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2.2. La culture russe sur le sol français

2.2.1. Ivan Serguiévitch Tourgueniev

Ivan Serguiévitch Tourgueniev appartenait à une illustre famille du gouvernement d’Orel en Russie. Après des années d’école à Moscou, il alla continuer ses études à l’Université de Berlin, et s’y initia aux idées "occidentales". Il fut particulier frappé du contraste entre la vie des paysans libres de l’Allemagne, et celle des serfs en Russie.

    De 1847 à 1850 Tourguéniev vit en France. Après un premier séjour à Paris , il publie à la mort de Gogol un article qui lui vaut un séjour en prison suivi d’une assignation à résidence dans son domaine de Spasskoie. Autorisé à s’exiler en 1856, il s’installe définitivement en France.  

A Paris, Tourguéniev rencontre Prosper Mérimée qui deviendra son ami et son admirateur, préfacera les romans «Pères et fils» et «Fumée» et traduira plusieurs de ses récits. Collaborateur de la « Revue des Deux Mondes », il entame une œuvre littéraire riche en chefs-œuvre romanesques (« Récits d’un chasseur », « Une nichée des gentilshommes », « Premier amour », «Pères et enfants ») ou dramatique (« Un mois à la campagne »). Plusieurs de ses œuvres sont préfacées ou traduites de son vivant par Prosper Mérimée. En 1863-1864 Tourguéniev traduit avec Louis Viardot « Eugène Onéguine», roman en vers de Pouchkine.

En France il se lie intimement avec Flaubert, les Goncourt, Alphonse Daudet, Zola, de Vogué. Il était un gentilhomme accompli, un brillant causeur ; le Journal des Goncourt contient sur sa personne et sur ses idées les plus précieuses indications. Il meurt à Bougival, le 3 septembre 1883, après une longue et cruelle maladie.

2.2.2. La gloire russe à l'Opéra de Paris

Le Palais Garnier , construit par Charles Garnier à la fin du XIXè siècle, est un chef d'œuvre architectural connu dans le monde entier. Ce Palais de marbre et d'or déroule les fastes de son grand escalier et divers foyers , abondamment décorés de peintures, de sculptures, qui en font à la fois un théâtre et un musée .Dans la magnifique salle de spectacle rouge et or, le plafond peint par Marc Chagall en 1964 évoque, entre autres, les grandes œuvres lyriques et chorégraphiques du répertoire.

Les événements clés de l'histoire russe à l'Opéra de Paris

En 1893, la flotte russe visite la ville de Toulon. L'amiral Fédor Avellan se rend à Paris et le 19 octobre, reçu à l'hôtel de ville, il offre un superbe vase en malachite de l'Oural à la ville de Paris. Le 24 octobre 1893, est donné à l'Opéra un gala en son honneur.

Le 6 octobre 1896, pendant la visite à Paris de l'empereur Nicolas II, il est donné à l'Opéra un gala en l'honneur de Nicolas II et de l'impératrice Alexandra Fédorovna.

Au début du mai 1907, l'organisateur des ballets russes, Diaghilev, et le célèbre basse russe Fédor Chaliapine arrivent à Paris pour préparer les concerts de musique russe. Du 16 au 30 mai 1907, a eu lieu une représentation des Concerts historiques russes de Serge de Diaghilev avec la participation des compositeurs Rimski-Korsakov, Rachmaninov et Glazounov, en présence du Grand-duc Vladimir Alexandrovitch.Le 16 mai, Fédor Chaliapine triomphe à l'Opéra de Paris en chantant un des airs du Prince Igor du compositeur Borodine.

Le 19 mai 1908, la troupe de l'Opéra impérial de Moscou donne la première représentation de Boris Godounov de Moussorgski (en tout il y aura six représentations): le personnage principal est interprété par Fédor Chaliapine. Cette date a marqué l'histoire de l'Opéra russe, Boris Godounov fut le premier opéra russe donné à Paris!

L'Opéra Garnier a souvent engagé des artistes russes pour les spectacles donnés à Paris: par exemple, en 1889 et en 1907-1909, la célèbre cantatrice Félia Litvine interprète des opéras de Meyerbeer et de Wagner, la danseuse étoile Olga Préobrajenskaia pour le ballet Javotte et la danseuse Mathilde Kchessinskaia (du Théâtre Marie à St-Pétersbourg et épouse morganatique du Grand-duc André Vladimirovitch) pour le spectacle Coppélia (1909).

