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§ 2 . L E S E T A P E S D E L A P R O D U C T I O N D E L A S Y N T H E S E

cipe que des droits. Les naturalises auront, eux seuls, des devoirs. A ceux nes frangais, on ne demande rien ; a ceux qui ont demande a etre frangais, on exige le respect de devoirs specifiques sous peine de se voir retirer leur nationa­ l s . La logique du processus permettra de re­ tirer la nationals a ceux qui ont meconnu les stipulations du contrat, et particulierement les devoirs, comme les polygames. Mais ой s’arreter ? C’est le gouvemement qui appreciera si ce citoyen d’origine etrangere respecte les devoirs qu’il aura unilateralement defini.

Nous aurons ainsi deux categories de citoyens : ceux nes en France, et qui ont essentiellement des droits, ceux devenus frangais, qui non seulement n’auront pas forcement les

memes droits mais qui seront les seuls a avoir des devoirs. Ce qui est bien normal pour le ministre puisqu’ils sont nes a l’etranger ! Le principe d’egalite soumet pourtant tous les citoyens, sans distinction d’origine, aux memes droits. Il serait ouvertement bafoue par cette consecration de l’existence de deux categories de nationaux. Une atteinte inacceptabie a la conception universelle de la citoyennete qui fait notre Republique depuis 1789.

Bernard Rullier, membre de la commission nationale consultative des droits de l’homme, representant la Federation protestante de France

LEMONDE.FR

D O C U M E N T 3

LA DROITE D IVISEE SUR LE PROJET DE LOI SUR ^ IM M I G R A T I O N

L’Assemblee nationale a vote, a une courte majorite, l’article du projet de loi sur l’immigration prevoyant l’e&tension de la decheance de nationalite pour les Frangais naturalises, jeudi 30 septembre 2010.

L’Assemblee nationale a vote a une cour­ te majorite, jeudi 30 septembre, avec 75 voix contre 57, la decheance de nationalite pour les Frangais naturalises depuis moins de dix ans et condamnes pour meurtre d’agents depositaires de 1’autorS publique. Cette mesure, reс1атёе par le president Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble, le 30 juillet, a provoque des remous dans la majorite presidentielle, plusieurs elus UMP la jugeant ex­ cessive.

« Un ministre de Immigration ne doit pas etre seulement le ministre du renvoi a lafrontiere » : ce missile a destination d’Eric Besson n’est pas venu des rangs de la gauche de l’Assemblee nationale, mais de Frangois Sauvadet, president du groupe Nouveau Centre et mem­ bre de la majorS presidentielle, qui suggdrait vivement au ministre sarkozyste de revoir son

projet de loi. « La nationalite, on Га ou on Га pas », avait expliqud le ddputd centriste, mardi 28 septembre, souhaitant « un signal beaucoup plus fort sur les conditions dans lesquelles on poursuit la politique d’integration, notamment pour les enfants qui sont nes id ».

Plusieurs ddputds ou membres de la majoritd presidentielle ont exprimd des reserves vis-a-vis du texte gouvernemental. Etienne Pinte, ddputd UMP, avait clairement аппопсё qu’il ne voterait pas pour un texte qui « envi­ sage la decheance de la nationalitefrangaise » ; ce projet veut « draguer I'electorat du Front national», estimait-il. Plusieurs ddputds villepinistes, comme Frangois Goulard et Jacques Le Guen, avaient dgalement fait savoir leur opposition au texte de M. Besson, tout comme Jean-Pierre Grand (UMP, Hdrault) : «Je ne voteraipas la nationalite a points. » « L’article concemant la decheance de la nationalite ne tient pas la route, resumait Arlette Grosskost, ddputde UMP d’Alsace, ce n’est que de la gesti­ culation qui vise a exacerber un populisme primaire. C’est sans moi. »

1 9 3

C h a p i t r e V.

