
- •Теоретичний матеріал Histoire du français
- •Chapitre 1.
- •1. Les origines latines l'expansionnisme linguistique du monde romain.
- •2 . La Gaule romaine
- •2.1 Les peuples soumis
- •2.2 La langue des Gaulois
- •3. Les méthodes romaines de latinisation
- •3.1 Les facteurs de latinisation
- •3.2 Le bilinguisme
- •4. Les grandes invasions germaniques et le morcellement du latin
- •4.1 La victoire des «barbares»
- •4.2 Les suites de l'effondrement de l'Empire romain d'Occident
- •4.3 Le morcellement du latin
- •Chapitre 2
- •1. La suprématie franque et la germanisation du roman rustique
- •La langue franque
- •1.2 La germanisation du roman rustique
- •2. L'Empire carolingien et la naissance du plus ancien français
- •2.1 Le concile de Tours (813)
- •2.2 Les Serments de Strasbourg (842)
- •2.3 Le traité de Verdun
- •3. Les conséquences linguistiques
- •3.1 La fragmentation linguistique (dialectalisation)
- •3.2 La démarcation du latin au roman
- •3.3 La germanisation du roman
- •4. L'état de la langue romane rustique
- •4.1 Le phonétisme roman
- •4.2 Une grammaire simplifiée
- •4.3 Le vocabulaire
- •Chapitre 3.
- •1. La naissance du français
- •1.1 L'avènement des Capétiens
- •1.2 Le premier «roi de France»
- •1.3 L'expansion du français en Angleterre
- •1.4 La langue du roi de France
- •2. L'état de l'ancien français
- •2.1 Le système phonétique
- •2.2 La grammaire
- •3. Les langues parlées en France
- •4. La dominance culturelle du latin
- •4.1 La langue de prestige
- •4.2 La création des latinismes
- •4.3 Un phénomène ininterrompu
- •1 . L'emploi du français dans les actes officiels
- •2. Les conséquences de la guerre de Cent Ans
- •2.1 L'éviction du français d'Angleterre
- •2.2 La progression du français en France
- •3. L'état du moyen français
- •3.1 Une langue simplifiée
- •3.2 Une langue écrite latinisante
- •1. La prépondérance de l'Italie
- •1.1 Les conflits
- •1.2 Les italianismes
- •2. Les guerres de religion (1562-1598) et le Nouveau Monde
- •2.1 Les conséquences de la Réforme
- •2.2 La découverte du Nouveau Monde
- •3. Le français comme langue officielle?
- •3.1 L'ordonnance de Villers-Cotterêts
- •3.2 L'expansion du français en France
- •4. Les problèmes du français
- •4.1 L'omniprésence des patois
- •4.2 La vogue des latiniseurs et écumeurs de latin
- •4.3 Les défenseurs du français
- •5. Les première descriptions du français
- •Chapitre 6
- •1 Le français s'impose
- •2. Une langue de classe
- •3. Le siècle des «professionnels de la langue»
- •4. L’état de la langue
- •4.1 Le français normalisé : à pas de tortue
- •4.2 Les francisants
- •4.3 Les semi-patoisants
- •4.4 Les patoisants
- •4.5 La Nouvelle-France et les Antilles
- •5. Une langue internationale
- •Chapitre 7
- •1. Un rééquilibrage des forces en présence
- •2. Une civilisation nouvelle
- •3. Le développement du français en France
- •4. L'obstruction de l'école
- •5. L'amorce des changements linguistiques
- •6. La «gallomanie» dans l'Europe aristocratique
- •7. Le début de l'anglomanie
- •Chapitre 8
- •1. La guerre aux «patois» sous la Révolution (1789-1799)
- •1.1 La tour de Babel dialectale
- •1.2 La terreur linguistique
- •2. La langue française
- •2.1 Le calendrier
- •2.2 Les poids et mesures
- •2.3 La toponymie et les prénoms
- •2.4 L'instruction publique
- •3. Les difficultés de la francisation
- •3.1 Un français bourgeois
- •3.2 Vers une langue française nationale
- •4. Le retour au conservatisme sous Napoléon (1799-1815)
- •5. Conservatisme et libéralisme (1815-1870)
- •5.1 Le conservatisme scolaire
- •5.2 La persistance de la diversité linguistique
- •5.3 Le libéralisme littéraire
- •5.4 L’enrichissement du vocabulaire
- •5.5 La récupération politique
- •Chapitre 9 Le français contemporain
- •1. Le rôle de l'Instruction publique dans l'apprentissage du français
- •2. La question de la Charte européenne des langues régionales ou inoritaires
- •2.1 La persistance du discours anti-patois
- •2.2 Les droits des langues régionales
- •3. Les changements contemporains observés
- •3.1 La phonétique
- •3.2 La grammaire et la conjugaison
- •3.3 La féminisation des noms de métiers et professions
- •4. La question de l’orthographe française
- •4.1 La crise des langues
- •4.2 La «réforme» avortée de l'orthographe
- •4.3. Les «rectifications» orthographiques
- •5. La coexistence des usages
- •5.1 Belgique, Suisse et Québec
- •5.2 Les pays créolophones et l'Afrique
- •6. La normalisation et la législation linguistique
- •6.1 La normalisation et les organismes linguistiques
- •6.2 La langue officielle et la loi Toubon
- •6.3 Les autres pays francophones
- •7. Le français dans les organisations internationales
- •7.1 L’Organisation des Nations unies
- •7.2 Les organismes rattachées aux Nations unies
- •7.3 Les grandes organisations internationales indépendantes de l’onu
- •8. L’hégémonie de l’anglais dans les sciences
- •Chapitre 10
- •Методичні рекомендації до самостійної роботи студентів
- •Самостійна робота з додатковою літературою при написанні рефератів.
- •Thème 5: Le français contemporain .
- •Теми рефератів:
- •Інтернет ресурси:
- •Г лосарій персоналій
- •Grand mariage et mauvais présage
- •C ardinal Richelieu
- •N icolas Sarkozy
Г лосарій персоналій
Hugues Capet
Né en 941 ; Mort le 24/10/996
Hugues Capet (né vers 940, mort au lieu-dit « Les Juifs », près de Prasville (Eure-et-Loir) le 24 octobre 996), duc des Francs (960-987) puis, roi des Francs (987-996), fut le premier souverain de la dynastie capétienne. Fils de Hugues le Grand et de son épouse Hedwige de Saxe, il est l'héritier des puissants Robertiens, la lignée qui est en compétition pour le pouvoir avec les grandes familles aristocratiques de Francie aux IXe et Xe siècles.
La fin du Xe siècle connaît le début d'une révolution économique et sociale qui allait trouver son apogée vers 1100. Les progrès agricoles, le début des défrichements et l'augmentation des capacités d'échanges entraînée par l'introduction du denier d'argent par les premiers Carolingiens, entraînent une dynamique économique encore timide mais réelle. Dans le même temps, la fin des invasions et la continuité des guerres personnelles entraînent la construction des premiers châteaux privés où peuvent trouver refuge les paysans. En parallèle, la nouvelle élite guerrière, les chevaliers, entre en concurrence avec l'ancienne aristocratie foncière carolingienne. Pour canaliser ces nouveaux venus et pour assurer la protection de leurs biens, l'aristocratie et l'Église soutiennent et exploitent le mouvement de la paix de Dieu. C'est dans ce contexte qu'Hugues Capet peut instaurer la dynastie capétienne.
Il bénéficie tout d'abord de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions de Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée. Cependant, cela ne peut se faire qu'en aidant les Carolingiens, pourtant totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir. En 960, Hugues Capet hérite du titre de duc des Francs obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer. Mais, avant de parvenir au pouvoir, il doit se libérer de la tutelle des Ottoniens et éliminer les derniers Carolingiens. C'est avec le soutien de l'Église, et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac, tous deux proches de la cour ottonienne, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987.
La relative faiblesse d'Hugues Capet est paradoxalement un atout pour son élection par les autres grandes familles avec le soutien des Ottoniens, car il est peu menaçant aux yeux des grands vassaux et pour les ambitions impériales. Cependant, si effectivement le nouveau roi ne parvient pas à soumettre ses vassaux indisciplinés, son règne voit une modification de la conception du royaume et du roi. Ainsi, Hugues Capet renoue avec l'Église en s'entourant systématiquement des principaux évêques et se rapproche de l'aristocratie en s'alliant avec les grands princes territoriaux (le duc de Normandie ou le comte d'Anjou), ce qui renforce son trône. Cette histoire du premier Capétien nous est surtout connue grâce au moine lettré Richer de Reims.
La Francia occidentalis se trouve définitivement séparée de l'Empire et le premier Capétien, comme ses successeurs, met toute son énergie à créer une dynastie continue en consolidant son pouvoir sur son domaine et en y associant son fils Robert le Pieux le jour de Noël de l'an 987. La couronne est effectivement transmise à son fils à sa mort en 996. La dynastie capétienne qu'il fonde ainsi dure plus de huit siècles et donne naissance à des lignées de souverains en Espagne, au Portugal et au Brésil.
J
ules
César
Né à Rome (Italie) le 12/07/-101 ; Mort à Rome (Italie) le 15/03/-44
Jules César est sans doute le général romain le plus mythique. Homme de stratégie politique comme militaire, il gravit tous les échelons jusqu’à se faire proclamer dictateur à vie et conquérir un empire gigantesque jusqu’aux confins du monde connu de l’époque. Son opposition aux membres du Sénat connut son apogée lorsqu’il entra dans Rome avec son armée et mit en fuite Pompée. Elle lui vaudra également sa chute, il sera victime d’un complot organisé par quelques sénateurs dont son fils spirituel Brutus.
Caius Julius Caesar naît à Rome le 12 juillet de l’an 101 avant JC. Issu d’une famille patricienne, il prétend être un descendant d'Énée, le fils de Vénus. Le jeune César, qui appartient à la jeunesse dorée de Rome, est un élève brillant. Après une première victoire en Asie, il démarre sa carrière politique, étant successivement questeur, édile et préteur en 63 avant J.C. Il devient gouverneur de la Gaule cisalpine et transalpine alors qu’il est presque ruiné. Les jeux, qu’il a organisés pour se faire aimer du peuple romain, lui ont coûté une fortune. Plusieurs victoires militaires en Espagne lui permettent de devenir propréteur de ce pays et de renflouer ses caisses. Ses ambitions pour arriver à la tête de Rome le pousse à sceller un pacte secret avec Pompée et Crassus, le premier Triumvirat. Le calcul s’avère payant, Jules César devient Consul en 59 avant J.C.
Entre 58 à 52 avant J.C, César se lance dans une vaste campagne de conquêtes, appelée « la guerre des Gaules ». Il bat les Germains d'Arioviste, les Belges, les Usipètes et les Tenctères. Cependant, Jules César rencontre une assez forte résistance en Auvergne. Vercingétorix, à la tête des résistants, lui tient tête près d'Alésia (Bourgogne) en 51 avant J.C. Le Gaulois finira par s’incliner devant le général romain. Ces grandes victoires confèrent à Jules César une forte popularité auprès du peuple romain. César prendra soin de les raconter dans son remarquable ouvrage, La guerre des Gaules. Mais pendant ce temps-là, à Rome, la situation politique se détériore. Crassus étant mort dans une expédition contre les Parthes en 53 avant J.C, le triumvirat n’est plus et Pompée en profite pour asseoir son autorité. Jules César refuse d’abandonner la ville aux mains de Pompée. Le vainqueur des Gaules, aimé du peuple, et Pompée, soutenu par les sénateurs, se livrent une guerre d’influence pour devenir le premier homme de Rome. César se présente aux élections consulaires, ce qui l’obligeait selon les règles en vigueur à revenir à Rome et à licencier son armée. Les consuls en fonction avaient l’interdiction de franchir le fleuve Rubicon et d’entrer dans Rome avec leurs troupes.
Faisant fi des règles, Jules César, à la tête de son armée, marche vers Rome. Le 10 janvier 49, il franchit le Rubicon, et déclare : « alea jacta est » (le sort en est jeté !). Pompée prend la fuite. En 48 avant J.C, César rattrape Pompée en Grèce et défait ses armées à Pharsale. Jules César se fait nommer Consul puis dictateur par le Sénat. Il instaure un régime autoritaire à Rome. Loin de se reposer sur ses lauriers, César se rend en Egypte pour rétablir l’ordre entre le pharaon Ptolémée XIII et sa sœur-épouse Cléopâtre. Le général romain tombe sous le charme de la belle Cléopâtre. Les armées romaines écrasent les troupes du pharaon et César offre le trône d’Egypte à Cléopâtre.
