Toucher ses interlocuteurs

Vous ne les appréciez pas forcément, ces petits gestes trop tactiles. Pour un oui ou pour un non, un collègue pose sa main sur votre bras ou votre épaule, ce qui a le don d'en crisper certains. Mais ce comportement en dit beaucoup sur celui qui l'ose : "toucher autrui est un acte de domination", tranche Sébastien Bohler.

Des chercheurs californiens ont montré que les personnes tactiles avaient un profil plus dominant. En clair, elles se sentent plus libre d'imposer leurs gestes à des personnes qui, à l'inverse, acceptent en quelque sorte de se laisser faire. D'autres expériences indiquent qu'un vendeur qui touche un client vendra davantage. Inversement, le protocole britannique interdit à quiconque de toucher la reine. "Attention, ne vous forcez pas à systématiquement toucher les autres, tempère Sébastien Bohler. Cela peut aussi les bloquer." Jouer l'interlocuteur tactile exige un peu de finesse.

Ne pas manipuler d'objets en reunion

Vous avez à cœur de montrer à vos chefs et à vos collègues vos capacités à diriger ? Dans ce cas,évitez de tripoter votre stylo ou de jouer avec votre montre en leur présence. Ces habitudes témoignent en partie de personnalités plutôt soumises, selon une enquête américaine, ce qui n'est vraisemblablement pas le message que vous cherchez à faire passer.

"En vous occupant les mains, vous semblez indiquer que vous êtes mal à l'aise, que vous vous mettez à l'écart de la discussion", indique Sébastien Bohler. En réunion, là où tout le monde observe tout le monde, prenez soin de laisser vos mains libres et votre esprit concentré sur ce qui se dit. Vous apparaissez ainsi plus impliqué dans le processus de décision.

Proscrire le sourire chez les femmes

Il arrive que les gestes, les attitudes ou les postures ne revêtent pas la même signification selon le sexe de leur auteur. Une même mimique, par exemple, sera interprétée de manière différente chez un homme ou chez une femme. C'est le cas du sourire.

L'absence de sourire peut ainsi être comprise comme le signe d'une volonté de domination, au contraire du sourire omniprésent qui suggère une personnalité versée dans le compromis et l'apaisement. Les études confirment cette idée... mais uniquement sur les sujets féminins. Dans le cadre d'un jeu de rôle mettant en scène un directeur et son assistant, les scientifiques ont remarqué que, les femmes souhaitant être directrices souriaient 50% de moins que celles voulant être assistantes. Chez les hommes, aucune divergence de sourire ne distingue le chef en puissance et l'assistant potentiel.

Incliner la jambe gauche

C'est l'un des résultats surprenants qui résultent d'expériences scientifiques. Des chercheurs avaient recueilli les questionnaires de dizaines de personnes avant de les réunir dans une même salle, sur des sièges sans accoudoir et sous l'œil de caméras. Surprise ! L'une des caractéristiques les plus frappantes relevées par les scientifiques est la corrélation entre le caractère extraverti révélée par les questionnaires et la tendance à incliner la jambe gauche en direction du public. Un lien qui ne se retrouve absolument pas avec la jambe droite.

"Ce résultat est la conséquence notable d'un test sans a priori", insiste Sébastien Bohler. Et sans véritable justification scientifique à ce jour. Il n'empêche, vous pouvez supposer que les personnes qui inclinent leur jambe gauche lorsqu'elles sont assises cherchent davantage à se mettre en évidence et à attirer l'attention.