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Le village de Coule.doc
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Le mystère de Mistou-chat

Un mois a passé. Rien n'a changé à la vie de Marianette.Nous sommes à la fin de juillet. Maintenant le petit chat est grand et fort. Maintenant il dort sur le balcon de sa chambre, et le matin, il vient réveiller sa jeune maîtresse. Marianette le prend toujours avec elle quand elle va dans les champs et les montagnes. Mistou est son ami, elle aime jouer avec lui.

Mais qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi n'est-il pas venu la réveiller ce matin? Il est dix heures et il n'est pas encore venu.

— Mistou-chat? crie la fillette. Pas de réponse.

Marianette saute du lit, court sur le balcon. Mistou-chat n'est pas sur le balcon, ni dans la chambre, ni dans la maison.

— Il est peut-être au jardin, Marianette! dit cousine Madeleine. Mais on ne trouve pas Mistou-chat, ni dans le jardin, ni dans le village.

— Il est allé se promener tout seul. Il connaît la campagne aussi bien que toi, maintenant.

— Mais comment est-il sorti de la chambre?

— Il a sauté du balcon.

Marianette est triste.

A midi, le petit chat n'est pas revenu. Le soir non plus.

Marianette est triste, elle pleure. Grand-père Henri la porte au lit. 11 promet à sa petite fille que le chat reviendra demain.

Mais encore un jour passe. Encore un autre jour.

Cousine Madeleine explique à Marianette que le père Léon lui donnera un autre chat, quand tout à coup, Mistoù-chat revient.

— Où étais-tu, mauvais chat? crie cousine Madeleine.

— Mon Mist ou, mon petit Mistou, mon tout petit-petit-petit Mistou. Tu ne partiras plus, dis? Tu as faim!

Elle lui apporte du lait, des gâteaux, de la viande. Mais le chat n'a pas faim. Il ne mange ni lait, ni gâteaux, ni viande. Il est, seu­lement, un petit chat fatigué et il s'endort.

Quand le chat se réveille, il trouve la porte du balcon fermée.

— Tu comprends, petit chat, il,ne faut pas courir les champs et les montagnes tout seul. Le renard te mangera. Maintenant tu iras te promener seulement avec moi, et je te mettrai une jolie laisse. C'est pour ton bien.1

Mais Mistou ne veut pas se promener en laisse. Il n'est pas un chat que l'on promène en laisse.

Marianette défait la laisse et le chat court vite vers les buissons.

— Mistou m'a quitté. Je ne le verrai plus! 11 ne reviendra plus, pleure Marianette. J'ai voulu le mettre en laisse. Et il ne m'aime plus. Il ne m'aimera plus jamais. Qu'est-ce que je peux faire, grand-père?

La fillette jette la laisse dans les buissons.

— Ecoute, ma petite, dit grand-père Henri, un chat des champs n'est pas un chat des villes. C'est un animal libre. Il a trouvé, peut-être, un ami pas loin d'ici et il partage son temps entre lui et toi. Ne pleure pas, il reviendra.

— Et si le renard le mange?

— Non, le renard ne le mangera pas. Et puis, tu vois bien qu'il ne faut pas l'enfermer. Alors, il faut l'aimer comme il est et ne pas pleurer ...

— Mais pourquoi ne reste-t-il pas avec moi? Où va-t-il, grand-père?

— Oh! ça, c'est simple à savoir! explique grand-père. Quand il reviendra, nous le laisserons libre et nous le suivrons. C'est inté­ressant de savoir le mystère de Mistou-chat. Et toi, tu aimes le mys­tère?

Marianette sourit.

— Entendu. Nous le suivrons. Mais s'il revient, je l'aimerai beaucoup-beaucoup pour qu'il me préfère à son autre ami.

— Il te préférera toujours, parce que tu Tas élevé. Et ça, un chat ne l'oublie jamais. Marianette est contente.

Et tout se passe comme grand-père a dit. Mistou reste deux jours; deux jours après, il quitte Marianette, comme s'il a un ca­lendrier dans sa tête. Chaque fois, Marianette et grand-père le sui­vent, mais il leur échappe toujours. Ils ne peuvent pas comprendre où il va. Un jour la fillette et son grand-père arrivent jusqu'au château. Ils sont fatigués. Ils se reposent sur l'herbe à cent mètres du mur.

Près du mur, ils voient les deux chiens du château.

Tout à coup, Marianette voit son chat blanc dans l'herbe.