César tient le monde méditerranéen sous sa coupe. Prenant les titres de grand pontife, consul annuel, dictateur et d'Imperator, César se couvre de gloire. Il devient un véritable objet d'un culte et apparaît même sur la monnaie romaine. Il prend également des mesures favorables aux plus faibles, amnistiant ses anciens adversaires, introduisant des Gaulois et des Espagnols au Sénat et donnant des terres aux vétérans et aux pauvres. Mais un groupe de sénateurs, dont Cassius et Brutus font partie, fomentent un complot contre le dictateur. Le 15 mars 44 avant J.C, ils le poignardent en pleine séance du Sénat. Avant de rendre son dernier souffle, César découvre parmi ses assassins Brutus, qu’il aimait comme un fils. Il lance en grec: "Kai su teknon", qui sera traduit en latin populaire par "Tu quoque, mi fili" ("Toi aussi, mon fils"). Son corps sera ramassé par des esclaves et incinéré, comme le veut la tradition, au Champs de Mars. Dans son testament, César a désigné pour héritier son fils adoptif, Octave, futur empereur Auguste. Ce dernier gardera le nom de « César » en hommage à son célèbre père d’adoption. César donnera "kaiser " en allemand et " tsar " en russe. D’une ambition sans bornes, Jules César s’est bâti un empire qui allait dominer la Méditerranée pendant plus de 500 ans. On ne peut que s’accorder sur son charisme et ses qualités de meneur d’hommes ainsi que saluer ses réalisations d’un point de vue administratif et littéraire. Le mois de sa naissance (quintilius) fut rebaptisé julius en son honneur, et est devenu notre mois de juillet.
Clovis Ier
Né en 465 ; Mort à Paris (France) le 27/11/511
Clovis Ier succède à son père, Childéric Ier, dès l'adolescence. Toute sa vie, Clovis tente de conserver son royaume pour ses fils, selon la tradition germanique, et d'agrandir le territoire de celui-ci. De petite taille, son royaume comprend les territoires situés entre la Mer du Nord, l'Escaut et le Cambrésis. Ses talents de guerrier lui permettent de vaincre Syagrius, dernier représentant de l'autorité romaine en Gaule. C'est alors que Clovis fait de Soissons sa capitale et étend ses territoires jusqu'à la Loire. Après avoir soumis les Alamans à la bataille de Tolbiac, il étend son pouvoir vers le Rhin. En 498, dans un but stratégique, Clovis se fait baptiser à Reims et légitime ainsi son règne au regard des Catholiques. Il s'aliène les rois barbares ariens mais parvient à imposer son autorité en tuant Alaric, roi wisigoth. Clovis peut alors ajouter l'Aquitaine au royaume franc qu'il s'était constitué et met véritablement en place la lignée Mérovingienne. Malheureusement, son royaume sera divisé au lendemain de sa mort.
À la mort de Clovis, ses fils Thierry, Clotaire, Clodomir et Childebert, se partagent le royaume qu'il avait mis une vie à réunir, conformément à la tradition franque. L'essentiel de la Gaule est soumise, sauf la Provence, la Septimanie et le royaume des Burgondes.
Son royaume peut donc être découpé en quatre parts importantes, dont trois à peu près équivalentes. La quatrième, entre Rhin et Loire est attribuée à Thierry, l'aîné des fils de Clovis qui avait été compagnon des combats de son père, né d'une union de type païenne avant 493. Elle est plus grande, puisqu'elle couvrait environ un tiers de la Gaule franque.
Après Tournai et Soissons, Clovis choisit finalement comme capitale Paris, en 508. Il est notable que le pacte de la loi salique est lui aussi daté d'après 507 : peut-être sa promulgation coïncide-t-elle avec l'installation du roi à Paris.
C
harles
II le Chauve
Né en 823 ; Mort en 877
Roi de France 843 à 875. Empereur d'Occident de 875 à sa mort.
Petit-fils de Charlemagne, il est le fils de l'empereur Louis le Pieux et de sa troisième épouse Judith de Bavière. Il est surnommé le Chauve, non en raison d’une calvitie, mais parce que le 5 mai 877, jour de la consécration par le pape Jean VIII de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille à Compiègne, il se serait fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église, et ce, malgré la coutume franque exigeant qu’un roi ait les cheveux longs.
À l'âge de sept ans, Charles est confié à un précepteur de renom, Walafrid Strabon (v. 808/809-849), moine au monastère de Reichenau, en Alémanie, esprit cultivé attaché au mythe impérial, poète, auteur d'une glose qui contient des commentaires de la Bible, sur lesquels se fondent, des siècles durant, les interprétations du livre sacré. Pendant neuf ans, Strabon assure l'éducation du jeune prince, convaincu de la grande destinée qui attend son élève.
Le mercredi 6 juin 848 à Sainte-Croix d'Orléans, Charles le Chauve, élu puis acclamé par les grands aristocrates du royaume, reçoit l’onction du sacre par Wénilon (Ganelon), l’archevêque de Sens : « Et, dans la ville d’Orléans, presque tous les grands, réunis aux évêques et aux abbés, élisent Charles pour leur roi et le consacrent par l’onction du saint chrême et par la bénédiction épiscopale ».
En conflit avec ses demi-frères pour le partage de l'immense empire de leur grand-père, maintenu par leur père, Charles doit attendre la fin de sa vie pour ceindre la couronne impériale.
Charles IV de France, dit Charles le Bel
Né le 18 /06/ 1294 au château de Clermont (Oise), Mort le 01/02 1328 à Vincennes
Fut comte de la Marche puis, de 1322 à 1328, roi de France, le quinzième et dernier de la dynastie dite des Capétiens directs, et roi de Navarre (sous le nom de Charles Ier).
Troisième fils du roi de France et de Navarre Philippe IV le Bel et de la reine Jeanne Ire de Navarre, Charles n'est pas destiné à régner.
En 1307 ou 1308, il épouse Blanche de Bourgogne, fille d'Othon IV de Bourgogne et de Mahaut d'Artois. Elle est condamnée pour adultère au début de l'année 1314 avec sa belle-sœur Marguerite de Bourgogne, dans ce que l'on a appelé l'" Affaire de la tour de Nesle ". Blanche étant enfermée dans la forteresse de Château-Gaillard, le mariage n'est pas rompu et Charles ne peut se remarier.
Le comte de La Marche monte sur le trône sous le nom de Charles IV à la mort de son frère Philippe V le Long le 3 janvier 1322. Cette fois-ci, il ne tient aucun compte des droits de ses nièces, Jeanne de Navarre et les filles de Philippe V. Contrairement à ce qui s'était passé en 1316, cette prise du pouvoir s'effectue sans aucune contestation.
Sa montée sur le trône permet aussi à son oncle et parrain Charles de Valois de retrouver un pouvoir qu'il n'avait pas eu sous le règne précédant. L'oncle du roi fait ainsi entrer au gouvernement des hommes à lui, comme le trésorier Jean Billouart ou le chancelier Jean de Cherchemont, qui remplace Pierre Rodier en 1323.
On sait très peu de choses sur la personnalité de Charles le Bel. Les chroniqueurs ont jugé sévèrement ce roi qui « régna grand temps sans rien faire » et qui « tenait plus du philosophe que du roi ». Charles le Bel semble toutefois avoir été soucieux de faire respecter la justice, comme le prouve sa fermeté dans l'affaire Jourdain de l'Isle.
En 1324, le roi effectue un long voyage en Languedoc, ce qui le rend populaire auprès du peuple. Cette popularité s'érode cependant avec les pratiques financières douteuses de la couronne.
Le règne de Charles IV le Bel voit la poursuite de la bureaucratisation de l'administration royale, déjà accélérée sous le règne de son père et de ses frères aînés. Des réformes sont aussi effectuées, touchant les offices de la Chambre des Comptes, du Parlement, la Chancellerie etc... ceci afin d'effectuer des économies budgétaires et de prévenir les fraudes.
Comme sous les règnes précédents, l'État royal fait face à des difficultés financières. Pour y remédier, le gouvernement de Charles le Bel utilise les expédients habituels : mutations monétaires, taxes sur les marchandises, confiscations des biens des marchands italiens. La dîme levée avec l'accord du pape dans le but officiel de préparer la Croisade est aussi un habile moyen de renflouer les caisses royales.
C
harles
VI
Né à Paris, le 03 /12/ 1368; Mort à Paris, le 21 /10/ 1422
Il fut roi de France de 1380 à 1422. Fils de Charles V et Jeanne de Bourbon, il est le quatrième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
Il reçoit le Dauphiné en apanage. Il succède à son père en 1380 à l'âge de onze ans en étant sacré roi de France dans la cathédrale de Reims. Pendant la minorité du jeune roi, ses oncles Jean de Berry et Philippe II de Bourgogne assurent la régence du royaume avec Jehan Pastoret en tant qu'avocat royal et président du Parlement de Paris. Charles est marié dès l'âge de 16 ans à Isabeau de Bavière, elle-même âgée de 14 ans.
Sa minorité est troublée par les querelles des ducs d'Anjou, de Bourgogne, de Berry et de Bourbon, ses oncles, qui se disputent le pouvoir et s'enrichissent sur le dos de la population accablée par le rétablissement d'anciens impôts en janvier 1382. Au mois de février suivant, la ville de Rouen se révolte, les troubles atteignent Paris ; le 1er mars 1382, des révoltés, connus sous le nom de Maillotins, pillent la capitale et tuent les collecteurs d'impôts avec des maillets de fer. Une répression terrible va s'abattre sur les émeutiers dont les meneurs sont décapités ou pendus sans forme de procès.
Le 27 novembre 1382, Charles VI prend part à la bataille de Roosebecke, où Olivier V de Clisson bat les Flamands révoltés.
Le 3 novembre 1388, au retour d'une expédition contre le duc de Gueldre, Charles VI convoque le Conseil du roi et remercie ses oncles pour les services qu'ils lui ont rendus: il a vingt ans et il prend le pouvoir. Il confie le gouvernement à des anciens conseillers de son père, comme Bureau de la Rivière, qui seront appelés les marmousets.
Le 5 août 1392, il est pris d'un premier accès de folie dans la forêt du Mans. Il attaque sa propre troupe et tue quatre personnes avant d'être maîtrisé. Sa lucidité revient au bout de quelques heures, mais ce n'est qu'un début, ces accès de folie intermittents assombrissent son règne. Le 28 janvier 1393, il rechute suite au bal des ardents, où quatre de ses compagnons brûlent vifs.
Devant l'incapacité du roi à gouverner, les oncles reprennent leur régence. Mais Philippe le Hardi concentre le pouvoir. Le duc Louis d'Orléans, frère du roi et gendre du duc d'Armagnac, revendique plus de place dans le Conseil et l'obtient peu à peu, surtout à la mort de l'influent duc de Bourgogne. Le nouveau duc, Jean sans Peur fait assassiner le duc Orléans et le royaume sombre dans la guerre civile en novembre 1407.
Les désordres permettent à la guerre de Cent Ans de reprendre. Henri V, roi d'Angleterre, profitant de ces troubles, arme contre la France : il remporte la bataille d'Azincourt en 1415 et s'empare de la Normandie. En 1419, le conflit entre Armagnacs et Bourguignons conduit à l'assassinat de Jean sans Peur. Les Bourguignons, s'allient alors avec les Anglais. Cette alliance conduit au traité de Troyes (1420) lequel prévoit que Charles VI devra marier sa fille Catherine à Henri V d'Angleterre, que leur fils éventuel sera roi de France, et que le dauphin, qui a fait assassiner Jean sans Peur, sera déchu de ses droits à la couronne. Charles VI conserve le titre de roi jusqu'à sa mort. L'emprise des Anglais sur le royaume n'est cependant pas totale. Les Armagnacs n'acceptent pas le traité : le futur Charles VII garde des soutiens et gouverne en qualité de régent les territoires au sud de la Loire.
Charles VI est inhumé dans la basilique Saint-Denis, où il sera rejoint ultérieurement par Isabeau de Bavière.
Il est le père, entre autres, de Charles VII, d'Isabelle de Valois, et de Catherine de Valois.
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harles
VII
Né à Paris (France) le 22/02/1403 ; Mort à Mehun-sur-Yèvre (France) le 22/07/1461
Charles VII de France, dit Charles le Victorieux ou encore Charles le Bien Servi, fut roi de France de 1422 à 1461. Il est le cinquième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne.
Charles VII est le fils de Charles VI et d'Isabeau de Bavière.
Roi indissociable de l'épopée de Jeanne d'Arc, il réussit à renverser une situation compromise pour se faire sacrer à Reims le 17 juillet 1429. Il met fin en 1453 à la guerre de Cent Ans sur une victoire française.
Très contesté dans sa légitimité même, Charles devient roi en 1422 en pleine guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, compliquée d'une intervention militaire anglaise victorieuse depuis la bataille d'Azincourt (1415). Chef de fait du parti Armagnac, il est déshérité par son père au traité de Troyes (1420) au profit du roi Henri V d'Angleterre puis du fils de ce dernier, Henri VI. Replié au sud de la Loire, le « roi de Bourges », comme on le surnomme par dérision, voit sa légitimité et sa situation militaire s'arranger nettement grâce à l'intervention de Jeanne d'Arc, et de Gilles de Montmorency-Laval dit Gilles de Rais. Ceux-ci délivrent Orléans et conduisent Charles à la cérémonie du sacre à Reims.
