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УМК социология.docx
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Vocabulaire

champ (m) поле

~ politique ~ политики

~ journalistique ~ журналистики (СМИ)

agent (d’un champ) агент (поля)

simulacre (m) de qch видимость, иллюзия

instaurer des relations установить отношения

mettre qch en avant зд. настаивать на чем-л

plateau (m) de télévision телестудия

enquête (f) dopinion опрос общественного мнения

mettre qch du côté de qn использовать что-л с выгодой для кого-л

sondage (m) dopinion опрос общественного мнения

mesurer qch измерять ч-л

clivage (m) расслоение

déclencher qch вызывать, провоцировать

dénoncer qn осуждать

censé, -e полагаемый, считаемый

pourcentage (m) процентная доля, процентное выражение

en place зд. на должности

mettre qch en place создавать что-л

mise (f) en place de qch создание чего-л

prise (f) de position выступление

impliquer qch предполагать, содержать в себе

spécialiste (m) en communication специалист по PR

profiter à qn, à qch быть выгодным для кого-л, чего-л

riposter à qn давать отпор

coup (m) médiatique громкая кампания в СМИ

Faites attention à la préposition:

une autonomie

par rapport à qn / à qch

une émancipation

EXERCICES DE LEXIQUE

Exercice 5. Traduisez en russe les expressions et les phrases suivantes :

  1. s’opposer légitimement aux hommes politiques ;

  2. une instance qui se donne comme neutre et scientifique et s’impose donc aussi bien au journaliste qu’à l’homme politique ;

  3. faire proférer par « le peuple » de sévères jugements sur les hommes politiques ;

  4. viser à réaffirmer le pouvoir propre de la presse face au pouvoir politique ;

  5. relever des relations entre les champs journalistique et politique ;

  6. battre sa coulpe ;

  7. des questions qui attirent les stéréotypes populaires sur la politique ;

  8. les pourcentages qui sont abondamment commentés par la presse et qui sont censés représenter la « volonté populaire » ;

  9. aligner ses prises de postions sur cette « opinion publique » produite par les instituts de sondage ;

  10. la mise en place de véritables campagnes de presse, qui profitent en premier lieu à la presse elle-même ; 

  11. Le journaliste était réduit à n’être qu’un poseur de questions, et encore ne pouvait-il poser que celles que les téléspectateurs étaient censés se poser.

Exercice 6. Traduisez en français les séries ci-dessous :

выходить за рамки политических разногласий; поле социальных наук; под прикрытием ч.-л.; привлечь кого-либо на свою сторону; эксклюзивное интервью; игнорировать цифры; измерять «волю народа»; привлечь к работе специалистов в области PR; явиться результатом отношений, установившихся между этими социальными группами; быть по образованию журналистом; навязывать свое видение «объективной информации»

Exercice 7. a. Observez les cas de l’emploi de l’expression « être censé + infinitif » (=  « être supposé + infinitif »). Traduisez ces phrases en russe :

  1. Nul n’est censé ignorer la loi.

  2. En théorie, l’ANPE et l’Etat sont censés mieux vérifier la réalité des recherches d’emploi. En pratique, le dispositif est peu efficace, les sanctions sont rares.

  3. Vous êtes censé le connaître.

  4. Сomment prendre en compte les prix des nouveau produits par rapport à celui du produit qu’ils remplacent ? Comment valoriser les qualités supplémentaires, les innovations qu’ils sont censés apporter ?

  5. Nous étions censés avoir terminé ce voyage avant le retour de l’hiver.

b. Traduisez en français en utilisant l’expression « être censé faire qch » :

  1. Они должны были прислать мне этот документ еще вчера.

  2. Все члены данной организации должны участвовать в проводимых ею мероприятиях.

  3. Автор сразу же переходит к анализу, поскольку предполагается, что читатели знакомы с данной проблемой.

Exercice 8. Traduisez en français l’extrait de l’annotation pour l’édition russe du livre de P. Champagne « Faire l’opinion : le nouveau jeu politique »1:

Опросы стали основой новых эффективных стратегий для многих агентов поля политики, средств массовой информации или социальных наук. Для прессы публикация опросов оказалась хорошей стратегией увеличения тиража, а для тележурналистов - одним из средств завоевания минимальной профессиональной автономии. Эти журналисты (не имея результатов опросов) выполняли функцию "ведущих", брали интервью у политиков, но с появлением опросов им удалось противопоставить полученные результаты мнению политиков и даже частично оспорить их право на выражение мнения народа: "Сила журналистов в том, что они использовали против политиков саму логику политического поля". Политики увидели в опросах новый способ ведения политической игры: одни (особенно молодые) использовали их для увеличения своего политического капитала, другие - в качестве основы принятия политических решений. Публикации опросов общественного мнения в прессе переопределили саму политическую игру, создав новые способы и приемы выражения мобилизованного мнения, наряду с такими традиционными его видами, как выборы и демонстрации.

