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Багдасарян 1.doc
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Questionnaire

  1. Qu'est-ce qui compte le plus dans l'éducation d'un enfant? L'exem­ ple personnel des parents, le milieu dans lequel l'enfant grandit?

  2. Que pensez-vous du rôle de la famille dans le choix de la carrière d'un enfant?

  3. Quel était le rôle de vos parents dans le choix de votre vocation ?

  4. Comment se conduisent les gens qui ont à passer un examen de concours? Quelle attitude manifestent-ils les uns envers les autres?

  5. Est-il important d'être sûr de soi et de ses résultats quand on passe un examen ? Pourquoi ?

  6. Décrivez vos propres sentiments au moment où vous avez appris que vous étiez reçu à l'institut.

  7. Essayez de reproduire la scène de la réaction de vos parents à la nouvelle de votre admission à l'institut,

  8. Comparez les conditions de recrutement à l'école supérieure dans notre pays et en France.

  9. Que savez-vous sur les conditions de vie des étudiants français ? Comparez-les à celles des étudiants soviétiques.

  1. Parlez du rôle du professeur dans la création d'un climat psy­ chologique favorable à l'examen. Illustrez votre réponse par des exemples personnels.

  2. Vous êtes lycéen français. Vous écrivez une lettre à un ami dans laquelle vous racontez comment vous avez passé vos examens d'en­ trée à l'Ecole Normale. Essayez de respecter le registre stylistique parlé d'un lycéen qui vient de passer son baccalauréat.

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  1. Quelle importance attribuez-vous à l'érudition générale et aux connaissances professionnelles d'un professeur, d'un étudiant?

  2. Parlez de la dernière réforme de l'enseignement secondaire en URSS. Expliquez les causes qui ont nécessité cette réforme; comprenez- vous ses buts?

  3. Que savez-vous sur les dernières réformes d'enseignement en France ? A quelles causes sont-elles dues ? Quels en sont les buts ?

  4. Donnez votre avis sur différents problèmes:

  1. Les enfants ne font pas assez de sport.

  2. Les jeunes ont beaucoup trop de liberté.

  1. Pour les adolescents (les jeunes) qu'est-ce qui compte le plus dans la vie?

*16. Imaginez des dialogues mettant en opposition les avantages et les inconvénients de l'orientation professionnelle.

*17. Le milieu, joue-t-il un rôle ou non dans l'éveil d'une vocation, dans l'acceptation de cette vocation?

§4

ETUDE DU LEXIQUE Distinguez

Se tourner (du côté de, vers qn, qch) —se placer face à, regarder en direction de : Tournez-vous un peu, vous verrez mieux.

Se retourner — tourner la tête en arrière : II est parti sans se re­tourner.

Se détourner (de qn, qch ; pour faire qch) — se tourner d'un autre côté pour ne pas voir ou pour ne pas être vu : Elle s'est détournée pour dissimuler son émotion.

Ancienneté / — temps passé dans une fonction à partir du jour de la nomination : Mon père a vingt ans d'ancienneté.

Stage m — période de formation ou de perfectionnement profession­nels : Les futurs ingénieurs font leurs stages dans les usines.

Bref,-ève — qui a*peu de durée: Une brève rencontre. Il a prononcé une brève allocution.

Court,-e: 1. Qui a peu de longueur: Une chemise aux manches cour­tes. 2. Qui a peu de durée : // est resté un court instant immobile.

Comparez: Son exposé a été bref. — Его доклад был кратким.

Son exposé a été court. — Его доклад был коротким. Soyez bref. — Будьте кратки.

Expr. : En bref ; des cheveux coupés court ; s'arrêter court ; être à court d'argent ; une politique à courte vue.

Retenez

Refuser: 1. Refuser qch — ne pas accepter (ce qui est offert): Elle a refusé cette invitation. 2. Refuser de faire qch — ne pas consentir à (faire) qch : Ce garçon refuse d'obéir.

Se refuser qch — s'en priver : Elle ne regarde pas à la dépense et ne se refuse rien. 2. Se refuser à qch, à faire qch — ne pas consentir a : Ils ne se refusent à aucun travail. Il s'est refusé à nous aider.

