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LINGUISTIQUE DU TEXTE POETIQUE2.doc
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01.04.2025
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Ici les rôles des saisons changent : l’automne est associé à la mort, à la tombe, alors que l’été s’épanouit dans toute sa splendeur.

Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été

(G. Apollinaire « Automne »)

Le même mot ‘automne’ acquiert ici une nuance dépréciative en s’associant avec ‘faire mourir’ qui évoque ‘tuer’.

Automne malade et adoré

Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies

Quand il aura neigé

Dans les vergers

Pauvre automne

Meurs en blancheur et en richesse de neige et de fruits mûrs

(G. Apollinaire « Automne malade »)

On voit bien que le même mot suivant le contexte peut acquérir des sens diamétralement opposés. Si dans la poésie d’Apollinaire précédemment citée le mot ‘automne’ devenait presque synonyme de ‘tueur’, dans celle-ci c’est ‘tué’, ‘victime de l’assassinat’. Tandis que la nuance expressive reste la même – la tristesse, l’élément appréciatif y est indubitablement positif.

Hiver – printemps

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,

Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé

(Ch. Baudelaire « Chant d’automne I »)

Ce printemps maladif a chassé tristement

L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide.

(S. Mallarmé « Renouveau »)

Ils feront beaucoup de choses avec le soleil

Et même ils changeront l’hiver en printemps

(J. Prévert « Le paysage changeur »)

On voit qu’à côté des connotations usuelles du printemps et de l’hiver qu’on observe chez Baudelaire comme chez Prévert (le printemps – la joie, le changement , le renouveau ; l’hiver – la tristesse) , on trouve dans les vers de S. Mallarmé des connotations occasionnelles très originales : le mot ‘printemps’ recèle une nuance dépréciative, un sens négatif (créé par l’adjectif ‘maladif’ et l’adverbe ‘tristement’) et l’hiver prend un sens positif (grâce aux déterminants : saison de l’art serein, lucide).

Cohésion

Les divisions du texte

Dans un texte en prose, par exemple, un roman, on distingue formellement :

Un tome (volume) ou un livre ; une partie ; un chapitre ; un paragraphe ; un alinéa ; une unité superphrastique ; une phrase.

Une autre possibilité de division, visant le but communicatif :

Les paroles de l’auteur : la narration ; la description de la nature, de l’environnement, des personnages, de la situation, etc. ; les digressions de l’auteur.

Les paroles des autres : dialogues (discours direct) ; citations explicites et implicites (intertexte) ; le discours indirect libre.

La division d’un texte poétique suit d’autres lois. Dans un poème, c’est une strophe et parfois même sa partie qui constitue sa microstrucure, alors que l’unité minimale formelle y est un vers (ou une phrase dans la poésie moderne).

La division d’un texte en parties plus petites n’empêche pas que ces dernières s’unissent dans un ensemble cohérent. Les moyens de relation de ces parties ne sont pas toujours traditionnels/

On appelle cohésion (ou cohérence) les liens particuliers qui assurent la continuité logique et l’interdépendance des parties du texte.

Les types de cohésion peuvent être variés :

  1. traditionnels :

lexicaux – répétition des mots, synonymie, emploi des pronoms-substituts ;

grammaticaux – conjonctions, propositions subordonnées, participes, etc.

Ce sont des moyens logiques, faciles à décoder.

  1. associatifs

Les associations dans un texte littéraire ne sont pas complètement arbitraires. Elles sont le résultat de la création artistique où les jugements normalement éloignés l’un de l’autre se rapprochent et suivent une logique inhérente.

Examinons comment se réalise la cohésion des éléments sur l’exemple d’une poésie de Paul Verlaine.

Le ciel est, par-dessus le toit,

Si bleu, si calme.

Un arbre, par-dessus le toit,

Berce sa palme.

La cloche dans le ciel qu’on voit

Doucement tinte.

Un oiseau sur l’arbre qu’on voit

Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,

Simple et tranquille,

Cette paisible rumeur-là

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