Ю.В.Маркова

Exercice 9. Commentez les passages suivants du texte:

  1. Selon une expression très controversée de Georges Pompidou, les journalistes de télévision n’étaient pas les journalistes « comme les autres », parce qu’ils devaient être « la voix de la France ».

  2. Le peuple est utilisé pour procéder en définitive à des règlements de comptes internes à la classe politico-journalistque.

  3. … les sondages qui sont comme autant de référendums…

  4. Si les hommes politiques ne veulent pas se borner à aligner leurs prises de postions sur cette « opinion publique » produite par les instituts de sondages, ils doivent alors consacrer une partie de leur temps à un travail spécifique nouveau qui consiste à la « faire bouger » et à essayer, sans toujours y parvenir, de la mettre de leur côté, ce qui implique la mobilisation de spécialistes en communication …qui profitent en premier lieu à la presse elle-même : les déclarations exclusives et les prises de position tonitruantes de leaders politiques, ainsi que les coups « médiatiques » imaginés pour riposter, créent ainsi un jeu et des événements très largement préfabriqués par et pour la presse..

COMPREHENSION DES ECRITS

Exercice 10. a. Lisez le texte de l’entretien avec Jean Stoetzel.

Jean Stoetzel (1910 -1987) est un sociologue français, introducteur en France de la méthode des sondages d'opinion.

Normalien, agrégé de philosophie, professeur détaché aux États-Unis d'Amérique en 1937, il y rencontre George Gallup et revient fonder l'Institut français d'opinion publique (IFOP). Pendant l'Occupation, il est consultant au Service national des statistiques (SNS) et chef du Service de sondages et statistiques de la Fondation Carrel. À la création de l'Institut national d'études démographiques (INED), il dirige quelque temps la section de psychologie sociale, mais préfère consacrer sa carrière à l'Université. Jean Stoetzel fonde également la Revue française de sociologie et devient le maître écouté de générations d'étudiants en sociologie et psychologie sociale.

J'ai dirigé le Centre d'Etudes Sociologiques de 1955 à 1968. En 1967 j'ai demandé d'en être déchargé. Jean Coulomb2 m'a dit de rester, car on avait besoin de moi. Je suis donc resté jusqu'en 1968. En 68 j'ai empêché que ça s'effondre. Mais de toute manière on ne pouvait pas m'empêcher de partir et le Directeur du moment m'a alors nommé, ce qui est rare, Directeur Honoraire. Ce qui pour moi est peut-être le plus grand honneur de ma vie. En général, on vous nomme honoraire quand on vous fout dehors : moi, on m'a retenu !

A cette époque, j'étais donc au CNRS. J'avais été promu à un moment Maître de recherches. Quand j'ai demandé à le rester sans traitement, on a refusé : j'occupais un poste, il fallait démissionner. J'ai démissionné. On m'avait chargé de faire des enquêtes par sondage, parce que j'avais déjà créé l'IFOP (Institut français d'opinion publique) en 1938. Je peux me vanter d'avoir créé les enquêtes par sondage de l'INSEE.

Le Centre d'Etudes Sociologiques a été créé par un très grand philosophe qui s'appelait Georges Gurvitch3. Il y a sous le nom de sociologie deux sortes de science : il y a une "sociophysique" ou physique sociale, c'est celle que je pratique, dont a parlé Auguste Comte qui ignorait ce que c'était. Il y a aussi une "socio-ousio-logie". Gurvitch était un socio-ousio-logue, c'est-à-dire un monsieur qui recherchait l'essence des choses. Je pense que ça ce n'est pas de la science, c'est de la philosophie. Ce n'est pas défendu, mais les gens qui ont travaillé avec moi au Centre d'Etudes Sociologiques étaient des sociophysiciens et pas des socio-ousiologues, sauf exception. Un type comme Mendras, par exemple, est un sociophysicien. Et combien d'autres qui ont vraiment fait de la recherche sociologique sur le terrain et ont trouvé ainsi des choses qu'on ne peut pas découvrir avec sa tête. L'histoire de la sociologie est exactement comme l'histoire de l'alchimie : elle est d'une part une espèce de philosophie de la matière, de la forme et du pneuma selon Aristote, et il y a d'autre part une partie expérimentale qui a débouché sur la chimie. Moi je suis dans cette partie de la sociologie. Je suis encore un homme du XVIème siècle ! J'attends deux siècles pour que la sociologie existe telle que je conçois la sociophysique.

