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soral_alain_comprendre_l_empire_demain_la_gouvernance_global

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A tous ceux qui m'ont aidé et qur' se reconnartrontA .

Il est évident que la carri re de polémiste est infiniment moins capitonnée que celle de poète élégiaque ou de rornancier mondain. Le pamphlet conduit rarement à la fortune, encore moins aux honneurs. Son plus clair bénéfice est une longtte mite de démilb avec la Justice et l'opinion. De mauière invariable, l'écrivain de combat doit subir les reniements, les coups de crox-là qu'iL croit défendre, et qu'en fait il défend. Quels que soient son temps, son parti, qu'il s'appelle Marat, Coun'er, Carrel, Veuillot,

Vall , Rochefort, Dmmont, Bloy, Tailhade, Zola, Cassagnac, Jouvenel, Daudet, Maurras, son sort est réglé, plus ou moins tragiquement, également ingrat.

D'où vient donc que toujours, en dépit de tout et de tous, iL se trouvera des hommes qui, dédaigneux des facilités de La vie, se consacreront en connaissance de cause à la plus redoutable des tâches humaines, qui est dejeter l'alarme aux jours de grand pén'l, et, s'iL le faut, tk crier malheur sur les contemporains?

C'est que le monde Littéraire n'est pas entièrement composé de Littérateurs. Ilse trouve des hommes qui ne se réfugient pas dans leur œuvre... Ces hommes se

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DUM IEAUTEUR

Essais

Les iouvemcnts de mode expliqués aux parems, Robut Laflom, 1984 {en collaboration a\'ec Hector Obalk ct Alexandre Pasche).

La Création de mode, S.I.S., 197.

Sociologie du dragueur, Éditions Blanche, 1996.

Vers la féminisation?. Éditions Blanche, 1999.

,

Jusqu'où va+on descendre?, Editions Blanche, 2002.

,

Socrate à S: int-Tropez, Editions Blanche, 2003.

Romans

La Vic d'un vaurien, Éditions Blanche, 2001.

,

Misères du désir, Editions Blanche, 2004.

,

Chute !,Editions Blanche, 2006.

Films de court mitrage

Chouabadaballet, une dispute amoureuse entre deux essuie-glaces, Éditions Soral, 1990.

Les Rameur-;, mière affective et culture physique à Carrière-sur-Seine,Agotfilms, 1993.

Film de long métrage

Confession d'un dragueur. Flt1ch films, 2001.

,

© Editions Blanche, Pnris, 20Il !SB : 9782846282482

lmprim!e11 France

Alain SORAL

COMPRENDRE

I.:EMPIRE

Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations?

ESSAI

Collection dirigéepar Franck Spengler

2011

,

EDITIONS BLANCHE 38, rue La Condamine

PARIS 17e

couchant, faisant encore ma prière pm· un reste d'habitude imbécile, je 1·épétais dans un demi-sommeil

«Mon Dieu/ Seigneur, mon Dieu/ faites que le diable me tienne sa parole/»

Charles Baudelaire

Spleen de Pa1is, Le joueur généreux

** *

Tu casses des cailloux, vieillard, sur Le chemin;

Ton feutre humble et troué s'ouvre à l'aù· qui le mouille;

Sous la pluie et le temps ton crâne nu se rouille; Le chaud est ton tyra11, le froid est ton bourreau;

Ton vieux corps grelottant tremble sous ton san·au;

Ta cahute, au niveau du fossé de la route,

Offre son toit de mousse à la chèvre qui broute;

Tu gagnes dans ton jom-ustej assez de pai11 noir

Pour manger le matin et pour jeûner Le soir; Et, fantôme suspect devant qui l'on recule, Regardé de travers quand vient Le crépuscule,

Pauvre au poim d'alanner Les aLLants et venants, Frère sombre et pensifdes arbres frissonnants,

Tu Laisses choir tes ans ainsi qu'eux Leur feuillage; Autrefois, homme alors dans La force de l'âge, Quand tu vis que L'Europe implacable venait,

Et menaçait Paris et notre aube qui naît,

Et, mer d'hommes, roulait vers la France effarée,

Et Le Russe et Le Hun sur la terre sacrée

Se ruet; et le nord revomir Attila,

Tu te Levas, ttt pris ta fourche; en ces temps-Là,

Tu fus, devant les rois qui tenaient la campagne,

JO

Un des grands paysans de la grande Champagne. C'est bien. Mais, vois, là-bas, le Long du vert sillon, Une calèche arrive, et, comme un tourbillon,

Dans la poudre du soir qu'à tonfront tu secoues,

J\t/êle L'éclair du fouet au tmmerre des r·oues.

Un homme y dmt. Vieillard, chapeau bas 1 Ce passant

Fit sa fortune à l'heure oû tu versais ton sang;

IL jouait à la baisse, et montait à mesw·e

Que notre chute était plus profonde et plus sûre;

Il fallait tm vautour à nos morts; il le fut; Ilfit, travailleur âpre et toujours à L'affût, Suer à nos malheurs des châteaux et des rentes;

Moscou remplit ses prés de meules odm·antes;

Pour lui, Leipsick payait des chiens et des valets,

. Et la Bérésina charriait un palais;

Pour lut pour que cet homme ait desfleurs, des channilles,

Des parcs dans Paris même ouvrant leurs Larges griLles, Des ja1·dins où l'on voit le cygne errer sut· l'eau,

Un million joyeux sortit de Waterloo;

Si bien que du désastre il a fait sa victoire,

Et que, pour la mange1; et la tordre, et La boù·e,

Ce Shaylock_, avec Le sabre de Bluche1;

A coupé sur la France une livre de chaù:

01; de vous deux, c'est toi qu'on hait, Lui qu'on vénère; Vieillard, tu n'es qu'un gueux, et ce millionnaire, C'est l'honnête homme. Allons, debout, et chapeau bas!