RISQUE

D’ANTI-CONSTmJTIONNALITE

Lionel Tardy, depute UMP de Savoie, a rappele a la tribune de l’Assemblee que les choix politiques doivent s’inscrire « dans les limites du droit constitutionnel et des traites signes par la France ». « Regulierement, nous sommes censures par le Conseil constitutionnel et les cours europeennes », notait le depute.

«LA FRANCE S’ENRICHIT DE ^IMMIGRATION »

Ce sentiment est partage par Rachida Dati, deputee europeenne : « Lapolitique d’integration, ce n’estpas seulement des contraintes et des sanctions, c’est egalementfavoriser lesparcours,

S y n t h e s e

reconnaitre le mirite. » « La France est une synthese, elle s’est enrichie de I’immigration », a rappele l’ancienne garde des sceaux. Une autre ancienne ministre sarkozyste a pris ses distances avec le textegouvernemental:Chris­ tine Boutin, ancienne ministre du logement et presidente du Parti chretien-democrate, pour qui l’extension de la decheance de nationalite « cree une citoyennete a deux vitesses et ne resout en rien le probleme de la violence ». « La lutte contre Vimmigration illegale ne peut se faire que dans le respect des droitsfondamentaux », concluait-elle.

AFP /Boris Horvat

LEMONDE.FR

D O C U M E N T 4

P R O J E T DE LO I S U R L ’ I M M I G R ATI 0 N

LES DEPUTES PLANCHENT SUR L’EXTENSION DE LA DECHEANCE DE NATIONALITE

Les deputes examinent, jeudi matin, la mesure controversee d’extension de la de­ cheance de nationalite aux Frangais natura­ lises condamnes pour meurtre de gendarmes ou de policiers. Une mesure qui suscite l’indignation a gauche, mais aussi chez quelques deputes de droite.

La seance a ete levee mercredi peu avant minuit et demi, juste avant d’attaquer l’article le plus controverse de la loi. Celui-ci s’est cependant deja invite dans l’hemicycle, apres que les deputes ont ferraille une partie de l’apresmidi de maniere inattendue sur l’acces a la na­ tionalite. « II n’y a pas des Frangais de souche et des Frangais de nationalite etrangere, il у a des Frangais, point final! >>, s’est insurgee l’an­ cienne garde des Sceaux, Elisabeth Guigou. Le chef de file des deputes socialistes, Jean-Marc Ayrault, a, lui, denonce un amendement « absurde »,«inefficace », a 1’application «symbolique ». « Un crime est un crime. Un criminel est un criminel. Un Frangais est un Frangais.

Quelle que soit sa genealogie, son chatiment doit etre identique », a-t-il poursuivi.

Depuis une loi de 1998, seul un Frangais naturalise condamne pour terrorisme peut se voir retirer la nationalite frangaise. La de­ cheance est desormais etendue aux meurtriers de policiers, magistrate ou pompiers notamment, qui ont acquis la nationalite frangaise depuis moins de dix ans.

Le depute UMP Etienne Pinte est monte au creneau en stigmatisant une « mesure inconstitutionnelle », car elle creerait de « gra­ ves disparites entre nos concitoyens ». Nicole Ameline (UMP) a rencheri, en evoquant « une rupture d’egalite devant la loi ». Et Frangoise Hostalier, deputee UMP du Nord, a fait part de ses « doutes ». Cette disposition avait ete rajoutee au texte initial apres les annonces du president Nicolas Sarkozy lors de son discours

de Grenoble. [... ]

AFP

Le Point.fr

194

§ 2. LE S E T A P E S D E L A P R O D U C T I O N D E L A S Y N T H E S E

Repondez aux questions!

1.Quelles sont les clauses de la loi sur I’immigration, proposees par le ministre de Plnterieur ?

2.La decheance de la nationalite pour les Fran^ais naturalises, etait-elle deja possible ? Pour quelles raisons ?

3.En quoi consiste Pextension de la decheance de la nationalite pour les Frangais naturalises ?

