- •2. Les sciences linguistiques historiques.
- •2. La langue et la parole.
- •2. La synchronie et la diachronie.
- •Il existe deux approches pour effectuer l’analyse diachronique:
- •II. Les particularités morphologique de la langue française.
- •Ignorée des Celtes. La défaite des Gaulois s’explique en plus par une absence
- •III. La crise de l’Empire romain (iIe –Ve ss. De n. Ère).
- •IV. Les sources de nos connaissances sur latin vulagire.
- •1903) A rassemblé dans le Corpus inscriptionum latinarum en 16 volumes
- •Isula lv, etc.
- •Vulgaire tend à refaire ce système et le rendre plus simple, homogène,
- •II. Les particularités de la syntaxe du latin vulgaire.
- •Venit amicus ? lv. Le nombre de tours et de mots interrogatifs diminue.
- •Vulgaire n’en avaient pas besoin vu le déclin des arts et des sciences à l’époque.
- •Il a apparu un nouveau suffixe -iscus.
- •813 Prescrit aux prêtres de traduire «leurs homélies latines» et de prêcher
- •III. Les sources de nos connaissances sur le gallo-roman.
- •2. L’adjectif.
- •3. Les pronoms.
- •4. Le verbe.
- •5. L’adverbe.
- •Infinitivo» et «Nominativus cum infinitivo» sont oubliées, tombées en
- •Indépendant.
- •2. Les invasions des Normands et leurs conséquences linguisques.
- •XVe s., une présence constante de la culture française et de la langue qui
- •3. Les Croisades.
- •XiIe ss.) l’idéal change, la chanson de geste s’adoucit. C’est le temps des
- •Vivant comme des humains. Marie de France compose en anglo-normand
- •4. L’influence des changements phonétiques sur l’évolution des
- •2. La formation de (des) l’mots nouveaux.
- •Interne)
- •2. La guerre de Cent Ans (1337 – 1453).
- •1Er groupe est devenu homogène, parce que constitué d’un seul type
- •2. Les changements syntagmatiques des consonnes.
- •III. Le changement du type de l’accentuation. La liaison.
- •Il s’est avéré qu’une valeur grammaticale (par ex., celle du sujet)
- •Vu l’amuïssement du -t final à partir du xiIe s., les formes de la 1ière
- •Isbn 978-985-515-328-4
Vu l’amuïssement du -t final à partir du xiIe s., les formes de la 1ière
et de la 3e personne du singulier (1 er groupe, présent) ne se distinguent
plus dans la prononciation: je chante [ƒãt ] = il chante [ƒãt ]. C’est la
première étape vers l’effacement des distinctions flexionnelles ( = synthétiques)
entre ces formes verbales.
La généralisation de -e s’explique par plusieurs analogies:
– avec les verbes qui se terminent par «muta cum liquida»: entre,
semble. Cependant le petit nombre de ces verbes laisse supposer que ce
n’est pas la source principale de la diffusion de -e.
– avec les 2 e et 3 e personnes du singulier du présent de l’indicatif
où elle était toujours régulière:
Ancien français Moyen français
Trovèr Trouvèr
(je) trèuve (nos) trouvòns je trouve nous trouvons
(tu) trèuves (vos) trouvèz tu trouves vous trouvez
(il) trèuvet (il) trèuvent il trouvet ils trouvent
Ancien français Moyen français
(je) vi je vis
(tu) veis tu vis
(il) vit il vit
198
Présent de l’indicatif
I groupe
Ancien français Moyen français
(je) chant je chant-e
(tu )chant-e-s tu chant-e-s
(il) chant-e-t il chant-e-t
– avec la 1ière personne du singulier du présent du subjonctif des
verbes du 2e et du 3e groupes où la désinence -e est régulière (rappelons
aussi que le mode subjonctif était très usité en ancien français, fréquent
dans l’usage, donc, ses formes auraient pu servir de modèle à imiter):
Présent du subjonctif Présent de l’indicatif
Ancien français Moyen français
finiss - e je chant - e
finiss - e - s tu chant - e - s
finiss - e - t il chant - e - t
B. Le 3e groupe généralise la desinence -s au présent de l’indicatif
par analogie avec le 2e groupe:
Présent de l’indicatif
III groupe
Ancien français Moyen français
je finis (je) tien je tiens
tu finis (tu) tiens tu tiens
il finist (il) tient il tient
Toutefois cette désinence n’est pas encore stable en moyen français, les
deux formes sont longtemps acceptables : je veil / je veil-s, je oi / je oi-s, etc.
C. Les deuxième et troisième groupes généralisent -s au passé simple,
mais les deux formes alternent très longtemps: je fini / je finis, je
voulu / je voulus, etc.
D. Les désinences de l’imparfait et du conditionnel sont sujettes à
plusieurs transformations:
– depuis le XIIe s. à la suite de l’évolution de la diphtongue ei > oi
les désinences du 2e et du 3e groupes se refont par analogie avec les
verbes du premier groupe:
Imparfait
II, III groupes
Ancien français Moyen français
Amer Dormir
(je) amoie dormeie dormoie
199
(tu) amoies dormeies dormoies
(il) amoit dormeit dormoit
– peu à peu la 1ière et la 2 e personne du singulier perdent le e nonaccentué,
ce qui jette les bases à l’unification ultérieure des désinences de
l’imparfait:
je dormoi(e ) je dormoi
tu dormoi(e )s tu dormois
il dormoit il dormoit
Mais la régularisation du singulier n’est pas encore achevée en moyen
français, car le -s analogique fait seulement ses premiers pas à la 1ière
personne du singulier de l’imparfait et du conditionnel.