Souvent critiqué par la postérité pour avoir ralenti la reconquête de la France initiée par Jeanne d'Arc et pour l'avoir abandonnée à son sort après la victoire, Charles la fait néanmoins réhabiliter solennellement en 1456 et laver de toute accusation d'hérésie. Il donne à Gilles de Rais le titre de maréchal de France. Achevant de chasser les Anglais du royaume, il s'emploie également à rétablir l'économie grâce à Jacques Cœur, le gallicanisme et l'autorité royale.
Charles VIII
Né le 30 juin 1470 au château d'Amboise; Mort le 7 avril 1498 au même endroit.
Le fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie, fut roi de France de 1483 à 1498. Unique survivant parmi les cinq fils de Louis XI, il est le septième et dernier roi de la succession directe de la branche des Valois de la dynastie capétienne. Il prit pour devise la devise de l'officier des gardes du corps écossais qui blessa le duc de Bourgogne en 1477: Si Deus Pro Nobis, Quis Contra Nos? (Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?). Cette devise est peinte sur les murs du château de Langeais entrelacée avec celle de sa femme Anne de Bretagne.
À 13 ans, Charles VIII monte sur le trône n'ayant eu d'autre éducation que la lecture des romans de chevalerie. Il est toujours mineur et conformément au désir de son père, il accepte la tutelle de sa sœur aînée, Anne de France, âgée de 23 ans, dite Anne de Beaujeu, après son mariage avec Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu.
Le gouvernement des régents provoque une rébellion des princes emmenés par Louis II d'Orléans, le futur Louis XII, qui, en vue de soustraire le roi à ses tuteurs, entreprend la Guerre folle. Le 28 juillet 1488, Louis d'Orléans est fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. Incarcéré pendant trois années, il est gracié en 1491.
À l'ouest, Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne, est mariée par procuration avec Maximilien de Habsbourg. Charles, lui-même fiancé à Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien, entreprend de longues négociations et fait le siège de Rennes pour pouvoir épouser Anne, ce qu'il obtient le 6 décembre 1491 à 8 heures du matin au château de Langeais. Il rapproche ainsi de la France cet important duché, au prix de l'inimitié du futur empereur. Aucun des six enfants issus de son union avec Anne de Bretagne ne survivra.
Jeune et ambitieux, il veut conquérir le royaume de Naples, faisant valoir des droits que les derniers princes de la maison d'Anjou avaient légués à sa famille. Pour avoir sa pleine liberté en Italie, où il a des prétentions, il signe, en 1492, le traité d’Étaples avec Henri VII d'Angleterre, et, en 1493, le traité de Barcelone avec le roi d'Aragon Ferdinand II et le traité de Senlis avec Maximilien d'Autriche (par ce traité, la dot de Marguerite (Franche-Comté et Artois) est restituée).
À la mort du roi Ferdinand Ier de Naples, en 1494, Charles VIII prend le titre de roi de Naples et de Jérusalem et pénètre en Italie. C'est le début de la première guerre d'Italie (1494-1497). Sans aucune résistance, les Français entrent à Florence en novembre et à Rome en décembre. Ils sont à Naples en février 1495. Cependant, en mars, sous l'impulsion de Ferdinand II d'Aragon et du pape Alexandre VI, se constitue la Ligue de Venise, une alliance quasi générale contre la France. L'architecte italien Fra Giovanni Giocondo entre à son service.
Le retour en France de Charles VIII est périlleux. Il parvient cependant à franchir l'Apennin, et remportant de justesse une victoire à la bataille de Fornoue, il réussit à échapper à ses ennemis. Louis d'Orléans évacue Novare et renonce au duché de Milan. Début 1497, l'armée française restée à Naples capitule devant le capitaine espagnol Gonzalve de Cordoue, dit le Grand Capitaine.
Charles VIII meurt, à 27 ans, le 7 avril 1498 au château d'Amboise, après avoir violemment heurté de son front un linteau de pierre placé trop bas. Après sa mort, la succession revient à son cousin Louis XII, lequel épouse également sa veuve, Anne de Bretagne. Il est inhumé à la basilique Saint-Denis tandis que son coeur rejoint la Basilique Notre-Dame de Cléry.
Сharlemagne
Né le 02/04/742 ; Mort le 28/01/814
Deuxième roi franc de la dynastie Carolingienne, Charlemagne reste dans l’histoire comme le restaurateur de l’Empire d’occident. Au-delà de l’immensité de son territoire qui s’étend de l’Atlantique à la Baltique et des Pyrénées au Danube, il incarne le renouveau et les contradictions de son temps. Ainsi, misant sur la culture et le savoir, il est l’acteur de la Renaissance carolingienne et insiste pour la création d’écoles gratuites ouvertes à toutes les strates sociales. Pourtant, lui-même ne parviendra jamais à écrire. Fervent lecteur de la Cité de Dieu de Saint-Augustin, ses conquêtes amoureuses n’ont d’égales que ses conquêtes militaires, trahissant le paganisme de ses ancêtres. Toutefois, s’il n’hésite pas à utiliser une brutalité des plus « barbares » pour convertir les Saxons au christianisme, Charlemagne poursuit tout son règne l’ambition de reconstituer une Europe unie par la foi chrétienne.
Charles est probablement né le 2 avril 742 dans le royaume Franc, sur le territoire de l’actuel Belgique. Il est le fils aîné de Pépin le Bref et de Berthade de Laon, dite « Berthe aux grands pieds ». Pépin le Bref est le fils de Charles Martel. Confronté à la domination des mérovingiens, il parvient à se faire élire roi des Francs en novembre 751 après avoir déposé Childeric III. Trois ans plus tard, le 28 juillet 754, le pape Etienne II le couronne, ainsi que ses fils Charles et Carloman. Charles apprend alors l’art de la guerre et du pouvoir en suivant son père. A la mort de Pépin le Bref en 768, Charles est couronné en même temps que son frère Carloman. Il porte le nom de Charles Ier le Grand, en référence à sa taille (il mesure 1.90 mètre). Son nom latin est Carolus Magnus, ce qui est à l’origine du terme Charlemagne. Le Royaume de Pépin est donc divisé en deux, Charlemagne ayant comme capitale Noyon et Carloman, Soisson. Pépin avait misé sur une bonne entente entre ses deux fils mais il ne faut que quelques mois pour que l’Histoire contredise ses espoirs. 770 est une année difficile pour Charlemagne qui doit affronter la révolte des Aquitains sans que son frère daigne l’aider. De surcroît, il croit faire une bonne opération en épousant Désirée, la fille du roi des Lombards. Pour cela, il rompt son union maritale avec Himiltrude, femme de petite condition qui lui a déjà donné un enfant. Mais le visage de sa nouvelle femme n’est guère gracieux… Dès l’année suivante, lorsque son frère Carloman meurt tandis que son beau-père Didier s’en prend aux territoires du Saint-Siège, la situation change brusquement.
Ne laissant guère le temps à ses neveux de se partager les terres de Carloman, Charlemagne s’en empare immédiatement. Prenant le parti de Rome contre celui du roi des Lombards, Didier, il en profite pour répudier Désirée et épouser la belle Hildegarde, jeune femme de treize ans dont il est sincèrement amoureux. Dès 773, il scelle son union avec le Saint-Siège en attaquant les Lombards qui capitulent à Pavie. Charlemagne obtient sa première victoire importante et ajoute la Lombardie à son Royaume. Se portant garant de la sécurité des Etats pontificaux, il renforce encore ses liens avec l’Eglise. Dès lors, Charlemagne se donne pour mission de christianiser l’Europe et notamment les rois saxons. Au-delà de sa propre croyance, Charlemagne insistera tout au long de son règne sur la nécessité de christianiser les puissants comme la population car c’est un ciment puissant pour unir des peuples de langue et de culture différentes. Charlemagne multiplie donc les combats et les conquêtes, notamment à l’est. Deux raisons le motivent : une situation politico-économique qui nécessite l’acquisition de nouvelle terres et de nouvelles richesse pour garantir la pérennité du royaume, et la volonté de christianiser. En 772, il fait un coup double en s’attaquant à l’Irminsul. Monument païen, l’Irminsul (ou arbre-monde) est de surcroît un lieu chargé de trésors. Brisant une idole, Charlemagne en profite pour enrichir le royaume. C’est le début d’une longue et violente lutte contre les Saxons.
Bien que l’on associe Charlemagne à la capitale de son Empire, Aix-la-Chapelle (Aachen), le roi vit une vie nomade, allant d’une frontière à l’autre à la recherche de nouvelles conquêtes. Le roi ne part d’ailleurs pas seul avec son armée et ses conseillés, il est accompagné par sa femme Hildegarde. En 778, enceinte de jumeaux, elle suit Charlemagne dans son périple espagnol. Sollicité par un Maure dissident, Charlemagne traverse les Pyrénées pour conquérir Barcelone, Pampelune et attaque Saragosse. Stoppé aux portes de la ville et apprenant que le leader saxon Widukind a fomenté un soulèvement à l’est, le roi franc fait demi-tour. Mais, attirées par le butin, des troupes basques décime l’arrière-garde à Roncevaux. Si la Chanson de Roland, écrite trois siècles plus tard, enjolive considérablement l’histoire, il reste que Charlemagne perd en Roland un de ses plus fidèles auxiliaires.
A l’image de l’épisode de Roncevaux, le royaume franc et ses frontières ne sont pas un havre de paix. Conscient du problème, Charlemagne établit des « marches » dans les zones les plus risquées. Les marches sont des zones placées sous commandement militaire afin de prévenir et de contenir les attaques ennemies. De telles zones sont notamment établies aux environs de Nantes et Rennes pour contenir les Bretons ou en Espagne pour se prémunir des incursions sarrasines. D’un caractère autoritaire, Charlemagne veut contrôler la bonne tenue de son royaume. Or, son étendue rend cette tâche extrêmement difficile à l‘époque. Le roi nomme donc des hommes de confiance à la tête des différentes régions. Et il renforce son contrôle en créant les missi dominici (envoyés du maître), dont la charge est de s’assurer de la bonne application des directives royales. Les missi dominici voyagent ainsi par deux, un laïc et un religieux, afin d’équilibrer les pouvoirs.
A l’ouest, Charlemagne rencontre une résistance acharnée de la part des Bretons qu’il ne parviendra jamais à briser. Il se contente de maintenir une marche à la frontière de la Bretagne. A l’est en revanche, Charlemagne ne restreint pas ses ambitions. Depuis 772, il mène une guerre sporadique et violente. En 782, il est aux prises avec l’ancien chef Saxon Widukind qui le bat au mont Sunthal. Le roi franc fait alors preuve d’une violence inouïe en ordonnant l’exécution des 4 500 otages retenus à Verden. Finalement Widukind sera battu en 785. Charlemagne consolidera sa présence en s’emparant de la Bavière en 788 puis en s’emparant de la Carinthie détenue par les Avars. Il met d’ailleurs à cette occasion la main sur le Ring, enceinte fortifiée remplie de trésors de guerre.
B
ien
qu’il puisse faire preuve d’autoritarisme et de brutalité,
Charlemagne est loin d’être un guerrier frustre assoiffé d’or
et de nouvelles conquêtes. Il s’entoure
des plus grands savants de son temps pour réformer le royaume.
Ainsi, depuis 781, l’anglais Alcuin
le conseille au quotidien, mais il est
bientôt rejoint par Paul Diacre et Eginhard (son biographe). Atterré
de constater que certains moines ne savent pas écrire et révolté
par l’existence de religieux peu scrupuleux et sombrant facilement
dans l’ivrognerie, il charge l’Eglise
de former plus rigoureusement religieux et laïques.
Pour cela il décrète l’instauration
d’écoles libres et accessibles gratuitement.
Celles-ci sont destinées à former l’élite administrative et
religieuse du pays.En l’an 800,
Charlemagne assiste à la cérémonie de Noël, lorsque le Pape Léon
III le couronne et prononce la formule «
Charles, Auguste couronné par Dieu grand et pacifique empereur, vie
et victoire ! ». L’Empereur d’occident
renaît en la personne de Charlemagne !
