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12 La pause.doc
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12. La pause. Ses types et fonctions (d’après Danielle Duez)

La parole est une succession de temps d'activité et de temps de repos apparents. Aux premiers correspondent les séquences sonores, aux seconds, les silences. Les silences, couramment appelés pauses, correspondent à une cessation de l'activité verbale qui se traduit au niveau acoustique par une interruption du signal sonore. Il serait cependant erroné de considérer que la pause ne recouvre que le néant. Autrement dit, ce n'est pas parce qu'il ne se passe rien en surface, qu'il ne se passe rien en réalité. La pause recouvre, bien au contraire, une intense activité respiratoire et cognitive. Le locuteur marque des pauses pour respirer, pour chercher ses mots, pour planifier le contenu de son message, pour structurer son énoncé, pour mettre en évidence ses idées, pour partager son temps avec l'allocutaire.

Pauses silencieuses et respiration

La production de la parole est organisée en fonction du flux d'air expiré et inspiré. Deux types de recherches se sont consacrés à la respiration dans la parole. Dans les premières, qui sont de loin les plus nombreuses, on analyse le lien qui existe entre la physiologie et l'articulation. Les deuxièmes portent, elles, sur la distribution des pauses en relation avec l'organisation linguistique de l'énoncé, et sur les liens qui existent entre les différents tvpes de pauses et les différentes fonctions.

Pauses d'hésitation et encodage

Ces pauses silencieuses sont couramment appelées pauses silencieuses d'hésitation (voir Goldman-Eisler, 1968). Elles sont étroitement liées à l'encodage et ont un rôle important dans les activités de planification de la parole. Dans l'importante littérature qui leur est consacrée, les pauses d'hésitation sont souvent analysées en relation avec les pauses dites syntaxiques (distribuées à la frontière de syntagme ou d'énoncé).

L'occurrence et la durée des pauses d'hésitation ne sont cependant pas influencées de façon uniforme par le degré de spontanéité. Elles sont également affectées par la rareté du mot et le niveau d'abstraction du mot. Plus le degré de prédictibilité d'un mot est bas, plus la fréquence de la pause est élevée. Plus la difficulté d'encodage d'un message est grande, plus les pauses non syntaxiques sont fréquentes et longues.

Pauses et structuration grammaticale

Deux types d'études se sont intéressés aux pauses grammaticales: les premières sont des théories de l'intonation qui examinent les liens existant entre la syntaxe et l'intonation et considèrent la pause silencieuse comme un élément du contour intonatif au même titre que la fréquence fondamentale, l'intensité et la durée syllabique et vocalique.

Dans le deuxième type d'études, de loin les plus fréquentes, l'intérêt est centré sur la pause, sa durée, sa fréquence en relation avec l'organisation syntaxique de l'énoncé en parole spontanée et en parole lue. Il s'agit de décrire la structure pausale des différentes langues, et de définir tout un ensemble d'algorithmes de réalisation des frontières syntaxiques. D'autres études du même type montrent l'étroite corrélation qui existe, entre la pause silencieuse et la structure syntaxique de l'énoncé : plus le lien entre les éléments est étroit, moins l'occurrence de la pause est élevée. Il n'y a cependant pas totale adéquation entre la structure superficielle de l'énoncé et la distribution des pauses, l'occurrence de la pause étant aussi influencée par la longueur du constituant. Lorsque le syntagme nominal est long, il y a déplacement de la pause après le verbe. Ce déplacement de la pause, tout comme le déplacement de la proéminence obéit à des contraintes rythmiques.