E. Le subjonctif.
Au présent du subjonctif l’analogie fait apparaître les désinences -e,
-es, -et du 2 e et du 3 e groupes dans les verbes du 1ier groupe:
Subjonctif présent
Ancien français Moyen français
III e gr. I er gr. I er gr.
Vendre Amer Aimer
vend-e aim aim -e
vend-e-s aim-s aim-e-s
vend-e-t aim-t aim-e-t
Il en résulte que les formes analogiques du singulier du présent du
subjonctif et celles du présent de l’indicatif ne se distinguent plus.
A la 1ière personne du pluriel la désinence -ons est supplantée par -
ions, ce qui oppose désormais ce mode à l’indicatif. Quant à la 2e personne
du pluriel, -ez est encore plus répandue que le -iez analogique.
2. Les formes non personnelles du verbe.
Les formes non personnelles du verbe, tout comme le substantif,
perdent la catégorie grammaticale du cas. Le participe présent et le participe
passé n’ont gardé qu’une forme casuelle – celle du cas régime:
Participe présent
Masculin
Ancien français Moyen français
Sing. Plur. Sing. Plur.
Cas sujet chantanz chantant --------- ----------
Cas régime chantant chantanz chantant chantants
200
Féminin
Participe passé
Masculin
Féminin
Au XIVe s. les formes du participe présent perdent les catégories du
genre et du nombre et deviennent invariables, tout comme le gérondif. En
même temps ce dernier est de plus en plus souvent accompagné de la
particule en.
3. Les valeurs et les emplois des formes verbales.
En moyen français se constitue en gros le système des valeurs et des
temps du français moderne.
Les oppositions temporelles deviennent plus nettes, mais les anciens
emplois persistent toujours. Les formes temporelles marquent soit une
temporalité absolue, soit une temporalité relative, celle-ci en rapport avec
le temps d’un autre verbe. Ainsi se constitue pas à pas le système des
temps absolus et des temps relatifs et la concordance des temps dont les
règles seront définitivement établies au XVIIe s.
Le présent de l’indicatif
Au XIVe s. le présent de l’indicatif perd sa valeur du passé et ne
s’emploie plus dans les propositions au passé.
L’imparfait de l’indicatif
A partir du XIVe s. l’emploi de l’imparfait s’élargit aux dépens du
passé simple qui perd certaines de ses valeurs propres désormais à l’imparfait.
L’imparfait devient le temps descriptif par excellence.
Ancien français Moyen français
Sing. Plur. Sing. Plur.
Cas sujet chantant chantanz --------- ----------
Cas régime chantant chantanz chantante chantantes
Ancien français Moyen français
Sing. Plur. Sing. Plur.
Cas sujet chantez chantet --------- ----------
Cas régime chantet chantez chanté chantés
Ancien français Moyen français
Sing. Plur. Sing. Plur.
Cas sujet chantee chantees --------- ----------
Cas régime chantee chantees chantée chantées
201
Le passé simple et le passé composé de l’indicatif
Les valeurs du passé simple et du passé composé deviennent plus
précises: si le premier exprime une action au passé et qui ne se rapporte
pas au présent, le dernier exprime aussi une action passée mais dont les
résultats se rapportent au présent. La différenciation des valeurs contribue
à préciser la répartition des sphères d’emploi: le passé simple s’emploie
désormais dans les textes écrits, tandis que le passé composé se
rattache à l’oral.
Le subjonctif
En ancien français le subjonctif exprimait l’action éventuelle et s’employait
dans les propositions hypothétiques. Peu à peu ce mode recule,
aux XIVe – XVe ss. la période hypothétique de l’ancien français «se imparfait
subjonctif – imparfait subjonctif» est remplacée de plus en plus
souvent par «se imparfait indicatif – conditionnel présent» pour devenir
par la suite la forme essentielle de l’hypothèse.
Ainsi, le mode conditionnel se développe-t-il aux dépens du subjonctif.
Les temps surcomposés
Le XVe s. fournit les premiers exemples des temps surcomposés
pour créer les formes de l’antériorité: «Et quand je l’ay eu trouvé… »
(Cent Nouvelles Nouvelles). Il existe en moyen français trois temps surcomposés
avec avoir : le passé surcomposé j’ai eu parlé, le plus-queparfait
surcomposé j’avais eu parlé et le futur surcomposé j’aurai eu
parlé. Leur formation est due à l’usure du sens des temps composés dans
lesquels la valeur de l’action accomplie (valeur du «parfait») s’efface
peu à peu. L’apparition des temps surcomposés s’inscrit dans le cadre
des tendances analytiques.
Les formes verbales surcomposées sont attestées dès le XIIIe s., en
Bourgogne d’abord et puis elles se développent en moyen français. Les
jugeant trop lourdes, la langue classique les rejette. Les temps surcomposés
réaparaissent à l’époque moderne, surtout pour remplacer le passé
antérieur, qui est éliminé de la langue parlée.
L’aspect
L’aspect bien que relégué au second plan par le temps est toujours
exprimé par les formes temporelles.
En plus de deux périphrases avec les verbes estre et aller se rattachant
au participe présent et au gérondif, le moyen français crée deux
autres tours avec l’infinitif à l’aide des verbes aller et venir.
Aller + infinitif a un sens incohatif (начинательное), désignant le
commencement de l’action: « … il lui va compter (начинает рассказывать)
202
comment sa femme estoit». La valeur temporelle ne s’y ajoutera que plus
tard, bien qu’elle se manifeste déjà à cette époque dans le langage parlé.
Venir + infinitif marque l’achèvement de l’action. La valeur du passé
récent lui est connue depuis le XIe s.
