Les styles écrits du français moderne
Les généralités
Le style scientifique
Le style officiel (langage de l’administration et des affaires)
Le style des journalistes et publicistes (langage de la presse)
La langue des belles-lettres
I. Les principaux styles écrits du français moderne sont: le style officiel, le style scientifique et le style des journalistes. Ces styles ont des traits communs, ce qui permet de les réunir sous le même nom des styles écrits:
la communication écrite
résultat est plus ou moins scrupuleux sur le fond et la forme de l’énoncé; même si la communication est orale, la forme en sera toujours plus soignée que dans une conversation spontanée (conférence, rapport sur un sujet scientifique, discours politique etc)
caractère logique, intellectuel y prédomine de beaucoup sur le côté affectif. Cela est manifesté dans le choix des moyens d’expression qu’on y fait.
Comparez les conditions du fonctionnement de la langue parlée et des styles écrits.
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langue parlée
styles écrits
on s’adresse
à une personne
à un groupe de personnes où bien à la notion entière
la forme dominante
dialogue
Monologue
sujets
plus ou moins simples, touchant la vie quotidienne
plus ou moins importants, compliqués, touchant science, politique, affaire etc
contact
immediat (direct) entre les interlocuteurs
indirect (sauf les interventions orales)
facteurs auxilières
précisant le sens de l’énoncé (situation, geste, mimique)
absence de ces facteurs
caractère
spontané
officiel
côté dominant
affectivité
logique
manque de souci quant à l’exposition logique des idées
souci de l’exactitude et de la précision dans l’exposition des idées
Les particularités lexicales et grammaticales sont argumentées par deux tendances principales des styles écrits:
on tend à envisager le problème sous tous les aspects;
on cherche à éliminer tous les détails superflus.
Comme résultat:
côté lexique – l’emploi de la terminologie spéciale désignant les réalités d’une manière exacte et precise;
côté syntaxe – la complexité de la phrase due à la fréquence et la variété de propositions subordonnées et coordonnées et l’absence presque absolue de propositions incomplètes.
II. Le style scientifique:
généralités;
grammaire;
lexique
Généralités
Le but essenciel de tout ouvrage scientifique est de démontrer les idées de manière logique.
P. ex. “L’étude du langage est le plus souvent une étude historique. Il semble à première vue que ce soit faire son éloge car l’histoire d’une langue est en elle-même chose trés sérieuse; mais nous voulons dire simplement que les explications de presque tous nos manuels nous disent ce que la langue a été en croyant nous dire ce qu’elle est; et ces explications sont historiques parce qu’elles sont analythiques.”
Ch. Bally
Comme il a été dit, le style scientifique se realise par écrit, mais aussi dans les communications orales. La forme du discours est de préférence celle d’un monologue, ce qui n’exclut pas le dialogue non plus. Sous la forme écrite le style scientifique est plus soigné que sous la forme orale. Dans un exposé scientifique la manière individuelle de l’auteur se fait sentir beaucoup plus que dans un document officiel. Toutefois, quelque originale que soit la manière de l’auteur, il se pliera toujours aux principes du langage de la science.
Grammaire
à la syntaxe prévale l’emploi des propositions à 2 termes, car cette forme grammaticale est la plus adaptée à l’expression d’un jugement logique comprenant sujet et prédicat.
l’emploi de propositions complexes, de nombreuses conjonctions de coordination et de subordination, de pronoms relatifs et de tours participes et infinitifs.
l’ordre des mots est le plus souvent direct.
la mise en relief est employée. On met le verbe ou l’attribut en tête pour équilibrer la phrase lorsque le sujet est développé.
P. ex. Êtrange serait la langue qui comporterait une telle hiérarchie, et bien embarrassé le sujet parlant qu’on condamnerait à la réaliser.
la mise en relief de l’ordre logique.
la division en chapitres, en parties, en paragraphes.
l'abondance des mots intercalés tels que: d’abord, ensuite, premièrement, deuxièmement etc., de constuctions parallèles.
P. ex. Il s’était dit
dans la morphologie: les 2 plans (présent/passé) ne sont pas toujours rigoureusement séparés: le présent apparaît dans les textes historiques, quand les choses sont traîtés comme si elles se rapportaient à l’actualité.
dans les études historiques ce sont les temps narratifs du verbe qui prévalent: le passé simple, l’imparfait et le plus-que-parfait.
dans les ouvrages, traitant des choses en leur état actuel, c’est le présent de l’indicatif qui domine accompagné du passé composé désignant des actions achevées ayant des liens avec le présent.
l'usage particulier du pronom personnel et de l’adjectif possessif de la 1ère personne du pluriel.
P. ex. nous > moi
Lexique
l’usage abondant de la terminologie spéciale.
l'enrichissement permanent de termes nouveaux et l’élimination des termes vieillis.
le lexique à valeur affective est rarement admis; mais on en trouve parfois dans un énoncé oral ou bien dans une polimique > il n’y point de barrières infranchissables entre les styles d’une langue.
III. Style officiel (langage de l’administration et des affaires)