Est-ce que vous aviez une philosophie générale de la marche de ce Centre quand vous en avez pris la direction ?

Mes rapports avec le CNRS commencent comme chercheur et se poursuivent, à partir de Joliot4, comme membre d'une commission du Comité Directeur. Je dirais que le CNRS d'alors était, aux yeux des gens d'aujourd'hui, rudimentaire. Dans cette séance constitutive qui remonte peut-être à 45 ou 46, Joliot avait fait venir un certain nombre de spécialistes de toutes les disciplines. Je me rappelle qu'il y en a un qui a dit : "mais, écoutez, le latin c'est un monde !" et un autre, qui était un ami, Georges Darmoy, a dit :" mais, cher Monsieur, est-ce que vous ne vous représentez pas que la statistique aussi c'est un monde ?". Joliot a dit : "ne vous disputez pas, tout ça croîtra, je vous ai fait venir pour vous dire qu'il faut travailler ensemble, que la science ça fait une unité et que mon idée à moi c'est que des chercheurs scientifiques doivent pouvoir trouver au CNRS une carrière. Que les professeurs fassent de la recherche, c'est leur affaire, c'est aussi leur devoir, mais qu'on puisse être chercheur scientifique sans être professeur, c'est ce que je conçois. Je veux qu'on puisse faire carrière au CNRS.". Je suis témoin que cette idée est celle de Joliot. Ca m'a paru extrêmement juste, moi qui ai été les deux toute ma vie.

Quand j'ai fondé l'IFOP, je l'ai fait intentionnellement comme organisation privée avec mon idée à moi que la recherche doit payer pour elle-même, que si on ne paye pour les recherches qui sont faites, c'est que ces recherches ne sont pas l'image que je m'en fais. Je ne dis pas qu'elles doivent être nécessairement appliquées. Je souhaitais faire ça, au contraire, pour faire mes recherches théoriques à moi, et pour être indépendant. Je pense qu'un chercheur doit être indépendant et ne doit pas dépendre d'une commission qui dira que ce qu'il veut faire est absurde. Je donne un exemple. Il y a un test extraordinaire qui comporte 10 questions. L'auteur, un Américain, a commencé avec 300 questions, puis il s'est démontré à lui-même qu'il y en avait beaucoup de redondantes et qu'avec 10 questions on peut mesurer l'équilibre affectif d'une personne. J'ai travaillé avec ces 10 questions. Ici (à Faits et Opinions5), mes collaborateurs ont essayé avec 3 questions : ça ne donne rien. Avec 10 questions, l'équilibre affectif est relié à peu près avec toutes les opinions, politiques, religieuses, les habitudes de toute nature. C'est un test puissant. Nous sommes les maîtres d'oeuvre pour les enquêtes européennes commandées par la Communauté de Bruxelles. Pour une étude qu'on nous avait demandé de faire sur l'énergie nucléaire, sujet sensible, nous avons introduit ces 10 questions. Le type de Bruxelles nous a demandé pourquoi nous posions des questions aussi bêtes ! "Est-ce qu'il vous est arrivé dans les dernières trois semaines d'être très affecté par un reproche qu'on vous a fait ? " ou ailleurs : "est-ce qu'il vous est arrivé d'avoir été félicité pour quelque chose, est-ce que ça vous a fait un très grand plaisir ? " : poser des questions de ce type quand on demande si vous êtes pour ou contre l'énergie nucléaire, ça a l'air absurde. On a fini par passer outre l'opposition de cet homme qui ne comprend rien à la psychologie, mais il y a une résistance terrible. Je savais dès avant la guerre, quand j'ai commencé, que je rencontrerai des gens qui me demanderaient pourquoi je pose ces questions... Alors j'ai dit : moi je le fais sans rien vous demander, je rentre des Etats-Unis, je ramène une machine à écrire, je peux trouver des gens qui travailleront bénévolement pour moi, je fais mes enquêtes et je suis resté jusqu'à ce jour d'une indépendance farouche. C'est pourquoi j'ai laissé leur indépendance aux chercheurs. J'ai été en ce sens un mauvais directeur, puisque je me contentais d'aider les gens à chercher ! C'est cela ma philosophie.

Que pensez-vous de la programmation de la recherche?