E n 1909, à la suite du succès de Boris Godounov (1908), Diaghilev organise la présentation de l'opéra de Rimski-Korsakov La Pskovitianka (plus connue sous le nom de Ivan le Terrible), avec son chanteur fétiche, Fédor Chaliapine dans le rôle principal. Fédor Chaliapine qui a été non seulement un remarquable chanteur-basse mais aussi un acteur de talent, grand et beau, sa présence sur la scène a hypnotisé le public enchanté.

Une date importante: le 4 juin 1910 a eu lieu la première représentation à l'Opéra des Ballets russes de Diaghilev. Les Saisons russes commencent avec de Rimski-Korsakov, interprétées par Vaslav Nijinski et Ida Rubinstein.

Les ballets russes de Serge Diaghilev, durant leur première période ( 1909-1911), présentent à Paris des créations du choréographe Michel Fokine dont beaucoup se jouent dans leur choréographie d’origine : Shéhérazade, L'Oiseau de feu (Zhar-ptitca). (1910), Pétrouchka (1911).

La seconde période des Ballets russes (1911-1929) voit se succéder trois maitres de ballet très jeune : Léonide Massine, Bronislava Nijinskaia, et George Balanchine. Ce sera une période de recherches créatrices en tous domaines : La Boutique fantasque, les Noces, les Biches, Apollon Musagète et le Fils prodigue. Face à un publique qui réclame sans cesse du nouveau, Diaghilev lance de jeunes choréographes qui inventent des pas nouveaux, font danser les jambes et les bras sur des rythmes différents, puisent dans les gestes du quotidien. Le spectacle Parade (1917) est considéré comme marquant une date capitale dans le domaine des arts plastiques ( arguments de Jean Cocteau, musique de satie, décors et costumes de Picasso, choréographie de Massine).

« Les Ballets russes marquèrent d’une empreine indébile vingt ans de la scène française, écrit le critique Georges-Michel, Diaghilev inventa une nouvelle culture de l’art. Il ne détermina pas les grands courants de la peinture contemporaine, mais les utilisa, les uns aprés les autres, à des fins décoratives. Ce fut surtout une espèce de « climat » dont les incidences se firent sentir sur l’architecture, la mode, le costume, l’art décoratif d’un quart du XX siècle. »

L a mort de Diaghilev (1929) met fin aux Ballets russes. Les membres de la compagnie se dispersent dans le monde entier. L’ Opéra de Paris engage George Balanchine pour monter les Créatures de Prométhée, mais comme il tombe malade, le directeur fait appel à Serge Lifar. Danseur et choréographe d’origine russe, promoteur du ballet néo-classique, auteur du Manifeste du Choréographe , il était maitre de ballet de l’ Opéra de 1930 à 1945 et de 1947 à 1958. C’est à lui qu’on doit les soirées de ballet hebdomadaires du mercredi.

Le 21 septembre 1964, un événement exceptionnel a gravé le mémoire de l'Opéra Garnier, l'inauguration du plafond peint par Marc Chagall. La fresque évoque le ballet Le lac des cygnes de Tchaïkovski et l'opéra Boris Godounov de Moussorgski.

Le 23 décembre 1969, le théâtre d'opéra national Bolchoi présente Eugène Onéguine .C'est un des opéras de prestige pour les théâtres russes qui figure chaque année dans leurs répertoires.  Le spectacle fut un triomphe pour Paris et l'unanimité de la presse française! Le chef d'orchestre fut Mstislav Rostropovitch. Galina Vishnevskaia, son épouse, interpreta le rôle de Tatiana Larina.

Dans les années 80 Rudolf Noureev (danseur-étoile et chorégraphe) créée Raimonda de Glazounov, Casse-Noisette et La Belle au bois dormant de P. I. Tchaïkovski.

L 'année 2000 restera une année exceptionnelle pour la coopération musicale franco-russe, pour la première fois à l'Opéra de Paris, la mise en scène de l'opéra-fresque La Guerre et la Paix (d'après le célèbre roman de Tolstoï, du compositeur Prokofiev) du Théâtre Bolchoï.

Le Musée de l'Opéra possède une collection des Ballets russes à visiter absolument: souvenirs de S. Diaghilev, S. Lifar, chaussures de Nijinski, diadème d'Anna Pavlova, maquettes de décors d'A. Benois, L. Bakst, N. Roerich, G. Wakhevitch.