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Petit dictionnaire des tropes et figures (d’après M. Joyeux. Les figures de style)

METONYMIE

La métonymie consiste à remplacer un mot par un autre mot, les deux mots étant liés par une relation logique évidente. Il existe des types suivants de substitution : un objet par la matière (les bronzes anciennes), un produit par son origine (Champagne – vin mousseux produit en Champagne), le contenu par son contenant (Paris s’éveille), une lieu, une personne par un objet ou une activité qui lui sont liés par l’usage (la cuisine – lieu pour cuisiner), une fonction ou une activité par un objet symbolique qui la représente (renoncer à la couronne).

Ce saint-émilion a un arôme de fruits, Un verre ça va ; trois verres, bonjour les dégâts ! Le Quai d’Orsay a révélé les grandes lignes de la politique étrangère, La route a tué des milliers de personnes l’année passée, Les Français sont amateurs de vieilles pierres, Nos sportifs ont gagné l’or et le bronze. J’ai une bibliothèque des meilleurs auteurs, Vous gagnez le bonheur si vous perdez le trône.

SYNECDOQUE

La synecdoque est une variété de métonymie qui remplace un mot par un autre, les deux mots étant liés par une relation d’inclusion (une partie pour tout ou tout pour une partie).

Trouvez des synecdoques et révélez les noms qu’elles remplacent

J’ignore le destin d’une tête si chère. Deux bras ont suffi pour alléger ma vie. Je vois des ailes dans le ciel. J’irai m’assoir sur ta pierre

COMPARAISON

La comparaison rapproche deux éléments, (mots ou groupes de mots), grâce à un outil grammatical, afin de mettre en évidence une caracteristique qui leur est commune, p.ex.: Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle… L'outil de comparaison peut être: conjonction (comme), locution conjonctive (de mêmе que, ainsi que, aussi, plus, moins que), adjectif (semblable à, tel que, pareil à), verbe (ressembler à, avoir l’air de, faire penser à).

Dans chacune des phrases identifiez le comparé et le comparant :

Je suis belle, o mortels ! comme un rêve de pierre (Baudelaire), Tel pere, tel fils (proverbe), Loup : quadrupède sauvage et carnassier qui ressemble à un grand chien (Dictionnaire Encyclopedique Ouillet), Dieu! Le vent rugit comme un soufflet de forge…(Hugo), Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer... (Baudelaire)

Une comparaison peut rapprocher des éléments concrets et des éléments abstraits: Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie…(Lamartine), La musique souvent me prend comme une mer! (Baudelaire).

Une comparaison peut servir à porter un jugement. Celui-ci peut être dévalorisant, ou valorisant, p.ex.: Sa conversation était plate comme un trottoir de rue... (Flaubert), Toute sa gentille personne sentait frais comme un bouquet. (Flaubert).

Elle peut retenir l'attention par son aspect original : Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir! (Baudelaire). A l'inverse, certaines comparaisons sont devenues banales du fait d'une utilisation trop fréquente. Elles ne traduisent plus aucune recherche stylistique. On les appelle des clichés : Etre blanc comme un linge. bavard comme une pie...

Soulignez le comparé, entourez le comparant et indiquez s'ils appartiennent à l'abstrait ou au concret :

Donc, laissons aboyer la conscience humaine/Comme un chien qui s'agite et qui tire sa chaîne (Hugo), Les colibris sont proches des martinets (Larousse), Les voilà, ces buissons, où toute ma jeunesse/ Comme un essaim d'oiseaux chante au bruit de mes pas... (Musset), Et je m'en vais au vent mauvais/Qui m'emporte deça, delà/ Pareil à la Feuille morte (Verlaine), Nos emotions sont dans nos mots comme des oiseaux empaillés (Montherlant), J’étais froid comme les marbres... (Hugo), Dans la brume grise, les gratte-ciel devenus blanchâtres se dressent comme de gigantesques sépulcres d'une ville de morts... (Camus), Elle ressemblait aux femmes des livres romantiques (Flaubert), Avec ses vêtements ondoyants et nacrés/Même quand elle marche, on croirait qu'elle danse... (Baudelaire).

Comparaison filee

Lorsqu'une comparaison est suivie de plusieurs termes appartenant au même réseau lexical que le comparant, on dit que la comparaison est filée.

A l'intérieur (du magasin), c'était comme un champ de bataille encore chaud du massacre des tissus. Les vendeurs, harassés de fatigue, campaient parmi la débâcle de leurs casiers et de leurs comptoirs (Zola) Zola file la comparaison du magasin avec un champ de bataille, en utilisant plusieurs mots qui appartiennent tous au lexique militaire.

Soulignez le comparant initial et les termes appartenant au тёте champ lexical : La Tour Fendue, dont je voyais I'interieur, m'apparaissait comme une immense tête de mort. Je distinguais les fosses nasales, la voûte du palais, la double arcade sourcilière, le creux profond des yeux éteints (Hugo), Leurs declamations sont comme des épées. Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant. Mais il у pend toujours quelque gouttes de sang (Musset).