On ne peut pas programmer les résultats, mais on peut programmer les préoccuppations et, à partir de là, concevoir des techniques. Sachez que dans cette maison (Faits et Opinions), dès le mois de septembre dernier, mon équipe a montré qu'il y aurait une victoire de l'opposition de l'époque, mais qu'elle ne serait pas grosse, alors que dans toute la presse, d'après les sondages faits par nos confrères, ça devait être un immense succès de Messieurs Chirac, Barre et Giscard. Nous avons dit, grâce à nos techniques appropriées : "ils seront entre 51 et 52 %". Quand nous avons montré ce résultat à notre client qui est L'Express, les journalistes ne voulaient pas le publier, parce que c'était contraire à ce que disaient les autres. Ils ont ensuite été bien contents de pouvoir dire que dès le mois de septembre ils avaient annoncé qu'il y aurait un succès, mais limité. On peut programmer, on peut faire des projections, comme les démographes, à partir non seulement d'un certain nombre d'hypothèses, mais à partir d'un certain nombre de données. Pour vous révéler quelque chose qui n'est pas vraiment un secret : au lieu de demander : "comment voterez-vous la prochaine fois ? ", moi je dirai : "voilà cinq grandes possibilités, quelle est la probabilité que vous votiez communiste ? quelle est la probabilité que vous votiez socialiste ? Y a-t-il un parti dans les cinq, les écologistes, Le Pen, etc. pour lequel vous ne voterez pas ? " Pour celui-là, vous dites : "oui, peut-être" ou "peut-être pour celui là." Et à partir de là, je peux moi faire mes calculs, donner du poids à chacune de ces réponses qu'on ne fait pas ! A la question : comment voterez vous ? vous me dites : "moi, je voterai socialiste !", peut-être !, mais vous me dites souvent : "je ne sais pas encore, c'est trop tôt", "oui, mais est-ce que vous voterez ou ne voterez pas pour Monsieur Le Pen ?", vous me dites, je suppose, "Moi sûrement pas Le Pen !" alors là c'est sûr, mais : "je voterai peut-être pour celui-ci ou pour celui-là", je verrai en continuant mes enquêtes dans le temps comment ceux qui disaient, et ce ne sont pas les mêmes, "je voterai peut-être pour Barre, mais je voterai peut-être aussi pour Mitterrand" ont varié ! C'est avec ces procédés que je peux dire "attention, ne croyez pas ce que vous lisez dans la presse !". C'est rudimentaire. Je réponds à votre question qu'on ne peut pas programmer ce qu'on trouve, mais qu'on peut programmer ce qu'on cherche.

Il y a un domaine qui a démarré au Centre d'Etudes Sociologiques, qui a été très fort et qui continue à l'être, ce sont les sciences de l'éducation.

Oui, ils sont tombés sur des gens intelligents. Viviane Isambert est une femme absolument remarquable.

Etait-ce une caractéristique de la sociologie de l'après guerre et d'où venait-elle?

C'est l'une des caractéristiques. Vous pensez sans doute à Zazzo6 ? Moi je me suis heurté à Zazzo à un moment parce que j'ai conçu une des plus grandes enquêtes qu'on ait jamais faite qui portait sur 100 000 enfants. Dans cette enquête, on a trouvé des tas de choses, parce qu'il y avait justement 100 000 enfants. On m'a dit que c'était de la folie. Mais en dessous de 100 000, on ne trouverait rien. Je travaille sur les grands nombres souvent accumulés. Zazzo a trouvé scandaleux qu'on montre que les enfants d'intellectuels avaient des résultats scolaires et aux tests de performance (on les appelle test d'intelligence mais moi, "intelligence", je ne sais pas ce que ça veut dire, je préfère "performance"), supérieurs à ceux des fils des classes qu'on appelle laborieuses - comme s'il y avait des classes plus laborieuses que d'autres ! Zazzo trouvait ça scandaleux, mais c'était le fait ! Un fils d'instituteur ou un fils de professeur de médecine a plus de chance d'avoir de bons résultats à ces tests qu'un fils de manoeuvre de Renault, c'est comme ça ! Je ne dis pas que je préfère ça ! J'ai posé pour principe que quand je commence à faire une recherche je m'engage par là-même à publier les résultats de ma recherche qu'ils me plaisent ou non, qu'ils vous plaisent ou non. Je n'ai pas de tabous, moi !

Propos recuillis par Elisabeth Pradoura, le 14 octobre 1986

D’après www.histrecmed.fr/memoirecnrs.html