Mais ce dernier ne se réjouit guère et il serait même sorti de la
cérémonie en colère. Il convoitait certainement le titre
d’Empereur et devait être en négociation avec le Pape. Toutefois,
la cérémonie le prend au dépourvu. En effet, laisser Léon
III lui poser la
couronne, c’est admettre qu’il doit son pouvoir et sa légitimité
d’Empereur à l’Eglise ! Un millénaire plus tard, Napoléon
s’en souviendra et se posera lui-même la couronne… Si l’Empire
d’orient peine à reconnaître ce titre, Charlemagne
bénéficie d’une légitimité nouvelle. Malgré
quelques difficultés sporadiques à l’est, les frontières de
l’Empire sont stables et Charlemagne se consacre avant tout à la
politique intérieur durant les quatorze dernières années de son
règne. Souhaitant moraliser le pays, il
multiplie les initiatives favorisant une meilleure organisation de
l’Empire et un renouveau culturel : c’est la Renaissance
carolingienne. Quelques années avant sa
mort, Charlemagne projette de partager ses territoires entre ses
trois fils. Cependant, deux meurent entre 806 et 813. Sentant ses
forces décliner, Charlemagne décide finalement de transmettre son
titre d’Empereur à Louis. Louis
le Pieux est
couronné en 813. Un an plus tard, Charlemagne décède dans sa
capitale, Aix-la-Chapelle. En restaurant
l’Empire, Charlemagne a contribué à stabiliser l’Europe du
Moyen-Age et à asseoir la présence et le pouvoir de l’Eglise.
Cependant, son immense Empire ne lui survivra pas.
Édouard III
Né à Windsor (Angleterre) le 13/11/1312 ; Mort à Richmond (Angleterre) le 21/06/1377
Édouard III d'Angleterre, comte de Chester (1312), comte de Ponthieu et de Montreuil le 2 septembre 1325, puis roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine le 25 janvier 1327. Il règne pendant une période charnière, dans une Europe en crise économique et sociale qui bascule dans la guerre de Cent Ans, et subit les ravages de la peste noire.
Édouard est couronné en l'abbaye de Westminster à Londres le 2 février 1327, à l’âge de 14 ans, suite à la destitution de son père le 20 janvier 1327. Alors qu’il n’était âgé que de 17 ans, il mène un coup d’État contre son régent, Roger Mortimer, puis commence son règne personnel.
Ayant restauré l’autorité royale suite au règne désastreux de son père, Édouard II, il fait du royaume d'Angleterre la première puissance militaire d’Europe. Après avoir défait mais non soumis le royaume d'Écosse, il s'attaque à la France avec laquelle son royaume est en conflit larvé du fait de l'emprise économique de l'Angleterre sur toute la partie occidentale du royaume de France, des Flandres à l'Aquitaine, et de l'alliance franco-écossaise. Ces contentieux sont doublés par le problème de la souveraineté sur la Guyenne, fief pour lequel il est vassal du roi de France, qui peut à ce titre annuler toutes ses décisions de justice. Il se déclare héritier légitime du trône de France en 1338, déclenchant la guerre de Cent Ans. Après quelques revers, Édouard parvient à faire voter des impôts par le parlement qui lui donne les moyens de maintenir une armée de métier, ce qui le conduit à la victoire. La bataille de Crécy, la prise de Calais puis la bataille de Poitiers, où le roi de France est capturé, lui permettent d'étendre son royaume sur le tiers de la France continentale en vertu du traité de Brétigny. Cependant, à compter de cette époque, il se heurte à Charles V qui renverse la tendance : celui-ci modernise en effet l'économie et l'armée françaises et fait accepter les impôts quand le parlement anglais se met à rechigner à financer la guerre. Les dernières années d’Édouard sont difficiles : elles sont marquées par des revers sur le plan stratégique avec notamment la perte de pratiquement toutes ses conquêtes et par des troubles intérieurs, que l’on peut largement attribuer à son apathie et sa très mauvaise santé.
Hautement vénéré à son époque et pour des siècles, Édouard fut dénoncé plus tard comme un aventurier irresponsable par des historiens whigs. Cette vision est maintenant dépassée et l’historiographie moderne le crédite de nombreux accomplissements. Durant son long règne de 50 ans, il transforme son royaume et enclenche la transformation de l'Angleterre en puissance industrielle maîtrisant toute la chaîne textile. Son règne voit des progrès primordiaux dans la législature et le gouvernement, en particulier l’évolution du parlement anglais.
François
Ier
Né à Cognac (France) le 12/09/1494 ; Mort à Rambouillet (France) le 31/03/1547
Roi de France de 1515 à 1547, François Ier apparaît comme un monarque de caractère, avide de gloire, enjoué, séducteur et fougueux, mais ferme quand c’est nécessaire. Lancé dans les guerres d’Italie, il s’est heurté, pendant la quasi-totalité de son règne, à la puissance habsbourgeoise. Mais ces conflits n’ont jamais affecté son amour de l’élégance, du raffinement et de la culture, bien au contraire. François Ier a laissé à la France de formidables témoignages de la Renaissance italienne.
Né à Cognac le 12 septembre 1494, François Ier est le fils de Charles de Valois-Orléans et de Louise de Savoie. Orphelin de père à deux ans, il grandit sous l’influence de sa mère et de sa sœur, Marguerite d’Angoulême, qui toutes deux lui lèguent le goût du raffinement. Son cousin germain, Louis XII, roi de France à partir de 1498, le prend également sous son aile, comblant souvent la présence paternelle. Très vite, son ardeur dans l’apprentissage, sa bravoure dans les tournois et son caractère enjoué conquièrent tous les cœurs. À cet instant, rien ne destine le jeune homme à la royauté. Mais en 1514, il épouse Claude de France, fille de Louis XII, devenant ainsi duc de Valois. À la mort du roi, cette union fait de François Ier le seul héritier au trône de France. Le 25 janvier 1515, il est sacré à Reims et entreprend de poursuivre la politique de ses prédécesseurs.
Ainsi, sur les pas de Charles VIII et de Louis XII, François Ier marche sur l’Italie avec son armée. Commandée par cet homme athlétique à la stature colossale, courageux et plein d’ardeur, les troupes écrasent les Suisses sans difficulté lors de la bataille de Marignan, en septembre 1515. Dans la victoire, le jeune roi est fait chevalier par le seigneur de Bayard et rentre au pays couronné de gloire et d’admiration. Le trône du Saint Empire romain germanique. Les prétentions du monarque ne s’arrêtent pas là. En 1519, l’empereur Maximilien meurt et laisse le trône du Saint Empire romain germanique vacant. François Ier se porte aussitôt candidat à l’élection impériale, espérant subtiliser le trône au roi d’Espagne, Charles Ier. Mais c’est sans compter sur l’or des Fugger, un crédit reposant sur les mines du Nouveau Monde, qui oriente le choix des princes électeurs sur l’ennemi de François Ier. Ce que le monarque français craignait se produit donc : le royaume est encerclé par les possessions de Charles d’Espagne, devenu Charles Quint. La principale préoccupation de François Ier consiste alors à conclure le plus d’alliances possibles avec les autres puissances, ce qui le mène à organiser l’entrevue au Camp du Drap d’or, en 1520. Mais le déploiement de richesse du roi français ne convainc pas le roi d’Angleterre, Henri VIII, qui préfère se rallier à Charles Quint. La guerre contre les Habsbourg François Ier se lance courageusement dans la guerre qui, très vite, tourne à son désavantage. En 1522, il essuie une défaite contre les impériaux à la Bicoque, perdant ainsi le Milanais. Dès l’année suivante, la trahison du connétable de Bourbon l’affaiblit encore. Il n’hésite toutefois pas à entreprendre le siège de Pavie, en 1525. La situation est de plus en plus périlleuse pour les forces françaises, mais François Ier refuse de se déshonorer en reculant. Sa persévérance et son impétuosité le conduisent à la défaite. Il est fait prisonnier. Il n’est libéré qu’après la signature du traité de Madrid, dont il ne respecte aucune des clauses à sa libération, relançant la guerre au sein de la Ligue de Cognac (alliance avec le pape), jusqu’au traité de Cambrai (1529). Malgré son mariage avec Éléonore de Habsbourg, la paix est provisoire. En effet, François Ier n’hésite pas à s’allier aux moindres mouvements organisés contre l’empereur. Il soutient ainsi les protestants allemands en 1531, puis les Turcs en 1536. Au final, le conflit ne s’achève qu’avec la signature du traité de Crépy, en 1544.
Malgré le contexte de la guerre, François Ier mise énormément sur le développement intellectuel et artistique en France. Même si certains lui reprochent son intelligence superficielle, sa curiosité sans borne pour tous les domaines de la connaissance l’amène à protéger poètes, écrivains et humanistes, tels que Marot, Ronsard, Guillaume Budé et Lefèvre d’Étaples. Il ouvre ainsi la voie au mécénat royal. Dans cette optique, il fonde en 1530 le fameux Collège français, où le grec, le latin et l’hébreu sont enseignés. Depuis sa première expédition, il est tombé sous le charme de la Renaissance italienne. Il ne tarde donc pas à s’entourer des meilleurs artistes, afin d’introduire ce style au sein du royaume. Depuis 1516, Léonard de Vinci réside en France et est chargé, entre diverses commandes, d’élaborer les plans du château de Chambord. Par ailleurs, Jean Clouet détient le titre de peintre officiel royal, jusqu’en 1530, date à laquelle il est remplacé par le peintre Fiorentino Rosso. Dans le domaine architectural, François Ier fait restaurer le château de Blois, le Louvre, et surtout, fait agrandir et décorer le château de Fontainebleau pour le plus grand bonheur de la cour. La cour, justement, devient très vite un terrain de plaisir, de culture et de somptuosité. Prisant ce style de vie, François Ier peut aussi garder un œil sur les seigneurs tout en les fidélisant par de nombreuses faveurs.
Au cœur des inquiétudes de la guerre, François Ier veut renforcer son pouvoir sur le royaume. Dans ce but, il tente de centraliser l’administration, restreint le Conseil du roi à une poignée de loyaux conseillers, réunifie le pays en s’emparant des terres du connétable de Bourbon et quiconque s’adresse au roi est contraint d’employer le terme "sa majesté". Par ailleurs, au cours des années 1530, le parlement se voit privé de son droit de remontrance tandis que des agents royaux occupent toutes les provinces. En outre, le roi, victime de l’affaire des placards, se fait de moins en moins tolérant envers les protestants. Selon lui, la royauté ne doit pas se soumettre à la religion, comme en témoigne son concordat de Bologne en 1516, plaçant les évêques français sous son autorité. Enfin, l’édit de Villers-cotterêts, en 1539, par lequel il fait du français la langue officielle du royaume, témoigne également des ses visées absolutistes. Après un règne de 32 ans, François Ier, malade depuis des mois, meurt le 31 mars 1547. Son second fils, Henri II, lui succède. Ces années de pouvoir restent marquées par les guerres d’Italie et ses confrontations avec Charles Quint. Bien qu’il n’ait remporté aucune victoire décisive, son courage, sa détermination et son ardeur ont tout de même permis de maintenir l’équilibre du royaume. En outre, François Ier, en introduisant l’art de la Renaissance italienne en France, laisse dans son sillage un rayonnement artistique et culturel grandiose.
Henri
II
Né à Saint-Germain-en-Laye (France) le 31/03/1519 ; Mort à Paris (France) le 10/07/1559
Fils de François 1er et de Claude de France, Henri II épouse Catherine de Médicis en 1533 avant d'être fait Duc de Bretagne en 1536 puis roi de France à la mort de son père en 1547. Il est partagé pendant tout son règne entre l'influence politique de la famille de sa femme et celle sa maîtresse Diane de Poitiers. Au cours de son règne, il rachète Boulogne aux Anglais et leur reprend Calais. Par ailleurs, il s'allie aux protestants allemands pour combattre Charles Quint, ce qui lui permet, en 1552, d'acquérir les évêchés de Metz, Toul et Verdun. Suite à sa défaite à Saint-Quentin en 1557 au cours de son affrontement avec le fils de Charles Quint, Philippe II d'Espagne, Henri II se voit contraint d'accepter le traité de paix du Cateau-Cambrésis. En ce qui concerne sa politique intérieure, le Roi vise l'éradication des huguenots, et condamne ainsi à mort les protestants exerçant leur culte.
Henri III
Né à Fontainebleau (France) le 19/09/1551 ; Mort à Saint-Cloud (France) le 02/08/1589
Fils de Catherine de Médicis et de Henri II, Henri III porte d’abord le titre de duc d’Anjou, pendant que son frère, Charles IX gouverne le royaume. S’illustrant victorieusement au cours des guerres de Religion (bataille de Jarnac et de Moncontour), il devient ensuite roi de Pologne (1573). Mais à la mort de son frère, il revient en France pour monter sur le trône. Il doit alors faire face aux rivalités religieuses qui n’ont pas cessé. Sous l’influence de son jeune frère, le duc d’Alençon, et au terme d’un conflit contre lui, il signe l’édit de Beaulieu. Mais les avantages conséquents que celui-ci octroie aux protestants révoltent les catholiques, les Guise notamment qui fondent la Ligue. Henri III a du mal à tenir tête au pouvoir de cette organisation et, sous la pression, finit par céder. Le roi reprend les armes contre les protestants et leur retire de nombreux privilèges. Lorsque son frère meurt en 1584, la Ligue oblige le roi à interdire le culte réformé et ainsi, à priver Henri de Navarre, héritier au trône, de la succession. La huitième guerre de Religion s’ouvre alors et, menacé par Henri de Guise, le roi doit fuir la capitale lors de la journée des Barricades. Il se rallie aussitôt à son beau-frère, Henri de Navarre pour reprendre Paris. Après avoir fait assassiner Henri de Guise, il est lui-même tué par un catholique fanatique. Avant de mourir, il a nommé son allié successeur légitime au trône.