Même exercice.

Je suis comme le roi d'un pays pluvieux.

Riche, mais impuissant, jeune et pourtant tres vieux.

Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes,

S'ennuie avec ses chiens comme avec d'autres bêtes.

Rien ne peut l'egayer, ni gibier, ni faucon,

Ni son peuple mourant en face du balcon

(Baudelaire)

METAPHORE

La métaphore est une sorte de comparaison dans laquelle on aurait supprimé l'outil de comparaison : L'homme est un roseau. L'outil comparatif n'est pas exprimé (= l'homme est [semblable à] un roseau). Plus condensée que la comparaison, la métaphore établit une assimilation entre deux termes dont l'un a fonction de comparé (ex. : « l'homme »), l'autre de comparant (ex. : « le roseau »). Cette assimilation s'opère : à l'aide du verbe être /Votre coeur est une lyre où il manque des cordes (Chateaubriand), par juxtaposition La mer. rauque chanteuse... (Baudelaire), à l'aide d'un complément de nom L'immense été des choses humaines (Aragon).

Repérez les métaphores, en soulignant le comparé et le comparant.

Une forêt pour toi, c'est un monstre hideux... (Hugo), Votre âme est un paysage choisi... (Verlaine), Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage... (Baudelaire), Cette mouche de feu la nuit c'est une étoile... (Reverdy), La femme est en effet le potage de l’homme (Molière), Mon amour n'est rien qu'un horrible naufrage...(A. de Vermeil), L'humanité n'est pas le boeuf à courte haleine/Qui creuse à pas egaux son sillon dans la plaine...(Lamartine), L'homme de bien est un athlète qui se plait a combattre nu. (Rousseau), Une heure n'est pas qu'une heure, c'est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats... (Proust), O vil morceau de boue, о terre ! (Lamartine), Poésie ! O trésor! perle de la pensée... (Vigny), Mon bel amour, mon cher amour, ma déchirure... (Aragon), Les strophes, oiseaux de toutes les couleurs... (Hugo), La voix empatée de Paris, un ronflement d'ogre repu... (Zola), Bergere O Tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin... (Apollinaire, Les crachats rouges de la mitraille sifflent tout le jour...(Rimbaud), Déjà la nuit en son parc amassait /Un grand troupeau d'etoiles vagabondes (Du Bellay), Les grandes amandes des cathédrales toutes blanches (Cendrars), Le vaisseau de I'Etat est ballotté sur une mer orageuse ! (Flaubert)

La métaphore peut reposer sur I'utilisation d'un seul mot choisi pour son analogie avec une autre réalité : Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs, pleuvaient... (Hugo). Le seul emploi de « pleuvaient » de préférence à « tombaient» sous-entend que les projectiles s'abattent comme une pluie brutale.

Dans son état le plus élaboré, la métaphore opère une fusion totale entre deux éléments. Cette fusion peut aller jusqu'à la suppression du comparé : seul le comparant est exprimé. Cette faucille d'or dans le champ des étoiles (Hugo)». L'image de la faucille suffit ici à évoquer la lune. Le compareé « la lune », n'est pas exprimeé; tout le sens a été transféré sur le comparant « la faucille ». Grâce aux analogies qu'elle dévoile, la métaphore révèle la singularité d'un auteur et traduit une vision originale du monde. Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou. (Rimbaud). Rimbaud établit ici une analogie entre les « étoiles » et des toilettes feminines, ce qui humanise le cosmos, et lui donne une dimension rassurante.

La métaphore peut néanmoins perdre de sa force poétique, lorsqu'elle est souvent employée : elle devient alors un cliché : J'ai vécu six ans avec mon mari sans un nuage. (Ionesco)

Soulignez les métaphores et indiquez la nature du ou des terme(s) qui exprime(nt) la métaphore : Nom, Adjectif, Verbe.

L'arbre du carrefour se penche et interroge (Reverdy), Les stages, marchepieds obligés vers le monde du travail (Le Monde), La vie apparaissait rose à chaque fenêtre... (Lamartine). L'appartement de ma mère régnait au-dessus de la grande salle (Chateaubriand), Apprivoiser le vide, toiser les parois rocheuses, n'est plus réservé aux alpinistes chevronnés (Le Monde) .

Dans les exemples suivants, soulignez les métaphores et indiquez celles qui sont originales et celles qui sont des clichés.

Mort/Noir verrou de la ports humaine... (Hugo), Un despote (...), c'est un bon pâtre qui réduit ses sujets à la condition des animaux... (Diderot), Le gouvemement indien annonce un gel des salaires (Le Monde), La lune est un singe échappé du baluchon d'un marin/Qui vous regarde à travers les barreaux de la nuit...(Supervielle).

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