Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
Лексикология Опорные конспекты лекций.docx
Скачиваний:
30
Добавлен:
25.04.2019
Размер:
89.14 Кб
Скачать

14. План изучения темы Formation des groupements phraséologiques

1. Les locutions phraséologiques et leur place au sein du vocabulaire.

2. Charles Bally et sa classification des «phrases».

3. Les critères de la distinction entre les locutions phraséologiques et les groupes libres.

4. Les principes de la classification des locutions figées suivant le degré de motiva­tion, de la valeur émotionnelle, de la structure syntaxique, de la cohésion sé­mantique, etc.

5. La classification des groupements phraséologiques par V.Vmogradov.

6. Les caractères particuliers des locutions phraséologiques en français.

Les locutions phraséologiques sont des unités lexicales qui par leur fonctionnement se rapprochent souvent des mots ce qui permet d'envisager leur création à côté de la fomiation des mots. Le premier examen approfondi de la phraséologie française a été entrepris par le linguiste suisse Charles Bally. Parni les linguistes russes il faut nommer en premier lieu V. V. Vinogradov dont l'apport à l'étude de la phraséologie est inestimable.

La phraséologie étudie des agencements de mots particuliers. En se combinant dans la parole, les mots forment deux types d'agencements es­sentiellement différents. Ce sont, d'une part, des groupements de mots in­dividuels, passagers et instables. Ces groupements de mots se forment au moment même du discours. D'autre part, il y a des agencements dont les mots composants ont perdu leur liberté d'emploi et forment une locution stable. Ces locu­tions expriment souvent une seule idée, une image unique et n'ont de sens que dans leur unité. Les locutions stables ne sont point créées au moment du discours, elles sont reproduites comme telles, étant formées d'avance.

Ch. Bally, le premier a insisté sur la distinction de ces deux types d'agencements de mots. Les locutions phraséologiques. à leur tour, diffèrent par le degré de leur stabilité et de leur cohésion. Ch. Bally distingue deux types essentiels de locutions phraséologiques: il nomme unités celles dont la cohé­sion est absolue et séries celles dont la cohésion n'est que relative.

Les linguistes russes ont élaboré plusieurs classifications. Celle de V.V. Vinogradov, peut être qualifiée de classique.

V.V. Vinogradov distingue les locutions phraséologiques suivantes: les locutions soudées, les ensembles et les combinaisons phraséologiques. Les deux premiers types de locutions constituent un groupe synthétique, le dernier type représente un groupe analytique.

La phraséologie demeure jusqu'à présent un des domaines de la linguistique qui soulèvent le plus de discussions. C'est la question des limites de la phraséologie, c.-t.-d. la question des limites entre les locutions phraséologiques et les groupements de mots libres.

En tant que critères de délimitation des groupes phraséologiques sont cités: l'intégrité nominative, l'équivalence fonctionneelle au mot, la valeur imagée, le caractère idiomatique, la stabilité, la reproductivité intégrale dans la parole.

La phraséologie sera traitée ici comme l'étude des locutions stables, dont la stabilité est uniquement fonction de facteurs linguistiques, ce qui revient à dire qu'elle englobe tous les agencements de mots dont les com­posants ne sont pas associés librement, conformément à leur contenu sé­mantique, mais selon l'usage.

Les principes de classification:

а/ d'après le degré de la motivation on distinguerait les locutions immotivées (n 'avoir pas froid aux yeux - «avoir de l'éner­gie, du courage»), sémantiquement motivés (rire du bout des lèvres -«sans en avoir envie») et les locutions à sens littéral (livrer une bataille, se rompre le cou);

b/ сonformément à leurs fonctions communicatives on pourrait dégager les locutions à valeur intellectuelle (salle à manger, le bon sens, au bout du compte), à valeur logico-émotionnelle (droit comme une faucille - «tordu», ses cheveux frisent comme des chandelles - «elle (il) a des cheveux plats »), à valeur affective (Flûte alors ! - qui marque le dépit.)

Les locutions phraséologiques pourraient être tout aussi bien clas­sées à partir d'autres principes dont la structure grammaticale ou l'appar­tenance à un style fonctionnel. Toutefois le principe sémantique, qui est mis en vedette par V.V. Vinogradov, paraît être un des plus fructueux. Il permet de répartir les locutions phraséologiques en plusieurs groupes qui se retrouvent dans des langues différentes.

