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Le village de Coule.doc
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A la campagne

Maiпaiiette est sur le balcon de sa chambre, un balcon tout en fleurs.

Dans le jardin, elle voit grand-père Henri qui est assis sous un arbre et fume sa pipe.

— Cousine Madeleine, sur l'arbre, là-bas, je vois ... Est-ce que ce sont des cerises? Il y en a des paniers et des paniers! Ce n'est pas possible!

— Mais si, ce sont des cerises. Et l'arbre s'appelle le cerisier.

— C'est un cerisier? Je n'ai jamais vu de cerisiers. Oh! grand-père a un cerisier? crie Marianette, très contente.

— Mais, ma petite, dans tous les jardins de notre village il y a des cerisiers. Il a quatre cerisiers, ton grand-père. En juin il y a beaucoup de cerises. Va vite dans le jardin! Mange les cerises,-si tu veux.

— On peut?

— Mais oui! Les cerises ne sont pas en or! Elles sont faites pour être mangées1 et, de préférence, par les petits enfants.

— Oh! dit Marianette, je ne pourrai jamais les manger toutes! Qu'est-ce qu'on va faire de tout le reste?

— De la confiture ... Et puis il faut laisser le reste pour les oiseaux. On ne mange jamais tous les fruits du jardin.

— Tous les fruits? Est-ce qu'il y en a d'autres?

— Bien sûr, petite. Va voir derrière cette barrière. Tu y trou­veras des fraises et des framboises. Elle court. Elle admire le jardin.

Elle lève les mains vers le cerisier, prend des cerises rouges, les met dans sa bouche. Que c'est bon! A Paris, on mange les cerises une à une, on les compte presque. Elles sont déjà un peu sèches ... Ici ... oh! ici, on les mange trois par trois, quatre par quatre2 ...

— Grand-père Henri!

Elle s'approche du grand-père, les mains pleines de cerises.

— Prends, mais prends donc! C'est trop bon!

— Pas maintenant. Tit vois, je fume ...

Elle court au jardin. Elle regarde les arbres pour trouver des fraises.

— Où est le fraisier?

— Le fraisier? Mais il y en a au moins cent1!

— Cent? Ce n'est pas possible! Alors, c'est une foret! Mais je ne vois pas cette forêt! Grand-père rit:

— Une forêt? Mais, petite, le fraisier n'est pas un arbre! Regarde à tes pieds!

— Oh!

Marianette est très surprise. Elle regarde à ses pieds et elle voit beaucoup de fraises.

— Oh! grand-père, mais je ne savais pas!

— Tu n'es jamais sortie de Paris?

— Si ... Londres, Madrid, New York même.

— C'est ce que je pensais: toujours les grandes villes. Tu n'as jamais été à la campagne. Tu ne connais ni les plantes, ni les ani­maux. A Coule-Vent tu apprendras beaucoup de choses intéressantes.

Marianette cherche des framboises, mais elle ne sait pas où on peut les trouver: sur un arbre ou sur une plante?

Marianette est triste. Elle a le prix d'excellence et elle ne sait rien. Rien, mais rien de rien.

— Grand-père, dit-elle tout bas, je suis ignorante. Il faut que je commence à travailler tout de suite. Je ne peux pas dire bonjour aux arbres, je ne sais pas les noms des plantes, je ne sais le nom de rien! Tu sais, c'est vrai: je ne sais rien-rien-rien!

— Mais si, tu sais quelque chose! Tu ne sais rien sur la vie à la campagne. Mais tu verras, clans quelques semaines, tu apprendras beaucoup de choses intéressantes et tu seras contente de cela ... Il faut travailler, tu as raison. Mais comme en juin les programmes sont finis, on aura beaucoup de temps pour aller étudier dans les champs.

Cousine Madeleine appelle Marianette et père Henri. Il est l'heu­re de la soupe; la soupe aux herbes de Provence est très bonne.

Marianette aide cousine Madeleine. Elle met sur la table des assiettes, des cuillères, des fourchettes et des couteaux. On mange avec appétit. Marianette sourit. Elle a mangé de la soupe, un њuf, et du fromage qui sent les champs. Au dessert elle a mangé des cerises.

