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1.4. Les entrepreneurs français en Russie au xiXe siècle.

1.4.1. Les sociétés franco-russes

Au XIXe siècle le developpement industriel de la Russie était très intense. Les capitalistes russes se joignent aussi aux Français. Parmi les investisseurs figurent, outre les banques, des propriétaires fonciers, des rentiers, des membres des professions libérales. Dans les années soixante – quatre-vingt 26 sociétés franco-russes ont été créées. Parmi ces entreprises figurent 6 banques, des sociétés minières et métallurgiques, quatre sociétés pour l’éléctrification et les travaux publics. L’industrie chimique se développe avec les explosifs, le caoutchouc et les produits tinctoriaux. L’industrie textile est représentée par la société cotonnière russo-française créée le 3 mai 1898.

Certains régions attirent plus partuculièrement les capitaux français, notamment le Caucase, que rendent attractif ses gisements de cuivre, de manganèse,de plomb et de zinc, mais aussi la région d’Iekaterinoslav, la Sibérie et la Grande Russie.

La société de la manufacture d’indiennes Hubner

I nstallé à Moscou en 1844, le manufacturier français Albert Hubner fonde en 1846 une fabrique d’indiennes dans le quartier de Taganka. Il produit les foulards imprimés à la main et des mousselines de laine. En 1853, il introduit la production mécanique. En 1856, Hubner installe six machines à imprimer dans la fabrique Vostriakov qu’il vient d’acquérir rue Slavinski, dans le quartier Khamovnitcheski. Désormais, c’est là que se situe l’essentiel de la production. Jusqu’en 1871, la fabrique appartient à Hubner, tout le personnel technique étant français.

En 1882, la production atteint cent milles pièces par mois. La fabrique dispose de son propre atelier de dessin, où travaillent quatre artistes. Beaucoup de dessins sont aussi réalisés à l’étranger. On utilise désormais non seulement le cotonnais, la laine et la soie. En 1890, la fabrique dispose déjà de dix-neuf machines. Son expansion impose des agrandissements et le rachat des fabriques voisines. Hubner meurt en 1891 dans son château suisse d’lbeurain. Sa déclaration de succession, datée du 14 mars 1891, évalue sa fortune à plus de sept millions de francs. Son gendre, l’ingénieur Ferdinand Caillet, lui avait déjà succédé. A partir de 1891, la manufacture ouvre des entrepôts à Pétersbourg, Odessa, Tachkent.

1.4.2. Les viticulteurs de Chabeau

A la protection du précepteur d'Alexandre I, Frédéric La Harpe, les calvinistes français ont reçu la terre dans le village Chabeau, près d'Odessa. Le nom de Chabeau est d'origine turc et signifie « les bas jardins ».

Les colonistes étaient vignerons et n'ont pas changé de métier . En Russie ils s'occupaient de la viticulture. Le fondateur de la colonie de Chabeau était un vigneron réputé Vincent Tardan. Pouchkine connaissait Vincent Tardan et en 1821, pendant son exil de Kichinev, est arrivé une fois à Chabeau. Il a passé deux heures chez Tardan, a goûté son vin et est parti très content. Le fils de Tardan, Charles, était lui aussi vigneron. Son livre « La culture des vignes » , édité à Odessa en 1874 a été plusieurs fois traduit en russe.

La colonie se trouvait sous la protection des aristocrates russes, dont par exemple le compte Vorontsov. Ici étaient cultivées plus de 80 espèces de vignes, le vin était livré dans la famille impériale et dans les familles les plus aristocratiques. C'était, si on peut le dire, la Champagne russe. Les colonistes vivaient d'abord assez isolément, il n'y avait pas de mariages mixtes et la tradition de la langue et la culture d'origine était très stable.

Depuis 1829 la langue française était parlée non seulement dans les familles, mais enseignée à l'école paroissiale, un peu plus tard on a ouvert un gymnase. Si à la fondation de Chabeau Tardan est arrivée accompagnée de 15 personnes, a la fin du siècle la colonie était peuplée de 90 familles, dont la moitié, à peu près 500 personnes, était francophone.

Jusqu'à 1870 la colonie était considérée française et possédait une autonomie administrative.Mais en 1871 la situation a changé. Avec la réforme d'Alexandre II la colonie a perdu l'autonomie et est passée sous la juridiction des autorités russes. Depuis ce temps tous les documents se rédigeaient en russe. La langue russe est devenue la première langue de l'enseignement, la population a agrandi avec l'arrivée des agriculteurs russes. Les mariages mixtes ont fait le processus d'assimilation irréversible. Pourtant, jusqu'au milieu du XXe siècle la langue française était encore parlée à Chabeau.

Le premier chapitre comprend des renseignements sur les grandes étapes dans l’histoire des relations entre la France et la Russie. Ces relations sont d’origines très lointaines et elles continuent jusqu’à nos jours. Les premiers français qui mirent pied sur le sol russe étaient arrivés à la forteresse d'Archanguelsk avec le navire de Jean Sauvage de Dieppe en 1586. Beaucoup de Français arrivèrent à l'époque de Pierre le Grand en Russie. Ils servirent dans la marine, travaillé dans l'industrie et les arts. Les relations de Catherine II avec les esprits les plus brillants du siècle des Lumières ont favorisé l’expansion française dans l’Empire russe. L’influence de la culture française a été particulièrement importante en Russie aux XVIIIe et XIXe siècles, un Russe ne pouvait s’estimer cultivé sans posséder la langue de la patrie des « Lumières », les magasins de mode devaient impérativement présenter des modèles parisiens, chaque famille noble voulait pour ses enfants des gouverneurs venus de France.Au XIX siècle les contacts ont atteint leur apogée.