4.La proposition de la charte des droits et des devoirs du citoyen, quel changement a-t-elle subi ?

5.Quel est Pobjectif de la signature de la charte des droits et des devoirs du ci­ toyen ?

6.Par qui la charte des droits et des devoirs du citoyen sera-t-elle redigee ?

7.L’executif, quelles raisons avance-t-il pour inscrire ces dispositions dans la loi sur I’immigration ?

8.Les discussions de la clause sur la decheance de nationalite pour les Frangais recemment naturalises a PAssembtee nationale, comment se sont-elles derou-

1ёе5 ?

9.L’opposition, quelle attitude a-t-elle adopte envers cette clause ? Quels etaient ses arguments ?

10.La majorite presidentielle, s’est-elle montree unie face a cette disposition du projet de loi sur Pimmigration ? Quels etaient les arguments avances ?

11.Quelle est la position des defenseurs des droits de Phomme sur la charte des droits et des devoirs du citoyen ? Quels arguments fournissent-ils ?

12.La loi a-t-elle ete adoptee ? A quelle majorite ?

13.Est-il certain que la nouvelle loi sur Pimmigration entre en vigueur?

Faisons la synthese ensemble !

1. £tudiez le plan detaille de la synthese.

Introduction [ definir les documents, indiquer le theme general, annoncer brievement le plan]

i re partie : les nouvelles dispositions du projet de loi sur Pimmigration •Pextension de Particle sur la decheance de la nationalite aux Frangais natura­ lises depuis moins de 10 ans (doc. 1, 3, 4)

•la signature de la charte des droits et des devoirs du citoyen necessaire pour Pacces a la nationalite (doc. 2)

•les raisons pour lesquelles Pexecutif propose ces amendements (doc. 1,3, 4) 2e partie: la polemique autour de ces nouvelles dispositions

• Pextension de la decheance de la nationalite en discussion a PAssemblee nationale : les arguments de Popposition qui est formellement contre (doc. 4) •la division de la droite, les arguments de ceux qui s’opposent a ces disposi­ tions (doc. 3, 4)

•les arguments contre la signature de la charte des droits et des devoirs du citoyen avances par les defenseurs des droits de Phomme (doc. 2)

1 9 5

C H A P I T R E V. S Y N T H E S E

3е partie: la clause sur I’extension de la decheance de la nationalite pour les Fran­ gais naturalises depuis moins de 10 ans est adoptee, mais entrera-t-elle pour autant en vigueur? (doc. 1, 3)

Conclusion : un bref bilan du texte produit.

2. Voici les propositions du titre de la synthese. Choisissez celui qui vous paraTt le plus approprie. justifiez votre choix.

1.Le projet de loi sur I’immigration.

2.Le nouveau projet de loi sur I’immigration menace I’egalite des citoyens fran­ gais.

3.Les nouvelles dispositions de la loi sur I’immigration divisent les deputes.

4.L’Assemblee nationale approuve I’extension de la decheance de la nationalite pour les Frangais recemment naturalises.

3. Vous avez ci-dessous une ebauche de la synthese. Completez-la par les informations puisees dans le dossier, en les synthetisant.

Les articles (source) parus (dates) portent sur

qui ont provoque........

La premiere clause elargit......

 

La deuxieme disposition introduit........

 

Le president de la Republique et le ministre de I’lnterieur expliquent ces change-

ments de la loi sur I’immigration par........

Ces articles du projet de loi sur I’immigration ont suscite........

Lors des discussions de I’extension de la decheance de la nationalite pour les

Frangais recemment naturalises a I’Assemblee nationale notamment, I’opposition ....

.... La droite, pour sa part,........

Pour ce qui concerne la signature de la Charte des droits et des devoirs du citoyen comme condition necessaire a I’acces a la nationalite, les defenseurs des droits de I’homme........