— Oh! crie-t-elle, c'est lui! C'est Mistou!

— Mais que fait-il, le pauvre? Il se dirige vers les grands chiens du château qui sont assis près du mur. Ils vont le manger!

Marianette veut crier, elle veut courir derrière son chat. Mais que voit-elle? Les chiens ne le mangent pas, ils connaissent bien Mis­tou et le chat les connaît bien, lui aussi. Il se glisse entre leurs pat­tes, il miaule des bonjours amicaux. Les chiens jouent avec le petit chat, puis tous les trois se dirigent au château.

— Tu comprends? demande grand-père Henri.

— Oui, répond la fillette, très contente. Mistou connaît le gar­çon malade. Hugues est son petit maître.

Les chiens sont dans le château maintenant.

— Grand-père, je veux monter dans ma niche pour regarder.

— D'accord, ma petite. Mais ne va pas si vite. Je suis fatigué.

Quand ils arrivent près du château, Marianette s'arrête pour écouter.

— Enferme les chiens un moment! dit la dame à son mari. Le pe­tit chat est arrivé et Hugues veut jouer avec lui tout seul.

— Je vais les enfermer pour une heure.

Grand-père et Marianette se sourient. Ils sont contents. Le grand-père aide Marianette à monter dans sa niche. La fillette re­garde par le trou.

Elle regarde. Elle regarde pendant cinq minutes.

Enfin, grand-père lui dit tout bas:

— Viens, Marianette. Elle descend.

— D'habitude, je n'aime pas qu'on regarde aux portes!1 dit grand-père. Mais ce n'est pas par curiosité que nous regardons, n'est-ce pas?

— Oh! non. Je veux seulement savoir si Hugues est heureux et comment je peux l'aider.

Ils ^'éloignent du château et Marianette raconte toujours.

— Oh! grand-père. Si tu l'avais vu!1 Il riait. Il était heureux. Il caressait Mistou. Il l'appelait Ami-chat. Je suis très contente qu'il l'aime, <que Mistou joue avec Hugues et lui apporte du bonheur. Oh! je veux aller le voir, moi aussi.

— C'est peut-être une occasion! dit grand-père. Je peux aller au château et dire que j'ai vu quand mon chat y entrait.

— Oh! non, grand-père. Le gardien ne te parlera pas d'Hugues. Il te rendra Mistou et Hugues pleurera ... J'ai une autre idée. Je mettrai un collier à Mistou pour envoyer une lettre à Hugues. Mis­tou portera ma lettre au garçon. Si Hugues veut, il me répondra. Je lui écrirai que je suis son amie, que Mistou s'appelle Mistou ... Dis, gr^nd-père, tu penses qu'il sera content de savoir que je suis son amie?

—- tu as une bonne idée! dit grand-père. Seulement, tu me mon­treras ta lettre.

— Bien sûr.

Alors, Marianette a écrit cette lettre: «Mon petit chat qui vient jouer avec toi et qui est ton ami s'appelle Mistou. Je suis Maria­nette. Moi aussi, je veux être ton amie. Et toi, veux-tu? J'ai neuf ans. Et toi?»

Marianette attend Mistou. Mais cette fois Mistou reste trois longs jours au château. Enfin, un beau soir, il revient. '

Vite* Marianette lui met son beau collier où elle a caché sa let­tre. Maintenant, il faut que le petit-chat-facteur parte au plus vite2. Mais il part seulement trois jours après.

Par la suite, l'emploi du temps de Mistou est le suivant: il passe deux jours chez Hugues, deux jours chez Marianette. Le chat sait qu'il transporte quelque chose dans son collier. Hugues a répondu. Et Marianette a re-répondu. Et Hugues a re-re-répondu.

Maintenant, Marianette a six lettres de Hugues qui lui disent en résumé: «Je m'appelle Hugues. J'ai dix ans. Mon grand-père habite Paris. Je ne le vois jamais. Merci pour ton chat. Avec Mistou je ne m ennuie plus. Moi aussi, je suis ton ami. Mais je ne marcherai ja­mais. Je n'ai jamais vu mes parents. Ils sont morts. Un accident quand j'étais bébé. C'est cet accident qui a tué mes jambes.3»

En ce moment, Marianette écrit la septième lettre.

— pis, grand-père, est-ce que je peux écrire à Hugues que je veux venir le voir? Ce n'est pas trop tôt, maintenant?