Puis elle monte dans sa chambre. Elle est contente: elle aime la musique des oiseaux qui vous arrive par la fenêtre ouverte, le si­lence, les arbres et les fleurs.

Marianette embrasse cousine Madeleine.

— C'est que je t'aime, tu sais, lui dit-elle. Cousine Madeleine a des larmes aux yeux.

— Père Henri! appelle-t-elle. Il était là, derrière la porte.

— Entrez donc pour le bonsoir, grand-père!

Les leçons dans les champs et dans les bois

Et la vie passe tranquille, entre cousine Madeleine et grand-père Henri.

Le matin, on travaille, on fait des problèmes , des dictées, de la grammaire, comme dans toutes les écoles du monde. Mais, l'après-midi, on court les chemins, et les leçons se font dans les champs et dans les bois. On observe les fleurs, les plantes et les oiseaux, on cherche les points cardinaux1, on travaille tout le temps sans presque y penser.

Mais cet après-midi Marianette est libre. Grand-père travaille dans le jardin. Elle ira seule dans les champs. Elle doit trouver et rapporter des feuilles simples, des feuilles composées et d'autres, toutes les feuilles qu'on a étudiées hier, sur le livre de botanique. - Tout le village aime Marianette et elle peut se promener, seule, dans les bois et dans les champs.

— Où iras-tu, petite? lui a demandé grand-père Henri.

— Vers le Cru. De là-haut, on voit bien tout le village et je ferai son plan. Tu me l'as demandé hier.

— Bien, va sur le Cru. Mais ne t'approche pas du château... Tu as pris ton gâteau?

— Oui. Cousine Madeleine me l'a donné.

— Quand le soleil se cachera derrière la forêt, tu reviendras, n'est-ce pas?

Et Marianette est arrivée au pied du Cru. Le Cru est une petite montagne blanche et sèche couverte de buissons. Pas un arbre. Ma­rianette prend un sentier sur la gauche et monte lentement. Tout à coup elle entend:

— Grrr-ouah-ah-ah!

C'est un grand chien qui gronde et qui sort d'un buisson, un des chiens qui gardent le château. Et le château est tout près.

Le chien est à distance, mais il gronde, il montre ses grandes dents.

— Excuse-moi, grand chien, dit Marianette qui a peur (mais qui sait qu'elle ne doit pas le montrer), excuse-moi, je ne me savais pas si près de chez toi2. Je vais revenir chez moi. Au revoir. Ne me mords pas, s'il te plaît.

Elle regarde le chien et s'éloigne lentement, lentement. Le chien avance aussi lentement. Elle tourne la tête et s'arrête: elle voit un deuxième grand chien. EHe tombe. Maintenant elle est assise entre deux grands chiens méchants.

Les chiens la regardent, la sentent, se rassurent parce qu'elle ne bouge pas1. Marianette sait: si elle bouge, ils vont la manger. Ils se sont assis de chaque côté d'elle. Maintenant ils la gardent... Qu'est-ce qu'il faut faire? Leur parler? Elle dit:

— Bon-jou-our ... Bon ... jour!

Ils n'ont pas bougé? Non? Alors, elle peut leur parler?

— Bon ... jour et ... au revoir! Je reviens chez moi, vous sa­vez! Mon grand-père ... il m'attend! ... Non, non! Je n'irai pas au château! ... Je vous répète que je reviens chez moi. Laissez-moi passer2, s'il vous plaît.

Mais les chiens ne bougent pas. Ils ne comprennent pas. Maria­nette leur explique encore une fois:

— Laissez-moi passer, s'il vous plaît. Mon grand-père m'attend. Je ne veux pas passer la nuit ici ... Alors, dix minutes encore, et je reviens chez moi. C'est d'accord? Avez-vous faim? Mangez mon gâteau, s'il vous plaît. Le voilà.

— Voulez-vous manger tout le gâteau? Eh bien, je vous donne tout le gâteau, mais laissez-moi partir! Non, ils ne veulent pas tout le gâteau.

— Vous ne l'aimez pas?

Si, ils l'aiment. Mais ils ne sont pas des chiens dont on achète les bonnes grâces3.

