'ouvriers, mais ils n'étaient que 1 % en 1945, 2,7% en 1958, 6% en 1962.

La tendance courante voit l'égalité par l'identité de ressources, de revenus. Pourtant, les clivages de la société, les rapports de pouvoirs et de chances dans la vie sont ailleurs. La société française n'est pas l'opposition entre une classe privi­légiée par les ressources et une autre démunie et opprimée. Les cadres, les strates sociales existent fondées sur le savoir, la solidarité de position et d'avantages acquis, fruits d'une société française centralisée, hiérarchisée, bureaucratique jus­qu'à l'absurde. La révolte de Mai 1968 n'était pas un soulèvement des pauvres contre les riches, mais un mouvement très ample de protestation contre cette struc­ture sociale bureaucratique et élitiste. S'il y a des changements, l'essentiel de cette structure demeure, car elle se reconstitue vite. Il serait pourtant erroné de dire que la société française est immobile dans sa structure et dans son comportement. La crise économique, très durement ressentie, a révélé maintes imperfections et les réactions sont en train de provoquer une série de remises en cause.

L’Etat-providence, L’Etat-régulation, L’Etat-arbitre: les Français ont pris l'habi­tude de tout attendre de l'Etat; mais qu'il soit mené par la droite ou la gauche, il a échoué face à la crise. Alors de plus en plus de gens - de toute opinion politique -pensent que l'initiative individuelle, l'imagination créative, les cellules micro-éco­nomiques dont l'entreprise est le fleuron pouvaient sans doute mieux faire. Il suffit de rappeler la récente querelle scolaire ou la fascination qu'exerce un industrie] de choc comme Bernard Tapie pour voir l'influence de cette tendance. Les radios libres, les chaînes de télévision privées, la libéralisation des prix, les dénationalisa­tions, la décentralisation administrative sont d'autres aspects du retrait de l'Etat pour réglementer la société. Même situation pour les autres grands corps consti­tués, traditionnels, de la société française. Les syndicats "révolutionnaires" sont en perte de vitesse, incapables de mobiliser la masse. Il serait faux de croire que cette tendance est définitive. La France oscille entre conservatisme et réformisme: s'il est pour l'entreprise privée, le Français reste fermement attaché à toute forme de protection sociale. S'il décrie les injustices, s'il glorifie de plus en plus le mérite individuel, il s'accroche à ses corporations, à ses petits et grands privilèges collec­tifs.

Les tabous s'effritent, l'ancien code moral devient désuet, de nouvelles habitu­des sociales s'imposent, la mentalité et les attitudes changent. Les Français se ma­rient moins et divorcent plus facilement. L'union libre, la nouvelle sexualité ne sont plus sujets à discussion. La floraison des associations, culturelles, sportives, des services d'assistance (SOS-Amitié, Restaurants du cœur, etc.) contredisent la mentalité individualiste traditionnelle des Français. La prise de conscience de la relativité de la culture française dans le monde fait son chemin. On apprend à vivre autrement.

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