H
enri
IV
Né à Pau (France) le 14/12/1553 ; Mort à Paris (France) le 14/05/1610
Premier Bourbon roi de France, Henri IV s’est illustré, avant son accession au trône, dans les guerres de Religion en tant que chef des huguenots. C’est lui, en effet, qui a mis fin à plusieurs décennies de combats en abjurant le protestantisme et en promulguant l’édit de Nantes. Ralliant d’abord le peuple derrière la couronne, il s’est ensuite efforcé de redresser le pays d’une main de fer.
Né à Pau, Henri de Navarre subit très tôt l’influence de sa mère, Jeanne d’Albret, une calviniste convaincue qui n’hésite pas à lui faire courir le risque d’assister au siège de La Rochelle en 1568. Ainsi, il ne lui faut pas longtemps pour prendre part à la lutte des réformés et, sous la protection de Coligny, il devient le chef des protestants. Au terme de la paix de Saint-Germain, il est convenu de son mariage avec Marguerite de Valois, afin de sceller la réconciliation religieuse. Mais le massacre de la Saint-Barthélemy en décide autrement. Henri de Navarre est contraint d’abjurer pour sauver sa vie puis est retenu prisonnier à la Cour. Il ne parvient à s’en échapper qu’en 1576, abjure aussitôt la foi catholique et retrouve la tête des huguenots pour reprendre la lutte.
Lorsque le duc d’Alençon, seul héritier catholique du roi, meurt, la lutte contre la Ligue catholique devient encore plus virulente. Le roi de France, Henri III, après s’être rallié aux catholiques, décide finalement de rejoindre Henri de Navarre pour reprendre les villes de Paris et de Rouen. Mais le monarque est tué et, avant de mourir, désigne son allié comme seul héritier légitime. Sous le nom d’Henri IV, Henri de Navarre s’attelle alors à asseoir sa légitimité. Face à la détermination de la Ligue, qui a fait appel à Philippe II d’Espagne, il ne réussit pas à prendre la capitale. Il décide alors d’abjurer une nouvelle fois et de se convertir au catholicisme. Ainsi, les catholiques sont pris de court et leurs projets n’ont plus lieu d’être. De plus, il profite des dissensions au sein même de la Ligue et finit par faire son entrée à Paris. À lui désormais de réunir la France derrière la couronne. Il met définitivement un terme à la guerre contre les ligueurs par sa victoire à Fontaine-Française, puis assure la paix avec l’Espagne par le traité de Vervins. En ce qui concerne la cause protestante et pour pacifier le royaume, il signe l’édit de Nantes, octroyant aux réformés une grande liberté.
Prévenant et jovial, tout en étant autoritaire, Henri IV s’attire la sympathie des Français, à l’exception, toutefois, des religieux extrémistes. À peine détient-il les rênes du royaume qu’il fait annuler son mariage avec Marguerite de Valois et épouse Marie de Médicis un an plus tard. Multipliant les maîtresses, il hérite même du surnom de "vert-galant". Mais ses aventures ne le détournent pas de ses objectifs. D’une main ferme, il redresse le royaume en s’entourant de personnages efficaces, qu’il choisit lui-même. Barthélemy de Laffemas se charge de l’Industrie et du Commerce ; le duc de Sully s’occupe de l’Agriculture et des Finances et Villeroy des Affaires étrangères. Un nouveau système est mis en place par l’édit de Paulette, qui institue la vénalité et l’hérédité des offices et lui permet d’obtenir la faveur des fonctionnaires. Le roi s’applique surtout à diminuer les pouvoirs des gouverneurs et des parlements. Il ne convoque même plus les États généraux, empruntant la voie de l’absolutisme. C’est sans doute la raison pour laquelle de nombreux nobles mécontents continuent de comploter contre lui. Peu à peu, la France prospère et s’enrichit. Henri IV est un pacifiste, qui continue toutefois à se méfier de l’Espagne. La stabilité du royaume reste fragile. En 1610, le roi décide une intervention militaire contre les Habsbourgs, qui ont envahi Clèves et Juliers. Mais l’idée d’une guerre contre l’Espagne ne plaît pas aux catholiques. Il n’aura pas le temps de la mettre en œuvre puisqu’il est assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610. La fin tragique du roi a sans conteste contribué à redorer son image et à faire de lui le "bon roi Henri IV" aux yeux des générations futures. Quoiqu’il en soit, par son règne de plus en plus autoritaire, il a ouvert la voie à l’absolutisme de Louis XIV.
Lothaire
Né en 941 ; Mort en 986
Roi de France de 954 à 986. Roi de Lorraine, il était le second fils de l'empereur Lothaire Ier. Son père convoqua ses grands vassaux, l'an 855, et, en leur présence, partagea ses États à ses enfants : c'était alors le seul moyen d'éviter les troubles qui éclataient au moment de la vacance du trône. Louis, l'aîné, eut l'Allemagne et l'Italie, avec le titre d'empereur (Louis II le Jeune), et Charles, le cadet, le royaume de Provence ; quant à Lothaire, il obtint tout le pays situé entre le Rhin et la Meuse, qui prit de son nom celui de Lotharingia, dont la langue française a fait Lorraine.
Lothaire, après avoir reçu le serment de fidélité de ses nouveaux sujets, alla voir, à Francfort, son oncle Louis de Germanie, dont il désirait se faire un appui : il épousa, en 856, Theutberge, fille de Théodebert, l'un des descendants de Childebrand, frère de Charles Martel, et il se rendit ensuite à Orbe, ville de la Bourgogne transjurane, pour régler avec ses frères quelque contestation qui s'était déjà élevée entre eux. Il se réunit ensuite à Louis pour dépouiller Charles de ses États et l'obliger d'entrer dans un couvent ; mais ce jeune prince s'échappe de leurs mains, et retourne en Provence.
Lothaire se ligue avec Louis de Germanie pour faire la guerre à leurs voisins ; puis, mécontent de la part qu'il devait avoir dans les dépouilles, il renonce à cette alliance, et va offrir ses services à Charles le Chauve contre les Normands. Tandis qu'ils étaient occupés au siège de l'île d'Oissel (858), Louis de Germanie pénètre dans l'Alsace, s'avance en vainqueur jusqu'à Sens, et convoque un concile à Attigny pour faire déposer Charles le Chauve, roi de Francie occidentale.
Lothaire se hâte de faire la paix avec Louis, et de retourner dans ses États ; mais dès que Charles eut recouvré son royaume, il s'allia de nouveau avec lui contre Louis de Germanie, leur ennemi commun. Un an après son mariage, Lothaire avait chassé de sa cour Theutberge ; et il vivait publiquement avec Valdrade, sœur de Gonthier, archevêque de Cologne. Les parents de Theutberge lui représentèrent l'injustice et le scandale de sa conduite ; et, pour les apaiser, il consentit à recevoir Theutberge dans son palais.
Mais, résolu de l'éloigner irrévocablement, il suscita un délateur, qui affirma par serment qu'avant son mariage la reine avait eu des habitudes criminelles avec son frère le duc Humbert. Theutberge offrit de se justifier par l'épreuve de l'eau bouillante, et présenta un champion qui entra pour elle dans une cuve remplie d'eau, dont il sortit sans avoir éprouvé le moindre mal. La princesse fut aussitôt reconduite en triomphe dans son palais et rétablie dans tous ses honneurs.
Craignant néanmoins que Lothaire ne finît par attenter à sa vie, elle se détermina depuis à s'avouer coupable du crime qu'on lui imputait. Elle renouvela cet aveu au concile d'Aix-la-Chapelle, en 860, et y fut condamnée à une pénitence publique ; mais elle s'enfuit en France, où son frère avait déjà trouvé un asile. Deux conciles confirmèrent successivement la décision de celui d'Aix, et autorisèrent Lothaire à se remarier : il se hâta d'en donner connaissance au pape ; et, sans attendre sa réponse, il épousa Valdrade en 862. Craignant que Charles le Chauve ne prît la défense de Theutberge, il renouvelle ses anciens traités avec Louis de Germanie et lui cède l'Alsace, sous la seule condition qu'il serait aidé par lui dans toutes les guerres qu'il aurait à soutenir.
Cependant, le pape Nicolas Ier, instruit du divorce de Lothaire, indique un nouveau concile à Metz pour examiner cette affaire. Les légats envoyés pour le présider se laissent séduire, et l'assemblée confirme toutes les décisions prises dans les précédentes. Le pape, de plus en plus persuadé de l'innocence de Theutberge, et secrètement excité par des émissaires de Charles le Chauve, qui voulait profiter de cette dissension pour dépouiller son neveu, assemble à Rome un concile, qui casse les actes de celui de Metz et excommunie tous les évêques qui ont pris part à leur rédaction.
Lothaire, abandonné des évêques de son royaume, écrit au pape pour justifier sa conduite ; mais le pape lui répond qu'il a donné au monde entier, par son divorce, un scandale qu'il doit réparer en reprenant son épouse, et le menace de l'excommunication s'il n'obéit. La crainte d'un châtiment dont les effets étaient alors terribles détermine Lothaire à se soumettre : il va au-devant de Theutberge, à Gondreville (864), et jure, en présence du légat et de toute la cour, de la recevoir pour épouse et de la traiter comme telle.
Mais, dès que le légat est parti, il fait revenir Valdrade, qu'il avait éloignée par bienséance, et relègue Theutberge dans un coin de son palais. La reine s'échappe et retourne à la cour de France. En 867, Lothaire conduit en Italie une armée au secours de l'empereur Louis, son frère, attaqué par les Sarrasins. Il avait le projet d'aller à Rome, se flattant de vaincre l'inflexibilité du pape et de le faire consentir à son divorce : mais Nicolas Ier étant mort (décembre 867) il se contenta d'écrire une lettre de soumission à son successeur, Adrien II, et se hâta de revenir dans ses États, où sa présence était nécessaire.
Ayant pris toutes les mesures propres à assurer la tranquillité de son royaume pendant son absence, il repassa en Italie, en 868, eut une entrevue à Rome avec le pape Adrien, lui fit des présents considérables, et en reçut de grands témoignages d'amitié. Avant de l'admettre à la communion, le pape lui fit jurer sur l'hostie, ainsi qu'aux seigneurs de sa suite, qu'il avait suivi exactement les ordres de son prédécesseur, et que sa rupture avec Valdrade était sincère et sans retour.
Le serment sur l'eucharistie était alors au nombre des épreuves ou jugements de Dieu, en vertu des paroles de saint Paul, que celui qui reçoit indignement le corps et le sang de Jésus-Christ mange et boit son jugement. On croyait en conséquence que quiconque osait ainsi se parjurer mourrait infailliblement dans l'année.
Lothaire et ses Français, surpris, effrayés, mais trop avancés pour pouvoir reculer, prononcèrent en tremblant le serment redoutable; et le roi reçut du pontife une palme qui représentait la réussite de toutes ses entreprises, une férule indiquant le pouvoir de chasser les évêques qui s'opposeraient à ses desseins, et enfin une lionne qui représentait Valdrade. Mais, en quittant Rome, il fut attaqué d'une fièvre violente, et, s'étant fait transporter à Plaisance, il y mourut le 8 août 869. On ne manqua pas, d'après les préjugés du temps, d'attribuer cette mort à son parjure. La reine Theutberge se retira au monastère de Sainte-Glossinde de Metz, dont elle était abbesse et où elle est enterrée.
Lothaire avait de Valdrade deux filles et un fils, nommé Hugues, auquel il donna le duché d'Alsace, qu'il avait racheté ; mais ce jeune prince ne put pas en prendre possession. Le règne de Lothaire II forme une époque remarquable dans notre histoire. La malheureuse passion qu'il ne put vaincre, et à laquelle il fit sans hésiter les plus grands sacrifices, contribua beaucoup à accélérer la ruine de la seconde dynastie. Il abaissa son autorité devant celle du clergé ; et à cette erreur, qui était celle de son temps, et qui fut aussi celle de ses frères et de ses oncles, il ajouta le tort de faire à ces derniers des concessions non moins funestes.