La voix
En ancien français cette catégorie grammaticale était exprimée par
la conjugaison du verbe à la forme active et passive. A partir du XIIIe s.
la langue utilise un nouveau procédé pour présenter la voix – la forme
pronominale du verbe, qui devient très fréquente depuis le XVe s.
Questions ( * - questions demandant des réflexions)
I. Quelle est la principale tendance qui détermine l’évolution morphologique
du moyen français?
1. Quelles sont les principales mutations morphologiques attestées
dans le nom en moyen français?
Quels sont les facteurs qui ont contribué à la disparition du système
casuel en français?
Pourquoi la langue a-t-elle privilégié les formes du cas régime ?
Pourquoi certaines formes du cas sujet ont-elles subsisté? Donnez
des exemples.
Ce n’est qu’en moyen français que la flexion -s devient la marque
du pluriel. Pourquoi?
* Est-ce que la déclinaison a disparu simultanément partout en France?
* Où la déclinaison a-t-elle disparu plus tôt – dans la langue orale
ou dans la langue écrite? Pourquoi?
2. Comment se fait le nivellement des formes casuelles?
II. 1. L’usage de l’article défini et indéfini s’étend-il en moyen français?
Se rétrécit-il?
Quels sont les nouveaux types de mots que l’article défini accompagne?
Comment se dévoloppe la valeur généralisante de l’article defini?
2. L’article indéfini a-t-il acquis la valeur d’individualisation indéterminée?
Quel nouvel article se dévoloppe-t-il en moyen français?
3. Quelle est la nouvelle forme de l’article indéfini qui apparaît en
moyen français?
III. 1. Quelles sont les principales tendances attestées dans l’adjectif
en moyen français?
Comment la langue généralise-t-elle les formes de la catégorie du
nombre?
203
2. Comment la langue généralise-t-elle les formes de la catégorie du
genre?
* Pourquoi la langue tend-elle à éliminer les alternances?
3. * Pourquoi en moyen français le suffixe du superlatif latin réapparaît-
il?
IV. 1. Qu’est-ce qui diffère les pronoms personnels du moyen français
de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français ?
2. Qu’est-ce qui diffère les pronoms possessifs du moyen français
de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français?
3. Qu’est-ce qui diffère les pronoms demonstratifs du moyen français
de ceux du français moderne ? de ceux de l’ancien français?
Quelles sont les tendances principales attestées dans les pronoms en
moyen français?
V. 1. Quelles sont les tendances principales attestées dans les verbes
en moyen français?
Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -e à la 1ère personne
du singulier (1 er groupe) de l’indicatif?
Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -e à la 1ère personne
du singulier du subjonctif?
Par quoi s’explique la généralisation de la désinece -s à la 1ère personne
du singulier (3 er groupe) de l’indicatif?
Comment sont régularisées les formes de l’imparfait?
Prouvez qu’après le nivellement des formes ainsi fait la conjugaison
est devenue plus régulière, simple, unifiée, homogène.
2. Les formes non personnelles, avec quel français – ancien ou moderne
– ont-elles plus de traits communs?
3. Quel est le nouveau groupe de temps qui apparaît en moyen français?
Pourquoi apparaissent ces formes verbales? Quel modèle – synthétique
ou analytique – la langue adopte-elle pour les former?
Comment s’exprime la voix depuis le moyen français?
Devoirs
1. Définissez: le cas sujet (direct), le cas régime (indirect, oblique),
niveler ( = refaire = régulariser, unifier), par analogie, une forme étymologique,
une forme analogique, une alternance (de radical, de thème), une
désidence ( = une flexion), un nom parisyllabique (imparisyllabique)
2. Expliquez pourquoi les mots Jacques, Jules, Louis, Nicolas se
terminent par -s? (voir I.1.)
204
3. Est-ce que les mots copain – compagnon, gars – garçon sont
étymologiquement différents? (voir I.1.)
4. Etudiez les schémas représentant les modèles de la régularisation
des formes en moyen francais. Exliquez d’après quel modèle la régularisation
se fait (voir I. 2).
Ancien français
Sing. Plur.
C. S. conseius < (conseils) conseil
C. R. conseil conseius > conseils
Moyen français, français moderne:
C. R. conseil conseils
5. Etudiez les schémas représentant les modèles de la régularisation
des formes en moyen francais. Exliquez d’après quel modèle la régularisation
se fait (voir I. 2).
Ancien français
Sing. Plur.
C. R. chevel cheveus
genol genous
Moyen français, français moderne:
Sing. Plur.
cheveu cheveux
genou genoux
6. Comparez l’emploi de l’article défini en moyen français et en
français moderne. Consultez les grammaires de langue française moderne
et remplissez la grille (voir II.1.):
7. Comparez l’emploi de l’article indéfini en moyen français et en
français moderne. Consultez les grammaires de langue française moderne
et remplissez la grille (voir II.2.):
Moyen français Français moderne
Emplois Exemples Emplois Exemples
Devant les noms concrets
Devant les noms abstraits
Devant les noms de peuples
Devant les noms de provinces
Devant les compléments
205
8. Expliquez pourquoi en français moderne l’article n’est pas employé
dans les expressions suivantes: avoir faim, avoir honte; Noblesse
oblige; Chien qui aboie ne mord pas. (voir II.I.). Citez vos exemples.
9. Expliquez pourquoi dans les groupes de mots suivants les adjectifs
ne s’accordent pas avec les noms auxquels ils se rapportent: grandpeur,
pas grand-chose, grand-ville, grand-place, grand-merci, Rochefort,
elle se fait fort de... (voir III.1).