Victor Hugo

Le travaillew· et le joueur en Bourse

INTRODUCTION :

COMPRENDRE I..: EMPIRE

· Déjà comprendre le titre.

Composé, comme Sociologie du dragueur. de textes courts s'enchaînant logiquement pour raconter ce combat d'idées qu'est l'Histoire, sans omenre de resiruer ces idées dans I'HisLOire qui les a vu naître, Comprendre l'Empire aurait tout aussi bien pu s'intituler : Sociologie de la domination ou

Sociologie du mensonge, tant Empire et domination par le mensonge sont liés.

Peu universitaire dans sa forme, par respect pour le lecteur, mais fruit de cinquame années d'expé­ riences combinant lectures er engagcmem sans lequel il n'est point de compréhension véritable, cet essai pédagogique récapitule le parcours complet­ allant de la Tradition au marxisme et du marxisme

à la TradiLion - qui seul permet la mise à jour du processus de domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident.

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Quam à la motivation de l'auteur, le pourquoi d'une telle prise de risques pour si peu d'adhésion - domination impériale oblige - peut-être une envie d'entrer dans la ltgende plus forte que celle d'entrer dans la carrière ? t:ivresse de la vérité qui finit par s'imposer comme une religion ? Cet ennui mortel aussi qu'on resem à force de ne côtoyer dans l'Olympe que des salauds, des soumis et des cons.

En résumé, une tournure d'esprit quimedépasse, mais qui fait que je ne parviens pas, malgré les leçons de la vic et les déceptions, à me résoudre comme tant d'autres laissés sur le bord de la route, à cc cynisme d'élite qui conduit au mépris du peuple et du bien commun.

1. DI EU ET LA RA ISON

La République française est invincible comme la Raison, elle est immortelle comme la vérité. Quand la lib rté a fait une conquête telle que la France, nulle puissance humaine ne peut l'en chasser.

Maximilien de Robespierre

Partotll oii la bourgeoisie si parv nu à dominer,

Ile a dttmit toutes l s conditionsféodal s. patriarcal s,

idylliques.

1mpitoyable, elle

a

déc/n'ré les

li ns

multicolor s d laféodalité qui attachaiem l'homme à

son supErieur naturel, pour ne laisser mbsistu d'autr

lien entre l'homme et L'homme que l'imérêt tout 1111,

l'inexorable "paiement comptaflt". Fn'ssons sacrés

pieuses ferveurs, enthousiasme chevaleresque,

mélancolie béotienne, elle a noyé tout cela dans l'eau

glaciale du calcul égorste.

 

 

 

Karl Marx

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de vainqueurs. Et que plus ceuc idéologie se pare de scientificité -le «Socialimc scientifique» rayon­ nant ou talinc en fut le plu bel exempleplus cene raison sciemifiquc ct on "sens de l'Histoire,. génèrent de folies dans b actes : du génocide ven­ déen ?1 la Révolution culturelle chinoise.

Par victoire politique de la Raison politique entendons : quand une idéologie de domination, la

Raison bourgeoic commerçante er rationaliste, soit la nouvelle religion wute neuve et fervente de la classe montante, vainquit le catholicisme, cene idéologie de la royauté usée par mille ans de pouvoir,

à laquelle la noblesse elle-même ne croyait plus vratment. .

Personne, à par le postillonnant Mélcnchon peut-être, n'aurait l'arrogance aujourd'hui, avec le recul, de prétendre qu'il s'agissait de la lumière face aux ténèbre, mais c'et pourtant ce qu'il fallait croire à l'époque pour tenter ceue grande aventure et entreprendre cc grand boulevcrscment. Puiser dans ccue croyance la conviction, er la violence nécessaire, pour mettre à bas, dans le meurtre et le ang, le monde ancien, usé et finalement si faible du roi catholique. . .

LE rYTHE DE tABSOLU11 1E ROYAL

'

A ceux qui croient encore à !'«absolutisme royal», nous rappelons l'existence des «corps intermédiaires».

Comme nous le dit l'Encyclopédie Universalis :

A

L.:ancienne France était, depuis le MoyenAge, composé{.' de groupes d'individus appelés corps: cotlèges, communautés, associations de gens ayant même métier

ou mêmefonction dans la nation, et réunis à lafois pour la préservation de leurs intirêts particuliers et celle du bien commun. Ces corps existaient avtc la pem1ission du souverain et lui étaiem subordonnis, bien que leur existence fût souvent antén'eure à l'instauration de son pouvoir; c'étaient les parlements, cours et conseils souverains, corps de médecins ou d'avocats, corporations et métiers, compagnies de commerce ou d'industrie. llrpossidaiemleurs propres lois et stalllts, ce qui ne les dispensait pas d'obéir aux lois génirales, et des libertés et privilèges qui les garantissaient contre l'arbitraire et le despotisme. En tant que personne morale, un cotps pouvait posséder des biens ou intenter un procès pottrfaire respecter ses coutumes; il avait un rang dans la société, auquel étaient attachés honneurs et digtlités...

LE MYTHE DE I.:U":"A.NIMITÉ DU PEUPLE

RÉVOLUTION:':AIRE

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A ceux qui croient encore au discrédit ct à la réprobation populaire unanime, nous rappelons les «Chouans».

Soit tous ces paysans de Bretagne, du Maine, de ormandie, de l'Anjou, de l'Aveyron, de la Lozère, de Vendée et du Poitou qui, pour s'opposer au nouvel ordre révolutionnaire et républicain, rejoignirent l'armée catholique et royale parce que de l'ancien ordre, bien que du petit peuple, ils sc

trouvaient fort bien...

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