1. Les locutions soudées.
Les
idiomes sont des locutions phraséologiques dont le sens global
ne coïncide pas avec le sens de leurs composants. Les idiomes
présentent un tout indivisible dont les éléments ont perdu leur
autonomie sémantique. Ils peuvent être équivalents aux mots, aux
termes de la proposition.
avoir
la puce à
l’oreille - se
méfier (сильно
непокоїтись)
parler
à bâtons rompus - parler
de manière peu suivie
(базікати про те, про се)
au
fur et à mesure, en même temps (поступово,
одночасно)
Les
locutions soudées sont les plus stables et les moins indépendentes.
Elles ne se laissent pas décomposer et leurs sens ne découle pas de
leurs structures lexicales. Le sens est conventionnel tout comme le
sens d’un mot immotivé.
jour
marqué d’une pierre blanche (знаменний
день)
ne
pas être dans son assiette (бути
не у своїх тарілці)
aller
à la queue leu leu (йти
вервечкою)
Le
sens général ne peut être expliqué que dans la diacronie et seul
l’analyse étymologique permet de rétablir le lien sémantique.
Les soudures comportent souvent des archaïsmes :
avoir
maille
à partir
avec qn - «нíчого
ділити з кимось»
Souvent
les idiomes sont le résultat ou bien une
mention (згадка)
d’un fait historique.
faire
la conduite de Grenoble (відправити
з ганьбою)
Certaines
locutions soudées contiennent des archaïsmes grammaticaux.
C’est surtout l’absence de l’article qui indique que le
phraséologisme a été formé à l’époque quand l’article
n’était pas obligatoire. Certaines soudures sont tirées des
oeuvres littéraires :
Tu
l’as voulu, Georges Dendin (так
тобі і треба»
/ «ти
цього хотів) (personnage
de la
comédie-ballet
de Molière « Le
Mari cofondu », dont les envies sans cervelle ont été
accomplis).
Revenons
à nos moutons
(повернемось до
наших баранів - до суті справи)
2.
Les ensembles. Leur sens peut
être compris à partir de leurs élements: avoir la langue
bien pendue (parler avec facilité); lire,
sourire, dire, exprimer, manger du bout des lèvres (avec
réticence); parole, promesse, histoire
conte en l’air (sans fondement).
Les
ensembles phraséologiques se laissent plus ou moins révéler
à travers le sens de leurs composants (à l’encontre des
soudures) :
avoir
la langue liée (тримати
язик за зубами)
La
plupart des ensembles phraséologiques se comprennent d’eux-mêmes :
conte
à dormir debout (бабусині
казочки)
laver
son linge sale en famille (не
виносити сміття з хати)
lire
entre les lignes (читати
поміж рядків)
Parmi
les ensembles phraséologiques se classent des comparaisons imagées
qui sont bien typiques pour le français :
manger
comme quatre (= їсти за
трьох)
marcher
comme une tortue (повзти
черепахою)
rester
muet comme un poisson (німий,
як риба)
Leur
sens se laisse facilement comprendre. A l’encontre des groupements
soudés, les ensembles phraséologiques sont formés d’après les
normes syntaxiques du français moderne et ne contiennent pas des
archaïsmes. De plus ils admettent parfois la
substitution des éléments :