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Offenbach Jacques. La Vie parisienne. (I редак...doc
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07.11.2019
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Il sort.

Le Baron.

Ainsi vous êtes major ?...

Frick.

Je le suis...

Le Baron.

Mais... pardonnez-moi cette ignorance, je suis étranger... qu’est-ce que c’est au juste qu’un major ?...

Frick.

Un major...

Le Baron.

Oui...

Frick.

Il y en a de différentes espèces... il y a d’abord le major, un brave soldat, un soldat respectable... ça n’est pas moi. Il y a aussi le tambour-major... ça n’est pas moi non plus. Enfin, il y a le major de table d’hôte... (avec orgueil.) ça c’est moi...

Le Baron.

Ah ! Ah ! Vous êtes...

Frick.

Écoutez...

Couplets.

I

Pour découper adroitement,

Pour assaisonner savamment,

Pour faire sauter les bouchons

Et pour offrir les cornichons,

Pour décocher à tout propos

Des traits malins, de jolis mots,

C’est moi lecoq. -dans cet emploi

Nul ne peut lutter avec moi !

Je suis le major.

Partout où l’on dîne,

D’une façon fine

paraît le major !

Je coupe,

Découpe,

Fais sauter la coupe,

Et possède encor

Mille autres talents. Je suis le major !

II

J’ai toujours, après dîner,

Pour avis qu’il faut cartonner ;

Baccarat ou bien lansquenet,

J’ai dans ma poche un jeu tout prêt.

Mais c’est surtout à l’écarté

Que brille ma dextérité.

Et quand il faut tourner le roi

Nul ne peut lutter avec moi.

Je suis le major,

Partout où l’on joue,

Partout où l’on floue

Paraît le major !

Je coupe,

Découpe,

Fais sauter la coupe,

Et possède encor,

Mille autres talents. Je suis le major !

Frick.

Vous savez maintenant ce que c’est qu’un major.

Le Baron.

Vous êtes un farceur... mais je comprends la plaisanterie.

Frick, regardant les bottes du baron.

Ah çà ! Mais...

Le Baron.

Mais quoi ?

Frick.

Qu’est-ce que vous avez là ? Qu’est-ce qui vous a fait ça ?

Le Baron.

Ça, quoi ?

Frick.

Ça là !

Le Baron.

Mes bottes ?

Frick.

Vous appelez ça des bottes ! ôtez ça... ôtez !... ça n’est pas des bottes... ôtez ça.

Le Baron.

Comment que j’ôte...

Frick.

Elles sont affreuses !

Le Baron, regardant les bottes de Frick.

Avec ça que les vôtres...

Frick.

Moi, c’est différent... j’ai le droit d’être mal chaussé, moi.

Le Baron.

Pourquoi ça ?

Frick.

Il y a un proverbe... enfin j’ai le droit d’être mal chaussé... mais je vous en ferai, moi, des bottes...

Le Baron.

Vous major ?

Frick.

Oui je vous en ferai, et vous verrez ce que c’est que des bottes ! ôtez ! ôtez !... je vais vous prendre mesure... (il tire de sa poche un compas de cordonnier et veut s’emparer de l’une des jambes du baron.) laissez-moi faire...

Le Baron, se débattant.

Mais qu’est-ce que c’est que ce major-là ?

Entre Gardefeu qui se jette entre eux et les sépare.

Gardefeu, à Frick,

Eh bien, major...

Frick.

Mais regardez donc ces bottes...

Gardefeu, au baron.

Voici les habitués de la table d’hôte ; seulement je vous en préviens, ils sont tous allemands... c’est un jour comme ça...

SCÈNE XVII

Les Mêmes, bottiers, gantières, puis Gabrielle.

Chœur.

Nous entrons dans cette demeure,

Avec un appétit d’enfer,

On y dîne à la septième heure,

Rien par tête... ce n’est pas cher.