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  1. Confronter

  1. Reconnaître la difficulté

T1 \ a, nous l’avons vu, différentes entrées dans un texte, plusieurs \oies d'approche, qu’on ne peut, malgré un bon bagage (littéraire, historique, linguistique, stylistique...) réussir à explorer toutes à la fois sans risquer la confusion. Il s’agit bien de proposer un discours cohérent, organisé, qui ne s'éparpille pas dans toutes les directions empruntées jusque là.

  • Dégager une interprétation. Il faut alors confronter toutes ces pistes : tout repérage révèle une signification qui elle-même engage une interprétation. Dans le texte de Haubert, le lecteui repère une expression intéressante: «brouillard lumineux», qu’il identifie comme un oxymore. S'arrêter a ce stade descriptif en signalant qu'il y a là un oxymore, un présent, un pronom personnel, etc., est proscrit.

e Donner un sens. Tout l’intérêt des deux exercices repose précisément sur la construction d'un sens à partir de matériaux faciles à rassembler. Dans ce cas, l'expression signifie que le paysage reflète l'extrcrnc confusion des sentiments de Frédéric, chez qui l'exaltation amoureuse se mêle aux rêves d'avenir grandiose; c’est donc un élément possible, une hypothèse de lecture qui servira à interpréter le personnage de Frédéric comme un représentant du romantisme.

(vHie taire ensuite de ces hypothèses de lecture ?

  1. Rassembler

F’anaivse d’un texte n’est pas une superposition de differentes lectures d’une même phrase. Il faut repérer une ligne de force vers laquelle convergent les hypothèses avancées par chacune des démarches. Cette ligne de force, cet axe fondera alors l’in- terprétation globale du texte.

  • Tenir compte du mouvement du texte. II faut avoir conscience que le déroulement du texte impose sa logique, ses enchaînements, scs motifs, et que la démarche analytique c°nirnric parfois cette logique.

  • trouver un équilibre. Pourtant. Pobjectil est de maintenir Ju subtil équilibre entre trois rapports : le rapport successif du lt>vLc qui se déplie ligne à ligne, le rapport entre l’explication et

le texte, avec le souci constant de ne rien avancer qui ne puisse être prouve, et enfin le rapport entre les différents niveauv d'analyse ( ► chapitre 2, C, a).

c. Respecter le texte

Chaque texte impose une stratégie de lecture particulière, réclame une approche singulière.

  • Se libérer des présupposés. Il n’y a donc pas d’explication préfabriquée et seule, encore une fois, la pratique assidue de l’exercice vous amènera à ce plaisir ludique de l’explication, proche, somme toute, de l’enquête policière.

  • Ne jamais contraindre un texte. Il faut rester très vigilant et ne pas assigner à toute force un sens unique au texte, ni le ranger dans une catégorie (ainsi, un texte réaliste qui négligerait la dérision même du réalisme), ni plaquer un savoir extérieur, biographique, historique, sur un texte qui doit être respecté en tant que texte littéraire et non simple témoignage d’un auteur, d’une époque.

  1. SÉLECTIONNER

  1. Hiérarchiser

Los hypothèses de lecture ne sont pas fermées les unes aux autres. Il tant donc les faire se critiquer mutuellement, les rapprocher afin de savoir si elles sont compatibles, si elles ne sc contredisent pas.

  • Confronter. C'est une phase déterminante. La conlrontation doit choisir, éliminer ce qui diverge, abandonner ce qui ne semble pas pertinent, en se gardant de la tentation d’accumuler les matériaux qui vont finir par encombrer le discours explicatif.

  • Ordonner. C’est hiérarchiser, c'est accorder de la valeur à telle remarque au détriment de telle autre qui, pour autant, n'est pas fausse mais pas absolument nécessaire.

  1. Refuser la myopie

Le risque de l’explication linéaire est de se noyer dans les détails et d’entraîner dans cette catastrophe l’auditoire, qui perd pied lui aussi. Par conséquent, en ouverture d’un grand moment, d’un changement de séquence par exemple, on peut très bien proposer la saisie d'un ensemble (strophe, paragraphe, suite de phrases...). Une structure particulière peut ainsi révéler ce que peut masquer le détail linéaire. L’explication, bien que linéaire

,CONSTRUIRE: U N f n T £

«

R P K t Ta T i o N

tout intérêt à mettre en évidence une problématique et à

erre organisée thématiquement autour de notions diverses.

  1. Maintenir la curiosité

Pour ce taire, on peu. signaler que l’on traitera plus tard telle notion ou telle image. De même, on insistera sur les retours a une remarque precedente qui confirme ou infirme ce qui n était qu une hypothèse, il faut donc apprendre a dégager

d PC Cn m.pC unc lecture éclairante qui aura privilégié certaines ptstes plus fécondes que d’autres, qui aura su reconnaître !c> cIue fui tend le narrateur.

oi e:. ! explication de texte doit éveiller l’intérêt, convaincre se présenter comme une enquête dont le lecteur-détective aura et Le n est que justice - Je dernier mot.