Malgre tout I’extension de la decheance de la nationalite pour les Frangais natura­

lises depuis moins de 10 ans

Pourtant le Conseil constitutionnel pourrait.......

car........

 

En somme les deputes et les defenseurs des droits de I’homme frangais sont in­

quiets devant parce que........

19 6

§ 2 . L E S E T A P E S D E L A P R O D U C T I O N D E L A S Y N T H E S E

9—r

DOSSIER3

Lisez attentivement et a plusieurs reprises le dossier ci-dessous et faites les activites qui le suivent.

D O C U M E N T 1

N O T A T I O N : E M O I S , E M O I S , E M O I S . ..

i

 

« Au vu de ce test, la question de la sup-

le certificat d’etude, avait montre des ecarts de

;

 

pression de l’examen peut en tout cas etre po-

9 points entre correcteurs pour des copies uni-

 

:

see ». Le Figaro accueille en ces termes l’etude

versitaires. En 1962, Pierron, Reuchlin et Ba­

 

 

de B. Suchaut sur la notation d’une trentaine

cher avaient demontre que pour obtenir une

 

 

de copies du bac [ ... ]. B. Suchaut montrait

note « juste » aux epreuves du bac il faudrait

 

 

« un fort ecart d’un correcteur a l’autre ».

faire la moyenne des notes de 13 correcteurs

 

 

Pour trois copies corrigees par une trentaine

en maths, 78 en francais et 127 en philo. De

 

 

de correcteurs differents, la copie 1 est evaluee

quoi ruiner le ministere ![...]

IJ:

 

entre 5 et 15, la copie 2 de 5 a 16.

On sait done depuis longtemps que les

 

 

Aussitot certains montent au creneau

correcteurs ne sont pas d’accord entre eux,

 

 

comme le Snes (Syndicat national des ensei-

qu’ils ne sont meme pas coherents avec eux-

 

 

gnants) qui « denonce l’instrumentalisation

memes; qu’ils sont influences par des facteurs

 

d’une etude qui, somme toute, ne revele pas

qui leur echappent et qu’il у a une grande part

I

 

grand-chose de nouveau sur les biais d’une

d’aleatoire au bac, comme d’ailleurs a n’im-

j

;

evaluation sans concertation, ce que n’est pas

porte quel concours ou examen.

I

 

le baccalaureat ». Le Snes avance, peut-etre

La presse prefere s’indigner ou en retenir

j

2

un peu vite, a en lire B. Suchaut, que « l’expe-

une condamnation au bac. Les enseignants,

 

! rience montre que les differences de notation,

eux, prefereront peut-etre viser plus haut et

 

?

qui peuvent etre importantes en I’absence de

reflechir a d’autres formes d’evaluation ou a

 

 

travail collectif sur l’application d’un bareme

sa place dans l’Ecole. C’est d’ailleurs ce a quoi

 

 

clair et de consignee de correction s’estompent

invitait B. Suchaut. « Faire le deuil de la nota-

 

j

largement quand les commissions d’entente

tion, renvoie aussi a changer plus globalement

!

 

du baccalaureat se reunissent. [... ]

la vision de la finalite de l’acte d’enseignement.

|

 

Ce qui est certain, c’est que I’etude de

Un changement en la matiere obligerait a re-

|

 

B. Suchaut n’apporte pas de fait nouveau

voir totalement les mecanismes de selection,

 

 

mais confirme des travaux anterieurs. Deja en

d’orientation et de certification des eleves,

 

i:

1930, Henri Laigier, apres avoir travaille sur

mais aussi, au quotidien, le regard que porte

j

 

 

l’enseignant sur 1’eleve. »

 

 

M b M&pedagogique

Franqois Jarraud

 

 

www.cafepedagogique.net /lemensuel

T o L t? I’acturtii1'» p e d a g o m q u p su r Internnt

197

C H A P I T R E V. S Y N T H E S E

D O C U M E N T 2

2 0 0 ANS ET LA VIE DURE

«Le bac est une institution en France. Le supprimer, ce serait comme demonter la Tour Eiffel », declarait le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos le 6 juin 2007. Deux cents ans apres sa creation par Napoleon, le baccalaureat reste un monument. Tous ceux qui ont voulu s’y attaquer ont du reculer, cer­ tains у ont meme laisse leur poste. Pourtant alors que Nicolas Sarcozy vient de donner le coup d’envoi d’une vaste reforme du lycee, il est implicitement vise. Mais plutot que de grand chambardement, on prefere parler, pru­ dent, de le « faire evoluer ».

