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2. Les avantages relatifs à l’innovation

Hymer (1960) est le premier auteur à développer une théorie de la multinationalisation qui s’appuie sur les imperfections des marchés et l’innovation. Pour Hymer, l’avantage détenu par une firme sur ses concurrents peut résulter d’une innovation ou d’un autre facteur. Dans son modèle, la firme apparaît face à un choix pour fournir le marché étranger : pour ce faire, elle a le choix entre installer une unité de production à l’étranger soit vendre un brevet (ou une licence) à l’étranger. La théorie de Hymer permet de comprendre pourquoi les firmes exploitent leur avantage monopolistique en se multinationalisant plutôt que de vendre des brevets ou des licences. Sous l’hypothèse de marché parfaitement concurrentiel, les deux choix sont indifférenciés ; cependant, la réalité pointe un biais évident, les entreprises choisissant plus fréquemment l’exploitation directe à l’étranger.

Hymer justifie ce choix fréquent par cinq raisons. La première raison est que l’avantage peut être complexe et mal défini, rendant toute vente impossible. La deuxième raison est qu’il y a une trop grande incertitude sur un calcul anticipé des recettes. La troisième raison est qu’il existe de grandes divergences entre le vendeur et l’acheteur, qui peuvent rendre la négociation impossible. La quatrième raison est que l’exploitation directe de son avantage permet à la firme de disposer d’informations sur le marché étranger, facilitant de ce fait la maturation de nouveaux produits. Enfin, la cinquième raison est que la maximisation de la rente résultant de l’avantage monopolistique peut nécessiter l’exploitation directe.

Vernon propose une explication de la multinationalisation des firmes en s’intéressant au cycle de vie du produit. Plus précisément, l’explication de Vernon repose à la fois sur les développements de l’économie industrielle (concurrence sur un marché oligopolistique par l’innovation) et de l’économie internationale (disparités internationales des coûts de production). Pour Vernon, les produits suivent un cycle de quatre phases successives : la nouveauté, la croissance, la maturité, puis sénescence, chacune de ces quatre étapes se référant à des caractéristiques précises de la structure de la demande, de la production et de la structure du secteur.

Les exportations représentent le premier mode d’exploitation de l’avantage sur les marchés extérieurs et commencent à la fin de la phase de nouveauté. La production à l’étranger se manifeste quant à elle dans la phase de maturité, à l’instant où les firmes domestiques entament la production de biens concurrents. La multinationalisation consiste donc à conserver l’avantage en matière d’innovation et est réalisable par les différences qui existent dans les coûts de production pour la multinationale et les firmes domestiques.

Vernon a par la suite approfondi sa théorie des cycles de vie, en définissant les oligopoles jeunes, matures et sénescents. Pour l’auteur, la nature de la concurrence se voit modifiée en fonction de l’âge de l’oligopole, impliquant que la multinationalisation des firmes n’a pas la même forme selon le type de secteurs.

La théorie du cycle de vie donne ainsi une raison de la multinationalisation des firmes, en justifiant l’implication à l’étranger comme la poursuite de l’exploitation d’un avantage technologique.

3. Les coûts de production pour les firmes multinationales

La multinationalisation de certaines firmes leur donne la possibilité de jouir des différences internationales en termes de coûts de production, et constitue dès lors un nouvel avantage sur les firmes domestiques.

Il existe tout d’abord des avantages liés aux caractéristiques nationales, c’est-à-dire des avantages liés à la localisation de la production. En effet, il s’avère que le coût de la main- d’œuvre est différent selon la localisation de la production (dans la mesure où une firme qui produit dans un pays a des coûts déterminés par des variables nationales). Les coûts liés à la main d’œuvre dépendent du taux de salaire (qui dépend du niveau de développement du pays), des conditions générales d’emploi de la main-d’œuvre (qui dépendent également du niveau de développement du pays), et de la productivité du travail (qui dépendent moins du niveau de développement du pays parce que les différents établissement de la firme multinationale emploient les mêmes techniques de production et de gestion de la main-d’œuvre).

Dans ces conditions, la localisation de la firme induit des avantages en termes de coût de la main-d’œuvre. D’autres variables peuvent également intervenir, comme celles en rapport avec les avantages fiscaux.

Il existe ensuite des avantages des firmes multinationales sur les firmes domestiques qui découlent de la localisation des unités de production et de la circulation internationale des produits à assembler entre les différentes usines. Ces déplacements permettent de jouer sur les prix de transfert. Le prix de transfert étant manipulable par l’entreprise, cette dernière pourra jouer sur les bénéfices des filiales afin de faire apparaître les profits dans les pays où l’imposition est la plus faible. Dans le cas où la production à l’étranger de la firme multinationale n’est pas destinée au marché local mais exportée vers le pays d’origine, la firme possède un avantage évident sur les firmes de son marché initial.

Dans ce contexte, l’installation d’unités de production à l’étranger permet de créer des avantages de coût.

4. Evolution des structures de marché et multinationalisation

L’implantation d’une firme multinationale dans un pays étranger a des répercussions sur les structures de marché, et tend à modifier par là même les structures de marché du pays d’origine et du pays domestique.

L’implantation d’une firme à l’étranger est à l’origine d’un effet de contagion : le passage à la dimension multinationale conférant un avantage, les autres firmes se retrouvent contraintes d’imiter la première. Il s’agit d’une forme particulière de type « follow-the-leader », qui est un comportement fortement influencé par les structures de marché, dans la mesure où plus la concentration est forte dans un secteur, plus les firmes ont tendance à suivre la première implantation.

Les travaux de Knickerbocker (1973) corroborent cette analyse en présentant l’exemple des implantations japonaises aux Etats-Unis dans le secteur de l’automobile. Néanmoins, les travaux de Mascarenhas (1986) nuancent ces résultats, en précisant que la stratégie internationale des firmes non dominantes est largement distincte de celle des firmes dominantes.

L’impact de l’implantation de firmes étrangères a un double impact sur les structures de marché : un impact relatif à la transformation des structures de marché à la suite des implantations et un impact propre aux réponses des firmes étrangères.

L’implantation d’une multinationale aboutit à l’augmentation du degré de concentration, puisque les firmes multinationales disposent d’avantages sur les firmes du pays hôte (à titre d’exemple, citons celui des investissements américains en Europe). La réaction des firmes européennes, caractérisés par des flux d’investissements en direction des Etats-Unis en provenance de l’Europe s’explique plus par un mouvement de représailles ou de menaces que par un avantage monopolistique.

La multinationalisation s’explique à la fois par les structures de marché et porte à son tour une influence sur leurs évolutions, en mettant en évidence les effets de contagion et les effets de représailles.

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