Ensemble m: 1. L'ensemble des enseignants — tous les enseignants. On dit aussi : L'ensemble de la population, l'ensemble du territoire, l'en-

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/

semble du personnel. 2. Dans l'ensemble — d'une manière générale — в /j целом: Dans l'ensemble, ce film est fidèle à la réalité.

Les mots matin m et soir m sont employés sans article après les/ mots désignant les jours de la semaine et les mots tels que hier, de­main, le lendemain : Dimanche matin nous pourrons nous reposer. Je l'ai vu hier soir.

Après ce jour-là, chaque jour, le 14 juillet, la veille, il faut em­ployer au soir, au matin : Ce jour-là au matin ils sont partis pour Mar­seille. Il m'a téléphoné la veille au soir.

Mais: Les journaux du matin, du soir. Le train du matin, du soir. Attention aux prépositions!

S'excuser auprès de qn, de qch, de faire qch: II s'est excusé au­près de son collègue. Je m'excuse de mon retard. Elle s'est excusée de nous avoir dérangés.

Décider qch ou de qch : Je n'ai pu rien décider. On peut y discuter de tout, car on ne peut y décider de rien.

Discuter qch ou de qch: On discutera cette question demain. Le di­recteur du théâtre a discuté de la nouvelle pièce avec les acteurs.

Tenter de faire qch, s'efforcer de faire qch: Nous avons tenté de l'en convaincre. Nous nous sommes efforcés de suivre cette voie.

DANS UNE UNIVERSITÉ DE FRANCE

L'assistant Delmont attendait depuis quinze minutes dans le couloir le professeur titulaire Rancé, chef du département. Celui-ci avait donné, la veille, rendez-vous à neuf heures moins le quart, et à neuf heures, il n'avait pas encore surgi, pressé et important, de l'ascenseur «réservé au personnel ».

Delmont, en marchant de long en large, tirait sur sa cigarette aux trois quarts consumée, et ne se sentait pas heureux. Odieuse, la pensée que cinq ou six minutes, c'est tout ce que Rancé croit devoir consacrer à l'un de ses collaborateurs, quand celui-ci vient lui parler de sa carriè­re. Delmont se sentit submergé par un flot d'amertume. Après tout, dans un département, ce sont les assistants qui font le gros travail, ils sont dix fois plus nombreux que les profs, ils ont le double d'heures de service, ils se tapent toutes les corrections de copies, sans parler des examens et des tâches d'organisation. La seule chose où les profs ont vraiment la part la plus grosse, c'est le traitement.

— Tiens, dit une voix claire derrière lui. Vous attendez aussi Rancé ? Delmont se retourna. Marie-Paule Lagardette, blonde, longiligne,

gracieuse, le regardait, la tête penchée, avec des yeux bleus noyés et un sourire charmant.

  • J'avais rendez-vous avec lui à neuf heures moins le quart, dit Delmont.

  • Et moi, à neuf heures, dit Marie-Paule avec un petit rire de gor-

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fixant toujours Delmont de ses yeux tendres et noyés. Il est déjà eûf heures moins cinq, poursuivit Marie-Paule d'un air affairé amical, et malheureusement, je suis prise à neuf heures et demie. Est-ce que vous le retiendrez longtemps?

— Sûrement pas, dit Delmont d'un ton bref.

Ц se demandait si Lagardette n'était pas en train de suggérer qu'il pourrait lui céder son tour.

Moi non plus, dit Marie-Paule. En fait, j'en ai pour cinq minutes,

pas plus. Vous savez, enchaîna-t-elle en levant les sourcils d'un air naïf, et en fixant sur Delmont ses yeux bleus confiants, mon rapporteur de thèse est très satisfait de l'avancement de mon travail, il compte me proposer au Comité consultatif comme maître-assistante, et je viens tout simplement demander à Rancé d'appuyer sa proposition.

— Eh bien, dit-il avec un effort pour être aimable, je suppose que vous n'aurez aucun mal à obtenir le feu vert de Rancé.