Double fonction. Le bac demeure l’un des grands mythes de l’ecole a la francaise, laique et republicaine. Symbole de promotion sociale, il est cense illustrer l’egalite de tous devant 1’education et l’elevation generate du niveau de formation. Il a en outre, depuis les origines, une double fonction : il sanctionne la fin des etudes secondaires et il est aussi le premier grade universitaire, ouvrant la voie du superieur. Le supprimer, comme des voix le reclament regulierement, reviendrait a tou­ cher a un autre grand principe republicain: le droit de tout bachelier a s’inscrire a 1’universite, sans selection prealable.

«Les etablissements d’enseignement supe­

rieur determinent les conditions d’acces aux differentesformations »: en 1986, Alain Devaquet, ministre delegue a l’Enseignement superieur et a la Recherche, a tente d’introduire une selec­ tion a l’entree de l’universite. Le bac n’aurait plus ete le sesame... Devant la vague de pro­ testations, il a du abandonner. Au printemps 2005, Frangois Fillon, ministre de l’Education, a voulu reformer le mode devaluation au bac, en introduisant du controle continu. Il a sauve sa loi sur l’ecole mais pas cet article. [... ]

Pistes. « Le bac doit rester lepremiergrade universitaire, mais ilfaut que les epreuves bougent, qu’elles soient plus adaptees en vue du superieur, explique Luc Berielle. Par exemple, les TPE (travaux pratiques encadres) ont ete

supprimes en terminale et nefigurentplus qu’en premiere. Or ilsnecessitentun espritde synthese, du travail en groupe, de la methode, autant de competences appreciees ensuite dans le supe­ rieur. »

« Le bacfait partie de la mythologie natio­ nale, en тёте temps, il est devenu un examen inadapte par la nature des epreuves, complete le pedagogue Philippe Meirieu. C’est, pour Vessentiel, un exercice de memorisation etd’habilete a utiliser les ABC du bac. Il ne valide pas des competences essentielles comme Vimagination, le travail de documentation ou experi­ mental. IIfaut trouver uneforme devaluation plus modeme. Mais la vraie reforme est celle du lycee. »

Un groupe de travail intitule « A quoi serf le baccalaureat » s’est mis en place [ ... ] au Senat. Il doit presenter un rapport, apres avoir auditionner une vingtaine d’experts. Son pre­ sident, l’UMP Jacques Legendre, a evoque des pistes de travail qui sont dans l’air du temps : une reduction du nombre d’epreuves, le pas­ sage du bac en deux ans, l’introduction de competences —en plus des connaissances — aquises par I’eleve par un systeme de « cre­ dits », etc.

Mais la crainte de certains est que cette re­ forme soit avant tout 1’occasion de nouvelles economies. Le bac coute cher, a averti Darcos qui est sous la pression de Bercy pour reduire toujours plus les depenses. En juin 2007, le ministre a donne les chiffres : le cout annuel du bac s’eleve a 21,5 millions d’euros, soit en moyenne 55,4 euros pour un candidat a un bac general, 61,2 pour un bac pro et 71,4 pour un bac techno.

