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Cours 1 La ling. comparee Microsoft Office Word.docx
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Les macrofamilles

Certains linguistes ont cherché à remonter plus avant dans le temps : ils ont tenté de regrouper des familles entre elles, créant ainsi des macrofamilles, en comparant les protolangues de ces familles, ou à défaut, en utilisant des caractères très répandus dans une famille quand la protolangue correspondante n’a pas été reconstruite. Les données sont beaucoup plus ténues, et l’argumentation moins solide. Néanmoins, des hypothèses très intéressantes ont été avancées.

L’école linguistique russe

Dès les années 1960, l’école linguistique russe a défendu la thèse d’une macrofamille appelée le nostratique, qui regrouperait, pour l’essentiel :

- outre la famille indo-européenne,

- la famille ouralienne (finnois, hongrois, estonien, same, etc. ainsi qu’un groupe de langues sibériennes),

- la famille altaïque (comprenant notamment le turc, le mongol et le mandchou),

- la famille eskimo-aléoute (dont les langues inuits),

- la famille sémitique (arabe, hébreu, araméen, amharique, etc.).

Joseph Greenberg (1915-2001)

Parallèlement, Joseph Greenberg proposait de regrouper les familles de langues africaines en quatre macrofamilles :

1) khoïsan (Afrique australe : langues bochimanes, entre autres),

2) nilo-saharien (Afrique subsaharienne : massaï, songhaï, langues nubiennes, …),

3) nigéro-kordofanien (la plus grande partie de l’Afrique, avec la grande famille bantoue, mais aussi le wolof, le peul, le bambara, etc.),

4) afro-asiatique, comprenant notamment l’haoussa, les langues berbères, les langues couchitiques (oromo, somali, afar), les langues chamitiques (égyptien des hiéroglyphes, copte) ainsi que les langues sémitiques.

Dans les années 1980 d’autres grands regroupements ont été avancés. Joseph Greenberg classent les langues américaines autochtones en trois grands ensembles :

1) une macrofamille amerinde, comprenant toutes les langues d’Amérique du Sud et un grand nombre d’Amérique du Nord (comme les langues algonquines, sioux et iroquoises),

2) la famille na-dene (langues de l’Alaska et langues apaches comme le navajo),

3) la famille eskimo-aléoute.

NB ! Comme on l’a vu, cette dernière famille avait été regroupée avec l’indo-européen et d’autres dans le nostratique.

Greenberg reprend cette idée en proposant une macrofamille eurasiatique, qui n’a pas exactement la même composition que le nostratique (en particulier elle ne contient pas la famille sémitique, que Greenberg, on l’a vu, place plutôt dans la macrofamille afro-asiatique ; on y ajoute aussi des isolats comme le japonais, le coréen et l’aïnou).

Quant à la famille na-dene, plusieurs auteurs la rapprochent des langues du Nord-Caucase (comme le tchétchène et l’abkhaze), qui elles-mêmes ont été associées aux langues sino-tibétaines, le tout formant donc une macrofamille appelée dene-caucasien, qui, selon certains, comprendrait aussi des isolats comme le basque, le bouroushaski et le sumérien.

Questions de contrôle

  1. Qu`étudie la linguistique comparée ?

  2. Quels sont les objectifs de la linguistique comparée de nos jours ? Ont-ils changés depuis le XIX siècle ?

  3. Quels linguistes sont considérés comme les fondateurs de la linguistique comparée ? Quel est leur apport dans le développement de la linguistique comparée ?

  4. Quelle méthode est utilisée par la linguistique comparée ?

  5. Que signifient les termes «les familles de langues» et «les macrofamilles», la protolangue\ une langue-mère préhistorique ?

  6. Que signifie le terme «le nostratique» ?

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