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Le XX siècle

Le statut du français change considérablement au cours de cette période. Au début du siècle, pour plus de la moitié des Français qui utilisent un patois, il n’est pas la langue maternelle ; à la fin du siècle, il supplante totalement comme langue maternelle les patois. Toutefois, au nom des minorités culturelles, les parlers régionaux vont être valorisés en langues régionales qu’il est nécessaire de pourvoir d’une norme et d’une grammaire pour leur enseignement. Par ailleurs, depuis les indépendances qui marquent au cours de la seconde moitié du xxe siècle la disparition d’un empire colonial français, très vaste avant la Seconde Guerre mondiale, la majorité des francophones n’est plus française. Les variations des français selon les pays sont reconnues et, à la fin du XXe siècle, les inventaires des mots de la francophonie se multiplient.

Le français n’est plus la langue internationale de la diplomatie depuis la Première Guerre mondiale. Le traité de Versailles de 1919 est rédigé en anglais et en français. La Communauté européenne compte en 1958 quatre langues officielles (allemand, français, italien, néerlandais) et 13 en 1999.

Une des grandes différences du français du XXe siècle avec celui des siècles précédents concerne l’acquisition d’une mémoire sonore. Au début du siècle, on constitue des Archives de la parole. Il y a émergence, dans la recherche, du français parlé et prise de conscience des différences entre l’écrit et l’oral : si l’écrit est très normé et fixé, la langue parlée se caractérise par sa grande diversité, d’un interlocuteur à l’autre, et même pour le même interlocuteur d’une situation à l’autre, variations dont certaines sont neutres, mais dont d’autres donnent lieu à des jugements sociaux. Le français écrit a ses lois syntaxiques, ses particularités lexicales très précises, transmises par les méthodes uniformisées de l’Éduca- tion nationale, par des manuels et par des dictionnaires diffusés à des millions d’exemplaires ; il semble intangiblement fixé. La radio, la télévision conduisent à un nivellement de la prononciation. Le français oral (français de la conversation soutenue ou ordinaire, français très familier, français argotique) a aussi ses règles que l’on s’efforce de mettre en valeur (énoncés inachevés, interruptions, répétitions, ruptures). Par ailleurs, durant tout le siècle, la rhétorique n’est plus enseignée, cédant le pas à l’explication de textes, à l’histoire littéraire, à la stylistique.

Phonétique et orthographe

En France métropolitaine, les prononciations du français moderne sont diverses selon les régions (ouverture des voyelles, nasalisations, conservation du [B]). Dans la prononciation courante, il y a disparition de certains phonèmes, absence de liaison. Des parlers spécifiques comme la langue des banlieues se caractérisent par des prononciations et une prosodie particulières. Dans la langue courante, des modifications de l’accentuation sont en cours.

L’orthographe influe sur la prononciation (tendance à prononcer toutes les lettres, prépondérance des graphèmes majoritaires). Les emprunts non assimilés tendent à multiplier les graphèmes qui compliquent encore l’orthographe qu’une tentative de réforme, comparable à celle du siècle précédent, n’a pu simplifier.

Morphosyntaxe

Certaines variations morphosyntaxiques sont régionales, ainsi y pour le, dans le centre de la France, en Bourgogne et dans la zone franco-provençale ; l’emploi d’un pronom complément rappelant le sujet dans le Sud (on se le boit, ce pastis). Régulièrement les puristes sanctionnent des tournures qu’ils considèrent comme fautives, tels solutionner, s ’avérer faux, pallier à, malgré que, autant de tournures très significatives pour l'évolution de la langue. Les langages spécifiques affectionnent certains tours. La langue journalistique utilise fréquemment l’antéposition de l’adjectif, l’imparfait, privilégie le nom.

Le verbe

Plusieurs temps sont en voie de régression. Le passé simple n’est plus guère utilisé à l’oral, en raison de son absence de relation avec la situation de rénonciation. À l’écrit, il n’apparaît plus guère qu’aux troisièmes personnes. Il s’est toutefois mieux conservé jusqu’au milieu du siècle en français méridional (où il avait un correspondant occitan). L’imparfait du subjonctif tend à devenir obsolète. Le présent du subjonctif a au contraire acquis des emplois nouveaux. Son utilisation avec après que tend à se généraliser. Cette extension pourrait tenir au fait que toutes les conjonctions qui sont formées à partir d’une préposition qui peut parallèlement être construite avec l’infinitif (pour/pour que ; sans/sans que) sont suivies du subjonctif, et qu’après que est isolé dans le système. Cette substitution se fait d’autant plus aisément que la règle de concordance des temps au subjonctif n’est plus respectée comme elle l’était au début du siècle. De même, le subjonctif est utilisé de plus en plus souvent dans le tour tout + adjectif + qu ’il est, alors qu’il marque la réalité du fait Dans la langue populaire, il y a tendance à distinguer la première personne du subjonctif (prononciation que je le voye) de celle de l’indicatif. À l’écrit, l’accord du participe passé avec avoir est un des pièges de l’orthographe actuelle. À l’oral, il tend à ne pas se faire (les décisions qu ’il a pris au lieu de prises).

Des temps sont en régression : passé simple, imparfait du subjonctif, alors que le présent du subjonctif étend ses emplois.

Le français oral offre un certain nombre de caractéristiques : absence de la négation ne, emploi de on pour nous, emploi pléonastique du pronom personnel, que particule universelle, constructions disloquées.

Richesse lexicale