Notation. Les « conservateurs » denoncent un « bac brade et devalue ». [... ] «Au lieu d’adapter le niveau du bac au niveau global des eleves, ilfaudrait plutot Vamener a un niveau tel qu’il remplisse safonction de passeport pour le superieur », a proteste la Societe des agreges. En mars, une etude publiee par Bruno

198

§ 2 . L E S E T A P E S D E L A P R O D U C T I O N D E L A S Y N T H E S E

Suchaut, de l’lredu (Institut de recherche sur l’education), a lance la polemique. Le chercheur a montre que six copies du bac de scien­ ces economiques et sociales (SES) revues par soixante-six correcteurs pouvaient avoir des notes avec dix points d’ecart: un meme devoir a ainsi recueilli un 4 et un 14. Regulierement les enseignants eux-memes denoncent les consignes d’indulgence qu’ils regoivent pour corriger les copies du bac, ou les commissions

d’harmonisation qui, sous couvert de rendre les notes plus coherentes entre les academies, rabaissent de fait le niveau general. Mais loin des polemiques, le bac que (presque) tout le monde a, mais sans lequel on ne fait rien, gar­ de encore son aura. Les rites ont la vie dure.

Veronique Soule

Liberation.fr

D O C U M E N T 3

N O T E S : DU R I F I F I E N T R E C H E R C H E U R S

ET F O R M A T E U R S

Une enquete sur l’arbitraire des notations au bac fait debat. On evoquerait meme la sup­ pression de 1’examen. Recit d’une polemique...

Ce n’est pas un scoop, c’est meme un sujet de preoccupation depuis qu’est nee, dans les annees 1930, la decimologie (etude des notes ou de revaluation, dit-on aujourd’hui) sous 1’egide du psychologue Henri Pieron (1881-1964). On en parle regulierement dans votre magazine prefere : la valeur arbitraire des notes attribuees aux copies d’eleves n’est plus a demontrer...

C’est ce qu’a voulu confirmer Bruno Su­ chaut, directeur du tres serieux Institut de recherche sur l’education de Dijon (Iredu/ CNRS). Dans une etude publiee recemment, ce chercheur fait etat d’une experience de no­ tation sur des copies de baccalaureat. Trois copies ont ete selectionnees et soumises a la correction d’une trentaine de professeurs en sciences economiques et sociales de deux aca­ demies. Sur les quelque 200 notes obtenues, les scores ont varie, pour le meme devoir, de 3 a 18 ! Des calculs statistiques des plus pointus montrent en outre l’absence de regularite dans la severite ou 1’indulgence d’un correcteur particulier. Autrement dit, il n’y aurait pas des « profs qui saquent » systematiquement et

d’autres toujours plus coulants... Et le rapport de conclure aux forts aleas de la notation pour les candidats au baccalaureat, examen qu’il recommande de remplacer par un controle continu ou tout au moins, des epreuves de type QCM qui limiteraient les marges d’interpretation des reponses.

Mais voici que le 17 mars 2008 arrivait un message dans plusieurs redactions, dont celle de Sciences Humaines, intitule : « Les recteurs de Dijon et de Besangon demandent des ex­ plications au CNRS sur la methode ». Ce mes­ sage expliquait que les donnees utilisees pour l’etude de l’lredu etaient issues d’une expe­ rience realisee au cours d’un stage de forma­ tion sur 1’evaluation. Precisement, les copies avaient ete donnees a corriger «hors conditions d’examen, en vue de laformation des correcteurs pour, justement, montrer le necessaire cadrage et lindispensable harmonisation des notations d’examen. Pour les besoins de Vexperimentation, aucune directive n’avait ete donnee aux correc­ teurs », precise le communique.

Vers une suppression dubac ?

Depuis longtemps en effet, l’Education nationale tente de pallier l’arbitraire au bac. Une serie de dispositifs a ete mise en place

C H A P I T R E V. S Y N T H E S E

a cette fin : corrections en commun a blanc, elaboration de consignes et de criteres precis quant aux exigences requises (plan respecte, connaissances sur le sujet traite, argumenta­ tion, expression, grammaire et orthographe...), commissions d’harmonisation et autres jurys pour reduire les ecarts juges excessifs... [... ]

Toujours est-il que dans cette controverse, tout est affaire de soupgon: soupgon sur la no­

tation, soupgon sur le protocole de la recher­ che, que d’aucuns soupgonnent instrumentalisee par la demande politique, qui commence a deplorer les couts exorbitants dus a l’organisation d’un examen comme le baccalaureat...