Louis V
Né en 967 ; Mort en 987
Roi de 986 à 987. Il est né en 967 et succède à son père Lothaire en 986, il meurt d'une chute de cheval un an après le 21/22 Mai 987. C'est le dernier Roi de France Carolingien. Louis a été couronné le 8 Juin 979, du vivant de son père. Il se maria peu après avec Adélaide d'Anjou, la soeur de Geoffroy Grisegonelle Comte d'Anjou. Elle était veuve d'Etienne de Gévaudan et beaucoup plus agée que Louis. Le mariage tourna mal, Louis et Adélaide se séparèrent. Seul Roi à la mort de son père en 986, il négligea les conseils de sa mère la Reine Emma et de l'Archeveque de Reims Adalberon qui souhaitaient établir une alliance avec le Roi de Germanie Othon III. Il reprit la ligne de son père contre Adalbéron. Il attaque Reims, la ville d'Adalbéron et une nouvelle assemblée est convoquée, en mai 987 à Compiègne, pour le juger. Mais Louis V meurt à l'occasion d'un accident de chasse le 22 mai 987 avant la réunion de l'Assemblée. Quand une nouvelle assemblée se réunit à Senlis, fin juin 987, elle absoud Adalbéron et celui-ci fait élire Hugues Capet comme Roi de France, ce qu'effectue une assemblée des grands Seigneurs réunie à Senlis. Il est couronné et sacré à Noyon par l'Archeveque de Reims le 3 juillet 987. Charles, Duc de Basse Lorraine, Oncle de Louis V et frère de Lothaire, n'a pas été admis à faire valoir ses droits. D'une part il avait aidé Othon contre la Francie Occidentale, d'autre part il ne plaisait pas aux autres Seigneurs.
L
ouis
VI
dit le Gros ou le Batailleur
Né en 1081, Mort au château royal de Béthisy-Saint-Pierre le 01/08/ 1137
Roi des Francs de juillet 1108 à 1137, il est le cinquième de la dynastie dite des Capétiens directs. Il est le fils de Philippe Ier (1052-1108), roi des Francs et de sa première épouse Berthe de Hollande.
Après avoir répudié Berthe en 1092 et malgré les protestations du clergé, son père se remarie la même année avec Bertrade de Montfort, comtesse d'Anjou. De cette deuxième union naissent quatre enfants, dont deux fils. Louis, jeune prince issu du premier mariage de son père, est élevé avec Suger, futur abbé de Saint-Denis, qui devient son ami proche, puis son conseiller.
En 1092, son père l'investit du comté de Vexin et des villes de Mantes et de Pontoise. Il vit éloigné de la cour, sa mère ayant été répudiée et son père remarié à Bertrade de Montfort qui le poursuit de sa haine.
En 1097, exerçant les fonctions de chef de l'armée, il prend part à la guerre, défendant le Vexin contre Guillaume le Roux roi d'Angleterre.
Après avoir été adoubé chevalier le 24 mai 1098 à Abbeville, Louis est associé au trône puis combat le duc de Normandie et les sires châtelains du domaine royal qui se montrent souvent rebelles à l'autorité royale.
Enfin son père, devenu impotent, incapable de gouverner et de combattre, se réconcilie avec lui et lui confie le gouvernement effectif du royaume dans le courant de 1101; cette même année, il l'investit aussi du comté de Vermandois.
Le 29 juillet 1108, son père meurt à Melun, et suivant sa dernière volonté, est inhumé en l'église abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire. Dès l'enterrement terminé, Louis, se doutant que son demi-frère, Philippe de Montlhéry, risque de l'empêcher d'accéder à Reims, se hâte de rejoindre Orléans située à quelques kilomètres de Saint-Benoît, afin de se faire sacrer au plus vite. Une raison supplémentaire de ne pas se rendre à Reims était que l'actuel archevêque de Reims, Raoul le Vert avait été soutenu par le pape Pascal II mais n'avait pas été reconnu par feu Philippe Ier qui lui préférait Gervais de Rethel.
Le sacre a lieu le 3 août 1108 dans la cathédrale, il reçoit « l’onction très sainte » de la main de Daimbert, l’archevêque de Sens. L'archevêque de Reims, Raoul le Vert envoya des messagers pour contester la validité du sacre, mais il était trop tard.
Louis VI encourage les mouvements communaux, associations professionnelles sociales ou religieuses. Dès 1110, il octroie aux habitants des villes divers avantages fiscaux et le droit de s'administrer sous la direction d'un maire. En 1111, il lutte contre le brigandage perpétré par certains seigneurs, tels que Hugues du Puiset, à l'intérieur du domaine royal.
Le dimanche des Rameaux 1115, il est présent à Amiens, pour soutenir l'évêque et les habitants de cette ville dans leur conflit avec le célèbre Thomas de Marle, lequel est intervenu militairement à la demande de son père Enguerrand de Boves, comte d'Amiens et seigneur de Coucy. Ce dernier refuse de reconnaître l'octroi d'une charte accordant des privilèges aux habitants de la commune. Arrivé avec une armée pour aider les bourgeois à faire le siège du Castillon (forteresse dominant la ville d'Amiens, à partir de laquelle le père et le fils partaient en « expéditions punitives »), Louis VI reçoit une flèche dans son haubert, puis part sans vaincre les assiégés réfugiés dans la tour réputée imprenable qui ne tombe que deux années plus tard.
En août 1124, l’empereur germanique Henri V voulant aider son beau-père Henri Ier d'Angleterre dans le conflit qui l'oppose à Louis VI pour la succession dans le duché de Normandie, envahit la France et avance avec une puissante armée jusqu'à Reims. Face à la menace germanique et pour la première fois en France, Louis VI fait appel à l’ost. Dans un même élan patriotique, tous ses grands vassaux répondent présent : son cousin, le comte de Vermandois Raoul le Borgne, le duc Hugues II de Bourgogne, le duc Guillaume IX d’Aquitaine, le comte Charles Ier de Flandre, le duc Conan III de Bretagne, le comte Foulque V d'Anjou, le comte de Champagne Hugues de Troyes, le comte Guillaume II de Nevers et même le comte de Blois, Thibaud II. Après avoir été chercher l'oriflamme à Saint-Denis, Louis VI se retrouve à la tête d’une immense armée mais l’affrontement, que tout le monde pensait pourtant inévitable, ne se fait pas. Henri V certainement impressionné par une telle mobilisation et prétextant des troubles dans sa capitale de Worms, se retire sur Metz le 14 août sans combattre.
Alors qu'il rentre d'une expédition punitive contre le seigneur pillard de Saint-Brisson-sur-Loire près de Gien, Louis le Gros tombe soudainement malade au château de Béthisy-Saint-Pierre situé dans la vallée de l'Autonne, en forêt de Compiègne, entre Senlis et Compiègne. Il y trépasse le 1er août 1137, d'une dysenterie causée par l'excès de bonne chère, qui l'avait rendu obèse. Son fils Louis, qui voulait être moine, va lui succéder.
Un moyen-relief en pierre calcaire représentant un roi en pied, en position repliée, portant la maquette d'une église qu'il offre à saint Vincent se trouve sur un autel liturgique roman, dans la petite église d'Avenas, commune du Haut-Beaujolais située dans le département du Rhône. Exécuté entre 1118 et 1124 par le "Maître d'Avenas", dont le nom est resté inconnu à ce jour, ce magnifique bas-relief montre un roi, couronné, déjà bedonnant. Une inscription latine, sur la même pierre, le qualifie de "REX LVDOVICVS PIVS" (Roi, Louis le Pieux). Certains disent que ce roi serait Louis VI, d'autres disent qu'il correspond plutôt à Louis Le Pieux ou encore à Louis VII.
L
ouis
IX, dit Saint Louis
Né à Poissy (France) le 25/04/1214 ; Mort à Tunis (Tunisie) le 25/08/1270
Roi de France de la dynastie des capétiens, Louis IX a régné de 1226 à 1270. Au cours de ces années fastueuses pour le pays, il s’est fait aussi bien le protecteur de la justice, de la paix que de la chrétienté, tout en consolidant le pouvoir royal.
Louis IX naît à Poissy le 25 avril 1214. Ayant perdu son père très jeune, il est élevé par sa mère, Blanche de Castille. Régente de France, celle-ci fait couronner son fils en 1226 afin de mettre fin aux ambitions néfastes des grands féodaux. Louis IX coiffe la couronne à sa majorité, le 25 avril 1234, puis épouse Marguerite de Provence dès le mois suivant. Son règne sera profondément marqué par l’éducation stricte et pieuse reçue de sa mère, qui désirait plus que tout en faire un parfait chevalier chrétien. En 1242, il doit faire face aux révoltes des barons du Midi et remporte deux victoires à Taillebourg et à Saintes contre Henri III, roi d’Angleterre qui soutenait le soulèvement. Après cet épisode, il s’efforce de maintenir la paix au sein du royaume. Sa grande piété, son sens de la justice et la bonté dont il fait preuve inspirent le respect de tous et lui permettent d’asseoir facilement son autorité.
Sa foi sans borne l’amène, en 1248, à organiser la septième croisade en direction de l’Égypte. En juin 1249, il s’empare de Damiette mais essuie une défaite cuisante à Mansourah, en avril 1250. Fait prisonnier, il ne recouvre la liberté qu’en échange d’une rançon. Après quatre années passées en Syrie, il est contraint de rejoindre la France après la mort de sa mère en 1252. En France, il renforce le pouvoir royal et tente de pacifier le royaume avec patience et équité. Il pose les bases d’un système parlementaire et signe, en 1259, un traité de paix avec le roi d’Angleterre Henri III. Enfin, il fait construire la Sainte-Chapelle ainsi que la Sorbonne en 1257. Ses obligations de souverain n’effacent pas son devoir de croisé et, dès juillet 1270, il s’embarque à Aigues-Mortes en direction de Tunis. Mais à peine arrivés à destination, le roi et son armée sont victimes de la peste. Louis IX meurt le 25 août, laissant le trône à son fils Philippe III le Hardi. Prestigieux monarque de son vivant, il apparaît dans la postérité comme l’un des plus grands rois de la dynastie capétienne. Canonisé dès 1297 par Boniface VIII, il reste connu sous le nom de Saint Louis.
Louis-Philippe
Né à Paris (France) le 06/10/1773 ; Mort à Claremont (Angleterre) le 26/08/1850
F
ils
de Louis-Philippe Joseph, Louis-Philippe reçoit une éducation
relativement stricte, sous l'autorité de Mme de Genlis. D'abord
attiré par le camp révolutionnaire, il est contraint, au lendemain
de la défaite de Neerwinden (18 mars 1793), de s'allier à l'ennemi.
Refusant toutefois de combattre, il s'exile en Suisse et devient
enseignant sous le nom de Chabaud-Latour. Suivent alors de nombreux
voyages en Allemagne, en Scandinavie, en Amérique puis en
Angleterre. Son mariage avec Marie-Amélie (1809) l'amène finalement
à Naples, auprès de son beau-père et cousin, Ferdinand IV. La
Restauration lui permet quelques années plus tard de rejoindre la
France. Il bénéficie alors d'un héritage familial colossal. Au fil
du temps, il s'entoure de personnages influents de la bourgeoisie.
C'est ainsi qu'en juillet 1830, malgré sa neutralité, il est porté
au pouvoir. Il est ainsi proclamé roi des Français le 7 août et
organise alors son règne, la "monarchie de Juillet".
S'appuyant sur une politique pacifiste, il perd peu à peu la
confiance du peuple. La conquête d'Algérie ne permet pas d'apaiser
les tensions. Finalement, le conservatisme de Guizot envenime
davantage la situation et aboutit à la révolution de 1848.
Louis-Philippe abdique le 24 février et vit ses derniers jours en
Angleterre.
Louis VII le Jeune
Né en 1120 ; Mort à Paris (France) le 18/09/1180
Louis VII
le Jeune succède à son père sur le trône de France en 1137. Son
royaume s'agrandit considérablement lorsqu'il épouse Aliénor
d'Aquitaine, dont la dot se compose de territoires. Après quelques
conflits avec la papauté et en Champagne, il se lance dans la
seconde croisade en 1146. Son ministre Suger prend alors
provisoirement les rênes du pays. Lorsque Louis VII revient en
France, il décide de divorcer de son épouse qui se marie avec Henri
Plantagenêt. Cette erreur f
atale
mènera à la guerre Cent ans.
Louis XIII le Juste
Né en 1601 ; Mort en 1643
Roi de 1610 à 1643.
Né le 27 septembre 1601 à Fontainebleau et mort à Saint- Germain-en-Laye le 14 mai 1643, roi de France de 1610 à 1643, Louis XIII est le fils d’Henri IV et de Marie de Médicis.
Le jeune Louis fut élevé en compagnie de ses frères et sœurs bâtards, que le roi avait eu avec Gabrielle d’Estrées et Henriette d’Entragues.
Timide, sensible, bégayant légèrement, il est très attaché à son père, qui l’initie très jeune à son rôle de souverain. L’assassinat d’Henri IV par Ravaillac le 14 mai 1610 affecte fortement cet enfant de neuf ans.