Mai3 grand-père ne répond pas parce que quelqu'un frappe à la porte La visite du maire Barnabe

C'est le maire Barnabe.

— Bon jour,* Henri, ça va?

— Oui, merci, Barnabe! Assieds-toi. Quoi de neuf?1

— Rien de neuf. J'attends le car. Ma fille vient à Coule-Vent pour y acheter des њufs, du frommage, du beurre.

— Elle habite toujours près de la ville d'Avignon, ta fille Ca­roline?

— Oui.

— Ça marche toujours bien son travail? Elle tient toujours un home d'enfants, je crois.2

— Oui, oui ... Mais elle a du souci. La maison est petite. Il n'y a pas de terrain de jeux pour les enfants.

Marianette est dans la chambre. Elle entend tout ce que le maire dit. Elle sait ce que c'est qu'un home d'enfants. C'est une maison où habitent les petits qui ont besoin de soleil et d'air pur et leurs parents habitent la ville. Ils sont là pour reprendre des forces, des kilos et de bonnes joues. On les promène, on les soigne, le médecin les surveille. Ils se promènent, ils jouent et ils font leurs études. Et Caroline, la fille de M. Barnabe, dirige cette maison ... S'il y avait un home d'enfants à Coule-Vent, Marianette pourrait3 jouer avec les enfants à la marelle, à la balle, se promener avec eux dans les champs, dans les bois, dans les montagnes. Marianette rêve. Elle s'approche du grand-père.

— Je peux rester là? demande-t-elle au grand-père.

—— Bien sûr, petite.

Grand-père et son ami Barnabe parlent. Marianette comprend que Caroline n'a pas d'enfants à elle4, mais qu'elle soigne toute sa petite troupe, qu'elle aime beaucoup.

Caroline veut tenir ce home à la campagne, se promener et jouer avec les enfants dans les champs et les montagnes près de Coule-Vent. Elîe veut leur donner à manger le bon lait et les bons froma­ges de Coule-Vent. Elle a une maison à Coule-Vent pour y tenir ce home d'enfants. Mais Coule-Vent est un village qui n'a pas d'enfants. Et^un village qui n'a pas d'enfants, n'a pas d'école. Il n'y a pas d'école à Coule-Vent. Il n'y en a pas, il n'y en a pas, pense Maria­nette toute triste.

— Des petits enfants? demande Marianette tout bas. Combien?

— Quinze, je crois.

— Des garçons?

— Des filles et des garçons.

— De quel âge?

— Huit à dix ans, je crois.

— Oh! grand-père, pourquoi il n'y a pas d'école?

— Il y en avait une avant.1 Pourquoi est-ce qu'elle est fermée? Elle est très jolie!

Elle a levé vers les deux amis ses yeux très bleus, 1res doux et un peu tristes.

— S'il y a une école à Coule-Vent, ajoute Barnabe, tout le mon­de sera très heureux. Les petits de ma fille, elle-même, et moi aussi, tous les habitants du village avec.

Grand-père regarde encore les yeux de Marianette qui répète:

— Quinze petits enfants? Oh! quinze ...

Grand-père ne répond pas, il fume sa pipe, il caresse les cheveux de la petite et dit enfin:

— Et si on demandé de rouvrir l'école à Coule-Vent? Les quinze de ta fille et Marianette ...

— Et Hugues! ajoute la petite. Quinze plus moi ça fait seize! plus Hugues ça fait dix-sept! Et dix-sept, c'est une école. Chic!

— Calme-toi, Marianette. Ce n'est pas facile. Il faut faire beau­coup de choses. Mais, si en septembre Coule-Vent compte quinze ou seize enfants, il faut rouvrir notre école.

— Tu sais, dit Barnabe, les petits-fils de Léontine sont au pen­sionnat maintenant,, parce que leur mère travaille. Léontine est seule, elle veut avoir ses deux petits-enfants ici, à Coule-Vent.

— Dix-sept et deux, dix-neuf! crie Marianette et frappe des mains.

— Calme-toi, petite, et va jouer, dit grand-père.

— Oui, mais tu feras tout ce qu'il faut pour .rouvrir l'école, hein, grand-père?

— Oui, ta Marianette a raison, dit le maire Barnabe à grand-père Henri. Je crois que ce sera bien pour tout le inonde. Notre vil­lage est en train de mourir. Une école le ferait revivre.2 Demain nous commencerons ensemble nos démarches, a-t-il ajouté. Ma fille ar­rive à temps. Je vais lui parler de nos projets.

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