Martine Fournier www.scienceshumaines.com/notes-du-ri- fifi-entre-chercheurs-et-formateurs.fr

Voici quelques suggestions pour formuler les idees essentielles et secondaires du dos­ sier. Trouvez les premieres et les secondes qui s’y rattachent. Definissez le theme gene­ ral du dossier, elaborez le plan de la synthese, donnez-lui un titre. Redigez la synthese.

1.Les aleas de la notation des copies du bac.

2.Les fonctions du bac.

3.La valeur historique et sociale du bac en France.

4.

Quel est le sort des tentatives de reformer le

bac ?

5.

Les moyens de rendre la notation juste, mais

aussileurslimites.

6. Les epreuves du bac depassees.

 

7.

Le coQt du bac et les doutes sur les objectifs

de sesmodifications.

8.Le debat sur le bac.

9.Les objectifs du groupe de travail senatorial sur le bac.

10.Les propositions pour modifier le bac.

§3 . DOSSIERS POUR REDIGER UNE SYNTHESE

D o s s ie r 1

D O C U M E N T 1

C A L V A D O S

P O R T R A I T DE P E T A IN DANS UNE M A IR IE N O R M A N D E : LE P R E F E T S A IS IT LA J U S T IC E

Le maire de Gonneville-sur-Mer, dans le Calvados, persiste et signe. II retirera le portrait de Petain qui est accroche dans la salle des mariages de sa mairie seulement si la justice le lui demande. Le prefet de Basse-Normandie,

Christian Leyrit, a done annonce mardi qu’il allait saisir « dans les prochains jours » le tri­ bunal administratif de Caen « aux fins d’annulation » de la decision du maire de maintenir un portrait du marechal Petain dans sa mairie.

200

§ 3 . D O S S I E R S P O U R R E D I G E R U N E S Y N T H E S E

Le portrait du marechal Petain est accroche dans la salle des mariages de la mairie de Gonneville-sur-Mer, aux cotes de tous les presidents de la Republique frangaise © MYCHELE DANIAU/ AFP

Le 21 janvier dernier, le prefet avait deja demande « fermement » au maire de Gonne- ville-sur-Mer de « proceder au retrait inlinediat du portrait de Philippe Petain ». Ajoutant: « Ce portrait ne saurait (...) figurer aux cotes des portraits officiels affiches dans une mairie, lieu hautement symbolique de la Re­ publique. » Dans son courrier au maire de Gonneville, le prefet rappelait: « Philippe Pe­ tain, fondateur et chef du regime de Vichy, n’a jamais ete president de la Republique. »

«Petain n’ajamais ete president de la Republique » (prefet)

«Par ailleurs, poursuivait-il, l’ordonnance du 9 aout 1944 relative au retablissement de la legalite republicaine a expressement constate la nullite non settlement de tous les actes de l’autorite de fait se disant gouvemement de VEtatfrangais, dont fait partie l’acte d’autoproclamation du 11 juillet 1940, mais egalement de tous les actes posterieurs au 16 juin 1940 jusqu’au retablissement du gouveme­ ment provisoire de la Republique frangaise. »

Rappelant que le regime de Vichy « a permis ou facilite la deportation a partir de la France de personnes victimes de persecutions antisemites », le prefet soulignait aussi « le principe de neutralite des services publics ».