Il se reprocha aussitôt cette petite complaisance. Lagardette, sur le plan professionnel, était peu estimée des assistants ses collègues. Souvent absente. Volontiers malade le jour des examens. Peu volontaire pour les corvées. Delmont pensa, quel système absurde! Pourquoi est-ce à Rancé à décider, seul, des promotions, et non à l'ensemble des ensei­gnants du département? Par qui est-on mieux jugé que par ses pairs?

  • Je n'ai aucune idée de mes chances de succès, dit Marie-Paule en souriant avec une franchise délicieuse. Je crois que, dans l'ensemble, Rancé est assez content de moi, mais après tout, je ne suis à Nanterre que depuis deux ans.

  • Mais, moi aussi, dit Delmont machinalement. Je suis arrivé en 66.

  • Tiens, je vous croyais plus ancien.

  • Mais vous croyez que, dans le cas présent, ça joue?

  • Je ne sais pas, dit-elle. Voyez-vous, reprit-elle avec une bouffée de sincérité, je me le demande. Rancé peut estimer que deux ans d'as- sistanat, ce n'est pas peut-être pas assez pour passer maître-assistant.

Au même instant, la porte de l'ascenseur s'ouvrit, Rancé apparut seul, une serviette sous le bras droit, s'immobilisa, rejeta la tête en ar­rière, balaya du regard Lagardette, Delmont et les étudiants agglutinés autour du tableau d'affichage. Ayant marqué ainsi un bref temps d'arrêt, il pénétra dans son département comme un roi dans son royaume. Dès qu'elle l'aperçut, Lagardette quitta Delmont sans préavis, fonça sur le Maître en trois ou quatre pas rapides, et penchée sur lui avec révérence (elle le dépassait d'une demi-tête), elle lui dit quelques mots rapides que Delmont ne put pas entendre. Deux secondes s'écoulèrent, puis Rancé se dirigea à petits pas vers son bureau.

  • Bonjour, Delmont, dit-il en s'arrêtant.

  • Bonjour, monsieur le Professeur, dit Delmont.

  • Je vous fais toutes mes excuses pour mon retard, dit Rancé en passant sa serviette sous son bras gauche afin de lui tendre courtoise- fflent la main droite. M. le Doyen m'a retenu. Et puisque j'ai déjà abu­ sé de votre gentillesse, voulez-vous me permettre de recevoir Marie

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Paule avant vous? Elle a un rendez-vous important à neuf heures etj demie, et elle m'a promis d'être brève.

— Mais certainement, monsieur le Professeur, dit Delmont avec ui peu de froideur.

Rancé pivota sur lui-même, pénétra d'un pas sec dans son bureau, suivi de Lagardette, pliée en deux.

La porte du bureau de Rancé s'ouvrit et Lagardette apparut marchant à reculons en inclinant plusieurs fois la tête, puis il y eut une incli­naison plus forte, elle pivota sur elle-même avec souplesse, et sans mê­me apercevoir Delmont, les yeux au ciel et le visage épanoui, elle prit son vol jusqu'à l'ascenseur.

— Entrez, Delmont, dit Rancé d'un ton pressé. Vous ne m'en vou­drez pas de vous recevoir un peu rapidement. Asseyez-vous, je vous prie, i Je vous avoue que je suis très préoccupé par les événements. J'ai vu le doyen hier soir. Il m'a donné l'impression d'un homme en plein désarroi. Il manque de moyens, me dit-il, pour venir à bout de cespe-* tits voyous. Des moyens? Mais nous en avons deux, reprit Rancé. Pri­mo, fermer la faculté, secundo, exclure ces énergumènes. /