10. Expliquez quelles lois phonétiques ont fait naître les formes différant
au masculin et au féminin contribuant ainsi à la diversité morphologique
(voir III.1).
11. Expliquez d’après quel modèle (quel genre) les formes suivantes
ont été régularisées: lonc / longe, juz / juste. (voir III.1).
12. Pourquoi en français moderne les adjectifs en -que sont tantôt
variables (public / publique) tantôt invariables (économique / économique)
en genre? (voir III. 1)
13. Le langage populaire d’aujourd’hui tend à laisser les adjectifs
invariables quant au genre: une boisson sec, ma veste est sec. Pouvezvous
expliquez cette tendance ? La langue n’a-t-elle pas déjà marqué le
féminin avec un autre indice morphologique?
14. En moyen français quantité de formes en -isme ont inondé la
langue: bonisme, grandisme, etc. D’où vient ce suffixe? Quelle est sa
valeur? Pourquoi surgit-il en moyen français? (voir III. 3)
15. Etudiez le schéma de la régularisation du verbe pleurer en moyen
français.
Moyen français Français moderne
Emplois Exemples Emplois Exemples
Masculin Féminin
lonc longe
vif vive
blanc blanche
larg large
206
Ancien français Moyen français
Plourèr Pleurèr
(je) plèure (nos) plouròns je plèure nous plèurons
(tu) plèures (vos) plourèz tu plèures vous plèurez
(il) plèuret (il) plèurent il plèuret ils plèurent
Expliquez 1) à quel phénomène phonétique est due l’alternance;
2) quelle forme du radical – tonique ou atone – la langue a choisi pour
régulariser ce verbe.
Les travaux dirigés
Le moyen français: La syntaxe. Le vocabulaire.
L’objectif d’étude
Etudier les caractéristiques et tendances du vocabulaire du MF
Donnez la définition des termes suivants:
un mot savant, un étymon, un doublet étymologique, l’argot, la dérivation (suffixale,
préfixale, régressive), la composition, l’emprunt, relatiniser (le français)
L’apprenant doit savoir
Les traits particuliers de la syntaxe du moyen français
Les principalés tendances syntaxiques du moyen français
Les particularites du vocabulaire du moyen français
Les grandes lignes de l’évolution du vocabulaire du moyen français
Les procédés les plus productifs de formation des mots nouveaux
L’apprenant doit savoir faire
Analyser les particularités syntaxiques du moyen français
Déterminer et analyser les voies d’enrichissement du vocabulaire
Trouver les origines des procédés de formation des mots nouveaux
Etablir les origines (latines, etc.) des changements survenus ou se
déroulant à cette époque
Mettre en relation les faits externes (d’ordre social, politique, économique,
etc.) et les faits internes (linguistiques)
Expliquer les causes des transformations se produisant dans la syntaxe
et le vocabulaire du moyen français
Le plan
I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.
II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen
français.
207
III. La formation des mots nouveaux.
1. La dérivatuion.
2. La composition.
3. Les changements sémantiques.
4. Les emprunts.
IV. Les particularités du vocabulare du moyen français.
1. Les doublets étymologiques.
2. Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.
3. L’argot.
I. Les particularités de la syntaxe du moyen français.
Au niveau du groupe de mots les rapports syntaxiques (surtout attributifs)
sont de plus en plus souvent exprimés par une construction
prépositionnelle: li chevaus Rollant > le cheval de Rolland, terre lor
seigneur / terres des gentils hommes. Les groupes de mots où les rapports
attributifs sont rendus par la forme casuelle de l’attribut deviennent
rares, figées et peu productives: Deu merci, etc.
L’élimination des flexions dans le verbe va de pair avec la fixation
de l’ordre des mots: sujet – prédicat – complément d’objet direct. Cet
ordre des mots suit la tendance du français à mettre le déterminé devant
le déterminant.
Donc, deux fonctions essentielles des flexions dans la proposition –
celle de relier les termes de la proposition et celle d’exprimer les rapports
syntaxiques – sont remplies désormais par les mots outils et l’ordre des
mots (moyens analytiques).
Les cas de l’inversion sont rares et dus très souvent à l’influence de
la littérature latine. L’inversion est utilisée aussi soit à des fins affectives,
soit pour lier plus étroitement deux phrases. En même temps elle devient
la marque différencielle de l’interrogation.
A partir du XVe s. la question est posée à l’aide des constructions
interrogatives (qu’)est ce que, (qui) est ce qui. Mais à l’époque ces constructions
sont du domaine du langage populaire. La tournure est attribuée
à l’influence du latin quis est qui.
Dans la proposition négative la deuxième particule postposée au
verbe devient plus fréquente, bien qu’elle soit encore peu régulière.
En moyen français on observe le progrès notable de la proposition
complexe, basée sur la subordination, surtout dans les ouvrages savants.
Rappelons que l’ancien français préférait les propositions simples, indépendantes;
s’il s’agissait de la proposition complexe c’est à la coordination
que vient le choix de l’ancien français.
208
Dans les textes du moyen français on atteste plusieurs subordonnées
et des tours infinitifs et participes, calqués du latin où on puise abondamment
à l’époque: les phrases sont longues et peuvent s’étendre sur la
moitié de la page. La subordination qui commence à dominer, nécessitant
des conjonctions susceptibles de rendre les rapports logiques les plus
détaillés auxquels ne suffit plus le que polyvalent et, donc, trop abstrait.
Ainsi, l’extension des propositions complexes à subordination contribuet-
elle à la formation des nouvelles conjonctions, c’est pourquoi le nombre
de liens syntaxiques entre les propositions s’agrandit, les conjonctions
deviennent plus nuancées.