— Alors, je vais le manger moi-même! ...

Mais, tiens? Qu'est-ce que c'est? C'est ... C'est ... Oh! C'est un serpent! Il est déjà sur son pantalon ...

Marianette a peur du serpent. Elle ne sait que faire entre vun serpent qui tue et deux chiens qui ne l'ont pas encare mangée. Elle bouscule le chien qui est assis à droite et court vite par le sentier. Elle court et court et court et arrive sous les murs du château.

Elle voit dans le mur une petite niche. Elle se cache dans cette petite niche qui est assez haute. Elle tourne la tête et voit que les chiens ne l'ont pas suivie, qu'ils sont toujours là-bas. Que peuvent-ils bien faire?

Marianette regarde les chiens qui sont toujours près des buis­sons. Elle voit le serpent tué entre les dents d'un chien. Les chiens reviennent maintenant. Ils s'approchent lentement. Ils ne mon­trent plus leurs dents. Ils ont presque des airs amis.4 Elle leur dit tout bas:

— Merci, mes amis! Vous avez tué le serpent et vous m'avez sauvée. Si vous voulez, nous serons amis, moi, je veux bien, vous savez! Merci, encore! Sans vous, le serpent ... Il était sur mon pantalon!

Tout à coup elle entend une voix:

— Rix? Rox? Où êtes-vous? C'est leur maître qui les appelle.

— Venez avec moi, les chiens! dit la même voix. Nous allons nous promener au sommet du Cru.

Les chiens s'éloignent lentement.

Marianette risque regarder de sa niche.

Elle voit un homme grand et fort et une femme maigre et brune, ils s'éloignent vers le sommet du Cru, les deux grands chiens les suivent.

Marianette compte jusqu'à cent pour les laisser s'éloigner1, ensuite elle courra vite à la maison. Elle attend et observe la niche où elle se cache. Elle voit un petit trou. Elle regarde par le trou et tout à coup elle entend un bruit derrière le mur.

Marianette ouvre de grands yeux. Ce qu'elle entend — mais oui! — c'est une voix d'enfant qui chante tout bas. Est-ce que le gardien a laissé un transistor ouvert? ... Mais la voix s'arrête et recommence ... Non, il y a quelqu'un là, derrière le mur, dans la cour.

Qui?

Mais qui?

Maintenant elle regarde attentivement. Elle voit une petite table avec des livres, un mécano, des autos miniatures et un jeu de domino.

Est-ce que les gardiens du château jouent au mécano? Non, ce n'est pas possible. Elle regarde encore une fois, et elle voit un petit gilet rouge, un gilet d'enfant. Un enfant?

Il y a un enfant au château

Mais un enfant qui ne sort jamais du château, qui ne court ni les champs, ni les bois. Pourquoi?

Elle regarde à nouveau, mais elle ne voit personne.

Elle ne peut plus attendre. Les chiens peuvent revenir et le grand-père l'attend, il faut vite revenir à la maison.

Elle saute du mur. Une pierre tombe.

— Qui est là? demande une voix de garçon. Qui est là?

Mais Marianette court. Elle court très vite. Elle entend les chiens qui aboient au sommet du Cru. Elle court vite, très vite au village.

Le soir, Marianette est dans son lit. Quand grand-père vient lui dire bonsoir, elle lui dit:

— Ass4ieds-toi, grand-père. Ce matin j'ai vu au château ... Et MaVianette raconte ce qu'elle a vu et entendu. Le grand-père demande:

— Tu es sûre de ce que tu racontes, Marianette?

— Sûre-sûre-sûre, grand-père.

— Et tu dis qu'il chantait?

— Oui.

— Ça veut dire qu'il n'est pas malheureux1, cet enfant.

— Oh! tu sais, dit Marianette, ça ne veut rien dire! Quand je suis triste, moi, je chante pour me faire penser que je suis gaie2! Lui, il chante peut-être parce qu'il est triste.

— Un garçon? Tu es sûre que c'est une voix de garçon?

— Je pense. Et puis un mécano ... Tu sais, grand-père, ce n'est pas bien d'être deux enfants à Coule-Vent et de ne pas se promener et jouer ensemble!

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