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7. Le nouveau réalisme.

Au 20e siècle, malgré l’importance des recherches strictement picturales et de l’abstraction, le réalisme se maintient, soit banalisé (divers « néoréalisme »1), soit sous des formes renouvelées : parfois violent jusqu’à la caricature (la Nouvelle Objectivité2 des Allemands Grosz et Dix), ou insolite (le « réalisme magique » de peintres néerlandais comme Pyke Koch), ailleurs didactique jusqu ‘à la propagande officielle (réalisme socialiste), enfin, dans les pays occidentaux, se manifestant par une nouvelle figuration souvent militante, ou choisissant d’inclure des objets réels dans l’œuvre (le Nouveau Réalisme3), ou encore se caractérisant par une exactitude photographique déroutante (l’hyperréalisme4 américain, annoncé dès les années 30 par Hopper, Sheeler ou Andrew Wyeth ; les toiles de J. Monory ou G. Aillaud ; les dessins de W. Gäfgen ou de Titus-Carmel).

8. Le pop art.

Le pop art5, ce mouvement majeur de l’art contemporain, est un courant artistique essentiellement anglo-américain, apparu à la fin des années 50 du 20e siècle et caractérisé par l’utilisation des images de la vie urbaine et quotidienne.

À l’opposé d’un art subjectif et existentiel (expressionnisme abstrait, abstraction lyrique), le pop art prend comme éléments de base des objets courants, appréhendés non pas tant en eux-mêmes que comme images, à travers les photos de presse, les comics et la publicité. L’image, véhiculant une culture de masse, devient ainsi la forme du réel.

Dans les années 50, à Londres, l’Independent Group, constitué au sein de l’Institute of Contemporary Art, réunit des artistes (Hamilton, Paolozzi) et des critiques (D. Alloway) autour d’un intérêt nouveau pour la technologie et pour la culture populaire et urbaine. Ce groupe présente en 1956 une exposition intitulée This is tomorrow, avec en particulier un collage de Richard Hamilton évoquant un « pop » (mot anglais : bruit sec d’explosion) qui aurait donné son nom à cette nouvelle tendance – la majorité des critiques pense cependant qu’il s’agit plutôt de « popular art ». Ce sont les formes mêmes propres à ce vaste domaine qui constituent le pop art, avant que l’appellation ne s’étende aux œuvres qui s’en inspirent. Dès le début des années 60, collages, peintures et sculptures montrent une prédilection pour l’automobile, les produits technologiques, les stars, etc., même si les styles différents d’un artiste ou d’une période à l’autre (Kitaj, Peter Blake, Hockney, A. Jones, Peter Phillips, Patrick Caulfield, etc.). Une certaine fantaisie et une certaine sophistication définissent le pop art anglais.

Aux États-Unis, il faut attendre l’exposition de 1961 au Museum of Modern Art pour découvrir les premiers artistes du Pop Art américain. Mais le type de création des Américains reste très différent de celui des Anglais et les deux écoles évolueront séparément au cours des années 60.

Les tenants du Pop Art s’insurgent contre la subjectivité d’une peinture traduisant les moindres émotions de l’individu. Ils veulent faire un anti-art en mettant en scène la civilisation de consommation à travers des objets les plus quotidiens et les plus ordinaires, fabriqués en série à des millions d’exemplaires. Ils passent au crible1 la publicité et le monde des mass media, s’inspirent de la bande dessinée, représentent des voitures, des appareils électroniques, des boîtes de conserve, des pages de journaux, des photos ou des billets de banque. Pris isolément ou montés en collages et en assemblages, ces objets narguent le spectateur, le déroutent par leur taille souvent monstrueuse, produisant une distanciation2 et un sentiment d’anonymat qui sont caractéristiques de la nouvelle culture citadine.

A travers Richard Hamilton, Eduardo Paolozzi, Peter Blake, David Hockney, Alan Jones, les Anglais s’attachent à un art plus allusif, plus ambigu, avec un détournement poétique des choses et des signes, ou des associations inattendues.

Les Américains s’intéressent plus à l’objet ordinaire appréhendé dans sa banalité même et introduisent des éléments de réflexion politique sur l’Américan way of life de cette décennie. Les artistes les plus connus sont Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein (avec ses fantastiques images de bandes dessinées), Jaspers Johns et James Rosenquist. Mais le pape incontesté du Pop Art reste Andy Warhol avec ses célèbres sérigraphies, magnifiant aussi bien Marylin Monroe que les boîtes de Campbell’s Soup.

La volonté d’abolir les distances entre l’art, ambition essentielle du pop art, est particulièrement marquée aux États-Unis. Le modernisme y est plus intégré à la vie quotidienne que nulle part ailleurs. Dans un esprit qui mêle des éléments postdadaïstes et postsurréalistes se développe d’abord un retour à l’objet, non sans reposer le problème de la représentation : « drapeaux » et objets en bronze de J. Johrs, « combine paintings » de Rauschenberg, assemblages des artistes californiens (Kienholz), voire « assemblages vivants » des happenings (Dine, Oldenburg). Mais c’est avec une technique plus froide et impersonnelle, et par un recours systématique à l’objet industriel et aux mass media que s’impose, dès le début des années 60, le pop art américain proprement dit (Warhol, Lichtenstein, Wesselmann, Rosenquist, Oldenburg, etc.), dont les images deviennent rapidement les symboles caractéristiques de la culture américaine et inspirent à leur tour, par un effet de réciprocité, un style nouveau des mass media et des arts graphiques. (DEP)

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