Rappelons qu’en ancien français la quantité de conjonctions était
assez restreinte. Le plus souvent on n’utilisait que deux conjonctions
universelles: et pour relier les propositions à coordination et que pour
relier les propositions à subordination.
De règle générale, les nouvelles conjonctions sont formées à la base
de que accompagné d’adverbes et de prépositions: tant que, bien que, avec
ce que, por ce que, fors que, afin que, alors que, attendu que, avec ce que,
comment que, excepté que, incontinent que, surtout que, vu ce que et
autres, à partir de que; lequel, laquelle, à partir de quel, et autres.
Ces nouveaux procédés syntaxiques permettent à l’usager d’exprimer
les rapports les plus nuancés: de cause (pour ce que, pour cause
que, etc.), de concession (mes=mais que, ja soit que, etc.), de manière
(tellement que, selon ce que, etc.), de temps (avant que, jusques a ce
que, etc.), etc.
Les propositions relatives commencent à se construire avec les pronoms
relatifs variables.
L’évolution de la syntaxe française vers l’analytisme se heurte aux
tentatives des traducteurs et des grammairiens d’introduire les constructions
latines (donc, synthétiques) ou bien de maintenir en usage les tours
archaïques (synthétiques par excellence).
Aux XIVe – XVe ss., sous l’influence de la littérature latine, la structure
de la phrase devient très compliquée, mais par la suite le français
éliminera cette compléxité.
II. La création et le renouvellement du vocabulaire du moyen
français.
A la fin du moyen français la structure du vocabulaire de la langue
a beaucoup changé: un grand nombre de mots de l’ancien français a été
éliminé. Ces pertes sont dues surtout aux changements dans le mode de
209
production et les institutions médiévales. Ce sont surtout les mots de la
civilisation de l’ancien français qui ont disparu: ceux qui avaient trait
aux moeurs de la chevalerie (balestre sorte d’arbalète, chaser pouvoir
d’un fief, etc.), à l’agriculture (faviere champ de fèves, etc.); beaucoup
de termes locaux, eux aussi, sortent de l’usage. Le plus souvent les pertes
lexicales s’expliquent donc par des causes extralinguistiques. En même
temps il s’est produit un renouvellement du lexique (grâce surtout aux
emprunts, la dérivation, composition, mots vulgaires, dialectismes, etc.).
P. Guiraud a entrepris, dans le Dictionnaire étymologique de A. Dauzat,
un recensement des mots-souches au nombre de 20 000 [Cit. d’après
Skrélina, p.189]. Considérés d’après la date de leur création, ces motssouches
actuellement vivants se répartissent de la façon suivante:
A l’ancien français remonte environ 1/5 du vocabulaire actuel (mots
de base). Le XIVe s. et le XVIe s. apparaissent comme les grandes périodes
de création lexicale: en dehors du vocabulaire de base, le moyen français
fournit plus de la moitié du dictionnaire actuel. Le français moderne
est donc formé, selon P. Guiraud, d’un vocabulaire de base d’environ 7 à
8 000 mots qui datent de l’ancien français et d’un vocabulaire de culture
d’environ 12 000 mots dont la moitié date du moyen français. Les statistiques
estiment que 40 % environ de mots du français moderne remontent
au moyen français, soit 8 000. Il faut préciser que c’est le XIVe s. qui
fournit la majorité des emprunts, surtout après la guerre de Cent Ans, le
XVe s. n’en crée presque pas.
Le développement des sciences, des métiers, de la manufacture, des
villes a besoin d’un vocabulaire particulièrement riche et souvent très spécialisé.
On traduit plusieurs ouvrages scientifiques des Romains et des Grecs
avec les descriptions de différents phénomènes de la nature et des connaissances
humaines. Mais le lexique abstrait des sciences et des lettres présenté
dans les ouvrages latins n’existe pas en moyen français. Donc, le traducteur
est forcé de forger des mots dont il a besoin pour rendre les notions
présentées par les mots latins. Un grand nombre de mots au sens abstrait
pénètrent en moyen français grâce aux traductions des langues anciennes
et vu le besoin de créer la terminologie scientifique.
XII e s. 15% XIV e s. 15% XVII e s. 11%
XIII e s. 7% XV e s. 8% XVIII e s. 11%
XVI e s. 10% XIX e s. 13 %
Au total: 22% 43% 35%
210
III. La formation des mots nouveaux.
1. La dérivatuion.
La dérivation suffixale
Ce type de dérivation reste le procédé le plus usité d’enrichissement
du vocabulaire.
Le trait particulier de l’époque c’est qu’à côté des anciens suffixes
qui restent très productifs, nombre de suffixes d’origine savante pénètre
dans la langue. Ces derniers constituent des doublets étymologiques aux
suffixes populaires, par ex.:
En AF la plupart des suffixes étaient polysémantiques, par ex., -erie:
profession: archerie – ремесло лучника;
action: balerie – танцы; sens commun: armeürerie – арсенал;
lieu: baignerie – купальня; qualité: bachelerie – легкомыслие.
De même, les possibilitées combinatoires des suffixes en AF n’étaient
limitées non plus: plusieurs suffixes s’ajoutaient au même thème ce qui
créait de longues séries de synonymes dont les nuances de sens étaient
peu distinctes: assembleïs, assemblaille, assemblée, assemblement, assembloison,
etc. = réunion.
En MF certains suffixes commencent à préciser soit leur sens, soit
leur possibilités combinatoires. Ainsi, par exemple, le suffixe -age ne
forme plus que des substantifs; le suffixe -aille restreint son sens et devient
seulement péjoratif.
La dérivation préfixale
Ce type de dérivation est propre surtout au verbe.