Il est sacré à Reims le 17 octobre 1610, mais c’est sa mère Marie de Médicis qui assure la Régence. Son précepteur Giles de Souvré lui assura une éducation assez superficielle. Louis se passionnait particulièrement pour la musique et la chasse. Marie de Médicis décide de marier son fils à Anne d’Autriche. Le mariage est célébré à Bordeaux le 28 novembre 1615, Louis XIII a quatorze ans. Marie de Médicis et Concini, Maréchal d’Ancre, très impopulaires, étaient les maîtres du royaume, et le roi leur vouait une haine farouche. Aidé de son maître de fauconnerie, Charles d’Albert, duc de Luynes et de quelques fidèles, il fait arrêter Concini qui est abattu sur place, sa femme, qui sera exécutée peu de temps après, et assigne sa mère à résidence à Blois.
Ce premier coup de force en 1617 marque le début du règne de Louis XIII. Le duc de Luynes devint le confident du roi. Promu Connétable, premier gentilhomme de la Chambre, couvert d’honneurs et de charges il fut un piètre administrateur de 1617à 1621. Après la mort de Luynes en 1621, Louis XIII décide de reprendre les rênes du pouvoir. Il s’entoure d’anciens ministres d’Henri IV, comme Brûlart de Sillery, La Vieuville ...
A Blois, Marie de Médicis intrigue contre son fils, et pensant retrouver une influence politique, elle arrive à le convaincre de faire entrer au gouvernement l’évêque de Luçon, ancien ministre de Concini, exilé en Avignon.. Louis XIII se laisse convaincre et Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu entre au Conseil en 1624.
L
ouis
XIV
Né à Saint-Germain-en-Laye (France) le 05/09/1638 ; Mort à Versailles (France) le 01/09/1715
Au cours d’un règne personnel de 54 ans, Louis XIV a su apporter à la France un immense prestige au sein de l’Europe. Malgré les guerres et les crises financières, il s’est toujours efforcé de protéger et d’enrichir son royaume, tant sur le plan économique, géographique que culturel. Le "Roi-Soleil", grand monarque absolu, laisse le souvenir d’une France rayonnante, comme en témoigne le splendide château de Versailles.
Louis XIV est né à Saint-Germain-en-Laye en 1638. Ses parents, Louis XIII et Anne d’Autriche, attendaient désespérément la naissance de leur premier enfant depuis plus de vingt ans. Surnommé "Dieudonné", le futur roi était donc plus que désiré. Mais seulement cinq ans plus tard, Louis XIII décède, laissant seuls son fils et sa femme. Cette dernière obtient alors la régence du pays, aidée de Mazarin, tandis que Louis XIV devient roi de France. L’éducation du roi est prise en charge par Mazarin, lequel influence considérablement le jeune enfant. Il lui trouve plusieurs grands précepteurs, mais Louis XIV n’est pas un élève très assidu et préfère des activités plus concrètes, telles que la danse, l’art ou la stratégie militaire. D’un point de vue général, l’enfance du Roi n’est pas très heureuse, car profondément marquée par les événements de la Fronde : à partir de 1648, le parlement et la haute noblesse, puis le prince de Condé se révoltent contre le pouvoir, obligeant la famille royale à fuir sans cesse, sous les affronts et la violence. Anne d’Autriche regagne finalement la capitale en octobre 1652, puis rappelle Mazarin en 1653, mettant un terme aux insurrections. Témoin des événements, le jeune Louis XIV en est quelque peu traumatisé. C’est sans doute la raison pour laquelle il mènera plus tard un règne absolutiste, affaiblissant toujours le pouvoir de la noblesse. Le 7 juin 1654, il est sacré roi à Reims mais préfère, pour l’instant, laisser les rênes du royaume entre les mains de Mazarin. Pendant ce temps, il parfait son initiation militaire auprès de Turenne. En 1659, la guerre franco-espagnole prend fin avec la signature du traité des Pyrénées. En respect de l’une des closes de cet accord, Louis XIV épouse Marie-Thérèse d’Espagne.
Mazarin meurt en 1661, laissant au roi toutes les ficelles du pouvoir. Ce dernier décide alors, désormais, de régner seul, sans Premier ministre. Cette décision d’un pouvoir absolu ne l’empêche pas de s’appuyer sur des hommes de confiance, dont il sait s’entourer et qui sont principalement issus de la bourgeoisie. Plusieurs conseils, tels que celui des finances, à la tête duquel sera placé Colbert, guident ainsi le jugement du roi. Comme pour montrer sa détermination et inspirer le respect parmi ses hommes, Louis XIV fait arrêter et condamner le surintendant des finances, Fouquet. De même, le roi s’applique à organiser un réseau d’intendants afin d’être informé de tous les événements du royaume, tant économiques qu’humains. Les parlementaires perdent également leur pouvoir d’autrefois, désormais limité au simple enregistrement des édits. Poursuivant cette politique de centralisation, Louis XIV prive les états provinciaux de leur autorité, ou va même jusqu’à les supprimer. Le roi se lance par la suite dans de grandes réformes et édits. Le Code Louis, pouvant s’assimiler à un code civil, est promulgué en 1667, le Code criminel en 1670, le Code forestier en 1669, l’ordonnance de commerce en 1673 et le Code noir, portant sur l’esclavage, en 1685.
Outre l’organisation de son règne, Louis XIV est un homme qui attache une importance capitale à l’image du royaume. Ce n’est donc pas par hasard qu’il a choisi le Soleil comme emblème. D’une prestance exceptionnelle, il veut que le pays rayonne à tous les niveaux, autant que lui-même. Depuis son enfance, il s’est toujours passionné par l’art et la culture, bien que n’étant pas un grand intellectuel. Aidé de Colbert, il s’applique ainsi à valoriser ce domaine au sein du pays, en fondant tout d’abord l’Académie royale de peinture et de sculpture (1655), puis la Petite Académie (qui deviendra l’Académie des inscriptions et belles-lettres), l’Académie royale d’architecture, l’Observatoire et bien d’autres encore. Louis XIV se fait également le mécène de nombreux artistes, tels que Lully, Racine ou Molière. Parallèlement, il applique son désir de grandeur et de rayonnement culturel à l’architecture. C’est ainsi que naissent, entre autres, la colonnade du Louvre, l’hôtel des Invalides et la future place Vendôme. C’est aussi dans cette optique qu’il fait agrandir le château de Versailles et lui donne ainsi une splendeur sans pareille. Il en fait d’ailleurs le centre du royaume en y installant définitivement la Cour en 1682.
Louis XIV ne conçoit pas son règne sans conquête. Tout commence avec la modernisation de l’armée française, placée sous la responsabilité de Le Tellier puis de son fils, Louvois. Cette totale réorganisation militaire accroît considérablement la force et l’enthousiasme de l’armée. Avec elle, le roi marche tout d’abord vers les Pays-Bas, déclenchant la guerre de Dévolution (1667-1668). Grâce à cette première entreprise, il obtient Lille et une partie de la Flandre. Le conflit est suivi de la guerre de Hollande, qui commence dès 1672 et se conclut en 1678 par la paix de Nimègue. Le roi détient désormais la Franche-Comté, mais s’est trouvé un ennemi en la personne de Guillaume d’Orange. Louis XIV ne s’en tient pas là. La politique des "réunions" qu’il applique, et par laquelle il annexe Strasbourg et le Luxembourg, fait naître de nouvelles tensions internationales. De plus, lorsqu’il révoque l’édit de Nantes, il se met à dos l’Allemagne et les puissances protestantes. C’est dans ce contexte que débute la guerre de la ligue des Augsbourg (1688), qui ne s’achève qu’en 1697, avec la signature des traités de Ryswick. Malgré l’affaiblissement du royaume, lié au coût des campagnes militaires, Louis XIV approuve le testament de Charles II et provoque la guerre de Succession d’Espagne. Cette fois, le conflit, qui prend fin avec le traité d’Utrecht en 1713, finit de vider les coffres du pays. Après plus d’un demi-siècle de rayonnement, le royaume sombre peu à peu. Afin d’assurer la succession au trône, le roi a décidé de légitimer ses enfants bâtards, qu’il a notamment conçus avec Mme de Montespan. La mort du Grand Dauphin, en 1711, suivie de celle de son petit-fils, le duc de Bourgogne l’affecte profondément et complique la situation. Après plusieurs jours d’agonie, Louis XIV s’éteint en 1715. C’est finalement son arrière-petit-fils de cinq ans, le duc d’Anjou, qui accède au trône, sous la régence du duc d’Orléans.
L
ouis
XV
Né à Versailles (France) le 15/02/1710 ; Mort à Versailles (France) le 10/05/1774
Louis XV est couronné roi de France à la mort de son arrière grand-père Louis XIV, alors qu'il n'a que 5 ans. Cependant, le gouvernement est assuré dans les années qui suivent par plusieurs régents et premiers ministres, jusqu'à la prise de fonctions du roi en 1743. Au début de son règne, la France est prospère, en pleine croissance démographique et économique. Marié à l'âge de 15 ans, le roi commence à prendre des maîtresses à peine dix ans plus tard. Celles-ci, de Mme de Pompadour à Mme du Barry, réussissent à avoir une certaine influence sur lui en matière de politique. Cela contribue à jeter le discrédit sur un roi jusqu'alors surnommé "le Bien-Aimé". A cette époque, vers 1750, l'opposition parlementaire commence en outre à se développer. Le roi réagit en lui confisquant une partie de ses pouvoirs. La fin du règne de Louis XV se passe dans une conjoncture défavorable : les finances vont mal, les récoltes sont mauvaises et la France perd une grande partie de ses colonies, notamment dans la guerre de Sept Ans, achevée en 1763.
L
ouis
XVI
Né à Versailles (France) le 23/08/1754 ; Mort à Paris (France) le 21/01/1793
Louis XVI est le dernier roi de la monarchie absolue française. Son tempérament, éloigné des vertus de leader et de réformateur, peine à engager la France vers la voie de modernité et conduit le royaume vers une crise politique, économique et sociale qui participe à la naissance de la Révolution française. Victime d’un pouvoir qu’il ne maîtrise pas, il est l’un des martyrs de la Révolution française.
Louis Auguste naît le 23 août 1754, à Versailles. Il est le fils du Dauphin Louis de France et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe. Jusqu’au décès de son père, le 20 décembre 1765, il porte le titre de Duc de Berry. Il est élevé dans une éducation religieuse stricte et est formé à des principes conservateurs sous la tutelle du duc de La Vauguyon. Elève studieux, il se passionne pour plusieurs disciplines scientifiques et révèle dans ses temps de loisirs un talent caché pour la serrurerie. Après la mort de son frère aîné le duc de Bourgogne et de son père Louis Dauphin, fils du roi Louis XV, il se présente comme l’unique héritier au trône de France.
En 1770, il épouse l'archiduchesse d'Autriche Marie Antoinette, fille cadette de l’empereur François 1er de Lorraine et de l’impératrice Marie-Thérèse. Cette union est la concrétisation d’une alliance visant à améliorer les relations du Royaume de France avec l’Autriche. De leur union naîtront quatre enfants. Le 10 mai 1774, Louis Auguste devient Louis XVI, roi de France et de Navarre. Il est sacré à Reims, le 11 juin 1775. Peu préparé à la fonction royale, Louis XVI est présenté comme un roi à la timidité maladive qui apprécie les activités solitaires telles que la chasse, les plaisirs de la table et qui se soucie du bien-être de la population. Sa personnalité peu assurée lui vaut le soutien et l’affection du peuple durant les premières années de son règne.
Louis XVI s’entoure d’une équipe de ministres reconnus tel que Turgot et Malesherbes. Dans le même temps, il se heurte à l’opposition aristocratique et rappelle le Parlement par une ordonnance du 12 novembre 1774. Cette instance prend une participation importante dans les décisions du pays. Les réformes économiques, qui promeuvent une nouvelle vision fiscale et recherchent à faciliter les échanges commerciaux, se retrouvent compromises. Certains ministres sont renvoyés ou démissionnent, plongeant le pays dans une situation attentiste.
Sur le plan de la politique extérieure, le Roi de France est beaucoup plus habile et permet à la France de reconquérir son prestige. La France réitère son soutien aux Amériques par un traité le 6 février 1778. Par cet accord scellé avec Benjamin Franklin, Louis XVI apporte une aide militaire aux Etats-Unis. Déjà fragilisée par les dépenses de la cour, la France, avec la Guerre d’Indépendance Américaine se précipite dans une situation économique dangereuse.