Les yeux de Rancé brillaient de colère et de ressentiment. La veil-' le, quatre de ces «voyous» étaient venus au début de son cours à l'amphi B, lui demander son micro afin de lancer un appel aux étu­diants : sur son refus, ils l'avaient traité de réac. L'affaire était bana­le, une demi-douzaine de profs à Nanterre auraient pu raconter la mê­me, mais Rancé ne comprenaient pas comment une chose pareille avait pu arriver à Rancé. Bien entendu, on peut dire que Rancé est un « per­sécuté», qu'il est très centré sur soi et qu'il remâche sans cesse, avec haine et colère, les «affronts» qu'il a subis. Il y a un cas Rancé, mais il ne faut quand même pas être hypocrite, le cas Rancé pose aussi un problème politique: refuser le micro aux étudiants, qui veulent faire une annonce au début du cours, ça veut dire quoi, finalement? Ça veut dire: le micro est à moi, l'amphi est à moi, la Fac est faite pour les profs et non pour les étudiants. C'est une attitude réac, même si c'est très mal élevé de la part des quatre «voyous» de la stigmatiser aussi­tôt comme telle.

— C'est le bon sens même, conclut Rancé, et Delmont s'aperçut avec stupeur que depuis un moment il avait cessé d'écouter.

Il y eut un silence.

— N'est-ce pas votre avis? dit Rancé avec un certain étonnement.

  • Certainement, dit Delmont. Rancé dit avec rondeur :

  • Eh bien, mon cher Delmont, que puis-je faire pour vous?

  • Si vous le permettez, monsieur le Professeur, dit-il d'une voix un peu faible, je voudrais revenir sur ce que j'ai dit à l'instant.

  • Faites, je vous prie, dit Rancé avec politesse.

Mais il y avait déjà une ombre de méfiance dans ses yeux.

— Je trouve inacceptable, dit Delmont, qu'une minorité d'étudiants tente de saboter les examens.

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  • Mais? dit Rancé, l'air fermé.

  • Mais je suis tout à fait hostile aux mesures répressives qui sont envisagées. A mon sens, le mouvement étudiant, malgré ses excès, ré­ vèle une grave crise de structures dans l'université. Et cette crise, nous n'allons pas la résoudre par des sanctions. Ce qu'il faut, c'est se décider à instaurer enfin un vrai dialogue avec les étudiants.

  • Comment ! dit Rancé, les yeux étincelants. Mais ce dialogue, nous avons essayé de l'instaurer en novembre! En créant les comités pari­ taires par département!

  • Oh! dit-il en s'efforçant de sourire, ces comités de novembre 67! Personne ne les a vraiment pris au sérieux. Vous connaissez le mot de M. l'assesseur Beau jeu : «On peut y discuter de tout, car on ne peut y décider de rien».

Rancé regarda sa montre.

— Vous m'excuserez de ne pas prolonger davantage ce dialogue... Il montra les papiers épars avec une lassitude courtoise.

  • Ce que j'ai à dire tient en deux mots, dit Delmont. Etant donné l'avancement de ma thèse, mon rapporteur a bien voulu me dire qu'il me proposerait au Comité consultatif pour les fonctions de maître-assis­ tant. Mais comme vous le savez, sa proposition n'a de chance d'aboutir que si vous la secondez.

  • Voyons, mon cher Delmont, depuis quand êtes-vous avec nous à Nanterre ?

  • Depuis octobre 66, monsieur.

  • C' est bien ce que je pensais, dit Rancé en secouant la tête. Vous n'avez que deux ans d'ancienneté. Je ne puis donc pas vous proposer.

Delmont se leva. Comme chaque fois que quelqu'un lui refusait quel­que chose, c'était pour l'autre qu'il se sentait gêné, non pour lui-même.

— Eh bien, dit-il, il ne me reste plus qu'à m'excuser d'avoir abusé de vos instants.

Delmont marcha d'un pas rapide jusqu'à l'ascenseur, appuya sur le bouton pour l'appeler.

Au rez-de-chaussée, il hésita quelques secondes, puis se dirigea vers la petite cafétéria, une boisson chaude lui ferait du bien.

Devant l'entrée de la cafétéria, il aperçut Lagardette en conversation avec un assistant.

Delmont capta son regard et s'arrêta.

— Eh bien, dit-il en s'efforçant de sourire, avez-vous obtenu de Ran­ cé ce que vous désiriez ?

Lagardette le regarda de ses yeux tendres :

— Mais oui, naturellement, dit-elle de sa voix de gorge. Ça n'a pas fait un pli.

/ D'après R. Merle, Derrière la vitre