Les préfixes d’origines populaires a-, dé- (dés-), re-, mal- (mau-), me-
(mes-) restent productifs: abonter, desrouter, mesofrir, malsain, regaler, etc.
Les préfixes savants sont très usités à l’époque et employés parfois
même aux dépens de leurs doublets populaires:
Suffixe populaire / suffixe savant Exemples
-el / -al noël / natal, chatel / capital
-aison / -ation raison / ration
-ier / -aire adversier / adversaire
-é / -at avoué / advocat
Préfixe populaire / préfixe savant Exemples
es- (é-) / ex- estordre / extorquer
pour- / pro pourmener / promener
re- / ré- reprendre / répéter
em- / in- empreindre / imprimer
des- / dis- desculper / disculper
211
La dérivation régressive
La dérivation régressive à partir du radical verbal est particulièrement
productive en moyen français: cri < crier, reguart < reguarder, etc.
2. La composition
La composition, rare en ancien français, se répand à partir du XIIIe
s. pour faire fortune à la Renaissance.
En moyen français ce mode de dérivation subit certaines modifications
dues à la perte de la déclinaison et aux tendances analytiques d’expression
des relations entre les mots. Ainsi, la composition par juxtaposition de deux
substantifs propre à l’ancien français disparaît (hôtel-Dieu, chef-lieu). Les
liens syntaxiques étant marqués par des prépositions, le procédé «prépositionnel
» se généralise pour devenir le mode essentiel de formation des mots
composés par subordination: maistre-d’ostel, pot-au-feu, arc-en-ciel, etc.
Le moyen français crée beaucoup de composés à partir du verbe à
l’impératif suivi d’un complément. Ce procédé reste productif jusqu’à
nos jours: garde-manger, chauffe-lit, etc.
3. Les changements sémantiques.
L’extension ou la restriction du sens d’un vocable s’expliquent par
différentes causes linguistiques et extralinguistiques.
Extension de sens: plante (bouture) désigne tous les végétaux, etc.
Restriction de sens: ramoner (nettoyer) se rapporte désormais seulement
au nettoyage des cheminées, etc.
4. Les emprunts.
La voie d’emprunt la plus importante est à l’époque le latin ce qui
vaut à cette époque sa dénomination de période de relatinisation.
Les emprunts au grec souvent par l’intermédiaire du latin ne sont pas
nombreux en moyen français: barbare, despote, syncope, symphatie, etc.
Quant aux emprunts aux langues vivantes ce sont en premier lieu
les langues romanes où le français de l’époque puise des mots nouveaux
se rapportant à la culture, aux produits des pays, à la guerre, etc.: asperge,
bastide, cadeau, cigale salade, cap (provençal); citadin, alarme,
canon, banque, etc. (italien); laquais, lapin (ibéro-roman).
Une autre chronologie porte sur les emprunts (d’après P. Guiraud):
XI-XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX Total
Allemand 8 9 7 6 15 23 22 27 117
Anglais 10 2 10 6 15 27 31 70 171
Italien 6 20 58 77 353 181 78 59 832
Arabe 14 13 13 6 25 12 14 27 124
Au total 38 44 88 95 408 243 145 183 1 244
212
II. Les particularités du vocabulaire du moyen français.
1. Les doublets étymologiques.
Dès le XIIIe s., le latin savant faisait son apparition dans le vocabulaire
français, mais, au XIVe s., c’est une véritable invasion de latinismes.
C’est à cette époque que nous devons l’apparition des doublets,
l’une des manifestations du renouvellement du vocabulaire au moyen âge.
La langue française est issue en grande partie du latin parlé qui
s’est peu à peu déformé. Depuis la conquête romaine de la Gaule les mots
latins ont petit à petit changé de leur prononciation, par ex., causum a
donné chose, le c prononcé k en latin devenant dans un premier temps
kch, puis dans un deuxième temps ch. Mais au XIVe s. ce même mot
causum est repris au latin pour donner cause. Ainsi, le même étymon
latin causum a donné naissance à deux mots en français contemporain:
chose et cause, qui sont nommés doublets étymologiques.
Le mot latin d’origine populaire est toujours le plus éloigné, par sa
forme phonétique et morphologique, du mot latin classique.
Doublets
Mot latin > Mot qui en est issu avec Mot reconstruit
l’usure du temps à partir de la racine latine
(fr. populaire) (fr. savant)
augustum > août auguste
caballariu > chevalier cavalier
campu > champ camp
captivum > chétif captif
fabrica > forge fabrique
frigidum > froid frigide, etc.
Il y a eu des cas où le mot latin, donc d’origine savante, reste dans la
langue ayant éliminé le mot français d’origine populaire: beneiçon est
remplacé par bénédiction, leün cède à légume, etc.
Ainsi, le vocabulaire français présente-t-il, depuis et jusqu’à nos
jours le double caractère, à la fois populaire et savant.
Aux doublets dits morphologiques peuvent être rapportés les mots issus
de différents cas d’un même mot: copain / compagnon, gars / garçon, etc.
2. Les emprunts et la structure phonétique du moyen français.
Notons qu’un petit nombre d’emprunts de l’ancien français n’a pas
détruit l’homogénéité de la langue se rapportant le plus souvent aux domaines
spécialisés et donc peu connus à la plupart des usagers. Au con213
traire, un très grand nombre d’emprunts en moyen français a bouleversé
la cohérence du système phonétique de la langue, ayant introduit des vocables
d’une construction phonétique qui différait tout à fait de celle du
vocable français. Par exemple, au cours de son évolution phonétique le
français a racourci le mot latin ayant éliminé surtout ses syllabes finales;
les voyelles et les consonnes ont disparu dans certaines positions (consonnes
intervocaliques, celles de groupes consonantiques, voyelles en hiatus,
etc.). Ayant introduit les vocables latins, le moyen français garde leur
aspect phonétique polysyllabique, comportant plusieurs groupes de sons
disparus en français depuis l’époque romane: consonnes intervovaliques:
collocation (mais louer < locare); voyelles en hiatus: compréhension
(mais âge < eage); groupes consonantiques: collection (mais fait <
factum, contestation, mais tête< teste), etc. Le mot polysyllabique a profondément
changé le rythme de la phrase française habituée à des mots
courts de deux à trois syllabes.
