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2.1.3. L’émigration après la deuxième guerre mondiale

A la fin de la deuxième guerre mondiale, des Soviétiques se trouvèrent bloqués en Occident à la suite de la défaite de l'Allemagne. Ils appartenaient essentiellement à trois catégories:

      • les prisonniers de guerre faits par les troupes allemandes sur le front de l'Est, incarcérés dans des camps en Occident et libérés par les troupes alliées.

      • les personnes déplacées par les troupes d'occupation en URSS pour travailler à l'arrière, principalement dans les usines d'Allemagne.

      • les militaires soviétiques incorporés dans l'armée allemande et ayant servi sous les ordres du général Vlassov, puis faits prisonniers par les alliés ou ayant déserté avant la capitulation allemande.

En fait, entre 4 et 5 millions de citoyens soviétiques se trouvent à l’extérieur des frontières de l’URSS en 1945: la population civile, les prisonniers de guerre, les réfugiés proprement dit qui avaient quitté le pays lors du retrait des troupes allemandes et enfin ceux qui, par conviction ou par survie, auraient accepté se s’allier aux Allemands (les cosaques, diverses ethnies caucasiennes et l’Armée Russe de Libération du général Vlassov).

Le nombre de névozvrachtchéntsy («non-retournants») ou «réfractaires au retour» aurait pu être plus important si les Alliés n’avaient pas signé à Yalta des accords prévoyant le rapatriement forcé de tout les citoyens soviétiques.

Début 1944, le nombre des Soviétiques en France est de l'ordre de 30000, la plupart dans les bassins houillers de Lorraine et du Nord. Il s'y ajoute fin 1944 et début 1945 les prisonniers et les personnes déplacées que les armées alliées opérant en Allemagne évacuent vers la France, où ils sont placés dans des camps de transit. Après la victoire sur l'Allemagne, à la suite de l'accord passé par le gouvernement français avec le gouvernement soviétique, 102 481 Soviétiques sont rapatriés en URSS.

Certains refusent ce rapatriement et constituent ce que l'on appelle la deuxième génération. La plupart vont s'installer aux États-Unis, un petit nombre reste en France.

Recensement de la population en France

1946

Russes

50934

naturalisés ex-Russes

16039

En 1946, l'URSS offrit aux émigrés d'après la Révolution d'acquérir la citoyenneté soviétique : environ 10 000 aurait accepté, dont 2 000 retournèrent dans leur pays natal.

Après la dernière guerre, la plupart des organisations russes de la première émigration avaient perdu leur raison d'être, les enfants et petits-enfants de ces émigrés étant devenus des citoyens français parfaitement intégrés.

2.1.4. La troisième vague

A partir des années 1970, est apparu ce que l'on a appelé la troisième vague, composée essentiellement de quatre groupes:

  • les dissidents ayant fait l'objet d'une mesure d'expulsion des autorités soviétiques;

  • les transfuges - Soviétiques en mission ou en voyage en Occident qui choisissent de ne pas retourner en Union Soviétique;

  • les juifs qui ont obtenu un visa pour émigrer en Israël et qui renoncent à s'établir dans ce pays, préférant rester en Occident;

  • les Soviétiques dont le conjoint est de nationalité française et qui choisissent de vivre en France.

Année :

1946

1962

1982

Russes et Soviétiques

50934

26220

7452

Français d'origine russe ou soviétique

16039

26620

19716

En dehors de l'immigration, un nombre croissant de Soviétiques se rendent en France et y font des séjours à des titres divers:

  • dans des postes officiels - services diplomatiques, représentation du commerce extérieur, bureaux des agences de presse;

  • pour travailler dans des sociétés mixtes franco-soviétiques;

  • pour des voyages touristiques en groupe, notamment dans le cadre des jumellage entre villes soviétiques et villes françaises;

  • pour des études au titre de l'échange d'étudiants et de professeur entre la France et l'URSS;

  • pour participer à des expositions, des congrès, des réunions de coopération scientifique, technique et économique;

  • pour des tournées artistiques de théâtre, des ballets, des concerts, pour des compétitions sportives.

Depuis 1988, avec la politique de la perestroïka, les voyages individuels sont possibles avec le visa de tourisme ou d'affaire ou bien d’invitation.