CONSTRUIRE UN PLAN DE COMMENTAIRE COMPOSE

A . LE PROJET DE LECTURE

o. Rien ne va de soi

« De ce qu’il n’y a point de parallélisme entre le rcel et le langage, les hommes ne prennent pas leur parti, et c est ce refus, pcut-ctre aussi vieux que le langage lui-mcme, qui ptoduit, dans un affairement incessant, la littérature », écrit R- Barthcs dans Le;on. C’est cet écart entre la littérature et la réalité que le lecteur va investir en posant au texte un faisceau de questions logiquement articulées afin de déterminer comment on peut passer d’un monde à l’autre.

® Une démarche méthodique. On saisit d’abord le sens dénoté, puis on s’interroge sur l’altération que le texte impose à ce qu’il énonce; l'ensemble des procèdes de connotation est étudié pour reconnaître l’œuvre comme un « nuroir » du monde sans jamais se hasarder à se perdre vraiment dans cette traversée des apparences que constitue 1 analyse de texte.

9 Une démarche prudente. Il convient de ne pas confondre le monde décrit et le monde construit par le texte, et de toujours prendre en compte son caractère littéraire parce que m jme l’œuvre exprime tou)ours peu ou prou une définition de sa propre écriture.

b. Dégager des axes de lecture

Les interprétations des données du texte convergent en une ligne de force, un axe de lecture ( > chapitre IC). Les axes des grandes parties de commentaire ou les lignes de force varient en fonction des textes, il n’y a donc pas de pian type.

• Quelques axes récurrents. Pour autant, certains se retrouvent souvent : l’analyse des champs lexicaux permet de repérer coin- ment s’impose une image, se déroule un thème (la ville, la guerre, un sentiment...). Ce peut être la réécriture d’un topos (texte d’Aragon, la rencontre amoureuse), la subversion d’un mode e (Frédéric Moreau, antihéros romantique), la transmutation du réel par l’écriture, la comparaison, l’enchaînement (le souf c épique dans le poème de I lugo), l’opposition de deux notions, une tonalité particulière, un mode d’expression (la lettre, l’aparté, l’aveu), la définition d’un projet d’écriture (Rousseau, préambule aux Confessions), le détournement d’une forme.·

·

CONSTRUIRE UN PLAN

B. UNE PROGRESSION DIALECTIQUE

a. Un agencement dynamique

Ces lignes de force du commentaire ne se rencontrent pas pat- simple juxtaposition mais selon un projet démonstratif. L’ordre dans lequel ces axes sont présentés doit se justifier. Toute la cohérence du commentaire est fondée sur le scrupuleux souci de l’organisation, la composition est affaire de mesure, d’habitude aussi.

9 Le mouvement du commentaire. Les principes suivants sont simples mais toujours opératoires : il convient d’aller du plus simple au plus complexe, de l’explicite à l’implicite, du plus commun au plus déroutant. Ce mouvement est dit dialectique, l est-a-dire relevant d une technique du dialogue destinée à atteindre le vrai grâce à des questions et des réponses.

® Une progression par paliers. La première perception du texte doit eue prise en compte. Il est toujours judicieux de commencer par les effets les plus immédiatement référentiels. Il faut reconnaître ensuite les contradictions du texte, ses paradoxes, les conserver et enfin les dépasser dans une opération de syn- - esc qui n oublie jamais la vision d’ensemble du morceau, a Refuser le clivage fond-forme. En effet, un axe de lecture s’applique à l’ensemble du texte, ne sépare jamais le fond de la toi me et ne doit jamais isoler une technique d’écriture.

b. Ordonner

Le.·, remarques ne doivent pas être citées pcle-mêle : un cata- ■ogue de remarques même très pertinentes ne satisfera jamais le lecteur qui s’attend légitimement à autant de cohérence que dans le texte examiné. Rappelons ici quelques principes simples.

« Une partie de commentaire correspond à un axe de lecture.

haque grande partie du développement doit être équilibrée en longueur avec les autres, hile est constituée au minimum de deux sous-parties et ne peut se contenter de recouvrir une seule partie du texte.

  1. * *~,ne sous-partie de commentaire comporte une idée centrale bien définie, un argument étayé par des exemples très pré- l''s> correctcmcnt cités. Elle correspond à un paragraphe. Les sous-parties sont, elles aussi, classées selon une progression qui 'image 1 intérêt et la curiosité du lecteur. Ce n’est qu’en utilisant ^ sens de la logique et en pratiquant assidûment l’exercice que 0n parvient à maîtriser ce travail de construction.Schéma d'on plan de commentaire canonique

I

I. Première partie : axe 1

1.1. Argument 1 I. 2. Argument 2 I. 3. Argument 3

Développement

  1. Deuxième partie : axe 2

IL l. Argument 1 U. 2. Argument 2 II. 3. Argument 3

Conclusion

  1. Troisième partie : axe 3

III. I. Argument 1

  1. 2. Argument 2

IIJ. 3. Argument 3

ntroduction

LA PRESENTATION DU COMMENTAIRE COMPOSÉ

A. LES RÈGLES FORMELLES