3. L’argot.
En moyen français on atteste pour la première fois la différenciation
stylistique du langage. Les farces, les miracles, genres très en vogue,
représentent la langue des gens simples et abondent en mots populaires,
familiers et même argotiques. De cette époque datent les premiers emprunts
à l’argot (dupe, fourbe, etc.), et, en particulier, à l’argot des Coquillards
ce qui se reflète dans la poésie de François Villon.
Le lexique des Coquillards, employé dans les oeuvres de F. Villon,
est riche et varié. Voilà quelques mots de leur argot.
Abesse – vol; Cercle – argent;
Accent – crachat (signe du danger); Dorer – mentir;
Accoler – pendre; Envoyeur – assassin;
Banc – échafaud; Feuille – bourse;
Benard (< Bernard) – sot, imbécile; Hôpital, coffre – prison;
Blanchir – tricher, duper; Long – adroit;
Breton, rat – voleur; Malade – prisonnier, etc.
Questions
I. Par quels moyens (synthétiques ou analytiques) sont liés les mots
dans le groupes de mots?
Quel est l’ordre des mots qui s’impose dans le groupe de mots en
moyen français? * Pourquoi?
Quel est l’ordre des mots qui s’impose dans la proposition simple en
moyen français? * Pourquoi?
214
La question comment est-elle posée en moyen français?
Quel type de proposition se répand-il en moyen français? A quoi est
due cette extension?
Quelles unités (construcions) syntaxiques latines sont retournées en
moyen français? Pourquoi?
Comment se fait la négation en moyen français?
Comment l’influence du latin se ressent-elle dans la syntaxe du moyen
français?
II. Quels sont les traits les plus marquants du vocabulaire du moyen
français?
Quels sont les résultats de l’enrichissement du vocabulaire pour la
structure phonétique du mots français?
Quels sont les procédés d’enrichissement du vocabulaire en moyen
français?
Quel est le procédé d’enrichissement du vocabulaire le plus productif
en moyen français?
Comment les emprunts ont-ils changé l’aspect phonétique du mot
français?
Quels genres littéraires ont fourni les premiers mots argotiques?
Pourquoi ces genres?
Pourquoi et comment à la fin du moyen français la structure du
vocabulaire de la langue a-t-elle changé?
Pourquoi les mots, les affixes savants ont-ils inondé le moyen français?
De quelle origine sont-ils et pourquoi cette origine?
Quel est le rôle du moyen français dans la constitution du vocabulaire
du français moderne?
Qu’est-ce qui diffère le mot savant du mot populaire?
Pourquoi beaucoup de mots au sens abstrait en moyen français pénètrent-
ils?
Devoirs
1. Définissez: un mot savant, un étymon, un doublet étymologique,
l’argot, la dérivation (suffixale, préfixale, régressive), la composition,
l’emprunt, relatiniser (le français).
2. Commentez l’idée suivante: «Le français se répand de plus en
plus en France et gagne des positions réservées naguère au latin, mais
celui-ci prend sa revanche en envahissant la langue victorieuse».
3. Considérons la paire -ation / -aison.
En ancien français le suffixe latin très productif -tion(em), -ation(em)
s’est tranformé en -aison à la suite des processus phonétiques: venatio215
nem > veneison, combinationem > combinaison, etc. Ce même suffixe
pénètre la deuxième fois dans la langue française aux XIV e – XV e ss.
avec les mots latins, mais cette fois en gardant sa forme phonétique originelle
(=latine): citation, fédération, etc. Trouvez dans le dictionnaire étymologique
d’autres exemples avec cette paire -ation / -aison.
4. Expliquez les processus phonétiques qui ont éloigné le suffixe
savant de son doublet populaire:
5. Expliquez les processus phonétiques qui ont éloigné le préfixe
savant de son doublet populaire:
6. Etudiez les séries:
hospitalem (de hospitis, celui qui reçoit des autres) / hôtel;
fragilem (de fragilis, cassant) / frêle (qui manque de force), etc.
auscultare écouter / ausculter
Quels sont les groupes de consonnes et voyelles qui ont été éliminés
au cours de l’évolution phonétique?
Dans ces paires de mots lesquels ont un sens plus abstrait / concret
? les mots savants / populaires
Suffixe populaire / suffixe savant Exemples
-el / -al noël / natal, chatel / capital
-aison / -ation raison / ration
-ier / -aire adversier / adversaire
-é / -at avoué / advocat
Préfixe populaire / préfixe savant Exemples
es- (é-) / ex- estordre / extorquer
pour- / pro pourmener / promener
re- / ré- reprendre / répéter
em- / in- empreindre / imprimer
des- / dis- desculper / disculper
216
Рекомендуемая литература
1. Скрелина, Л.М. История французского языка (на франц. яз.) /
Л.М.Скрелина. – М.: Высш. шк., 1972. – 280 с.
2. Скрелина, Л.М. Хрестоматия по истории французского языка /
Л.М.Скрелина. – М.: Высш. шк., 1981. – 277 с.