Les combinaisons phraséologiques: la cohésion des éléments constitutifs est relativement faible. Les mots constituant les combinaisons phraséologiques gardent leur autonomie du fait qu'ils se laissent aisément isoler par leur sens. Les combinaisons phraséologiques ne se distinguent des agencements de mots libres que par le fait que les mots-composants restent limités dans leur emploi. Géné­ralement un des composants est pris dans un sens lié tandis que l'autre s'emploie librement en dehors de cette locution. Les combinaisons phraséologiques sont caractérisées par l'autonomie syntaxique de leurs composants, les rapports syntaxiques entre ces com­posants étant conformes aux normes du français moderne. Les combinaisons phraséologiques ne sont point des équivalents de mots et, par conséquent, ils n'entrent pas dans le vocabulaire en tant qu' unités lexicales.

Les idiomes. Les idiomes sont des locutions dont le sens glo­bal ne coïncide pas avec le sens des mots-composants. D'après leur fonctionnement syntaxique ils sont tantôt des équivalents de mots et jouent, par conséquent, le rôle d'un terme de la proposition, tantôt des équiva­lents d'une propositon dont les éléments conservent une certaine autono­mie syntaxique. D'après le degré de leur motivation on distingue deux types d'idio­mes: les locutions soudées et les ensembles phraséologiques.

Les locutions soudées ou soudures sont les plus stables. Le sens général de toutes ces locutions ne saurait plus être expliqué dans le français moderne par le sens des mots-composants. Seule une analyse étymologique permet de rétablir le lien sémantique effacé entre le sens réel de l'expression et celui des composants. Les locutions soudées comportent souvent des mots et des formes grammaticales tombés en dé­suétude. Il y a aussi des locutions soudées qui ne renferment point d'archaïsmes et cependant on ne réussit pas à faire dériver leur accep­tion actuelle du sens des mots composants. Cela tient souvent à ce que l'expression présentait autrefois une image qui s'est effacée par la suite. Les soudures subissent parfois l'action de la fausse étymologie. Les soudures qui sont des locutions figées par excellence autant par leur sens que par leur structure ne souffrent pas la substitution de quelque vocable à leurs éléments composants. Il n'est pas possible de remplacer à son gré un des composants d'une locution soudée par un autre mot,. un synonyme. La plupart des soudures ont dans la langue une valeur expressive, émotionnelle. Elles sont largement utilisées comme moyen stylistique dans les œuvres littéraires.

Les ensembles phraséologiques absorbent l'individualité des mots, composants sans toutefois les priver de sens; au contraire, le sens global des ensembles phraséologiques découle plus ou moins nettement du sens des mots composants sans y correspondre exactement. La plupart des ensembles se comprennent d'eux-mêmes, un certain nombre d'ensembles renferment une allusion à quelque événement historique, quelque fait littéraire, mythologique ou autre qu'il est indispensable de connaître pour en comprendre le sens réel. Parmi les ensembles phraséologiques vient se classer un grand nombre de comparaisons imagées qui sont bien typiques de la langue françai­se. La comparaison que renferment ces ensembles phraséologiques for­me leur intégrité. L'intégrité des ensembles phraséologiques peut être créée:

- par la présence dans la locution de mots sémantiquement apparen­tés;

- par la présence d'antonymes;

- par un rapport réel et objectif des éléments composants;

- par un effet phonique, par l'allitération.

Les dictons et les proverbes se laissent aussi ranger parmi les ensem­bles phraséologiques. Les ensembles phraséologiqes représentent des lo­cutions imagées à valeur affective. Les ensembles de ce genre sont large­ment utilisés dans des buts stylistiques comme moyens expressifs. Contrairement aux groupements soudés, les ensembles phraséologi­ques sont généralement formés conformément aux normes syntaxiques du français moderne, ils ne renferment guère de mots ni de tournures vieillis, archaïques. Les ensembles phraséologiques admettent parfois la substitution d'autres mots à l'un de leurs mots composants sans que le sens de la locution entière change.

Il faut distinguer entre les variantes et les synonymes phraséologi­ques qui parfois prêtent à confusion Il y a synonymie si les distinctions formelles sont accompagnées d'une modification sémantique, dans le cas contraire nous avons varian­tes. Quant aux modulations stylistiques elles ne détruisent pas l'intégrité des locutions phraséologiques. Les variantes phraséologiques sont particulièrement fréquentes par­mi les combinaisons.

Le vocabulaire du français d'aujourd'hui abonde en locutions phraséologiques. Cette richesse de la phraséologie confère à la langue françai­se un aspect expressif et imagé et minimise les affirmations de ceitains linguistes qui se référant aux phénomènes de la formation des mots insistent sur son caractère foncièrement abstrait.