La crise économique qui s’ensuit, précipite la France dans une crise politique et sociale. La crise économique qui s’ensuit, précipite la France dans une crise politique et sociale. La bourgeoisie et la paysannerie s’insurgent contre l’injustice de l’impôt et les scandales des dépenses de l’Etat. Les parlementaires freinent une réforme fiscale visant à réduire le train de vie des privilégiés. La contestation du tiers état devient grande. Le 9 juillet 1789, une assemblée constituante est formée. Malgré cette avancée, le roi peine à accepter la monarchie constitutionnelle. Il se refuse à abolir les privilèges et peine à ratifier La Déclaration des Droits de l’Homme et des Citoyens. Ne prenant pas au sérieux les revendications du peuple, Louis XVI se heurte à plusieurs émeutes dont la plus importante se solde par la Prise de la Bastille, le 14 juillet 1789. Les 5 et 6 octobre 1789, une seconde émeute éclate où les Parisiennes se rendent au Château de Versailles et réclament du pain.
L’impopularité du roi atteint son paroxysme lorsqu’il est arrêté, le 21 juin 1791, dans la célèbre fuite de Varennes où il tente de s’échapper à l’étranger avec sa famille. Le parlement tente de dissimuler cet épisode en enlèvement mais Louis XVI sera totalement désavoué aux yeux du peuple. Le roi prête serment, le 14 septembre 1791, devant l’Assemblée nationale constituante. Il n’est plus le roi de France mais devient le roi des Français. Ce changement de titre symbolise le transfert de la souveraineté vers le peuple. Mais l’accalmie est de courte durée. Le 10 août 1792, l’arrestation du roi et de sa famille met fin à la royauté. Le procès du roi s’ouvre le 3 décembre. Malgré trois avocats prestigieux (Desèze, Malesherbes, Tronchain), il est reconnu coupable et est condamné à mort. Il meurt guillotiné sur l’actuelle place de la Concorde, le 21 janvier 1793.
Louis
XVIII
Né le 27/09/1755 ; Mort en 1824
Roi de 1814 à 1824. Il était le frère de Louis XVI.
Louis XVIII, né Louis Stanislas Xavier, fut roi de France de 1814 à sa mort en 1824. Né le 17 novembre 1755 à Versailles, il est le quatrième fils du dauphin Louis-Ferdinand et de sa seconde épouse Marie-Josèphe de Saxe. Il est le frère cadet de Louis Auguste, futur Louis XVI et le frère aîné de Charles-Philippe, futur Charles X. Il est le petit-fils de Louis XV.
Petit-fils de France, il est d’abord titré « comte de Provence ». Tout comme son frère aîné, il passe son enfance au château de Versailles. Il y reçoit une éducation solide, comme le veut son rang. Il rejoignit ensuite le palais du Luxembourg, et y entreprit de gros travaux.
Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824 à Paris, sans descendance, et est inhumé à la basilique Saint-Denis. Son frère, le comte d’Artois, chef des ultras, lui succède sous le nom de Charles X. Après la défaite de Napoléon, en 1814, les coalisés réunis au Congrès de Vienne hésitent encore sur le successeur à choisir à Napoléon. Désireux d’installer sur le trône de France un allié, mais aussi un chef légitime, ils hésitent entre Louis XVIII, dont l’impopularité est problématique, l’« Aiglon », fils de Napoléon, mais aussi le maréchal Bernadotte ou encore Eugène de Beauharnais, voire une république. Talleyrand emporte finalement l’opinion des Alliés en faveur de Louis XVIII.
Porté par les Coalisés, le 24 avril 1814, il débarque à Calais. Octroyant une Charte constitutionnelle restaurant la monarchie à ses sujets, il devient roi de France. Les termes "octroyer" et "roi de France" sont importants en droit, puisqu’ils signifient que la souveraineté appartient au roi, et non au peuple ou à la nation (c’est lui qui octroie la Charte aux Français et non les Français qui décident d’une constitution ; contrairement à un roi des Français qui serait roi parce que les Français l’ont mis sur le trône, un roi de France est souverain de droit divin). Il nie donc la théorie révolutionnaire de la souveraineté nationale, voire de la souveraineté populaire.
Lors des Cent-Jours, il tente d’organiser avec la noblesse la résistance à Napoléon. Son échec le conduit à s’exiler de nouveau. Seule la défaite de Waterloo le réinstalle sur le trône de France.
Son règne est consacré à la lourde tâche de concilier les héritages révolutionnaires et napoléoniens avec ceux de l’Ancien Régime. Il défend ces derniers (il nomme ainsi, comme aumônier de la Cour, monseigneur Jean-Louis d'Usson de Bonnac, un des derniers évêques d’Ancien Régime survivants et surtout l’un des premiers à avoir refusé de prêter serment à la Révolution, ainsi qu’à avoir refusé de démissionner comme l’exigeait Napoléon), sans pour autant accéder aux excès de ses propres partisans, les ultras. Il mit un point d’honneur à toujours constituer un ministère issu de la majorité parlementaire, ce à quoi rien ne le contraignait.
Ses opposants demeurent trop faibles et divisés pour menacer en quoi que ce soit la position royale. Il dissout ainsi une première Chambre ultra en 1816 (la célèbre Chambre introuvable). Une autre vague de contestation commence avec la mort de son neveu duc de Berry, fils du comte d’Artois. Louis XVIII apparaît comme un roi modéré, menant une vie bourgeoise, sans fastes excessifs, trop fades aux yeux de certains. D’autres n’oublient pas que c’est un émigré, ramené sur le trône de France par des étrangers.
Cependant, malgré cette apparente faiblesse, il a réussi non seulement à maintenir un équilibre entre ultras et libéraux, mais aussi à ramener la prospérité dans une nation épuisée par les dernières guerres napoléoniennes. Louis XVIII avait donc une certaine force de caractère et il pouvait d’ailleurs être à l’occasion capable de traits d’humour féroces, comme le montre l’anecdote suivante :
Parmi les prérogatives du roi de France, figurait la capacité d’anoblir tout sujet méritant. Louis XVIII se trouvait ainsi assiégé par une horde de quémandeurs qui estimaient à tort ou à raison être de bons candidats à l’anoblissement. Parmi ceux-ci, on a cité une anecdote concernant le publiciste Genoud, qui insistait pour être rassuré sur le fait que sa lettre d’anoblissement mentionnerait bien une particule devant son nom. Louis XVIII répondit à son entourage « Eh bien ! puisqu’il veut tant une particule, on va lui en mettre une devant et une derrière ! » et le solliciteur se fit anoblir sous le nom de Monsieur de Genoude.
Louis XVIII souffrait d’une goutte qui empira avec les années et lui rendait tout déplacement extrêmement difficile à la fin de son règne. Dans ses dernières années, le roi était souvent déplacé en fauteuil roulant dans ses appartements. Vers la fin de sa vie il était atteint d'artériosclérose généralisée, en outre la gangrène rongeait son énorme corp impotent, déjà appesanti par l'hydropisie.A la fin du mois d'août 1824, la maladie avait provoqué une large plaie suppurante en bas du dos et l'avait rendu méconnaissable. Fièrement, il refusait de s'aliter, reprenant les propos de Vespasien: "Un empereur doit mourir debout". Mais, le 12 septembre, sa terrible souffrance l'obligea à se coucher. Il se décomposait vivant et dégageait une odeur si nauséabonde que sa famille ne pouvait rester à son chevet. Un de ses yeux avait fondu; le valet de chambre, en voulant déplacer le corps, arracha des lambeaux du pied droit; les os d'une jambe étaient cariés; l'autre jambe n'était qu'une plaie; le visage était noir et jaune.
J
ean-Paul
Marat
Né à Boudry (principauté de Neuchâtel) le 24 /05/1743 ; Mort à Paris le 13 /07/ 1793.
Il était un médecin, physicien, journaliste et homme politique français. Jean-Paul est instruit par son père, médecin et calviniste espagnol qui a fui la Sardaigne pour la Suisse.
En 1759, il part suivre des études de médecine à Toulouse, Bordeaux et Paris, à l’issue desquelles il voyage en Europe avant de se fixer en Angleterre en 1765 en tant que médecin et vétérinaire. Il vit aussi quelques temps à Newcastle et rend des services assez appréciés pour recevoir un diplôme de citoyen d’honneur.
Parallèlement il écrit « The Chains of Slavery » en 1774, qui ne sera publié en France qu’en 1792 sous le titre « Les Chaînes de l’esclavage » ; pamphlet violent dénonçant « les noirs attentats des princes contre les peuples ». On peut raisonnablement dire que déjà il annonçait la couleur !
Il rentre en France en 1776 et devient médecin des gardes du corps du comte d’Artois de 1777 à 1783. il va essayer de confirmer sa réputation scientifique en tentant des expériences sur le feu (Recherches physiques sur le feu , 1780), sur la lumière (Découvertes sur la lumière , 1780) et sur l’électricité (Recherches sur l’électricité , 1782). Il va aussi publier des mémoires sur les vraies causes des couleurs que présentent les lames de verre, les bulles de savon, et autres matières diaphanes extrêmement minces. Rejeté par l’Académie des sciences qui désapprouve ses travaux, il n’en devient que plus extrémiste.
Les conditions créées par la réunion des États généraux et la libéralisation au moins relative du régime de la presse devaient faire de Marat un journaliste engagé et un des théoriciens les plus écoutés de la population parisienne. Les idées politiques qu’il diffusait dans son journal, L’Ami du peuple, évoluent d’ailleurs à mesure que se précisent les attaques des aristocrates, contre lesquelles il ne cessa jamais de mettre en garde, au point d’être surnommé Cassandre-Marat par son rival Camille Desmoulins. Il dénonce les riches du Tiers Etat qui passent leur temps à profiter des changements politiques et sociaux. Il critique les fausses idoles de l’opinion publique telles que Necker, Mirabeau et La Fayette. Il accuse la reine Marie-Antoinette de comploter avec son « comité autrichien », Dumouriez de trahison.
Dès la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, Marat adopte en effet une position claire : selon lui, quelque cinq cents têtes coupées permettront de rompre avec le passé. En 1791, il appelle à l’interdiction de vote des prélats, financiers et officiers du roi. En 1792, il avoue espérer « une dictature suprême » permettant d’instaurer l’authentique Révolution. Ses positions extrémistes conduiront au massacre de septembre 1792.
Elu à la Convention, il siége avec les Montagnards , qui, pour la plupart, se méfient de lui. Élu président du club des Jacobins le 5 avril 1793,il engage aussitôt la lutte contre les Girondins dont il demande la destitution. A leur tour les Girondins attaquent la dictature montagnarde symbolisée par le triumvirat des députés parisiens Robespierre, Danton et Marat.
Son combat contre les Girondins [3] prend fin le 2 juin 1793, date à laquelle la Convention, sous la menace d’une insurrection parisienne que Marat a encouragée, les élimine. Cet événement conduit à la formation d’un gouvernement à majorité jacobine.
Marat ne le saura jamais, les haines qu’il suscita aboutissent à son assassinat par Marie-Anne-Charlotte Corday d’Armans, dite Charlotte Corday le 13 juillet 1793. La République lui fait de grandioses funérailles, il est inhumé dans le jardin du couvent des Cordeliers. La République fit graver sur sa tombe : « Ici repose Marat, l’ami du peuple assassiné par les ennemis du peuple le 13 juillet 1793 ».
Le 21 septembre 1794, un décret le rendant « immortel » il est exhumé et placé au Panthéon. Le 16 novembre, la République lui fait l’éloge suivant : « Comme Jésus, Marat aima ardemment le peuple et n’aima que lui. Comme Jésus, Marat détesta les rois, les nobles, les prêtres, les riches, les fripons et comme Jésus, il ne cessa de combattre ces pestes de la société ».Le 8 février 1795, la réaction thermidorienne fait voter un décret stipulant que les honneurs du Panthéon ne pourraient être conférés à n’importe quel citoyen, que dix ans minimum après sa mort. De nouveau les restes de Marat sont exhumés et placés dans le cimetière contigu à Sainte Geneviève.
M
arie-Antoinette
Née à Vienne (Autriche) le 02/11/1755 ; Morte à Paris (France) le 16/10/1793
Epouse de Louis XVI, Marie-Antoinette reste l’une des plus célèbres reines de France. Par son comportement léger et irréfléchi, par son indifférence à la souffrance du peuple, elle a suscité la haine et l’a sans cesse alimentée. Contre-révolutionnaire convaincue, elle n’a cédé en rien aux insurgés, avec une force et un courage qu’on ne lui soupçonnait pas. Celle que le peuple appelait "l’Autrichienne" ou "Madame Déficit" semble avoir elle-même tracé son chemin vers l’échafaud.
Née de François de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche, Marie-Antoinette passe une enfance encadrée par les diverses gouvernantes chargées de son éducation. Sa voie est déjà toute tracée par sa mère, qui envisage de la marier au petit-fils de Louis XV. Toutefois, son éducation se base plus particulièrement sur l’apparence que sur la connaissance. Elle apprend à se maintenir correctement, à danser et à jouer de la musique mais les lettres, les langues et l’histoire restent longtemps pour elle des domaines inexplorés. Elle grandit ainsi dans une atmosphère moins rigoureuse qu’à Versailles, loin des contraintes et proche de la nature.