3. Скрелина, Л.М. История французского языка: Учебник /
Л.М.Скрелина, Л.А.Становая. – М.: Высш. шк., 2001. – 463 с.
4. Катагощина, Н.А. История французского языка / Н.А.Катагощи-
на, М.С.Гурычева, К.А.Аллендорф. – М., 1963.
5. Шигаревская, Н.А. История французского языка (на франц. яз.) /
Н.А.Шигаревская. – Л.: Просвещение, 1974. – 280 с.
6. Шишмарев, В.Ф. Книга для чтения по истории французского язы-
ка / В.Ф.Шишмарев. – М.-Л.: Изд-во АН СССР, 1955. – 557 с.
7. Вадюшина, Д.С. L’histoire de la langue française. Préhistoire. Ancien
français / Д.С.Вадюшина, И.Д.Матько. – Гродно: ГрГУ, 2004. – 96 с.
8. Матько, И.Д. L’histoire de la langue française: le moyen français, le
français classique / И.Д.Матько. – Гродно: ГрГУ, 2006. – 146 с.
9. Матько, И.Д. Введение в романскую филологию / И.Д.Матько. –
Гродно: ГрГУ, 2006. – 135 с.
10. Brunot, F. Histoire de la langue française / F.Brunot. – T. I – XIII. –
Paris, Colin, 1933 – 1953.
11. Brunot, F. et Bruneau, Ch. Précis de grammaire historique de la
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12. Dauzat, A. Histoire de la langue française / A.Dauzat. – Paris, PUF,
1959.
Дополнительная литература
1. Аллендорф, К.А. Очерк истории французского языка / К.А.Ал-
лендорф. – М.: Учпедгиз, 1959. – 178 с.
2. Бородина, М.А. Историческая фонетика французского языка (на
франц. яз.) / М.А.Бородина. – М.-Л.: Просвещение, 1961. – 158 с.
3. Бородина, М.А. Историческая морфология французского языка
(на франц. яз.) / М.А.Бородина. – М.-Л.: Просвещение, 1965. – 230 с.
4. Сергиевский, М.В. История французского языка / М.В.Сергиевс-
кий. – М., Изд-во иностр. лит., 1947. – 274 с.
5. Cohen, M. Histoire d’une langue: le français / M.Cohen. – Paris,
EFR, 1950. – 388 p.
6. Bourciez, E. Précis de phonétique française / E.Bourciez. – 9e éd.,
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7. Darmesteter, A. Cours de grammaire historique de la langue française
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8. Guiraud, P. L’ancien français / P.Guiraud. – Paris, 1963.
9. Guiraud, P. Le moyen français / P.Guiraud. – Paris, 1964.
217
Dictionnaires étymologiques
1. Dauzat, À. Dictionnaire étymologique de la langue française /
A.Dauzat. – Paris, Larousse. 1957.
2. Godefroy, P. Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous
ses dialectes / P.Godefroy. – Paris, 1938.
218
TABLES DES MATIÈRES
SIGNES CONVENTIONNELS................................................................ 3
ВВЕДЕНИЕ............................................................................................. 4
Module I. L’INTRODUCTION ...............................................................18
L’introduction................................................................................. 18
Le français dans le domaine roman .................................................29
Module II. LA PRÉHISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE:
LE LATIN VULGAIRE (IIIe – Ve ss. de notre ère) .................................35
Le latun vulgaire: l’histoire externe (IIIe – Ve ss. de notre ère) .........35
Le latin vulgaire: Les changements phonétiques ...............................45
Le latin vulgaire: Les changements grammaticaux ...........................54
Le vocabulaire du latin vulgaire. ......................................................67
Module III. LA PREHISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE:
LE GALLO-ROMAN (Ve –VIIIe ss. de notre ère) ...................................73
Le gallo-roman: L’histoire externe (Ve –VIIIe ss. de notre ère) ........73
Le gallo-roman: Les changements phonétiques ................................79
Le gallo-roman: Les changements grammaticaux ............................91
Le gallo-roman: Le vocabulaire .....................................................101
Module IV. L’ANCIEN FRANÇAIS (IXe – XIIIe ss.) ............................108
L’ancien français: L’histoire externe (IXe – XIIIe ss.) ....................108
L’ancien français: Les changements phonétiques ...........................125
L’ancien français: Les changements morphologiques .....................134
L’ancien français: La syntaxe. Le vocabulaire. ...............................157
Module V. LE MOYEN FRANÇAIS (XIVe – XVe ss.) ...........................165
Le moyen français: L’histoire externe (XIVe – XVe ss.) ..................165
Le moyen Français: Les changements phonétiques .........................175
Le moyen français: Les changements morphologiques ....................186
Le moyen français: La syntaxe. Le vocabulaire. ..............................206
Рекомендуемая литература .................................................................... 216
219
ДЛЯ ЗАМЕТОК
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Учебное издание
МАТЬКО Ирина Дмитриевна
История французского языка
L’histoire française
Учебно-методический комплекс
Ответственный за выпуск: Н.Н. Красницкая
Компьютерная верстка: О.М. Нестерчук
Дизайн обложки: О.В. Канчуга
Подписано в печать 20.09.2010. Формат 60×84/16.
Бумага офсетная. Ризография. Гарнитура Таймс.
Усл. печ. л. 6,28. Уч.-изд. л. 6,26. Тираж 50 экз. Заказ .
Издатель и полиграфическое исполнение:
Учреждение образования
«Гродненский государственный
университет имени Янки Купалы».
ЛИ № 02330/0549484 от 14.05.2009.
ЛП № 02330/0494172 от 03.04.2009.
Пер. Телеграфный, 15а, 230023, Гродно.