Dans un communique publie une semaine plus tard, Bernard Hoye, maire de la ville — sans etiquette —lui a repondu qu’il ne retirerait ce portrait present depuis des decennies dans la salle des mariages que si une proce­ dure judiciaire etait enclenchee, le temps que cette procedure soit menee a son terme. Inter­ roge debut janvier par 1’AFP, Bernard Hoye a alors explique qu’il refusait d’oter le portrait litigieux, soulignant que celui-ci etait pre­ sent depuis « des decennies », que lui-meme n’etait pas « historien » et n’avait pas a « pren­ dre parti ». Deux des quatorze conseillers municipaux, le premier adjoint Jean-Claude Bosquain et Jean-Paul Poulain, se sont par ailleurs prononces publiquement pour le retrait du portrait.

AFP

Le Point.fr

C H A P I T R E V. S Y N T H E S E

D O C U M E N T 2

C A L V A D O S

POLEMIQUE AUTOUR D ’UN P O R T R A IT

DU M ARECHAL P ETA IN ACCROCHE EN M A IRIE

DE G ON N EV ILLE -SU R -M ER

Le prefet de la region Basse-Normandie a demande au maire de Gonneville-sur-Mer, dans le Calvados, le « retrait immediat » d’un portrait du marechal Petain accroche dans la salle des mariages de la mairie. « Je vous de­ mande fermement de proceder au retrait im­ mediat du portrait de Philippe Petain de la galerie de portraits presente dans votre mairie », a ecrit le prefet de region Christian Leyrit dans un courrier en date du 21 janvier adresse au maire de la commune, Bernard Hoye (SE). « Ce portrait ne saurait (...) figurer aux cotes des portraits officiels affiches dans une mai­ rie, lieu hautement symbolique de la Republique », souligne le prefet.

Le prefet avait ete saisi par la Ligue intemationale contre le racisme et l’antisemitisme (Licra) d’une demande visant a obtenir le retrait du portrait du marechal Petain de la mairie de Gonneville. Interroge debut janvier par l’AEP, Bernard Hoye avait indique qu’il refusait d’oter le portrait litigieux, soulignant que celui-ci etait present depuis « des decennies », que lui-meme n’etait « pas historien » et n’avait pas « a prendre parti ». Bernard Hoye, auquel le prefet avait suggere sans succes depuis le debut de l’affaire de decrocher le portrait en question, est maire depuis 2008 de cette commune de 600 habitants, dont la moitie de residents secondaires.

«Petain n’ajamais ete president de la Republique » (prefet)

Dans son courrier au maire de Gonne­ ville, le prefet rappelle que « Philippe Petain, fondateur et chef du regime de Vichy, n’a ja­

mais ete president de la Republique ». « Par ailleurs, poursuit-il, l’ordonnance du 9 aout 1944 relative au retablissement de la legalite republicaine a expressement constate la nullite non seulement de tous les actes de 1’autorite de fait se disant ’gouvernement de 1’Etat fran­ gais’, dont fait partie l’acte d’autoproclamation du 11 juillet 1940, mais egalement de tous les actes posterieurs au 16 juin 1940 jusqu’au re­ tablissement du gouvernement provisoire de la Republique frangaise ». Rappelant que le regime de Vichy a « permis ou facilite la de­ portation a partir de la France de personnes victimes de persecutions antisemites », le pre­ fet souligne aussi « le principe de neutralite des services publics ».

« Ce portrait (...) ne saurait figurer aux cotes des portraits officiels affiches dans une mairie, lieu hautement symbolique de la Re­ publique », argumente le representant de l’Etat. Dans une reaction a l’injonction faite au maire de Gonneville, la Licra « deplore que, quelques mois apres les ceremonies marquant le 65e anniversaire du debarquement allie, le prefet de Basse-Normandie ait ete contraint de donner des legons d’histoire et de droit au maire d’une commune normande ». « L’association demande instamment au maire de mettre definitivement fin a cette polemique intolerable en retirant ce portrait et de laver l’affront ainsi porte a la memoire des victimes de persecutions antisemites de Petain, des resistants et des combattants allies », conclut le communique de la Licra.

AFP

LePoint.fr

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